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AUTRES ENJEUX DE L’UFM DE 1980 A 2014.

1-La prise en compte d’un vaste domaine socioéconomique.

Certains aspects importants du secteur des services ont été souvent ignorés dans la théorie comme dans la pratique de l’UFM en 1973. Ce constat qui est aussi valable pour les autres CERs en Afrique de l’Ouest a été mis en exergue dans les conclusions des travaux du Programme Coordonné d’Assistance à l’Afrique dans le domaine des services par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement. D’autres travaux concouraient à l’accroissement des moyens pour la mobilisation des ressources financières et le développement des marchés de capitaux régionaux292. Dans le sous secteur des services financiers, une partie du champ d’action de l’intégration a été de renforcer les fonctions essentielles par la rationalisation du développement des marchés de capitaux régionaux. Ainsi, selon Réal LAVERGNE, «La prise en compte du domaine des services a englobé une vaste gamme d’activités telles que les finances, l’assurance, le droit, la consultation, l’ingénierie, le transport, la santé, l’éducation, les communications et la recherche»293

.

L’importance des politiques commerciales et des transports pour stimuler l’intégration n’est plus à démontrer car, des gains substantiels pourraient résulter d’une augmentation de la productivité du secteur des services dans son ensemble, grâce à une plus grande collaboration régionale et une harmonisation des politiques nationales294. Sur le plan agricole, avec l’assistance technique des Nations Unies et du gouvernement des Pays-Bas, l’UFM a entrepris une évaluation des ressources de la terre en vue de déterminer son aptitude à des fins agricoles. Pour prendre part directement à la production et à la commercialisation des produits d’origines locales, les Etats ont mis en place des entreprises nationales avec pour ambition de produire des biens agricoles, des produits provenant de l’élevage des petits ruminants et d’autres dans le domaine de la pêche et l’extraction de l’huile de palme. Ce programme visait aussi l’utilisation de la main d’œuvre locale dans les pays membres afin de lutter contre la pauvreté. Le domaine agricole a permis de réussir une certaine «intégration populaire» notamment, celle des populations se trouvant dans les bassins de production et de consommation des produits céréaliers. Ces populations se sont organisées en des petites exploitations familiales ayant recours à la main d’œuvre locale (intra-régionale). Cette

292Réal LAVERGNE, 1996, Op.cit.

293Réal LAVERGNE, Champs d’action pour l’intégration et la coopération régionale en Afrique de l’Ouest»,

Paris, CRDI, 1996, pp. 6-41.

113 «intégration solidaire» a eu des impacts positifs sur les productions agricoles notamment, celles des produits céréaliers qui ont été au cœur des échanges intra-régionaux. Selon Bio G. SOULE, «En général, le rythme d’accroissement des productions agricoles dans la région du fleuve Mano a été estimé à 4%, supérieur à celui de la population estimé à 2,6%. La production du riz local est passée de quelques 16 millions de tonnes en 1990 à environ 52 millions de tonnes en 2006»295.

L’augmentation de la production du riz peut s’expliquer par le doublement des surfaces cultivées car, les rendements ont progressé de 14% en 2006. Le volume de la production du riz a été multiplié par trois en deux décennies. Outre les gains de productivité obtenus par les spéculations, on assistait à une extension des zones de production et la production du riz a été moins concentrée que celle des autres céréales dans la région du fleuve Mano. On peut imputer ceci à la transformation des systèmes de production marqués par la prévalence des petites exploitations familiales, un faible recours aux intrants (sous-utilisassions des engrais et des semences améliorées) et une faible mécanisation296. «Le rendement de quatre principales céréales (maïs, sorgho, riz et mil) est resté très faible, environ 1179 kg par hectare comparé de 6 à plus de 12 tonnes réalisés en Asie et en Europe sur le blé, le maïs et le riz»297

. Le niveau de production des produits céréaliers paraissait largement suffisant pour alimenter des flux d’exportation en direction des pays tiers car, la Côte-d’Ivoire a enregistré 54% de la valeur des ventes en 2006, avec une production céréalière avoisinant les 500 000 tonnes en 1980. La Guinée a régulièrement progressé pour atteindre 1 350 000 tonnes en 2006. Ce pays apparaissait parmi ceux qui ont eu une longue tradition dans la production du riz298. Mieux, l’évolution de la production des céréales s’est démarquée nettement des autres pays au cours des 30 dernières années dans la région du fleuve Mano. La production du riz a cessé d’être de subsistance pour devenir rentière car, elle a été au centre des enjeux alimentaires de ce pays. La production des autres céréales restait marginale, excepté le maïs, pour lequel le niveau a atteint 550 000 tonnes environ en 2006. Celle du mil se situait autour de 300 000 tonnes environ pendant la même année299. Cette particularité a eu des impacts sur la dynamique transfrontalière car, avec le principe de la libre circulation des produits d’origine locale, on assistait à un foisonnement des acteurs dans le domaine de la production et la

295Dr Bio Goura SOULE, 2011, Op.cit. 296

Dr Bio Goura SOULE et Sanni GANSARI, Op.cit.

297

Dr Bio Goura SOULE et Sanni GANSARI, Op.cit.

298

Dr Bio Goura SOULE et Sanni GANSARI, Op.cit.

114 commercialisation du riz, en raison du fait que son circuit n’était pas contrôlé par les services de douanes.

En Sierra-Léone, la production du riz a pris une avance sensible car, les productions du sorgho et du mil demeuraient très faibles, alors que celle du maïs a été quasi inexistante de 1973 à 2006. Par contre, celle du riz a été en nette progression après une forte baisse, consécutivement à l’instabilité sociopolitique que le pays a connue au cours de la décennie 1990. Bio G. SOULE affirme que «Durant l’instabilité sociopolitique, la production du riz a chuté de 500 000 tonnes dans les années 1980 et 200 000 tonnes en 2000 avant de remonter à 1 050 000 tonnes en 2006»300. Le Libéria ne produisait ni le maïs, ni le mil, ni le sorgho. Le riz qui constituait la principale production céréalière de ce pays a été victime des effets de la guerre civile que le pays a connue au cours de la décennie 1990. «La production rizicole de ce pays va enregistrer une chute libre, passant de quelques 300 000 tonnes en 1988 à 50 000 tonnes en 1996 avant de remonter à 200 000 tonnes en 1998 et rechuter finalement à 60 000 tonnes en 2006»301. Le Libéria a enregistré une forte demande de consommation, ce qui a stimulé l’offre des autres pays membres.

Si la production céréalière des Etats a été à des niveaux moyens, il faut noter la mobilisation de la main d’ouvre locale (intra-régionale) et l’appui technique et technologique de l’UFM à des exploitations familiales car, selon l’ancien Secrétaire Général Abraham BOURE,

Vous vous souviendrez que notre prise de service est intervenue à un moment où sévissait une très forte crise alimentaire, marquée par la flambée des prix des denrées alimentaires. Face à cette situation, le secrétariat a concentré son action sur la formulation d’un projet rizicole de l’Union et la recherche de financement pour sa mise en œuvre rapide. La Banque Mondiale et la J.I.C.A (Japon) ont accepté de

soutenir ce projet, ce qui a produit des résultats reluisants dans les Etats302.

Ceci voudrait dire que la production rizicole a été un facteur de mise en commun des ressources humaines et matérielles des Etats membres en vue d’une intégration socioéconomique. Outres les populations transfrontalières qui ont été directement visées par ces programmes intégrateurs, il y a lieu de souligner la migration des ouvriers agricoles qui se déplaçaient de façon saisonnière, pour participer à des activités de production. C’est au cours

300

Dr Bio Goura SOULE et Sanni GANSARI, Op.cit.

301

Dr Bio Goura SOULE et Sanni GANSARI, Op.cit.

115 des campagnes agricoles que les populations nouaient des alliances socioculturelles autour du savoir faire, des mariages et des échanges divers.

Dans le domaine de la pêche et de l’élevage, un élan préalable a été pris par le secrétariat général avec l’étude des ressources hydrauliques et la faisabilité de la mise en valeur du Bassin du Fleuve Mano. Les études pédologiques phytosanitaires de stockage et l’amélioration du secteur de l’élevage des races locales de petits ruminants ont commencé dans les Etats membres dans les années 1980. L’UFM a fait du Centre de Sélection et de Multiplication de la Race N’Dama de Boké en Guinée (CSMRN), un centre régional servant de base de développement de l’élevage du bétail trypano tolérant dans les Etats membres303. Ce centre aidait à la mise en place de politiques adéquates d’élevage en Sierra-Léone et au Libéria. Il servait également de point de dissémination du bétail en vue de reconstituer le cheptel des pays qui ont été quasiment décimé du fait de la guerre civile. En raison de la vocation qui lui a été conférée, le CSMRN de Boké organisait souvent des séminaires à l’intention des agents de l’élevage de la Sierra-Léone et du Libéria sur le financement de la F.A.O (Fonds des Nations Unies pour l’Agriculture) et avec l’appui technique du Centre International de Trypano-tolérance basé à Banjul304.

Le secteur de l’industrie a été un autre domaine attractif de l’UFM car, les principes et politiques en la matière ont été énoncés dans le protocole n°10 de la Déclaration du Fleuve Mano. Conformément aux buts de ce protocole, «Le conseil ministériel a définit un cadre global pour le bon fonctionnement des industries utilisant le marché conjoint des Etats membres»305. La rencontre de 1990 a été l’occasion pour les Etats de manifester leur volonté d’œuvrer pour l’intégration dans ce domaine industriel. C’est du moins ce qu’a été mis en exergue par le président en exercice du comité ministériel, le Ministre guinéen de l’industrie de l’époque, Mamadi Kaba, qui affirmait que «Le développement industriel a été une démarche sure vers l’intégration des économies respectives. Ce secteur représentait un solide point d’appuis pour la réalisation rapide d’une véritable indépendance économique des pays membres de l’UFM, par conséquent, une amorce sûre vers la réalisation des Etats-Unis d’Afrique»306

. La politique industrielle de l’UFM visait essentiellement à défendre les jeunes entreprises des Etats membres contre les monopoles étrangers. C’est pourquoi, elle a pris des

303 Ahmed Tidiane SACKO, 2012, Op.cit. 304 Ahmed Tidiane SACKO, 2012, Op.cit.

305Protocole n°10 de l’UFM, Création d’une commission technique de l’industrie, Freetown, 1980, pp : 1-3. 306Déclaration du Président Ahmed Sékou TOURE, propos recueillis par Abdoulaye SOUMAH «Le 10ème

116 mesures nécessaires pour un traitement privilégié des investissements nationaux et produits industriels des Etats membres, en imposant les critères des taux de valeur ajoutée, le droit de propriété (participation des nationaux au capital social) et le rapport avec les objectifs des plans nationaux de développement.

Le développement de l’industrie a été un domaine important qui a offert les plus grands bénéfices à l’UFM. La création d’un marché élargi permettait de rendre possible la réalisation d’un certain nombre de projets industriels qui ne pouvaient être réussis ni au niveau des nations, ni par la Sierra-Léone et le Libéria individuellement. Cependant, les dimensions relativement petites de certains marchés ont été l’un des obstacles à la continuité de l’industrialisation dans les pays membres de l’UFM. Dans les années 1990, l’UFM a fait l’identification des ressources locales pouvant contribuer à l’accroissement de la complémentarité industrielle et au développement d’une économie d’échelle. Ceci a abouti à la réalisation d’une usine verrerie au Libéria qui a longtemps fourni des bouteilles aux industries de brasseries des autres pays. Elle a également réalisé deux phases de projets de mise à disposition des pressoirs à huile de palme. La deuxième phase de ce projet a été financée par la B.A.D. Ceci a permis de fabriquer 10 unités expérimentales de pressoir à huile au centre pilote de Conakry. Le projet visait à introduire une technologie adapté d’extraction d’huile de palme en milieu rural en vue d’élever la productivité, accroitre le rendement, augmenter le revenu des bénéficiaires et améliorer leur niveau de vie dans les zones transfrontalières.

Selon Tchapato DIALLO, le rendement d’extraction d’huile de palme des petites

exploitations villageoises est passé de 50% à 83% dans les années 1990307. Les

pressoirs à huile testés en Guinée et en Sierra-Léone se sont très bien adaptés au milieu rural et aux conditions géo-climatiques des zones d’implantation. Leur fabrication faite sur place grâce au transfert de technologie a permis de réduire les coûts de production initialement prévus par les études de faisabilité de 8000 Dollars

US à 3000 Dollars US et le coût de réalisation a été de 1.279.800 Dollars US308.

Le centre pilote de Conakry, partenaire technique de H.V.A international de Hollande, consultant principal du projet, disposait du savoir-faire technologique pour la fabrication de ces pressoirs. Le rapport d’expert qui a sanctionné la deuxième phase du projet a été très concluant et augurait de très bonnes perspectives pour le financement de la phase ultérieure

307

Entretien avec Tchapato DIALLO, 2014, Op.cit.

117 qui concernait la production à grande échelle des pressoirs à huile à des fins commerciales. Dans le cadre de la seconde décennie du développement industriel des Nations Unies pour l’Afrique, le secrétariat général de l’UFM avait valorisé d’autres secteurs comme les petites industries de bois, le développement des plantes médicinales locales par la promotion du projet SEQUINA de Sérédou309 en Guinée, la transformation de fruits et de produits alimentaires et le projet intégré de fabrique d’aliment de bétail. En collaboration avec les chambres de commerce des Etats membres, le secrétariat avait entrepris l'élaboration d'un Programme Indicatif Industriel Régional (PIR). Ce programme visait la recherche de promoteurs pour exploiter les projets phares de l'UFM dans ce domaine industriel.

Un autre domaine qui a été valorisé concernait la question financière qui s’insère dans le sous secteur des services dont les efforts concouraient à accroître la mobilisation des ressources financières par le développement des marchés de capitaux régionaux. Le secrétariat général a œuvré au renforcement des fonctions essentielles de ce secteur en développant les marchés de capitaux régionaux et en harmonisant les lois sur les affaires. Dans les années 1990, l’UFM a traversé une période de crise financière, ceci a d’ailleurs été à l’origine d’une importante réunion interministérielle organisée à Conakry en 1990. Les travaux entrepris au Palais des Nations ont permis d’identifier des solutions de sortie de crise. Les participants ont procédé à l’analyse de la situation, qui selon eux, était due, en grande partie, au non payement des contributions des Etats membres310. Ils ont défini un programme d’activité fondé sur des projets de développement réalistes pouvant produire des résultats immédiats. C’est ainsi que l’assainissement financier et la restructuration administrative du secrétariat général ont été l’un des préalables à cette sortie de crise. Selon Dr Auguste F. Caine311 «Les sérieux problèmes auxquels l’UFM faisait face, en plus des instabilités politiques, se situaient au niveau d’un manque de fonds qui constituait un sérieux handicap au fonctionnement du secrétariat général»312.

C’est pourquoi, le conseil a demandé aux Etats membres de verser régulièrement leur contribution mais, malgré cet appel, les mandats reçus de 1990 à 1995 n’ont pas atteint le minimum nécessaire au fonctionnement régulier et efficace du secrétariat général313. Le

309

Village en Guinée forestière où on a procédé à l’implantation d’une usine de l’Union pour la fabrication de la quinine (SEQUINA) à Sérédou.

310

Benoît C. SOUMAH, «La recherche d’une direction efficace», Horoya, n°421, Conakry, 1988, pp. 1-3.

311

Ministre de l’Economie, membre de la délégation représentant de la partie libérienne au sommet des chefs d’Etat de l’UFM en 1990.

312Benoît C. SOUMAH, 1988, Ibid., pp. 1-3.

313

118 rapport du conseil des vérificateurs sur le compte de l'UFM au titre de la période qui a pris fin le 30 juin 1990 ne faisait aucun mystère de la nature des impacts de la dite crise. Il relevait des commentaires issus de la vérification indiquant pour la première fois que les comptes ont été vérifiés sans réserve. Le budget de l'exercice financier du 1er janvier au 31 décembre 1990 s'élevait à hauteur de 2 188 061 Dollars américains, à financer sur les arriérés de contributions pour un montant de 2 124 761 Dollars américains et sur les contributions de donateurs extérieurs pour un montant de 63 300 Dollars américains314. L’UFM a mis sur pied un comité ad-hoc de haut niveau dans le domaine financier et la planification économique en vue d’arrêter d’autres modalités de sortie de crise. C’est ainsi que les conclusions de ce comité invitaient les Etats membres d’établir un mécanisme approprié tenant compte des politiques et du potentiel de l’intégration dans la région du fleuve Mano. Cela sous-entendait, l’élaboration des plans macro-économiques nationaux, la bonne gestion économique, la bonne gestion des affaires étrangères et des questions d’administration.

Concernant la question de restructuration de l’administration, l’UFM a appliqué strictement l’une des mesures concernant la réduction de l’effectif des cadres. En 1990, les Etats membres ont décidé que la nouvelle structure du secrétariat général et des sous bureaux soient modifiés pour refléter la réduction de l’effectif du personnel allant de 110 à 65 personnes. L’autre mesure invitait les Etats à verser leurs arriérés de contributions pour permettre le paiement de salaires et les droits de réparation des travailleurs remerciés qui s’élevaient à hauteur 600.000 Dollars américains. Par ailleurs, l’UFM a entrepris l’exploration de sources alternatives de financement de ses activités dans la mesure où, les Etats n’étaient plus à mesure d’assurer le coût économique de l’intégration (les projets intégrateurs). Ceci voudrait dire que l’apport des partenaires extérieurs se montrait indispensable. L’UFM se trouvait aussi confrontée à la crise en raison de la guerre fratricide qui a détruit le Liberia en 1989 et la Sierra Leone en 1991. Les conséquences de ces conflits ont été la destruction de la capacité de production des pays victimes de l’agression rebelle, l’exil forcé des populations actives et un enrôlement des enfants «manu militari» parmi les forces rebelles315. Selon les estimations du secrétariat général, «Les pertes de recettes d’exportation se chiffraient à environ 300.000.000 Dollars américains pour le Liberia et 100.000 Dollars américains pour la Sierra-Léone. Quant à la Guinée, elle a abrité plus de 600 000 réfugiés de 1989 à 1992»316.

314P.J.M. TEDGA, 1990, Op.cit. 315

P.J.M. TEDGA, 1990, Op.cit.

316Alpha Bacar DIALLO «L’Union du Fleuve Mano face à la question de paix», Horoya, n°634, Conakry,

119 Ces événements ont affecté le processus de l’intégration ainsi que le projet routier Freetown- Monrovia. Le projet de mise en valeur des plantes médicinales dans la zone forestière a également été arrêté à cause des hostilités. Seul le projet de pressoirs à huile a pu être implanté en Guinée et en Sierra-Léone. Il faut cependant signaler l’esprit de solidarité qui a prévalu dans les Etats membres et qui a permis la réinsertion des personnes déplacées dans leur nouvel environnement social, soulageant ainsi leur peine et souffrance. Amélia AWARD317 rappelait à juste titre l’hospitalité dont les refugiés ont bénéficiés, en témoignant que les Etats membres de l’UFM sont indissociablement liés.

Depuis cette double crise à la fois belligène et financière, l’UFM a fonctionné aux deux tiers de ses membres. Le Secrétaire Général avait fait mention des incidences négatives du conflit libérien sur les activités de l’UFM car, selon lui, «L’absence de la partie libérienne aux différentes réunions techniques, l’impossibilité de mener tout travail d’identification ou de collecte de données sur le terrain au Libéria, bref, sur plusieurs autres plans, l’impact de la crise se fait sentir»318. Malgré ces difficultés, les négociations se poursuivaient avec les bailleurs de fonds qui ont gardé leur confiance. A la rencontre de Conakry en janvier 1990, le