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L’innovation responsable et les termes de la question réflexive

A. Un*engagement*politique*

Le 30 septembre 2011, à l’occasion de la conférence inaugurale du réseau belge pour les Science & Technology in Society, le Professeur de sociologie des sciences Dominique Vinck, un pionnier du domaine de l’étude des sciences, est revenu sur près de trois décennies de conférences de la Society for Social Studies of Science (4S). Deux évolutions, dans le récit qu’il en donnait — analyse des programmes de ces congrès annuels à l’appui — semblaient se dessiner nettement. D’une part, les questions de technologies nouvelles et émergentes, de

technoscience, occupaient une place sans cesse accrue dans les interventions à ces conférences. D’autre part, une proportion de plus en plus significative, sinon majoritaire, des recherches actuelles, s’intéressait au processus décisionnel et aux manières d’élargir ou d’infléchir celui-ci (Vinck, 2011). Cette double évolution nous paraît témoigner d’une aspiration de plus en plus largement partagée, dans le champ de recherche des Science and Technology Studies (STS), à participer à la prise de décision politique quant aux nouvelles technologies, comme dans le cas des biotechnologies, des nanotechnologies, etc.

Ainsi, l’histoire des STS commence avec un fort engagement politique28, une réponse en provenance de la communauté intellectuelle et académique aux problèmes environnementaux et politiques qui faisaient l’objet de contestations vives durant les années ‘60. Les premières tentatives visant à rassembler ces différentes recherches sous une étiquette commune envisageaient plutôt les STS, dont l’acronyme désignait alors les Science and

Technology in Society, comme un « mouvement » (Cutcliffe & Mitcham, 2001). L’essence de

ce mouvement était ce que Susan Cozzens a appelé « STS, The Problem », c’est-à-dire la conviction sous-jacente très forte que, globalement, « science and technology are in society,

and that they do not sit comfortably there » (Cozzens, 2001). L’engagement politique

émanant de cette période peut se traduire comme une réaction contre un déterminisme excessif. Dans le domaine des critiques de la science et de la technologie, il s’agissait de s’approprier la pensée d’auteurs tels que Lewis Mumford ou Jacques Ellul, jugés trop déterministes, d’une manière qui affirme plus nettement la possibilité d’un autre développement de la science et de la technologie.

Cette position est caractéristique d’une approche constructiviste en STS qui cherche à ouvrir le processus de fabrication des sciences et, plus encore, des techniques et des technologies, de sorte à les affranchir de la quasi-autonomie dans lesquelles elles se développent. Ouvrir la boîte noire des sciences et des techniques correspondait à une volonté d’établir leur contingence (Sismondo, 2004, pp. 51-64), d’« affirmer la spécificité sociale et historique des systèmes techniques, la dépendance de la conception et de l’utilisation de la technique à l’égard de la culture et des stratégies des divers acteurs techniques » (Feenberg, 2004 [1999], p. 14). Par exemple, dans un des textes fondateurs des STS, Pinch et Bijker démontrent que les préférences des usagers ont joué un rôle central dans la construction de la bicyclette. Les « relevant social groups » participent de la construction d’un problème et, par là, de la manière dont la technologie va évoluer pour s’adapter à la manière dont ledit problème est formulé. L’argument central du programme de la construction sociale des technologies (SCOT), est celui de la « flexibilité inteprétative » des constructions technologiques : « In SCOT, the equivalent of the first stage of the EPOR would seem to be

28 Cette dynamique de « l’engagement » en STS est étudiée plus en détails dans Thoreau et Delvenne (2012). Les

auteurs y soutiennent l’argument que la volonté croissante d’intervention dans le processus décisionnel s’accompagne souvent d’une certaine dépolitisation des objets technologiques en cause.

the demonstration that technological artifacts are culturally constructed and interpreted ; in other words, the interpretative flexibility of a technological artifact must be shown » (Pinch et Bijker, 1987, p. 40).

Ainsi, dès l’origine, la démarche STS s’inscrit dans la perspective de nouveaux possibles. Si la boîte noire de la technologie peut être ouverte et les différentes étapes de sa constitution soumises à analyse critique, alors la démonstration peut être apportée qu’il aurait pu en aller autrement : « it could have been otherwise » est la phrase qui résume sans doute le plus adéquatement ce programme constructiviste là. Dans l’impulsion initiale de ce mouvement, on retrouve la volonté de s’écarter des chemins tout tracés du développement scientifique, une manière de réaction aux « il n’y a pas d’alternative » ambiants dans les années ‘80. Le philosophe Andrew Feenberg associe le constructivisme à une volonté de re- politiser les technologies : « La réaction contre le déterminisme a attiré l’attention sur le caractère contingent du développement technologique, ce qui a à son tour ouvert la voie à une réaffirmation du politique » (2004, p. 21). Cette contingence intrinsèque des technologies est, encore à ce jour, un des fondamentaux des Science studies (Hacking, 1999). Dans la trajectoire de son développement, une technologie connaît inévitablement un moment initial d’ouverture, où différentes configurations sont ouvertes et où plusieurs devenirs sont envisageables. Petit à petit, des voies sont privilégiées, des options sont tranchées, jusqu’à ce que soit franchi, à un moment donné, un seuil d’irréversibilité. Ce moment-là est celui de la « closure », de la mise en boîte noire, c’est-à-dire de la stabilisation d’une construction particulière du problème lié à la technologie en cause (Pinch et Bijker, 1987, pp. 44-45).

Poussée à l’extrême, cette logique court le risque de tomber dans le travers inverse de ce qu’elle dénonce, c’est-à-dire de verser dans une forme de « déterminisme social » : le développement des technologies s’expliquerait tout entier par la société. Cette posture constructiviste extrême fait passer le mode d’explication sociologique devant tous les autres et cède à une forme de « nominalisme » radical29. Cet argument, couramment formulé (Hacking, 1999 ; Benasayag et Gouyon, 2012), reproche au constructivisme de passer trop vite du « rien n’est plus possible » au « tout est possible » ; il serait possible de décomposer les étapes du développement technologique à la guise du sociologue et de les reconfigurer à volonté selon ce qui paraît socialement désirable. En somme, une posture constructiviste trop radicale conduirait à la négation de la technologie elle-même.

Ce reproche a conduit à des tentatives de re-matérialiser les STS, principalement sous l’influence de la théorie de l’acteur-réseau. Pour les tenants de cette théorie, les acteurs sociaux et les objets se regroupent sous le nom « d’actants », et les uns comme les autres sont

29 Comme nous le verrons, ce constructivisme-là affirme la primauté de l’analyse sociologique ; puisque tout est

un construit social, l’analyste habilité à démonter les mécanismes de cette construction produit un savoir qui élucide la condition de possibilité et le mode de fonctionnement de tous les autres savoirs. Cf. infra, chapitre IIIème, partie 1, point C.

doués d’une « agency » propre (Callon, 1986). Cette théorie a suscité de très nombreux débats et controverses, sur lesquels nous ne reviendrons pas. L’argument principal de cette théorie est que les « non-humains » doivent participer de l’explication rigoureusement au même titre que les humains, selon un principe « d’agnosticisme » méthodologique. L’enjeu sera de retracer les ensembles complexes, l’établissement de réseaux, les connexions multiples, les jeux de traduction, qui conduisent une technologie à inscrire sa trajectoire propre dans le collectif. Il convient de ne jamais perdre de vue que les coquilles Saint-Jacques peuvent « refuser » leur mise en culture dans la baie de Saint-Brieuc (Callon, 1986). La théorie de l’acteur-réseau n’est pas une théorie substantielle, mais bien plutôt une théorie de l’enquête, qui nécessite de ne faire aucune distinction a priori entre les acteurs sociaux et le monde naturel : « Nous ne savons pas encore comment tous ces acteurs sont connectés, mais nous pouvons désormais adopter comme réglage par défaut, avant que l’enquête ne commence, le principe selon lequel tous les acteurs que nous allons déployer peuvent se trouver associés de telle sorte qu’ils font agir les autres » (Latour, 2007, p. 155 ; voy. également Latour, 2010).

En termes de pertinence politique, une partie des STS a évolué vers une position de « co-production » des ordres social et technologique. Celle-ci est aujourd’hui largement partagée, et entend combiner les puissances explicatives de la construction sociale et de l’acteur-réseau. Elle entend dessiner une sorte de « troisième voie ». Sheila Jasanoff a précisément formulé en quoi consiste cet « idiome de la co-production » :

« (…) in broad areas of both present and past human activity, we gain explanatory power by thinking of natural and social orders as being produced together. The texture of any historical period, and perhaps modernity most of all, as well as of particular cultural and political formations, can be properly appreciated only if we take this co-production into account. Briefly stated, co-production is shorthand for the proposition that the ways in which we know and represent the world (both nature and society) are inseparable from the ways in which we choose to live in it. Knowledge and its material embodiments are at once products of social work and constitutive of forms of social life; society cannot function without knowledge any more than knowledge can exist without appropriate social supports. Scientific knowledge, in particular, is not a transcendent mirror of reality. It both embeds and is embedded in social practices, identities, norms, conventions, discourses, instruments and institutions — in short, in all the building blocks of what we term the social. The same can be said even more forcefully of technology.

Co-productionist accounts, conceived in this way, avoid the charges of both natural and social determinism (…).

However, co-production, in the view of contributors to this volume, should not be advanced as a fully fledged theory, claiming lawlike consistency and predictive power. It is far more an idiom — a way of interpreting and accounting for complex phenomena so as to avoid the strategic deletions and omissions of most other approaches in the social sciences.

(Jasanoff, 2004, pp. 2-3, nos italiques).

À notre sens, cet idiome de la co-production propose un dépassement consensuel entre les grandes approches fondatrices des STS très brièvement décrites dans les sections précédentes, dont il entend réaliser la synthèse.

Si une co-production générale de la société et de la technologie est admise, alors une intervention politique de la part des STS devient envisageable. L’idée n’est pas neuve, même si on en trouve chez Jasanoff une formulation très claire. Rip et Kemp, en 1998, font déjà référence à des processus de « coévolution », faisant référence aux modalités de l’évaluation technologique (Technology Assessment). Selon eux, on ne peut pas évaluer de manière directe et linéaire les impacts d’une technologie, dès lors que ceux-ci dont diffus et, surtout co- produits par l’ensemble des acteurs impliqués à des degrés divers dans leur développement. Les impacts ne peuvent être évalués qu’à l’intersection de ces différents groupes et processus (Rip et Kemp, 1998, voy. not. p. 365). Dans la prolongation de cette perspective, l’idiome de la co-production généralise cette idée que les technologies sont produites au confluent d’une série de groupes sociaux. Chacun de ces groupes joue un rôle particulier dans leur développement, et les sciences sociales, sociologues ou historiens des techniques, ou encore politologues, peuvent intervenir au même titre que les autres.

Cette perspective sous-tend la plupart des tentatives relevant des STS qui cherchent à entrer dans ce que Andrew Webster appelle la « policy room », que nous pourrions littéralement traduire par la « chambre politique ». L’épistémologie constructiviste des sciences et des techniques a tant déconstruit leurs modes de fabrication qu’il est temps pour les STS, soutient Webster, de s’engager dans un processus constructif, dans lequel les STS sont appelées à jouer un rôle actif et assumé. Nous avons suffisamment exploré la boîte noire du développement technoscientifique, ce qui importe maintenant, c’est de reconstruire. Pour lui, il existe des « espaces d’intervention » que peuvent investir les STS (Webster, 2007a, p. 462), au travers d’un programme d’intervention politique. Il est à noter que ce postulat n’est pas unanimement partagé, tant s’en faut, et a été critiqué notamment par Wynne (2007)30.

Une telle posture « d’engagement constructif » est déjà perceptible bien avant, dès les années ’90, et se traduit par toute une série de dialogues, d’exercices de participation du public, de plateformes regroupant toutes les parties prenantes : pouvoirs publics, milieux industriels, scientifiques, le public. Pour Wiebe Bijker, un des pionniers de l’approche constructiviste des technologies, cette tendance s’inscrit dans l’expansion d’un sous-domaine de recherche dans les STS auquel il donne le nom de « Policy studies », soit toutes les initiatives ou études qui concernent le processus décisionnel en matière de nouvelles technologies (Bijker, 1995). Plus récemment, Rip et Sarewitz consacrent l’avènement de la montée en puissance de cette recherche d’implication dans la construction politique des technologies nouvelles émergentes, qui serait devenue constitutive des STS, qu’ils rebaptisent « STPS », pour Science, Technology and Policy Studies (Sarewitz & Rip, 2012).

30 Pour ce dernier, en particulier, une intervention des STS ne peut jamais aller de soi ; il en appelle à

l’établissement de solides bases pour une réflexion institutionnelle, mais invite à ne pas considérer ces bases comme acquises une fois pour toutes.

Dans un article de rétrospective, Rip revient sur l’évolution de cette intention politique initiale, et montre comment les STS sont progressivement « devenues adultes » en s’institutionnalisant comme domaine de recherche académique (Rip, 1999). Cette question de l’intégration aux cadres institutionnels de la politique scientifique et de l’innovation a connu une inflexion majeure au tournant des années 2000, soit simultanément à l’avènement des nanotechnologies. De fait, plusieurs approches policy-oriented ont été proposées à ce moment-là, et ont rencontré une audience et un succès qui ne se sont pas démentis depuis lors. Pour les tenants de ces approches, rien n’est plus comme avant. Tout a changé : les mécanismes décisionnels liés aux sciences et aux technologies, l’éducation supérieure, les institutions scientifiques, les politiques publiques ainsi que les processus de gouvernance de l’innovation. Ces évolutions justifient de repenser complètement le rôle des sciences sociales. Ainsi, pour Funtowicz et Ravetz (1993), nous serions entrés dans l’ère de la science « post- normale ». D’autres auteurs considèrent de soi-disant « nouveaux modes de production des connaissances », le modèle « Mode 2 » (Gibbons et al., 1994; Nowotny et al. 2001 ; 2003). Succédant à la double hélice de l’ADN, une image a frappé les esprits : celle de la « triple hélice » qui articule, dans un même mouvement forward, les autorités publiques, les firmes et les universités (Etzkowitz and Leydesdorff, 2000).

La plupart des débats actuels, dans ce cadre, ne portent plus tant sur la question de savoir si une telle implication est possible ou souhaitable, mais bien plutôt sur comment elle peut se dérouler, suivant quelles modalités, quelles méthodes, quelles configurations (Thoreau et Delvenne, 2012).

B. L’émergence*de*la*«*réflexivité*»*

As the NNI is commencing, there is a rare opportunity to integrate the societal studies and dialogues from the very beginning and to include societal studies as a core part of the NNI investment strategy.

Roco et Bainbridge, 2001, p. 2.

Dans cette tendance générale, ce qui doit retenir ici notre attention est la centralité la notion de « réflexivité ». Ainsi, pour Nowotny, l’enjeu central pour les STS est d’accompagner toute initiative « flexible et réflexive » susceptible de générer le nouveau type d’institution qui permettra de s’interroger sur le déploiement des technologies en société. Elle en appelle à des institutions d’un nouveau type, dotées d’un « built-in reflexive ethos » (Nowotny, 2007, p. 489). Cet éthos réflexif se manifesterait en fait comme une modalité d’accompagnement des changements technologiques, capable de proposer des ajustements au fur et à mesure de leurs évolutions. Webster (2007b) reproche à Nowotny de ne pas spécifier en quoi au juste les STS pourraient contribuer au développement d’une telle « réflexivité » ; pour lui, les STS doivent embrasser le processus décisionnel tel qu’il est, tout en lui rendant service de leur expertise. Or, elles ne peuvent le faire qu’en maintenant constamment le sens critique qui leur est propre en éveil, c’est-à-dire en étant toujours capables d’opérer un retour

sur les conditions de production de leur savoir, dans le contexte décisionnel dont elles font désormais partie intégrante (Webster, 2007a). Pour Wynne, répondant à Webster, la réflexivité est un objectif louable, mais que les STS se donnent une bien meilleure chance d’atteindre en préservant une position d’extériorité à la prise de décision politique per se, à savoir en jouant le rôle de « alternative witness » qui puisse bousculer les conceptions nourries au sein même de la « policy room », de façon extrinsèque (Wynne, 2007).

La mise en œuvre de cette préoccupation quant à un objectif de « réflexivité » culmine et se trouve systématisée dans le programme de recherche de la « gouvernance réflexive ». Celui-ci est au cœur du programme d’intervention des STS dans le domaine des nanotechnologies. Nous voudrions montrer, dans cette section, et sans anticiper sur la suite, que ce programme de la « gouvernance réflexive » présente quelques similitudes troublantes avec l’agenda de l’innovation responsable. Inspiré par un macro-récit, celui de la « modernisation réflexive », que nous étudierons plus en détail au chapitre suivant, le programme de la gouvernance réflexive propose des modalités comparables de résolution de problèmes du même ordre, qu’il entend surmonter en se fixant des objectifs similaires.

Les sciences sociales appartiennent bien au macrocosme des « nanotechnologies », tel que nous l’avons exploré jusqu’à présent. Ainsi, dans le cadre de la NNI a été financé un centre de recherche en sciences sociales, le Center for Nanotechnology in Society (CNS). Ce « centre » se présente en réalité comme un réseau académique qui regroupe plusieurs équipes de recherches réparties sur le territoire des États-Unis, mis sur pied au départ de l’Arizona State University (ASU). Créée en 2005, ce réseau se structure autour de deux centres névralgiques : le CNS-ASU31 et le CNS de la University of California Santa Barbara (CNS- UCSB). À eux deux, ils se partagent l’essentiel de la manne financière octroyée par la NNI, soit environ 13,2 millions de $32. En 2010, le directeur du CNS-ASU, David Guston, déclare ceci : « Nanotechnology has become a model and an intellectual focus in addressing societal implications and governance methods of emerging new technologies » (Guston 2010, cité par Roco et al., 2010a, p. 441), grâce aux modèles de gouvernance développés par le CNS.

En l’occurrence, le projet de la gouvernance des nanotechnologies s’inscrit fermement dans un horizon « sociétal ». En 2010 paraît un ouvrage, publié notamment sous la direction de Mihail Roco (Roco et al., 2010a), intitulé Nanotechnology Research Directions for

Societal Needs in 2020. Cet ouvrage propose une rétrospective et une mise en perspective

pour l’avenir, autour de ces « besoins sociétaux ». On y trouve donc une analyse des

31 Nous avons effectué un séjour de recherches dans ce centre, entre janvier et juin 2009. Nous y revenons dans

le chapitre IVème.

32 Soit respectivement des montants de 5 millions de dollars (CNS-UBCSB) et 6,2 millions de dollars (CNS-

ASU), « New Grants Are Awarded to Inform the Public and Explore the Implications of Nanotechnology », National Science Foundation, communiqué de presse 05-179 du 6 octobre 2005, disponible en ligne, http://nsf.gov (dernière consultation le 12 février 2013).

ambitions de départ, de la situation actuelle et des pistes pour ajuster la trajectoire prévue, ou projeter de nouveaux développements. Le dernier chapitre prend pour titre « Innovative and

Responsible Governance of Nanotechnology for Societal Development ». Qu’il s’agisse d’un

subtil glissement ou d’une erreur d’appréciation, ce n’est plus tant aux nanotechnologies elles-mêmes qu’est accolée la notion de responsabilité, mais bien au concept de « gouvernance ». En d’autres termes, il faut mettre en place une bonne gouvernance, mais pourvu qu’elle soit responsable. Ce chapitre, dont l’auteur principal n’est autre que le prophète Roco lui-même, est en outre co-signé par trois membres dirigeants du CNS, Barbara