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Il est encourageant de constater que 1 comme l 'indique la proportion de leurs depenses d'equipement da.ne le total de leurs depenses budgetaires, lea gouvernements

africains en general ont de fa9on croissaJ1te utilise leur budget en ta.nt

qu'inatru-ment au service de leurs objectifs de developpequ'inatru-ment. Durant

la

periode 1974-1975

1

plusieurs gouvernements a.fricains ne sont pas parvenus

a

realiser leur programme budgetaire initial. Get echec a ete cause principalement par des difficultes econo-miques dues

a

dee facteurs exogenes pour la plupart imprevus ou ne relevant pas du pouvoir des gouvernements consideres. Devant la montee des depenses d'importation et des conts de fonctionnement de 11appareil administratif de 11Etat, jointe

a

l'augmentation des credits alloues pour subventionner l'approvisionnement en marchan-dises essentielles de grande consommation1 des modifications majeures ont dQ @tre apportees aux budgets initiaux.

Tandie que certains pa,ys africains en developpement reduisaient leurs depenses par rapport

a

leurs previsions budgetaires, d'autres se sont trouves en mesure de lee accrottre. Tel a ete en particulier le cas des pa,ys pour lesquels la ha.usse des prix des produits d1exportation a ete plus rapide que celle des prix des produits importes. Dans ces pays, le budget n'a pas souffert des limitations de ressources resultant d'une balance precaire des paiements1 et l'accroissement des recettes budgetaires de source fiscale et autre leur a pel'l1lis de financer sans grande aide exterieure une forte proportion de leurs depenses d'equipement respectives.

L'ideal serait de pouvoir analyser lee budgets nationaux africains sur la base des montants reels depenses et a.ffectes durant une m@me periode1 ce qui permettrait des comparaisons plus valables. Ce n'est malheureusement pas le cas1 dans une large mesure en raison du manque d'infol'l1lations statistiques suffisantes et des differentes methodes utilisees en Afrique pour l'etablissement des budgets. Alors qu•on peut

facilement prendre connaissance des previsions budgetaires de la plupart des pa_ys independants de la region, lee resultats reels ne sont pas publies, ou ne le sont que tree tardivement. Dans ces conditions, il faut admettre lee limitations d'une analyse fondee sur de simples previsions budgetaires. Les differences de olassifi-cation fonctionnelle des depenses budgetaires ainsi que de definition de l'exercice financier doivent aussi 8tre prises en consideration.

Budgets et politigue budgetaire

Independamment des contingences econaniques1 tous lee gouvernsents africains ont augments leurs depenses budgetaires en

1974,

Le taux de cette augmentation a toutefois ete tres inegal, C'est au Nigeria qu'il a ete le plus eleve1 depassant

65

p. 100 pour l'ensemble des depenses inscrites au budget, tandis que le Mali et le Niger, avec moins de

5

p. 100, enregistraient lee taux lee plus faibles, Il semble que lee taux eleves d'inflation importee atteints en

1974

aient des 11abord ete suffisants

a

eux seuls pour rendre l'augmentation des depenses budgetaires inevitable,

La politique budgetaire est essentiellement determinee en Afrique par la capacite de chaque pa_ys d'imposer1 d1epargner1 de depenser et d1investir, Cetta capacite depend d1un faisceau complexe de facteurs1 parmi lesquels figurent lee recettes que tire le pays de see principaux produits d1exportation; la strategie d1ensemble adoptee1 notamment quant aux politiques de fixation des prix1 en ce qui concerne le secteur public; le volume de l'aide exterieure que le pa_ys peut escanpter;

lee mesures prises pour accrottre l'efficacite de 11administration fisca.le et le produit de 11imp0t1 et l'intensite des pressions inflationnistes. Bien que tous

cea facteur■ aient pu se manifester simul tanement dana un mime Pllil'B

a

un manent donne quelconque1 oertaina d1entre eux ont exeroe aur lea depenaes bud8'tairea une influence plus determinante que d1autrea, Au Cameroun par example, !'augmentation dea depenaes publiquea en 1974 a ete due en grande partie

a

la hau■ ae du trait•ent dea fonctionnairea et

a

celle du prix dee importations de carburant;

a

Maurioe1 elle a ete causee par l'accroiaaement des subventions en matiere d'alimentation ainsi que par celui du cont de fonctionnement des services sociaux et1 au zarre1 elle a resulte de la priorite acoordee

a

!'application de la politique d'extenaion de la propriete publique sur lea resaources econaniquaa. L'exemple du zarre est caracte-ristique du continent,

ou

l'africaniaation dea activitea economiquea ae generali ■e,

Cetta politique a invariablement entrdne dee depensea publiquea acoruea pour 11adminiatration d'un aecteur publio elargi, D'un autre c~te1 elle a'eat auaai traduite par une augmentation dea recettea fiecalea.

D'une maniere general•, dans lea caa ou lee prinoipaux produita d'exportation ont donne lieu

a

d1importanta profits d1occaaion1 le supplement de reaaourcea en resultant pour le Tresor public au titre dee recettee fiaoales a eta fort aubatan-tiel, Tel a ate notamment le caa des P11¥B exportateur■ de petrole brut et de quel-ques autres matieres premieres strategiquea, Plusieur■ des principaux produits agricoles d1exportation de l'Afrique ont egalement atteint des cours eleves aur lea marches mondiaux,

Il reascrt du tableau C-13 que le montant estimatif des depenaea totales a augmente de plus de 30 p, 100 en Algeria, au Maroc, au Nigeria, au Congo, au Gabon, au Botswana,

a

Madagascv, en Somalia, au Souaziland et en Tanzania; de 20

a

30 p, 100 en Egypte1 en Libye1 en Tunisia, en Gambia, au Ghana, en Mauritania, au Senegal, au Togo1 au zarre, au Malawi,

a

Maurice et en Zambia; de 10

a

20 p. 100 au Soudan

1 au Benin, en Guinea, en C~te d'Ivoire, au Lib~ria, au Cameroun, en Republique centrafricaine1 au Lesotho, au Kenya, au Mozambique et en 0uganda1 et d.e moins de 10 p. 100 au Mali1 au Niger, en Haute-Volta, au Burundi, au Tchad et en Ethiopia, A !'exception de la Libya et de la Tllnisie1 tous lee principaux exportateurs africains de petrole brut ont augmente leurs credits budgetaires de plus de

30

p, 100, Au Congo1 lea recettes fiscales tirees du petrole ont accuse un taux d1accroiaaement

sane pr~c~dent, et le gouvernement a apport~ dee modifications importantes aux

credit ■ budg,Hairee allouee en 1974. L'augmentation de 79,7 p. 100 indiquee pour

lee depenaes totales de l'exercice a ate calculee sur lee previsions revisees, Le Maroo et le Botswana ont egalement beneficie de cours eleves pour laura exportations

et ont respectivement augmente leurs allocations budgetaires de 4116 et

34

p. 100 en 1974, Le budget de l'Etat a principalemant benefioie d'une plus grande effioacite da.ns l'administration fiscale en Tanzania; de la hausse du prix d1exportation du aucre au Souaziland et

a

Maurioe; de reformea du eystMie bud~taire

a

Madagascar, et de l'accroiaeement de la participation de l'Etat aux activitea econcmiques1 par suite des nationalisations, en Scmalie.

Tableau C-13, Taux d1accroissement des depenses publigues pour l'exercice se terminant le 31 d~cembre 1974

Pourcentage de variation oar rapport·

a. l'Mnfte nrfto&dent.a

Depensee Depenses Depensee

tot alee ordinairee d1~guipe111ent AFRIQUE DU NORD

Algeria 33,5 19,3 55, 1

Egypte 28,5 30, 1 20,2

Libye

fl:! -

20,0 -16,7 60,2

Maroc 41 ,6 38,2 49 ,3

Soudan

E/ -

15,9 10,3 48, 1

Tunisia 29,3 18,9 49,2

AFRIQUE DE_L10UEST

Benin

*

10 ,4 10,4

...

Gambia$ - 21,5 8,7 59,4

Ghana b - 29,8 33,0 22,7

Guinea 18,6

... ...

Guinee-Bissau -

...

20,6

...

Cote d'Ivoire - 13,6 18,0 19,8

Liberia 13,4 22,0 -40,8

Mali 3,2 5,5 -47, 1

Mauritania 25,5 34,8 -20,4

Niger~ - 0,3 -4,3 38,8

Nigeria

y

88,3 45,7 147,9

Senegal

Y 23,7 17,0 55,0

Sierra Leone

!J

28,0

...

Togo 20,9 17 ,6 45, 1

Haute-Vol ta 6,5 6,7 4, 1

AFRIQUE DU CENTRE

Burundi 9,8 7,0 52,6

Cameroun

!J

12,8 11 , 3 20,3

Republique centrafricaine - 12,4 6,2 56,8

Tchad - 8,6 8,6

...

Congo

-

79,7 60,9 300,0

Gabon

-

31 ,9 16, 7 52,7

Rwanda

...

27, 1

...

Zaire

-

22,5 18,9 34,6

AFRIQUE DE L 'EST

Botswana

y

34,0 58,2 12

,o

Ethiopia~ 3,6 4, 1 1 ,9

Kenya

E/ -

19, 1 9,2 42,8

'i'ableau C-13. Taux d I accroissement des depenses publiques pour 11 exercice se termes defavorables :le 11 echange et aux mauvaises conditions climatiques.

11 existe en Afrsque un haut degre de correlation entre les resul tats economiques et les politiques budgetaires, et peu de pays africains en voie de developpement se sont en mesure de soutenir un taux uniforme d1expansion budgetaire quand la situation economique vient

a

changer sensiblement. La certitude de prix stables et remunera-teurs pour les exportations africaines cle produi ts agricoles et mineraux, un appro-visionnement suffisant en energie d'un cout raisonnable et la stabilite du systeme monetaire international sont en consequence aut ant ,ie f acteurs essentiels

a

11

elabo-ration de saines strategies budgetaires en Afrique.

Analyse fonctionnelle des depenses ordinal.res et des depenses d1 eguipement

Les renseignements disponibles sur les depenses ordinaires ne sont pas assez detailles pour qu'on puisse y trouver le chapitre budgetaire correspondant

a

chaque service, Il ressort du tableau C-14 qu'une proportion relativement importante du total des depenses ordinaires a ete consacree en 1974 aux services sociaux dans de nornbreux peys: l1Algerie et Maurice leur ont alloue plus de 40 p. 100 des credits;

le Sierra Leone, l 1Ethiopie, le Kenya, le Lesotho et le Malawi entre 30 et 40 p. 100;

l1Egypte, le Maroa, la Tunisia, la Gambia, la Mauritania, le Togo, le Burundi, le Za:l'.re, le Souaziland, la Tanzania et l '0uganda entre 20 et 30 p. 100, et le Soudan, le Nigeria, le Botswana et la Somalia entre 10 et 20 p. 100.

Les credits a.ffectes

a

l'education et

a

la sante publique ont generalernent ete augment es, mais dans plusieurs pa;ys leur taux d1 augmentation a ete relativement faible par comparaison avec celui des credits alloues

a

d1autres postes. Une excep-tion

a

noter est celle du Soudan, ou les credits alloues pour ces deux postes de depenses ont ete respectivement reduits de 18,9 et 45,9 p. 100 au titre de l'exercice financier 1973/74. Pour la meme periods, les depenses consacrees

a

la defense na-tionals ont augmente dans plusieurs peys africains. Le montant des depenses de ce type est cependant reste assez faible, et n' a depasse 20 p. 100 du total des depenses ordinaires qua dans un peti t nombre de peys.

Aux termes de leurs politiques de developpement respectives, de nombreux peys a.fricains ont recemment amorce une reorientation de leurs budgets d1equipement, dirigeant plus de ressources vers le secteur economique, de preference au secteur social, Ce changement d1at.itude en matiere de developpement a graduellement conduit

a

un accroissement des depenses ordinaires consacrees

a

11 administration et aux services economiques. Le tableau C-14 fait apparaitre qu1aucun peys n1a alloue au developpement economique moins de 29 p. 100 de son budget d1equipement, et cette allocation n'a ete inferieure

a

50 p. 100 que dans sept peys. En revanche, cinq peys seulement ont affecte plus du quart de leur budget d'equipement au developpement des services sociaux, et aucun n 'y a consacre plus du tiers de ce budget.

Le tableau C-14 indique egalement les taux d'accroissement des depenses d1 equi-pement, En 1974, cinq peys,

a

savoir le Liberia, la Mauritania, le Togo, 11Ethiopie et l'0uganda, ont reduit les credits alloues au developpement economique; quatre autres,

a

savoir le Soudan, la Cote d'Ivoire, le Lesotho et Madagascar, las ont augmentes de moins de 20 p, 100, Dans les autres peys, les taux d1accroissement annual se sont inscrits entre 20 et 16917 p. 100, Ence qui concerns las depenses d1equipement destinees aux services sociaux, les credits alloues ont ete reduits en Egypte, au Maroc, au Soudan, en Gambia, au Liberia, au Togo et en Somalia, et leur taux d'accroissement annual dans les autres peys a varie de 10,4 p, 100 au Lesotho

a

334,7 p, 100 au Zaire,