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-qui sonl lrop peu cullivées dans nolre pays et qui devraient cepen-ùaol y réussir lrès bien, surloul dans les ten·es un peu fortes et riches.

» Les grosses races de navets, telles que le Navet de N01folk, le Navet 1·ave du Limousin, le Navet gros long <l'Alsace, etc., qui s(lnt aussi les plus productives, devront se semer en juillet; pour les variétés précoces de na,·els, telles qne le Navet blanc globe à feuille entière, le Ne.uet blanc plat hâtif, le Navet roug~ plat hâtif, le Navet blanc plat lt<itif à feuille entière et le Navet rouge plat hâtif à feuille entière, qui peuvent se semer sur les chaumes eL en récolte dérobée, il sera Lemps jusqu'en août.

» On pourrait encore essayer comme fourrage le Raifort cham-}Jétre de l'Ardèche, pla11le remarquable par la rapidité de son

développement el conn~nanl lrés bien aux semis tardifs.

» Les Panais pourront également se semer avec succès pendant loul le mois de juin el jusqu'en juillet dans les Lei-res qui leur convienoent.

Fourrages à semer en vue du printemps 1894.

» On fera bien de semer celle année une proportion plus consi-dérable que d'habil11de des Trèfles inca1·nat onlinafre, incarnat tardif, ùtca1'nat trèï> tardif à fieur blanche et incarnat e.--ctra tardif, ainsi que le Trèfle jaune des sables l[1ti succèJe, comme on le sail, au Trèfle iocarnal exlra tardif.

» Enfin, on n'oubliera pas la vesce velue, fourrage le plus hâlif connu qui précède le Lrèfle incarnat et se !!ème du 20 août au iel" septembre ».

EMPLOI DES FEUILLES D'ARBRES

dans l'alimentation du bétail.

:'ious croyons inléressanl de reproduire quelques passages d'une communicaLion sur ce sujet de J.I. A. Girard, à l'Académie des Sciences :

L'apport à la ferme d'un supplément de malières alimentaires est précieux. dans tous les lemps, mais plus parliculièremenl dan•

les années où la sécheresse de l'élé (J89z) ou du printemps (i.893) amène la pénurie des fourrages. Aussi nous a-t-il paru intéressant

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-d'appeler de noU\·eau l'alleolion sur une ressource fourragère trop méconnue, nous parlons des feuilles d'arbres.

Nous avons cherché à délerminer l'épor1ue où la c11eillelle en est. le plus aYanlageuse.

C'est dans le courant de seplembre que nons conseillons ùe placer celle opéralion; à ce moment, l'action Yégélale esl ralenlie el le préjudice qu'on peut porter à Ja production du bois est com-pensé par l'a.cq11isilion presque gratuite <les matières alimenLaires fournie par le feuillage.

Nous avons <lonc choisi des feuilles entières, récollées en sep-lembre, pour faire l'élude comparnlive des essences comestibles (1 ).

Yoici leur classemenl d'après la leneur (à l'élal frais) en matière azotée, qui mesure à peu près leur valeur alimentaire.

Saule, aune (plus de 8 0/0); mûrier, ro!Jinier fanx acacia, 01·me, peuplier, tilleul (6 à 7 O,'O;; noisetier, chène, micocoulier, érable, frèoe (5 à 6 0/0); marronnier d'Inde, charme, vigne (4 à 5 0/0); platane, bouleau, aiguilles de pin (3 à 4 010).

Le classement d'aprt>s la l'3neur en cellulose qui est en géoéral inversement proporlionoelle à la digestibilité, est le suivanl :

Orme, robinier faux acacia, saule, vigne '3 à 4 0/0); noisetier, érable. aune, marronnier, Lilleul, micocoulier, frêne {4 à 5 0/0); peuplier, platane f6 à 7 0/0); charme, sorbier, bouleau (7 à 8 0/0).

Les feuilles à l"élat frais conslituenl un <les fourrages verls les moins aqueux el Jes moins ligneux que l'on connaisse (à. trois exceplions près); toutes se sool montrées supérieures à Ja luzerne verte.

Celle richesse des feuilles s'explique par la faible quanlilé d'eau qu'elles renfermenl; même eu comparant Je foin qu'elles produi-sent aux foins <les prairies naturelles on artificielles, nous leur lrOU\'ODS la même supériorilé, le taux de la cellulose y esl Lrés faible; quaol aux mnlières azotées, sur 2L espèces étudiées, 19 l'emporlent sur Je foin de prairie, plus de la moitié sur le foin des meilleures légumineuses. Quelques-unes sont d'une richesse extraordinaire; celle du robinier faux acacia par exemple esl com-parable aux féveroles.

On voil qu'il y a dans le fouillage des arbres une richesse alimen-taire qu'on a bien lort de dédaigner.

(1) Les feuilles de cytise faux ébénier, dïf, de noyer, d'ailante, des lauriers-roses et cerise, de sumac, de corro~·ère, de daphné sont vénéneuses; la consom-mation des l>ourgeons et des lrès jeunes feuilles est dangereuse pour le bétail

"(mal de brou).

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-Mais, pour parler une apprécia lion décisfre sur la valeur nutri-tive d'un fourrage, il est indispensable de compléter les données ana1yliques par des expériences direcleis sur le hélait. Aussi avons-nous déterminé la digeslilJililé des principes immédiats contenus dans les feuilles, comparalivement à ce11x de la luzerne.

Nous avons opé~é sur un moulon, en suivant la méthode classi-que. Le tableau sui,·an t résume les coefficients de digestibilité ainsi obtenus :

azotées 11011 azotés Cellulose

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Sans enlrer clans des discussions accessoires, nous pouvons, de Ja moyenne de nos analyses el cle nos expériences directes, lirer celle conclusion que, tout cvnsidéré, les fi•ui/les ont wu ualem· ali-mentafre comparable à celle de la lu~t'l'ne et constituent, par conse'-quent, un {0111'/'age de 1n·e.miu o1'dre.

Leur ulilisaliun profilera en même Lemps a11 bélail el au sol en apporlanL à Ja fel'me presque gratuilemenl des pl'iucipes alimen-taires el des principes rertilisanls.

Nous sommes loin ùe conseiller le dépouillemeol des forêls, donl la véJ'ilahle destination esl la production du bois; mais bien des cas se présenlenl où, par uo effeuillage lar<lif el ménagé, par les émondages, par le~ coupes de tèlan.ls 011 <le lail lis, on peul se pro-curer à peu de

r1

ais une ressource alimenlafre i mporlante. On reo-conLre beancoup de terres ingrates el aLan<lonaées qui de\•raienL être utilisées à la prodnclion fourragère, par l'inlel'médiaire d'essences app1·opriée~ qui sauraient lrou\er des moJens d'exis-lance où aucun Yé!)éLal ne prospérerail.

Dans les climats chauds particulièrement, l"arbre, par sa résis-leuce à la sécheresse, mérile d'être sérieusement expérimenté à ce pain t de vue.

Enfin, dans une au née oü la rareté el Ja cherté des fourrages vooljeler une grande perlurbalion clans les exploilalions agricoles, no11s ne saurions trop cooseiller d'avoir recours aux fenillages des arbres. Dans uiea <les régions, le produit de ces sortes de prairies en l'air pourra affranchir l'agriculteur de la lrisle nécessité de vendre à vil prix Je bétail, source de fumier el source de profils.

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