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Elaboration des nouvelles échelles d’intensité

CHAPITRE 5. ESSAI DE MISE AU POINT D’UNE ECHELLE D’INTENSITE

5.2 Etapes de travail et méthodologie utilisée

5.2.4 Elaboration des nouvelles échelles d’intensité

Suite à la définition des avant-projets d’échelles ainsi que de leur utilisation, à travers la prise en compte de la dimension spatiale des événements, l’étape suivante de travail a été donc la définition des échelles d’intensité, pour chaque aléa. Celles-ci sont présentées en intégralité dans l’annexe 5.1.

Les développements des échelles n'ont pas été faits de façon parfaitement synchronisée, dans la mesure où certaines dérivaient étroitement d'échelles existantes tandis que d’autres échelles de risques ou de vulnérabilité pour certains aléas devaient être profondément modifiées. Pour certains aléas, il a fallu créer des échelles entièrement nouvelles.

5.2.4.1 Méthodologie commune à l’ensemble des échelles d’intensité

Pour faciliter et homogénéiser l'usage des échelles, il a été choisi de retenir la valeur maximale d'intensité fournie par les différentes observations quel que soit l'aléa, le site et l’extension spatiale, que l'impact soit localisé ou très étendu. Ce choix a été préféré à celui de la valeur d'intensité la plus représentée statistiquement, dans la mesure où la classification résultante doit être indépendante de la distribution spatiale des enjeux. La qualification de classe d'intensité doit rester également indépendante du nombre d'enjeux présents et endommagés (ce qui relève de la gravité) et donc de la vulnérabilité du site.

Un guide général d’utilisation ainsi que des guides spécifiques à chaque aléa ont été ainsi préparés, afin de mieux expliquer les objectifs, les contraintes et le mode d’emploi de chaque échelle. Nous allons présenter ici les principaux conseils d‘utilisation.

L'intensité d’un événement sera déterminée soit à partir des paramètres physiques intrinsèques au phénomène, soit à partir des endommagements observés sur des enjeux standards définis, que sont les différents types de bâti, d'infrastructures, de réseaux, le milieu naturel. En l’absence d’enjeu, elles doivent permettre de qualifier une intensité et les dommages théoriques correspondants s'il n'y a pas eu d'endommagement (absence d'enjeu sur le site). Toutefois, ces échelles seront prioritairement utilisées pour caractériser des phénomènes dommageables.

Les échelles devront être indépendantes du site et de sa vulnérabilité, ce qui impose d'avoir une palette variée de critères de description afin d'être sûr de pouvoir en disposer d'au moins un permettant de caractériser l’événement. Cela signifie aussi qu'en présence d'enjeux sur la zone impactée, la classe d'intensité n'est pas décrite en fonction du nombre d'enjeux présent (ce qui reviendrait à qualifier un niveau de vulnérabilité) mais selon la classe d'endommagement observé sur ces enjeux. En effet, les échelles n’ont pas pour objet de mesurer la gravité de l’événement.

Il sera rejeté notamment une qualification basée sur les endommagements portant sur des types d’enjeux non - standards ou à vulnérabilité visiblement très forte a priori (par exemple, pour l'enjeu bâtiment: un cabanon en bois affecté par le vent ne relève pas d’un enjeu standard alors qu’une maison en fait partie).

Sur un site ou sur une même commune, si la classe d’intensité peut être à la fois choisie par les endommagements et les intensités physiques et en cas de disparité entre les classes indiquées par les endommagements et les paramètres physiques, c’est le plus fort de tous qui est retenu comme valeur caractéristique.

Dans le cas d’aléas étendus spatialement, chaque commune concernée devra faire l’objet d’une caractérisation de classe d’intensité atteinte. Il sera entre autres important de ne pas négliger les communes ou l’intensité atteinte a été faible.

En l’absence de toute information de terrain fiable permettant d’affecter une classe d’intensité sur une commune, il va devoir trancher entre absence d’impact de l’événement (impact nul donc hors échelle) ou impact non qualifiable. Il sera alors toléré que soit affectée une classe d’intensité par analogie avec les communes voisines, si l’existence de dommages est cependant avérée.

5.2.4.2 Méthodologie spécifique par aléa

Des ajustements de la méthodologie globale ont été effectués, en fonction des aléas. Ainsi, le nombre de classes a parfois été augmenté ou diminué, les enjeux-types présents peuvent varier d’un phénomène à un autre. Les inondations de plaine par exemple comportent trois classes et certains phénomènes de mouvements de terrain en comptent six.

Certains aléas sont susceptibles de concerner deux échelles ou de changer d’échelle au cours de leur manifestation. C’est le cas de certains mouvements de versants qui, dans leur phase finale de déplacement, peuvent en effet voir leur vitesse augmenter et migrer ainsi de l’échelle des glissements à celle des écroulements, la première n’intégrant pas de telles vitesses de déplacement.

De la même façon, les inondations font figure de cas particulier. Les crues de plaine sont caractérisées par trois échelles qui sont : une échelle de fréquence de crue (de rareté), une échelle de crues rapides et une échelle de crues lentes. Comme dans les cas des mouvements de terrain susceptibles de changer d’échelle, en fonction de l’intensité (volumes, vitesses de déplacements) des événements, les événements liés aux inondations peuvent relever soit de phénomènes de remontées de nappe, soit de crues de plaine. Ces événements peuvent par ailleurs survenir indépendamment l’un de l’autre, ou simultanément, sur des durées différentes.

La question du passage d’un phénomène à l’autre peut se poser lorsque les deux phénomènes sont plus ou moins simultanés. Généralement, la remontée de nappe va précéder les débordements qui sont en grande partie la conséquence de l’incapacité des sols à absorber l’excès de ruissellement. Cette concomitance de phénomènes justifie de renseigner deux événements sur deux échelles. Dans le cas où la remontée de nappe précèderait les débordements, les deux phénomènes peuvent être considérés et donc être qualifiés en fonction du niveau d’intensité maximum atteint, généralement avec un léger décalage dans le temps. Les échelles développées pour chacun des aléas ont été soumises à un groupe d’experts, chargés de les recadrer et de les valider. Les différentes remarques et commentaires des experts sollicités ont ensuite été intégrées aux échelles.

5.3 Développement de l’échelle d’intensité sismique en 5