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Eléments de datation et d’interprétation du rehaussement du site

Dans le document La Riche, Prieuré Saint-Cosme (Page 169-171)

Extrait de carte topographique au 1/25

planche 29 ) Il occupe une situation topographique presque universelle au Moyen-Age, sous la forme

2.7.3. Eléments de datation et d’interprétation du rehaussement du site

Les éléments de chronologie relative pour dater cette phase de remblaiement sont assez nombreux : les terres rapportées recouvrent l’ensemble des tombes des cimetières extérieurs. Mais les tombes les plus récentes ne contenaient pas de mobilier précisément datant ni de pots funéraires212. Une demi-douzaine contenait dans ses remblais quelques tessons attribuables sans précision aux 15-16e siècles. Ces cimetières ne seront pas rouverts et sans doute à cette époque fut créé un nouveau cimetière hors de l’île, à mi- chemin entre Saint-Cosme et Sainte-Anne (figures 3 et 5)213. Il existe toutefois un groupe d’une quinzaine de tombes le long du mur nord du chœur de l’église, creusées dans ce remblai. Leurs dates absolues données par des monnaies s’échelonnent entre 1589 et 1642 ; la céramique contenue dans le remblai des tombes F 750 et F 1336 donne la fourchette 1475-1550 (to3c). Une datation C14 indique une fourchette 1440-1630 (F 408-2).

D’autre part, l’église est clairement reconstruite après le remblaiement. Le mobilier céramique trouvé dans les couches de construction de l’église 212 Une boucle de ceinture dans la tombe F829, datée

du milieu du 14e siècle au début du 17e siècle (n° inv. PSC-

7759-790). La datation C14 la plus récente donne 1395 comme borne inférieure (F 1107).

213 Ce cimetière est attesté en 1505 (mention d’une

pièce de terre joignant  le  chemin  de  saincte  Anne  au 

cimetière : Inventaire des titres de la manse du couvent  de  St  Cosme  réunie  à  la  fabrique  St  Martin  en  1742

[1752], FRAD037, G519, rente aux Varennes, p. 311. Une note, malheureusement non datée, en marge d’un acte de 1481 signale que l’aumônerie de Saint-Cosme possède deux arpents près le cimetière de Saint Cosme (Inventaire  des  titres  des  4  offices  claustraux  de  Saint-

Cosme reünis à la fabrique St. Martin en 1742, FRAD037,

G520, p. 48). Celui-ci est dit « petit cimetière » sur le cadastre du 19e siècle, dénomination qui apparaît entre

1663 (ibid. p. 53) et 1751 (Inventaire  des  titres  de  la 

manse  du  couvent  de  St  Cosme  réunie  à  la  fabrique  St  Martin  en  1742 [1752], FRAD037, G519, p. 264). Ce

cimetière n’était pas paroissial : la paroisse de La Riche et l’église correspondante ne date que d’après la création de la commune en 1793 par démembrement de la zone à l’ouest du ruau Sainte-Anne de la paroisse de Notre- Dame-la-Riche, à Tours.

gothique (n°5) et les remblais du rehaussement du sol correspondant sont datés en général d’une fourchette large des 15e-16e siècles214, mais quelques éléments permettent de resserrer cette chronologie aux années 1475-1550215.

Les modifications de l’aile de l’hôtellerie, également postérieures au remblaiement, pourraient dater des années 1480 si l’on accepte notre hypothèse de leur lien avec la commende (§ 2.7.1.5). Cette hypothèse ne contredit pas la datation du remblai de rehaussement des sols qui contient un peu de mobilier daté sans précision des 15-16e siècles (US 3052, tranchée 13, figure 52).

Peu des remblais de ce rehaussement général du site ont été fouillés, car la plupart a été enlevée à la pelle mécanique pour accéder plus rapidement aux niveaux médiévaux. Ils proviennent de terres brassées et contiennent de la céramique qui couvre les 12e-16e siècles. C’est essentiellement aux abords de l’église n°2 qu’une fouille manuelle a été réalisée, et un peu de céramique permet de resserrer la fourchette entre le milieu du 15e et le milieu du 16e siècle216. D’autres remblais ont pu être analysés au nord du site, dans le secteur du sous- prieuré, et fournissent une fourchette comprise entre le dernier quart du 15e siècle et le dernier quart du 16e siècle217.

Les preuves archéologiques sont donc insuffisantes pour établir une datation précise. La fourchette mi-15e-mi-16e paraît certaine. Les travaux de construction qui ont suivi le remblaiement du site 214 US 5688, sondage 3 dans le transept sud, figure 22 ;

US 1106, 1124 et 1170, tranchée 4 dans la nef, planche 26.

215 US 5091, sondage 1 dans le déambulatoire de

l’église, remblai de récupération du mur de chaînage roman, planche 17 ; US 9319 et 1154, sondage 53 dans la nef de l’église, planche 16.

216 US 3145, remblai au chevet de l’église n°2,

planche 20 ; remblai de construction du nouveau

bâtiment au sud de l’église n°2 (US 7039), planche 21.

217 US 8215, mobilier 15-16e, US 8216 : mobilier

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appartiennent au plus tôt aux années 1475/1480. Si l’on admet que le remblaiement n’est que la première phase de travaux d’ampleur au prieuré, et non une phase déconnectée nettement antérieure, il serait donc à dater des mêmes années. En effet, on imagine mal un rehaussement de tous les sols extérieurs sans que des travaux correspondants soient faits dans les bâtiments.

Plusieurs phénomènes peuvent expliquer cette grande phase de travaux, qui ne sont pas exclusifs l’un de l’autre :

- la présence proche de Louis XI qui s’installa au château du Plessis au début des années 1470 et y mourut en 1483 (cf. § 1.3.4) ; - le souci du premier prieur commendataire,

le puissant Pierre d’Amboise (cf. § 1.3.4), nommé en 1480, de restaurer son patrimoine après une période de déclin du prieuré ; - une péjoration climatique qui amène

les moines à vouloir se prémunir des crues

de la Loire. C’est en effet vers le milieu du 15e siècle et dans les décennies suivantes qu’on a noté une série de crues de la Loire, que les riverains ont essayé de contrer par la construction de digues (Dion 1961 ; Couderc 1987 : 649 ; Boisseuil 1992 ; Porhel 2012). Ces épisodes sont à rattacher au développement du « petit âge glaciaire ». Le remblaiement du site fut efficace puisque nous n’avons relevé aucune figure d’inondation du prieuré dans la stratigraphie218.

218 A la Corroirie du Liget, près de Loches, un tel

remblaiement massif d’un établissement monastique a également été noté, suivi du remaniement des bâtiments ; il daterait plutôt des années 1440-1460, les travaux se poursuivant jusque dans la décennie 1460 ; il a été aussi attribué à des problèmes d’inondation, le site se trouvant au bord d’une zone marécageuse (Dufaÿ 2014, § 96-106). A Blois, on note aussi de tels remblais d’un mètre en rive gauche, à la fin du 15e ou au début du

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2.8 Des derniers feux du monastère a sa

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