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Chapitre 6 : Spécification du modèle conceptuel du système productif

3.2 Eléments d’un processus de revalorisation

Les différentes stratégies et options de valorisation sont basées sur des activités génériques de tri, d’inspection des composants et modules, de désassemblage (démontage) et de (re)assemblage. Plusieurs techniques de désassemblage sont répertoriées dans la littérature (manuel, semi- automatique, partiel, complet…) (Chevron 1999). (El Korchi 2010) précise que le démontage manuel est le plus utilisé dans les sites industriels spécialisés dans la récupération et le traitement des produits usagés de type blanc (machine à laver, lave-linge…) ou brun (four, cuisinière, ordinateur). Ce mode est privilégié parce qu’il n’est pas destructeur et garantit une certaine fonctionnalité résiduelle du composant extrait du désassemblage. Par ailleurs, chaque composant ou sous-ensemble extrait du désassemblage doit être inspecté et sa qualité vérifiée. En fonction de la qualité du composant et sous ensemble, il sera réutilisé et revalorisé (ou pas) par l’un des modes de revalorisation vus précédemment.

La re-production ou le remanufacturing est le processus le plus documenté dans la littérature. Celui-ci est défini comme un processus industriel dans lequel les produits usagés sont restaurés et remis à l'état neuf (Östlin et al. 2009). Il est souvent organisé comme un processus industriel afin de bénéficier des avantages d‘une production en série, d’une qualité constante et d’un processus de production rationnel (Steinhilper 1998). Pour (Sundin 2004) (Lopez-Ontiveros 2004), ce processus est composé généralement des sept étapes représentées sur la Figure 53. La succession de ces étapes dépend fortement de la nature du produit à remanufacturer (Sundin 2004).

Figure 53 Etapes du processus de remanufacturing (Sundin 2004)

En comparaison à la fabrication, le remanufacturing possède des caractéristiques générales qui compliquent les différentes décisions de gestion. La question du volume collecté, de la qualité des produits usagés, de sa variabilité rends difficile la gestion des matières (El Korchi 2010).

Une offre PSS apporte une réponse, même partielle, à ces éléments problématiques. Le non transfert de propriété et la relation entretenue avec le client par le biais des services permettent un certain degré de maîtrise (à travers notamment des clauses d’utilisation dans le contrat), de la qualité et des volumes des retours. Le client utilise le produit pour une certaine durée de contrat (avec possibilité de renouvellement), après cette durée, l’entreprise peut récupérer le produit et, le cas échéant, le remanufacturer.

3.3 Modèle conceptuel proposé

Le modèle conceptuel du système de revalorisation comporte un système physique constitué de 𝑲 processus de revalorisation notés𝑷𝑹𝒌/𝒌 = 𝟏 … 𝑲, des niveaux de stockages et d’un système de pilotage qui, en fonction de l’état du système (stocks, processus) et des règles de gestion, génère des décisions de pilotage.

Notons que nous reprenons le même schéma de revalorisation proposé (Steinhilper 1998), en intégrant la dernière étape du processus dans le système de fabrication. En d’autres termes, nous ne considérons dans le modèle de revalorisation que les étapes de désassemblage, de nettoyage, du tri et de reconditionnement. La Figure 54 illustre ce modèle.

Figure 54 Modèle conceptuel du système de remanufacturing

A partir d’un produit récupéré, plusieurs options s’offrent à l’entreprise, récupération totale du produit (réutilisation directe), récupération de module ou récupération de composants. Pour pouvoir mieux représenter ces différentes stratégies, nous aurons besoin de définir :

La Durée de vie pour un type de produit i 𝑫𝒖𝒓é𝒆_𝒗𝒊𝒆_𝑻𝑷𝒊 , elle correspond à la durée

durant laquelle nous pouvons « encore » utiliser le produit, un composant ou un module (durée exprimée en nombre de périodes d’utilisation).

Taux de réutilisabilité pour un type de produit i : Pour chaque type de produit i, on définit un

taux de réutilisabilité qui dépend de l’historique du produit en usage, lié au profil d’usage des clients qui l’ont utilisé au cours du temps 𝑻𝒂𝒖𝒙_𝒓é𝒖_𝑻𝑷𝒊 = 𝒇(𝑷𝒖𝒔𝒂𝒌, 𝑻𝑷𝒊, 𝒕)  La nomenclature de remanufacturing (désassemblage) du produit récupéré

 La gamme de désassemblage

Une particularité du système que nous considérons, c’est qu’à la fin de la phase de désassemblage, un contrôle du produit (module ou composants) déterminera les proportions (Taux de réutilisation) de ces produits (module ou composants) qui peuvent être considérés comme « de bonne qualité » et viendront alimenter les stocks du système de fabrication (𝑺𝑹𝒎′). Les autres

éléments, ceux qui ne peuvent pas être directement mis en stock, doivent poursuivre le processus de désassemblage

4 Le modèle conceptuel du système de servuction

4.1 Introduction

« Le processus de production d’un service s’effectue au travers d’une succession d’opérations consommant des ressources en équipements (bâtiments, machines, ordinateurs…), en hommes, en matières (énergie…), en informations techniques ou procédurales (gammes, nomenclatures, consignes, procédures, etc.) ou en informations relatives à l’état et à l’utilisation du système productif » (Giard 2005). Cette définition, prise d’une manière globale, n’est pas différente dans le cas de la production de biens classiques.

La différence fondamentale est dans le concept de gamme attachée aux opérations de services (Giard 2005). Dans ce cas, les gammes ne sont pas formalisées en raison de la difficulté à

standardiser la prestation de services (d’une part, pour la subjectivité de la notion de la qualité de service et, d’autre part, à cause de l’implication forte du client dans la réalisation du service et donc de la difficulté à standardiser « aussi » cette implication).

La production de service est, de ce fait, « une série d’activités qui normalement donne lieu à une interaction entre le client et les structures, les ressources humaines, les biens et les systèmes qui sont fournis en réponse aux besoins du client.» (Grönroos 1999). Dans la littérature, cette production de services est appelée servuction, ce terme étant un néologisme formé à travers la notion de service et la notion de production. Celle-ci est définie comme étant « l’organisation systématique et cohérente de tous les éléments physiques et humains de l’interface client- entreprise nécessaires à la réalisation d’une prestation de service dont les caractéristiques commerciales et les niveaux de qualité ont été déterminés » (Eiglier & Langeard 1987).

La ressemblance entre le processus de production de biens et celui de production du service n’est pas toujours évidente et même parfois contestée par la communauté du marketing. Néanmoins nous rejoignons l’analyse de (Giard 2005) qui suggère et montre que la vue gestion de la production et génie industriel peut et apportera une amélioration de la performance (au sens efficacité et efficience) des systèmes de production de services.