6 Discussion. 88
7.4 Effets de gradients de champ magnétique
7.4.1 Existence de gradients de champ magnétique à proximité
de la cellule d’étude.
La
figure
7.12représente
lespectre
en transformée de Fourier d’unsignal
deprécession
libreFigure
7.12:Amplitude
de la transformée de Fourier dusignal
deprécession
libreenregistré
aux bornes des bobines détectrices dans la cellule d’étude en forme de tortillon circulaire.
(enregistré
sur l’échantillon de la cellulen°2)
induitaprès
uneimpulsion globale générée
à lafréquence
de 79kHz par les enroulements inducteurs. L’aimantation transverse est cettefois-ci détectée de manière
globale
par lapaire
de bobines détectricesqui
est sensible àl’aimantation existant dans tout le volume de la cellule d’étude.
L’analyse
d’un telspectre
estgrandement
facilitée par lesexemples déjà
rencontrés d’une détectionglobale
dans le tube en U(7.2)
et d’une détection sélective au sommet du tortillon circulaire(7.7).
Lapartie gauche
duspectre (à gauche
de la flèchequi pointe
lafréquence
de Larmor dans le
champ considéré) correspond
aux modes d’aimantation dans lesparties
horizontales du tortillon
circulaire ;
onpeut
attribuer la famillequi comprend
lescinq
modesles
plus déplacés
parrapport
à lafréquence
de Larmor aux modes d’aimantation localisésd’étude que la concentration en hélium 3 y est la
plus grande (voir
lapartie expérimentale
consacrée aux doubles
cellules),
et que l’aimantation et parconséquent
lesdéplacements
en
fréquence
y sont lesplus
forts. Les deux groupes de raiessuivants,
pourlesquels
onpeut
discerner l’ébauche d’une famille discrète de
fréquences, proviennent
des modes localisés dans les deuxparties
horizontales inférieures du tortilloncirculaire ;
lesdéplacements
enfréquence
de ces modes sont
moindres, simplement
en raison de laconfiguration
des thermalisationsposées
lelong
de la cellule d’étudequi impose
unetempérature plus
élevée à ces zones.Enfin,
l’ensemble des raies situées à droite de lafréquence
de Larmor est attribué aux modes confinés(dans
lesparties
verticales du tortilloncirculaire)
et semi confinés(dans
les branches verticales dutube,
aupoint
de raccordement entre les tubes de connexion et la celluled’étude).
Il est engénéral
assez mal résolu.Revenons
quelques
instants sur les deux famillesjumelles qui
attestent de l’existence de modes d’aimantation dans lesparties
horizontales inférieures du tortillon circulaire. Contretoute
attente,
lesfréquences
deprécession
des modesappartenant
àchaque
famille ne sont pasdégénérées ;
on voit en effet distinctement les deuxfamilles, séparées
enfréquence
d’une dizaine de Hertz. Il ne nous semble pas raisonnabled’imputer
une telle différence à undés-équilibre
de concentration en hélium 3(né,
parexemple,
d’undéséquilibre
detempérature),
ni à un
déséquilibre
depolarisation
nucléaire entre les deuxparties
horizontales du tortillon. En cequi
concerne l’éventualité d’undéséquilibre
deconcentration,
elle semble peu pro-bable : c’est en effet le même fil de thermalisationqui
entoure les deuxparties
horizontalesinférieures de la cellule
d’étude,
assurant de ce fait celles-ci d’être à la mêmetempérature.
La
possibilité
d’undéséquilibre
depolarisation
nucléaireconstitue,
elleaussi,
uneexplication
assez
improbable
car la circulation des atomes d’hélium 3 est suffisammentrapide (voir
lapartie
1.4.6 consacrée aux doublescellules)
pourl’emporter,
sur depetites distances,
sur lesphénomènes
de relaxation nucléaire. Nous pensonsplutôt
trouverl’interprétation
de cetteobservation
expérimentale
dans l’existenced’inhomogénéités
dechamp magnétique
sur lacellule ;
eneffet,
ungradient
horizontal de l’ordre de3.10-7T.cm-1 peut expliquer
que lesfréquences
de Larmor dans lesparties
horizontales(distantes
d’environ1cm)
soient décaléesl’une par
rapport
à l’autre d’une dizaine deHertz, provoquant
ainsi la levée dedégénéres-cence, que nous
observons,
desfréquences
deprécession.
L’existence de
gradients
dechamp magnétique
horizontaux aux environs de la celluledégé-nérescence car une
expérience
nous a convaincus ques’exercent,
sur l’étendue de lacellule,
des
gradients
verticaux dechamp magnétique.
Eneffet,
dansl’expérience
de retournementde la
polarisation nucléaire,
que nous avons mise àprofit
pour estimer letemps
caractéris-tique
de circulation dans lacellule,
nous avonssuivi,
au cours duretournement,
l’évolution desdéplacements
enfréquence
du mode fondamental localisé au sommet du tortillon et du mode fondamental localisé dans une desparties
horizontales inférieures. Cetteexpérience
a révéléqu’il
existe unedifférence,
que l’onpeut
chiffrer à environ20Hz,
entre lafréquence
deLarmor dans le sommet du tortillon et celle dans la branche horizontale inférieure
considé-rée,
différence que nous ne pouvonsexpliquer
que par laprésence
d’ungradient
vertical dechamp statique.
Un telgradient
modifie en effet la valeur duchamp magnétique
extérieurB
ext qui
n’aplus
la même valeur au sommet du tortillon circulairequ’au
fond. L’ordre degrandeur
dugradient
vertical à incriminer estcomparable
à celui dugradient
horizontal. Cesont des valeurs
importantes,
en considération des efforts consentis pouroptimiser,
à l’aided’études RMN sur une cellule d’hélium 3 à
température ambiante, l’homogénéité
duchamp
magnétique statique (voir
lapartie expérimentale
consacrée auchamp magnétique statique).
Parmi les causes
possibles
d’une telledégradation
del’homogénéité
duchamp statique,
nouspouvons citer la
présence,
àproximité
de la celluled’étude,
de soudures àl’étain,
maté-riau
supraconducteur
auxtempératures
où noustravaillons,
dont lediamagnétisme
résultantpeut
provoquer des distorsions locales duchamp magnétique. Néanmoins,
comme nous enacquerrons la conviction dans le
paragraphe suivant,
de telsgradients
dechamp statique
negênent
en rien ni la détection des modesd’aimantation,
ni les mesuresquantitatives qui
leursont associées.
7.4.2 Application de gradients contrôlés de champ magnétique.
Parmi les
premières expériences
que nous avons effectuées dans la cellule en U afin d’identifierla provenance des modes
magnétiques,
il faut citerl’application
degradients
contrôlés dechamp magnétique grâce
aux bobines degradients
décrites dans leparagraphe
2.1.2. Il s’est révélé enparticulier
quel’application
de fortsgradients
verticauxprovoquait
ladisparition
d’une famille entière de
modes,
que nous avons identifiés dès lors comme les modes semi confinés dans les branches verticales du tube.Les
expériences
que nous avons effectuées sur la cellulen°2
ont essentiellement une vertula deuxième
partie.
Cesexpériences
concernent l’étude de la transformation duspectre
enfréquence
d’unsignal
deprécession
libre alorsqu’un gradient
dechamp
estappliqué
enpermanence.
Les résultats de cette étude sont
représentés
sur lesfigures
7.13a et 7.13b. Les détailsFigure
7.13: Influence del’application
d’ungradient
vertical dechamp magnétique
sur lespectre
enfréquence
d’unsignal
deprécession
libre.concernant la famille de modes les
plus déplacés
vers lagauche
sontreprésentés
sur lesfigures
7.14a et 7.14b. Cessignaux
ont étéenregistrés
à lafréquence
de 88.5kHz en utilisant naturellement lapaire
de bobines détectrices. Lesfigures
7.13a et 7.14acorrespondent
à des mesures en l’absence de toutgradient appliqué
dechamp magnétique
alors que pour lesfigures
7.13b et7.14b,
ungradient
vertical d’environ4.10-7T.cm-1
est maintenupendant
toute la durée de la
précession
libre. Lepoint
leplus marquant
issu de lacomparaison
de cesspectres
est l’absence de modification notable descaractéristiques
des modesprincipaux ;
il
s’agit
là despectres typiques
obtenus tant que lesgradients appliqués
n’excèdent pas 20 à30.10-7T.cm-1, quelle
que soit la direction danslaquelle
ils s’exercent. Ces observationsrassurent
quant
à l’effet desgradients
dechamp
que nous ne pouvons pas contrôler. Elless’interprètent
à l’aide d’unargument
que nous avonsdéjà
mentionné : l’effet d’ungradient
Figure
7.14: Influence del’application
d’ungradient
vertical dechamp magnétique
sur lespectre
enfréquence
d’unsignal
deprécession
libre. Détail de lafigure précédente
représen-tant les modes localisés au sommet du tortillon circulaire. Sur la
figure b,
on voitapparaître
en outre des modes localisés dans le fond du tortillon circulaire.
piégés
lesmodes,
cequi n’apporte,
tant que legradient
reste assezfaible,
aucune modification sensible. Enrevanche, lorsque
legradient
est telqu’il
tend à translater les modes d’une distance de l’ordre de s0, il nepeut plus
être traité comme unesimple perturbation
des effetsdipolaires,
et c’est un traitement différentqu’il
faudrait alorsentreprendre.
Defait,
ilapparaît expérimentalement
que pour desgradients appliqués supérieurs
à30.10-7T.cm-1,
la structure duspectre
en modes d’aimantation estcomplètement
bouleversée etplus
dutout reconnaissable.