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Effets toro¨ıdaux

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 56-59)

2.3 Chauffage et g´ en´ eration de courant par ondes cyclotroniques ´ electroniques . 42

2.3.3 Effets toro¨ıdaux

etant effectu´ee sur la la trajectoire du rayon.k00=k00(r, nk) repr´esente la partie imaginaire du vecteur d’onde (voir section 2.2.4). L’expression deD0(nk) n’est pas pr´esent´ee ici, mais est repr´esentative du spectre, ainsi que de la puissance de l’onde.

On peut examiner les caract´eristiques physiques de la diffusion quasilin´eaire en re-marquant que, d’apr`es l’´equation (2.100), la direction de la diffusion est donn´ee par le vecteur

d=µ−1/2th nkuˆek+nωce

ω ˆe (2.103)

o`u, `a nouveau, nk correspond `a la valeur de r´esonance (2.101) et µth≡(c/vth)2. Il apparaˆıt que, pour nk = 0, on obtient une diffusion parfaitement perpendiculaire et sym´etrique en uk. Par cons´equent, aucun courant n’est g´en´er´e et l’onde contribue au chauffage du plasma. En revanche, dans le cas nk 6= 0, les chemins de diffusion ont une composante parall`ele. Ainsi, sur la figure 2.13, on a repr´esent´e quelques iso-contours du coefficient de diffusion quasilin´eaire pour les ondes cyclotroniques ´electroniques, calcul´e `a partir de l’expression (2.102), ainsi que les lignes de diffusion associ´ees et la d´eformation de la fonction de distribution r´esultante.

Dans ce cas, le faisceau est envoy´e en mode ordinaire avec un angle de 20 dans la direction toro¨ıdale. La surface magn´etique consid´er´ee est caract´eris´ee par nωce/ω ≈0.87 (upshift). On peut voir que, dans ce cas, un accroissement de l’´energie perpendiculaire des

´

electrons s’accompagne d’un accroissement de leur ´energie parall`ele [52].

2.3.3 Effets toro¨ıdaux

Dans un tokamak, les effets d’´electrons pi´eg´es causent une d´egradation de l’efficacit´e de g´en´eration de courant, en g´en´eral [19]. Egalement appel´eseffet toro¨ıdaux13, ils sont un

´

el´ement important pour l’ECCD et seront discut´es dans cette section.

Dans une machine de forme torique, le champ magn´etique de confinement varie comme l’inverse de la distance `a l’axe magn´etique, ce qui entraˆıne le pi´egeage de certains ´electrons14 poss´edant une quantit´e de mouvement parall`ele insuffisante pour effectuer une rotation toro¨ıdale compl`ete. Ces particules rencontrent alors des miroirs magn´etiques et rebroussent chemin. Elles sont donc soumises `a un mouvement de rebond incessant.

13En vertu du fait qu’ils n’apparaissent pas dans une description cylindrique de l’´equilibre du plasma.

14Le ph´enom`ene existe ´egalement pour les ions, mais se situe en dehors du sujet de cet expos´e.

0 5 10 0

2 4

u

0 5 10

0 2 4

u

u

//

(a)

(b)

Fig. 2.13 – (a) Iso-contours du coefficient de diffusion quasilin´eaire associ´e aux ondes cyclotroniques ´electroniques. Les courbes en tirets repr´esentent les chemins de diffusion.

(b) Contours de la fonction de distribution d´eform´ee. L’ellipse de r´esonance pour le rayon central du faisceau est repr´esent´ee en pointill´es.

Les ´electrons pi´eg´es sont contenus dans un cˆone de l’espace des vitesses pour une surface magn´etique donn´ee, dont la limite est donn´ee par [53]

u2k

u2 < 2ζ

1 +ζ (2.104)

o`u ζ ≡r/R0 est l’inverse du rapport d’aspect de la surface magn´etique, avec r son rayon etR0 le grand rayon du plasma.

On peut montrer que le mouvement de rebond des ´electrons entre deux miroirs ma-gn´etiques est, dans les r´egimes collisionnels typiques des tokamaks (banane et plateau), caract´eris´e par une constante de temps largement inf´erieure `a l’´echelle de temps collision-nelle eta fortiori, `a l’´echelle de temps quasilin´eaire. On en d´eduit donc que les ´electrons du cˆone de pi´egeage sont incapables de participer au courant toro¨ıdal ; toute d´eformation de la fonction de distribution privil´egiant une direction parall`ele donn´ee est imm´ediatement sym´etris´ee.

Les effets d’´electrons pi´eg´es sont importants dans le cadre de l’ECCD, puisque la diffu-sion quasilin´eaire associ´ee aux ondes cyclotroniques ´electroniques s’effectue parall`element

`

a p et dans le sens des vitesses croissantes. Ceci a plusieurs cons´equences potentielles,

2.3. Chauffage et g´en´eration de courant par ondes cyclotroniques ´electroniques 47

comme illustr´e sur la figure 2.14.

2 u

u 3

Cone de piégeage

1

Fig. 2.14 – Effet des ´electrons pi´eg´es. Dans la situation (1), l’´electron ne participe pas au courant. A l’inverse, dans la situation (3), il est en mesure de contribuer au courant toro¨ıdal. Dans le cas (2), l’´electron est pouss´e dans le cˆone de pi´egeage et perdu pour la g´en´eration de courant.

Il apparaˆıt qu’exciter un ´electron du cˆone de pi´egeage en vue de g´en´erer du courant est inutile (situation (1)). Dans le cas(3), l’´electron participe effectivement au courant.

La situation (2) est un peu plus compliqu´ee. L’´electron a ´et´e pouss´e par les ondes dans la zone de pi´egeage, ce qui a priori, se traduit par une perte s`eche pour le courant non inductif. Toutefois, il est important de remarquer qu’une telle explication est biais´ee, dans une telle vision purement particulaire de la g´en´eration de courant, o`u l’on consid`ere les comportements individuels des ´electrons. Un processus diffusif implique au contraire une population de particules et la diffusion quasilin´eaire, en r´ealit´e, consiste `a d´epeupler la r´egion p < pres et `a surpeupler la r´egion p > pres , o`u pres est la composante per-pendiculaire de l’impulsion sur l’ellipse de r´esonance. En pr´esence du cˆone de pertes, la population `ap> pres est rendue isotrope quasi-instantan´ement et, au total, un courant est g´en´er´e dans le sens oppos´e `a celui qui aurait ´et´e obtenu selon le sch´ema de r´esistivit´e asym´etrique `a la base de l’ECCD. Certains auteurs, en particulier Ohkawa, ont propos´e de tirer profit de cet effet [10].

Une cons´equence importante des effets conjugu´es du cˆone de pertes et de la relaxation

´

electronique est que les effets d’´electrons pi´eg´es exercent leur influence y compris lorsque l’´electron excit´e n’est pas `a proximit´e du cˆone de pertes. Ainsi, on a sch´ematis´e sur la figure 2.15 une trajectoire de relaxation analogue `a celle de la figure 2.4. Il pourrait, par exemple, s’agir de la situation (3) de la figure 2.14. En l’absence d’effets toro¨ıdaux, l’´electron participe au courant jusqu’`a sa thermalisation par collisions. En revanche il ne participe au courant qu’en dehors du cˆone de pertes dans le cas o`u ces effets sont pris en compte.

Cette non-localit´e des effets d’´electrons pi´eg´es apparaˆıt ´egalement clairement lors des

u

u t=0

Cone de piégeage Relaxation

Fig.2.15 – Illustration des effets d’´electrons pi´eg´es au cours de la relaxation des ´electrons excit´es. Les disques gris´es sch´ematisent l’´elargissement du nuage ´electronique au cours de la relaxation collisionnelle.

calculs num´eriques de la fonction de distribution, par r´esolution directe de l’´equation de Fokker-Planck (2.13). Sur la figure 2.16 sont repr´esent´es les iso-contours de la fonction de distribution dans le cas o`u les effets toro¨ıdaux sont inclus, ainsi que dans le cas contraire.

Les param`etres du plasma15sontne0 = 1×1013cm−3,Te0= 1keV,B0 = 3.8T. La puissance de l’onde estPec = 3MW, au premier harmonique du mode ordinaire. Dans ces conditions, le maximum du d´epˆot se situe approximativement au centre du plasma et les fonctions de distribution sont repr´esent´ees pourr/a0≈0.15, du cˆot´e bas champ.

Cette figure permet de mettre en ´evidence le fait que la fonction de distribution est sym´etrique (enpk) `a l’int´erieur du cˆone de pertes, ce qui implique l’absence de g´en´eration de courant par les ´electrons pi´eg´es.

En d´epit de la discussion qui pr´ec`ede, il faut signaler que l’ECCD conserve tout son int´erˆet. En particulier, il est souvent possible d’utiliser la souplesse des syst`emes actuels pour obtenir une absorption de l’onde du cˆot´e haut champ de la machine, de mani`ere `a minimiser les effets toro¨ıdaux.

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