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Effet de litière du fumier recyclé sur le confort des vaches laitières

1.5. La litière de fumier recyclée

1.5.3. Effet de litière du fumier recyclé sur le confort des vaches laitières

Les études qui traitent le confort des vaches laitières sont rares. Dans leur étude réalisée sur 34 fermes en stabulation libre en Midwest American, Husfeldt et Endres (2012) ont observé une amélioration du confort des vaches dans les fermes utilisant la litière de fumier recyclée. Selon leurs résultats, la litière de fumier recyclée diminue les prévalences des blessures aux jarrets (40- 53 %) par rapport aux matelas couverts ou non de litière conventionnelle (63-72 %) et diminue de la même façon les prévalences de boiterie (13-16 % vs 18-22 %). La propreté n’était pas influencée par le type de la litière (Husfeldt et Endres, 2012). Un essai expérimental réalisé, sur une ferme commerciale dans Bruce (États-Unis) durant deux mois, dans le but de comparer l’effet de litière organique (la litière de fumier recyclée [RMS]) par rapport à l’effet de litière inorganique (calcaire dolomitique [DL]) sur le confort des vaches laitières. La locomotion n’était pas affectée par le traitement, la litière de fumier recyclée améliore la propreté des vaches laitières et diminue les prévalences des blessures aux jarrets (Figure 1.7) (Hippen et al., 2007).

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Figure 1.7. Propreté des vaches, locomotion et blessures des jarrets en fonction de la litière Adaptée de Hippen et al. (2007)

Selon Barbari et al. (2008), la litière de fumier recyclé serait mieux que les matelas de point de vue propreté et locomotion. Adamski et al. (2011) ont remarqué que les onglons des vaches logées sur la litière de fumier recyclé entaient toujours sec, ce qui est bénéfique pour la santé des membres des vaches. Suite à leur étude réalisée dans des fermes en stabulation libre, les vaches ont montré une nette préférence pour les logettes couvertes de fumier séparé comparativement aux logettes couvertes de paille, de sable et de sciure de bois aussi bien en hiver qu’en été. Les pourcentages des vaches couchées sont respectivement de 52 % sur la litière de fumier recyclé, 9 % sur la paille, 25 % sur le sable et 14 % sur sciure de bois en juillet, 76 % sur la litière de fumier recyclée, 14 % sur la paille, 1 % sur le sable et 9 % sur sciure de bois en novembre. Finalement, une enquête néerlandaise réalisée afin de rédiger un guide pour les producteurs des vaches laitières (Feiken et van Laarhoven, 2012) traduite en anglais (Leach, 2014), a montré que litière de fumier recyclé (après traitement) augmente le temps de repos par rapport au tapis (avant traitement) (Figure 1.8).

Figure 1.8. Pourcentage des vaches couchées en fonction de traitement Adaptée de Feiken et van Laarhoven ( 2012)

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D’une autre part, dans la majorité des travaux sur la litière de fumier recyclée, les chercheurs mettaient l’accent sur la santé des pis et le risque de mammite. Cette approche est justifiée par le lien établi entre le risque de mammite et le nombre de pathogènes dans la litière (Bramley et Neave, 1975; Carroll et Jasper, 1978; Hogan et al., 1989). À ce propos, certaines études ont signalé des problèmes de santé des pis, et d’autres n’ont démontré aucun effet néfaste découlant du passage à la litière de fumier recyclée. À titre d’exemple l’expérience américaine dans l’état d’Ohio) menée pour comparer le nombre des agents pathogènes responsables de la mammite dans la litière profonde de fumier recyclée avec celle des litières de fumier recyclé remplacées quotidiennement par des matelas, a prouvé que le comptage des agents pathogènes augmentait de façon exponentielle quelques heures après l’exposition de la litière aux vaches et après l’introduction d’une contamination bactérienne. De plus, dans les deux traitements, les chercheurs ont remarqué une élévation de nombre des bactéries tout au long de l’essai ce que entraînait un risque considérable d’exposition aux trayons et de développement d’infections intra mammaires (Sorter et al., 2014). Parallèlement, une autre expérience réalisée par la même équipe a consisté à comparer le nombre des bactéries responsables de la mammite dans la litière profonde de fumier recyclé fraiche par rapport à celle compostée (Cole et Hogan, 2016). Les résultats ont montré que le compostage réduisait le nombre des pathogènes seulement avant son exposition aux vaches, ce qui est en accord avec les résultats de Okamoto et al. (2018). Sinon les deux types de la litière augmentaient rapidement le nombre des bactéries responsables de la mammite, ce qui influence la santé de pis (Cole et Hogan, 2016). En Italie, Locatelli et al. (2008) ont associé l’augmentation de la mammite environnementale, causée par Escherichia coli ou Klebsiella spp. avec la litière de fumier séparé qui était entreposée avant utilisation. Dans trois troupeaux néerlandais convertis à la RMS, aucune augmentation de l’incidence de la mammite liée à Klebsiella spp. ou de cas de mammite clinique totale n’a été identifiée, bien que la concentration de Klebsiella spp. était plus élevé dans le RMS que dans la sciure de bois (Feiken et van Laarhoven, 2012). Winnicki et al. (2017) n’ont pas réussi à trouver un effet de la litière de fumier séparé sur le nombre des cellules somatiques chez un troupeau des vaches primipares polonaises. Husfeldt et Endres (2012) n’ont pas trouvé une association significative entre l’incidence de la mammite clinique et les surfaces de la litière (Midwest American). Aussi, Buelow (2008) n’a pas trouvé aucune corrélation entre le comptage bactérien dans la litière de fumier recyclée et la mammite clinique ou subclinique dans deux fermes américaines. Restant toujours en États-Unis (Wisconin), les résultats de l’étude Rowbotham et Ruegg (2016) ont

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montré que la proportion d’échantillons des mammites subcliniques classés comme cultures négatives étaient numériquement plus grande dans les quartiers des vaches primipares maintenues sur la litière profonde de nouveau sable et sur la litière de fumier recyclé en stalles profondes par rapport à celles de sable recyclé et de la litière de fumier recyclé en stalles peu profondes avec matelas. Alors que le taux d’incidence de mammite clinique le moins élevé était enregistré dans les quartiers des vaches primipares couchées sur la litière profonde de nouveau sable par rapport aux autres traitements confondus. Guarín et al. (2017) ont remarqué que les vaches couchées sur litière de fumier recyclé profonde ayant le pourcentage des pis propres (score1 ou 2) le plus élevé (95 %) par rapport aux autres traitements (68 % pour la litière profonde de nouveau sable, 82 % pour la litière de sable recyclé et 54 % pour la litière de fumier recyclé peu profonde avec matelas).

L’ensemble des résultats présentés précédemment sont des études réalisées en stabulation libre. Aucune étude jusqu’à présent ne s’est intéressée à l’effet de la litière de fumier recyclé en stabulation entravée. Pour répondre à cette problématique, le présent travail vise principalement à évaluer l’effet de la litière de fumier recyclé [6 cm et 15 cm] par rapport à une litière conventionnelle [la paille 6 cm] sur le confort des vaches laitières en stabulation entravée. L’évaluation repose sur deux types des mesures ; des mesures sur l’animal et des mesures sur la litière. Les paramètres mesurés sur l’animal sont les blessures, la boiterie, la propreté et le temps passé coucher. Les paramètres mesurés sur la litière sont la propreté, l’humidité et la dispersion de la litière.

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