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LES DIFFERENTES TENDANCES DES THEORIES PERSONNALISTES Yves Bertrand nous montre que, sous l’influence des sources précédentes, deux

B) TYPOLOGIE DES STRATEGIES EDUCATIVES EN PEDAGOGIE INTERAC- INTERAC-TIVE

II.2.6 EDUCATION MULTICULTURELLE

II.2.6.1 DEFINITION

L’éducation multiculturelle se définit de plusieurs manières. (Banks et Banks, 1995, p.55). Effectivement, on parle de l’étude du sens pris par la culture, ainsi

153 que le lien et l’influence entre éducation et culture. Dès lors qu’on se trouve lié à des populations multiculturelles, l’accent est mis sur la gestion de l’enseignement et l’efficacité de l’école. Dans un monde où l’hétérogénéïté prime, l’éducation interdisciplinaire et transversale prépare à l’apprentissage des élèves afin d’atteindre des buts communs qui :

- leur permettent de connaître leurs racines culturelles et de s’y affirmer.

- les amènent à comprendre et valoriser la diversité, dans le respect et la compréhension des personnes d’origines diverses.

- les préparent à vivre pleinement là où les frontières sont perméables.

Par ailleurs, plutôt qu’une série unique d’activités, on devrait mettre en place un processus entre plusieurs disciplines. Ce qu’il faut cerner ici, ce sont les concepts majeurs suivants : pluralisme culturel, ethnicité et études interculturelles.

Aussi, la diversité culturelle et l’universalisme doivent faire partie intégrante de l’éducation multiculturelle.

II.2.6.2 EDUCATEURS ET COMPETENCES MULTICULTURELLES

Tout enseignement doit être multiculturel et toute classe devrait être modèle de démocratie et d’égalité. (Gollnick et Chinn, 1994). En effet, un développement des compétences s’avère nécessaire sur les points suivants :

- L’élève doit être au coeur de l’apprentissage.

154 - On doit croire en la capacité d’apprendre de chaque élève.

- On doit prendre en compte l’histoire et le vécu de chaque élève.

- Doit être faite une analyse critique de la situation culturelle, notamment diglossique existante entre les élèves pratiquant la langue créole et ceux pratiquant la langue française afin que les moyens d’enseignement (par exemple, CLIN/CRI ou CLA) soient aussi (autant que les non francophones) accordés aux premiers; car le but est de les amener au niveau optimal de la langue française afin leur permettre une meilleure maîtrise de cette dernière; ce qui leur donnerait de meilleures chances de réussite à l’école.

- Notre regard doit être critique sur la société dans l’intérêt de la justice sociale et l’égalité.

Une version de la Déclaration universelle de l’UNESCO (adoptée à l’unanimité en 2001 par les Etats membres de l’UNESCO) sur la diversité Culturelle, a été rédigée par et pour des jeunes du monde entier.

«Avec cette version de la Déclaration, nous cherchons non seulement à présenter aux jeunes la diversité culturelle et l’UNESCO, mais aussi à resserrer les liens entre eux, en quelque lieu qu’ils habitent. Grâce à l’amitié internationale, les jeunes devraient tirer profit de la diversité culturelle et, par leurs actes d’aujourd’hui, aider à la préserver pour les générations futures. Si la jeunesse est la clé de l’avenir, il est essentiel qu’elle façonne aussi le présent». (KOÏCHIRO, 2001)

155 Les auteurs ont élaboré plusieurs définitions concernant le concept d' «Empowerment» (Rappaport, 1984). Selon les contextes, on peut conceptualiser la notion d'empowerment et s'y référer à la fois comme théorie, cadre de référence, plan d'action, but, idéologie, processus, résultat (Hawley & Mc Wrirter, 1991) ou conséquence (Hawley & Mc Wrirter, 1991) Gibson, 1991).

L’empowerment offre aux jeunes les moyens (compréhension, capacité, engagement) d’agir sur les conditions sociales, économiques, politiques, économiques ou écologiques selon leurs préoccupations. L’éducation des droits de l’Homme, de l’égalité et de la justice repose sur cette base.

On peut noter trois caractéristiques : 1- La compétence individuelle

L'empowerment, selon Gibson (1991), est défini comme la façon par laquelle l'individu accroît ses habiletés favorisant l'estime de soi, la confiance en soi, l'initiative et le contrôle. Certains parlent de processus social de reconnaissance, de promotion et d'habilitation des personnes dans leur capacité à satisfaire leurs besoins, à régler leurs problèmes et à mobiliser les ressources nécessaires de façon à se sentir en contrôle de leur propre vie (Gibson, 1991 p. 359).

On parle aussi de locus de contrôle qui se définit par la prise de pouvoir de l’individu sur son environnement.

2- La citoyenneté active

Nous devons nous interroger sérieusement même si les réponses ne se feront pas de suite. En effet, cela permet un engagement des élèves dans leurs actions.

156 Nous devons aborder des sujets qui suscitent la curiosité des élèves malgré leur gravité.

Des études approfondies et autonomes, portant sur des questions sociales importantes et pouvant s’inspirer aussi bien de littérature que de l’histoire et du vécu des élèves, doivent faire partie intégrante du curriculum.

La démocratie doit s’appliquer à tous (éducateurs scolaires, élèves) à un curriculum formel, sans oublier le respect de l’honnêteté intellectuel.

3- La conscience critique

L’éducation a un rôle primordial : celui de donner une liberté aux indi-vidus afin de les rendre acteurs et sujets de leur vie, tout en étant membres de la société. Le dialogue doit être privilégié afin que tous par-ticipent aux questions relatives à la place qu’ils occupent dans la société. Tous les aspects doivent être traités : historique, culturel, socio-écono-mique et politique. Ce sont les groupes (communautés) et les individus qui doivent agir pour que les participants contrôlent davantage leur vie.

Selon Giroux (1984), la conscience critique «apporte des valeurs et ciales au travail dans la construction des connaissances, des relations so-ciales et des pratiques matérielles.» Effectivement, transformations et changements ne peuvent aboutir réellement sans la conscience critique.

Un programme positif, représentant un symbole d’idée de pédagogie de possibilité est indissociable de l’approche ci-dessus. Giroux et Mc Guire

157 (1986) croit au développement d’une vision où la possibilité d’une trans-formation permettant aux élèves de dialoguer puisse être identifiée. Cela permettrait d’interroger et d’affirmer leurs propres identités.

L'empowerment éducatif nous permet de mieux comprendre le fonctionnement du pouvoir. En effet, d’après Hickss (1991), il ne peut être à sens unique. Autrement dit, reconnaître ses bienfaits dans certains maux suppose également s’interroger sur la façon dont l’enseignement se répercute sur les élèves. Plus précisément, il faut aussi se demander comment l’enseignement permet aux élèves, dans la société qu’est la nôtre, de se positionner en tant qu’individus libres et d’avoir une interprétation critique des relations de pouvoir dans lesquelles ils vivent.

II.2.7 CULTURE ET REPRESENTATIONS SOCIALES (REPRESENTATIONS