• Aucun résultat trouvé

E2) Sables à litage subhorizontal dominant (< 20°) : épandages sableu

05/06/2010Anciens fossés de drainage

II. 3 : Faciès sédimentaires

II.3.2. E2) Sables à litage subhorizontal dominant (&lt; 20°) : épandages sableu

secs (sandsheets)

Description

Les dépôts associés à ce faciès sont les plus continus au sein de l’aire de répartition des sables éoliens.

II.3 : Faciès sédimentaires

Leur épaisseur maximale demeure actuellement inconnue mais, d’après nos observations de terrain, elle est localement supérieure à 5 m (coupes de Sau- gnacq-et-Muret et Locbeilh). Ce sont des accumula- tions sableuses à granularité variable selon la position géographique et dont les caractères communs sont : 1) un litage subhorizontal ou entrecroisé à faible pendage (Planche III) qui, à l’affleurement, peut se suivre sur quelques mètres à plusieurs cen- taines de mètres ; 2) l’absence de figures sédimen- taires chenalisées de type fluviatile ; 3) l’absence de figures de bioturbation marquée. Les dépôts s’organisent généralement en ensembles déci- métriques, composé des sables moyens à fins et séparés par des surfaces de discontinuités qui, lorsqu’elles sont clairement visibles, ont une allure plane à faiblement ondulée et sont la plupart du temps faiblement inclinées (Planche III). Trois grands types d’ensembles peuvent être distingués : i. des ensembles caractérisés par un litage

subhorizontal ou légèrement ondulé à l’échelle de l’affleurement, avec un pen- dage généralement inférieur à 5°. Les lits présentent parfois un granoclassement in- verse et sont séparés par des contacts nets qui peuvent être soulignés par de la ma- tière organique ou par des oxydes de fer ; ii. des ensembles à litage comparable au pré-

cédent mais se distinguant par la suc- cession de lits plans de sables moyens à fins séparés par des lits millimétriques de sables fins/très fins (Planche III) ; iii. des ensembles montrant une succession

de lits de sables moyens alternant avec des lits millimétriques de sables fins, avec un pendage entre 5 et 20° (Planche IV). Des lentilles de sables grossiers à très gros- siers ou de petits gravillons, d’épaisseur variant entre 1 mm et 1 cm et de longueur générale- ment de l’ordre du décimètre peuvent se trou- ver interstratifiées dans ces ensembles (Planche IV). Lorsque leur longueur dépasse le décimètre, ils suivent clairement la surface de stratification (Planche IV). Dans certaines coupes du Pla- teau Médoquin, nous avons pu observer quelques petits galets éolisés dispersés dans le sédiment. Interprétation

Nous interprétons ce faciès comme résultant de la sédimentation éolienne dans un environ- nement de dépôt de type épandage sableux (sandsheet) avec un transport sur des surfaces

et Nielson (2006), les épandages sableux corres- pondent à des zones dont les édifices dunaires ne possèdent pas de face d’avalanche. La topographie globale peut être plane, régulièrement ondulée ou encore irrégulière. La granuarité varie entre sables fins et sables très grossiers et une composante li- moneuse/argileuse ou graveleuse peut être pré- sente. Les dépôts associés aux épandages sableux sont à faible angle et principalement composés de lits de petites rides éoliennes (aeolian ripples). La migration des rides éoliennes produit des dépôts décrits sous le terme de rides grimpantes (climbing ripples) (Hunter, 1977). Chaque ride qui migre produit un lit (ou lamine selon les auteurs) à gra- noclassement inverse. La structure interne des rides éoliennes se distingue clairement de celle des rides aquatiques (cf. Fig. II.3 pour les critères), à tel point que les lits de rides grimpantes sont consi- dérés comme le meilleur marqueur pour la dis- tinction entre un environnement de dépôt éolien et un environnement de dépôt aquatique (Kocu- rek et Dott, 1981). Fryberger et Schenk (1988) ont remarqué que le granoclassement inverse, qui constitue le caractère principal distinguant les rides éoliennes des rides aquatiques, n’est tou- tefois pas toujours décelable dans les dépôts fos- siles. Ces auteurs suggèrent qu’un autre caractère permettant de reconnaître des dépôts résultant de la migration de rides éoliennes est celui qu’ils appellent pin stripe lamination. Ce type de lami- nation résulte du fait que lors de la migration des rides, les particules fines (sables fins à très fins voire limons) ont tendance à se concentrer dans les creux entre les rides, ce qui provoque la formation d’une lamine fine (Fig. II.4) (Fryberger et Schenk, 1988). Le premier type d’ensemble résulte à notre avis soit de la migration de rides grimpantes à très faible angle (subritically climbing ripples de Hunter, 1977) ou de la formation de lits plats supérieurs, les deux pouvant fortement se ressembler (Hunter, 1977). L’absence de pin stripe lamination semblerait faire pencher plutôt vers la deuxième hypothèse ; cet ensemble témoignerait alors de conditions de sé- dimentation caractérisées par des vitesses de vent

Fig. II.3 : Critères pour la distinction entre des rides éoliennes (A) et des rides aquatiques (B). Noter que la progression des rides éoliennes engendre un granoclas- sement inverse, ce qui ne s’observe jamais dans les rides A. Vent

trop élevées pour permettre la formation de rides éoliennes. Hunter (1977) a observé la formation de lits plats supérieurs pour des vitesses de vents de 18 m/s lors du passage d’un front de perturbation sans précipitation sur les dunes de Padre Island (Texas, USA). D’autre part, comme cela a été souligné par Lea (1990), il est envisageable que la migration de rides éoliennes aux dépens de sables éoliens très bien triés et/ou minéralogiquement peu diversifiés puisse donner des lits de rides grimpantes massifs – et donc manquant, du moins à l’échelle macroscopique, de granoclassement inverse et de pin stripe lamination. Le deuxième type d’ensemble reflète pleinement la migration des rides grimpantes à très faible angle. Les lits millimétriques de sables fins à très fins cor- respondent à la pin stripe lamination décrite par Fryberger et Schenk (1988). Ces lits les plus fins ont tendance à mieux retenir l’humidité et à favo- riser l’accumulation de la matière organique et/ ou des oxydes de fer - migrant dans le sédiment en relation avec la pédogénèse actuelle-subactuelle - d’où leur visibilité sur les coupes (Planche III). Les observations faites sur nos coupes stratigra- phiques montrent que les lits typiques du troi- sième type d’ensemble diffèrent de ceux habituel- lement observés dans des dunes pourvues de face d’avalanche comme cela est le cas par exemple du faciès 1. D’après nous, cet ensemble représente la migration de rides éoliennes sur la face sous le vent de reliefs dunaires de type zibar. Les zibars sont des édifices dunaires à grande longueur d’onde et à faible amplitude qui ne développent pas de face d’avalanche (dans le sens où il n’y a pas de séparation du courant d’air) et qui sont généra- lement recouverts par des rides ou des mégarides éoliennes (Pye et Tsoar, 2009). Ils sont générale- ment observés dans les secteurs dominés par des épandages sableux (Nielson et Kocurek, 1986). Par comparaison avec les observations en milieux actif (e.g. Fryberger et al., 1992; Mountney et Rus- sell, 2004), nous interprétons les lentilles de sables

grossiers comme l’équivalent stratigraphique de la migration de rides éoliennes à granules. D’après nos observations de terrain, nous pensons que ces figures correspondent aux petites rides à granules (small granule ripples) décrites par Fryberger et al. (1992), c’est-à-dire à des rides ayant moins de 50 cm de largeur. Les observations que nous avons pu faire suggèrent de plus que ces rides sont isolées, étant donné que nous n’avons pas observé de véritables en- sembles dominés par ces structures sédimentaires.

II.3.3. E3) Alternances sables et limons