• Aucun résultat trouvé

Rédoxisols, Réductisols, Cryosols Mi nérau

II. 6 : Coupes stratigraphiques 6.1 Introduction

II.7.2 Dynamique éolienne au Pléistocène moyen

Chronologie des phases éoliennes

Pour le Pléistocène moyen, le faible nombre de date OSL et ESR ne permet pas pour l’instant de définir de véritables phases éoliennes mais les quelques âges obtenus indiquent globalement une dynamique éo- lienne périodiquement active au moins dès le SIM 10 (Fig. II.61). La comparaison entre la chronolo- gie des sables éoliens et celle des lœss de la marge méridionale du Bassin Aquitain (Bertran et al., 2011 ; Hernandez et al., 2012) montre également une activité éolienne récurrente au cours du Pléis- tocène moyen, qui débuterait également à partir du SIM 10 (Fig. II.61). Aucune date n’a en revanche été effectuée sur les lœss de la marge orientale de l’erg aquitain. Deux sites en Dordogne, Petit-Bost et Combe-Brune 2, ont livré des niveaux archéo- logiques du Paléolithique moyen interstratifiés res- pectivement dans des limons éoliens colluvionnés en contexte de versant (Petit-Bost) et dans une doline (Combe-Brune 2) (Bertran et Fabre, 2005; Bourguignon et al., 2008 ; Brenet et al., 2009). A Petit-Bost, un paléo-luvisol éémien sépare en deux unités les colluvions de limons et montre que des apports éoliens se sont produits au cours des deux derniers glaciaires (Bertran et Fabre, 2005 ; Bour- guignon et al., 2008). Une situation identique est observée à Combe-Brune 2 (Brenet et al., 2009). Faciès stratigraphiques, paléosols

Les résultats acquis par l’étude des coupes du Gurp, d’Hourtin, de Saucats et de Locbeilh permettent de donner un premier aperçu de la dynamique éo- lienne au Pléistocène moyen et dans certains cas de proposer une hypothèse sur la période la plus probable pour la mise en place des sables.

Le faciès de la coupe de Saucats est caractéristique d’épandages sableux secs associés à un paysage à faible relief dunaire et à une couverture végétale réduite. L’absence de figurés périglaciaire ne permet pas d’apporter des informations complémentaires concernant les conditions paléoenvironnemen- tales régnant au cours de l’accumulation éolienne. L’incertitude de la date IRSL réalisée dans la coupe de Saucats ne permet pas de définir précisément à quel moment ces sables se sont accumulés. Sur la base de l’âge obtenu, leur mise en place s’est faite au minimum au début du SIM 9.

Des dépôts éoliens datant probablement du SIM 8 ont également pu être mis en évidence dans le Nord du Médoc sur les sites du Gurp et des Jolles (Hourtin). Au Gurp, ces dépôts correspondent à la

Formation des Sables de l’Amélie (ancienne For- mation des Sables Fluviatiles de Tastet, 1999) qui se caractérise par un faciès de type éolien humide. D’après nos interprétations, cette unité témoigne du comblement progressif par des sables éoliens d’une lagune d’arrière cordon dunaire littoral qui se serait formée à la fin du SIM 9. Le comblement se serait produit au cours du SIM 8 suite à la baisse progressive du niveau de la mer et à l’établisse- ment de conditions périglaciaires impliquant une diminution de la couverture végétale et une baisse du niveau de la nappe. Le réseau de petites fentes syngénétiques présent dans la partie inférieure de la Formation témoigne d’un gel saisonnier profond contemporain de la sédimentation éolienne, du moins pendant la première partie du comblement de la dépression. Sur la base des observations en milieu actif (Friedman et al., 1971 ; Romanovskij, 1985, 1976, 1973 ; Washburn et al., 1963), ce ré- seau indique des températures moyennes annuelles proches de 0°C.

La séquence d’Hourtin montre que pendant le SIM 8, la dynamique éolienne était active éga- lement à l’intérieur des terres, du moins dans le Nord du Médoc. Cette séquence se caractérise par un faciès de type éolien humide témoignant de la progression de petites dunes végétalisées isolées (nebkhas) au sein d’une vaste zone sans relief mar- qué et mal drainée. Des conditions froides relative- ment humides comme l’indique la présence d’une nappe phréatique à proximité de la surface étaient vraisemblablement présentes au cours de l’accumu- lation des sables. La formation de nebkhas suggère un environnement semi-désertique avec une cou- verture végétale basse et discontinue autour de la- quelle s’accumule le sable (Langford, 2000 ; Rango et al., 2000 ; Tengberg et Chen, 1998). Les cryotur- bations qui affectent les niveaux organiques situés à la base de la coupe d’Hourtin indiquent un épisode à un gel saisonnier profond et/où à pergélisol dont l’âge reste à préciser (vraisemblablement postérieur à la formation des dunes).

D’après l’étude de terrain et sur la base de la date OSL, les dépôts éoliens associés au SIM 8 affleurent pratiquement en surface dans le secteur d’Hourtin et les édifices dunaires observés à l’affleurement peuvent être mis en relation avec ceux visibles en vue aérienne. Ces dunes correspondent à des rides barkhanoïdes isolées (cf. partie III). Elles s’observent sur une bande d’environ 10 km de large et de 20 km de long, bande qui se trouve à l’est d’une zone caractérisée par des rides barkhanoïdes étroites (Fig. II.62). D’après l’étude des coupes des sites de Cabaley et du Canal de Caupos, il a été possible de montrer que les rides barkhanoïdes étroites sont plutôt constituées par un faciès de type épandages sableux secs (Fig. II.26). L’âge de ces coupes, et donc des dunes en surface, reste à déterminer.

II.7 : Discussion

P L E I S T O C E N E

M O Y E N

S a a l i e n

SU

P. Eemien

Holstenien

Elsterien

100

200

300

400

6

5

4

5e

7a

7e

9a

9e

11

8

10

12

Te

rminaison II-130 Ka

Terminaison III-243 Ka

Te

rminaison IV-337 Ka

Te

rminaison V-424 Ka

18

O

oc é a n

Datations OSL Datations OSL

?

?

Sables éoliens

Loess

LocBieilh Le Gurp Hourtin Saucats

A l’heure actuelle, les relations entre la Formation des Sables de l’Amélie qui a été datée sur le site du Gurp et les dépôts dunaires de l’intérieur des terres à Hourtin n’ont pas pu être clarifiées. Il n’est donc pas possible d’établir de manière indiscutable si ces accumulations éoliennes sont contemporaines ou si elles relèvent d’épisodes distincts.

Une période d’accumulation éolienne semble égale- ment être attestée, d’après la datation de la coupe de Locbeilh, pendant la fin du SIM 7. Elle correspond à des épandages sableux secs qui ont été recon- nus pour l’instant exclusivement dans les coupes

landaises de Locbeilh et de l’Hilaire. L’épaisseur des séquences (estimée à minimum 4 m) témoigne d’accumulations importantes au cours de cette phase, du moins à l’échelle locale. La présence de 2 à 3 niveaux de petites fentes syngénétiques inters- tratifiés dans les deux séquences, suggère une sédi- mentation associée à des conditions périglaciaires avec des températures moyennes annuelles proches de 0°C. Bien que les datations plaident pour pla- cer les séquences de Locbeilh et de l’Hilaire dans le SIM 7 (Fig. II.60) nous pensons qu’un âge SIM 6 est plus probable, dans la mesure où la fin de cet in- terglaciaire est associée à des conditions tempérées.

1 2 5 6 7 9 Rides barkanoïdes discontinus Rides barkanoïdes isolés Dunes en dôme et sables de couverture Cordon dunaire holocène Limite lande humide

actuelle Hourtin 1: Hourtin 0 100 200 A L S G 0 100 200 A L S G 6: Cabaley A L S 0 100 200

7: Canal de Caupos 2: Plaine du Jonc

A L S G 0 100 5: Brach 0 100 A L S G

Fig. II.62 : Positionnement des coupes stratigraphiques du nord du Plateau Girondin par rapport à la zonation des landes humides actuelles (modifié d’après Papy, 1977). Couleurs et symboles dans les logs stratigraphiques: cf. Fig. II.2. Dans les coupes de Brach et de la Plaine du Jonc, la couleur vert-tourquois correspond à la Formation alluviale de Belin (cf. Fig. II.60).

II.7 : Discussion

II.7.3 Hypothèse sur l’origine de