et de traceurs associés dans la zone vadose en contexte de puits de forage
6.2. Résultats des différentes simulations de fuite dans la zone vadose
6.2.5. Comparaison des résultats trois simulations de fuite dans la zone vadose
6.2.5.3. Dynamique spatiale et temporelle du krypton et de l’hélium sur l’ensemble du site pilote
6.2.5.3. Dynamique spatiale et temporelle du krypton et de l’hélium sur
l’ensemble du site pilote
Les Fig. 6.3b et 6.3c présentent un ensemble d’interpolation sous Surfer des simulations de fuites diffuse et ultra diffuse pour l’hélium et le krypton respectivement. Afin de caractériser l’évolution spatiale et temporelle des panaches gazeux des espèces gazeuses
utilisés comme traceurs de la dynamique du CO2 dans la zone vadose, il est nécessaire de
s’intéresser également aux temps de rétention et aux maximas de concentration (Tableau 6.3). Pour la fuite brutale, le jeu de données est trop faible pour pouvoir effectuer une comparaison des chroniques temporelles des différentes fuites pour toutes les sondes.
Dans le cas de l’hélium, à la périphérie du puits, les temps de rétention n’ont pu être mesurés lors de la fuite brutale. Cependant, Rillard et al. (2015) ont estimé qu’il ait atteint son maximum de concentration moins de 20h après le début de l’injection dans le puits de forage. De même pour la fuite diffuse, les temps de rétention sont estimés inférieurs à 24h (Tableau 6.3). Les concentrations en hélium atteintes peuvent donc être considérées de ce fait comme supérieures à celles qui ont été mesurées (Tableau 6.3). Sur l’ensemble du site pilote, lors de la fuite ultra diffuse, l’hélium possède un temps de rétention compris entre 72 et 168h. Excepté pour les sondes CK2 et N1S, l’ensemble des sondes présente un temps de rétention de 144h. Les facteurs d’enrichissement sont compris entre 339 et 13% et ne présentent aucune corrélation en fonction de la profondeur ou de la distance au point d’injection. Le chapitre 5 a montré également que l’hélium a été la seule espèce gazeuse à présenter deux pics de concentrations, séparés d’environ 48h dans les sondes CC, CS, S1C, E1C et E1K.
Les interpolations sous Surfer montrent que dès le début de l’injection le panache de gaz de l’hélium migre rapidement sur l’ensemble de la coupe Nord-‐Sud. Une migration préférentielle est observée entre les sondes du puits et N1S pour les fuites diffuse et ultra diffuse (Fig. 6.3b). 120h après l’injection, la teneur en hélium est comprise entre 5 et 800 ppm pour la fuite diffuse. Tandis qu’elle est entre 80 et 2 000 ppm pour la fuite ultra diffuse. 240h après l’injection, la concentration est quasi homogène sur la coupe Nord-‐Sud
pour la fuite diffuse, avec en moyenne 40 ppm. A l’inverse pour l’ultra diffuse, l’ensemble du panache reste hétérogène avec des concentrations d’environ 300 ppm en CK3 et CK et d’environ 100 ppm sur le reste de la coupe Nord-‐Sud (Fig. 6.3b).
Dans le cas du krypton, le Tableau 6.3 montre que les temps de rétention n’ont pu être mesurés que dans le puits lors de la fuite brutale. Pour le reste de la zone d’étude, ils sont inférieurs à 20h (Fig. 6.3c). Globalement dans le puits, les temps de rétention sont respectivement les plus courts pour la fuite diffuse, puis la fuite brutale et enfin la fuite ultra diffuse. En revanche, hors du puits, plus la fuite est diffuse et plus le temps de rétention du krypton est important. La Fig. 6.3c présente les interpolations sous Surfer de la migration du panache de krypton lors des fuites diffuses et ultra diffuse. Dès le début de l’injection, un chemin préférentiel se dessine entre le point d’injection et les sondes N1S et N1C dans les deux interpolations de fuite. 120h après l’injection, la concentration au point d’injection est d’environ 2 000 pour la fuite diffuse et 7 000 ppm pour la fuite ultra diffuse. La migration préférentielle est toujours présente dans la fuite diffuse alors qu’elle n’est plus clairement définie dans l’ultra diffuse. 240h après l’injection, deux zones se distinguent dans les deux interpolations numériques. La première se situe au-‐dessous de la
couche K avec dans les deux simulations numériques des teneurs en CO2 supérieures à 1
000 ppm. La seconde se situe au-‐dessus de la couche K, avec des concentrations 10 fois plus faibles. Bien que l’interpolation ne puisse le montrer à cause du manque de données, le panache de krypton semble s’étendre latéralement bien plus que sur la coupe Nord-‐Sud. Ces expériences montrent que plus la pression d’injection est grande et plus le temps rétention est court
La migration des gaz nobles est donc différente selon qu’il s’agit de l’hélium ou du krypton. Cette différence provient de leur de leur masse moléculaire et par conséquent de leur coefficient de diffusivité. Leur migration est également fonction de leur solubilité dans la phase aqueuse. Ces différences peuvent permettre en outre deux usages différents pour
chacun d’eux. La diffusion des gaz nobles est comme le CO2 fonction de la pression
d’injection. Un fort gradient de pression favorise la migration par advection et par chemin préférentiel. Dans le cas de la fuite brutale, la migration des espèces est identique et ne permet pas de prévenir l’arrivée du CO2 en surface.