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Durée de vie des actions

0.3 Bref bilan

0.3.1 Durée de vie des actions

Les projets mis en place par un programme pour réduire la consommation électrique ont en général une durée de vie limitée, au même titre qu’une installation photovoltaïque produira de l’électricité pendant une trentaine d’années et après plus rien du tout. On peut comprendre alors que l’effet de quelques actions menées par éco21 au début du programme a disparu avec le temps.

Si nous faisons une photo à fin 2018 pour évaluer l’effet du programme comme la différence de la consommation actuelle et celle qui aurait dû être si le programme n’existait pas, nos estimations dégagent 175 GWh/an (volume d’économies net). Par contre, si nous comptabilisons l’ensemble des actions produites par éco21 depuis son origine, sans prendre en compte le fait que certaines ont disparu, nous comptabilisons un volume qui se trouve entre 192 et 200 GWh/an (volume d’économies brut).

Nous pensons qu’il est important d’avoir présent à l’esprit ces deux chiffres car les économies nettes représente la trace du programme encore visible à l’heure actuelle, alors que les économies brutes tiennent compte de l’ensemble des kWh effacés par éco21 depuis son origine. Au fur et mesure qu’éco21 continuera à mettre en place de nouveaux projets d’économies d’énergie, et qu’en parallèle ceux réalisés auparavant arriveront à leur fin de vie, ces deux chiffres évolueront et leur différence se fera plus importante.

La figure 3 montre l’évolution des économies cumulées nettes entre 2009 et 2018.

Il faut soulever l’effort continu de l’équipe soutenue par une direction visionnaire. Les SIG ont ainsi montré la capacité à anticiper et à répondre aux exigences cantonales et fédérales en matière de stratégie énergétique et le rôle que les services industriels peuvent jouer dans la transition énergétique.

Figure3 – Économies nettes cumulées générées par éco21 entre 2009 et 2018

Deuxième partie

Secteur résidentiel

Chapitre 1

Introduction

Les programmes d’économies de consommation électrique qui se s’adressent exclusivement ou majoritairement aux ménages genevois sont : social, Éco-logement, Activéco, distributeur efficace, Doubléco, Kit éco21 et Bonus. Deux d’entre eux (Bonus et Activéco) ont été imaginés et lancés par d’autres services qu’éco21, le suivi ayant par la suite été confié à cette équipe. Ces programmes se chevauchent dans l’espace et le temps (voir Figures 1.1 et 1.2). Certains d’entre eux ne sont plus actifs depuis quelques années (kit éco21, Doubléco et récemment Activéco).

Figure1.1 – Les différents programmes des SIG s’adressant majoritairement aux ménages

Figure1.2 – Chronogramme d’implémentation des programmes destinés aux ménages De 2008 à 2013, la consommation totale des ménages reste stable (Figure 1.3) alors que le rythme de construction des nouveaux logements s’est quant à lui maintenu à un niveau plus élevé que précédemment. En 2015, la série publiée par

l’Office cantonal de la statistique (OCSTAT) a été révisée en sorte qu’il n’est pas possible d’interpréter le brusque rebroussement de la courbe comme une baisse de la consommation.

La consommation par logement (Figure 1.4), qui montrait jusqu’à 2008 une tendance à la hausse, se stabilise à partir de 2009 et commence ensuite à faiblir. Dès 2014, la chute est importante mais repose en partie, comme mentionné ci-dessus, sur une correction de la série. Pourtant, même si l’on fait abstraction du saut de 2014, on constate une nette accélération de la diminution de la consommation moyenne par ménage dès 2010.

Certes, plusieurs phénomènes ont indubitablement contribué à freiner la crois-sance de cette consommation (nouvelles normes d’efficience énergétique pour plusieurs appareils électriques vendus sur les marchés européen et suisse, prise de conscience environnementale, etc.). Il devient très difficile dès lors d’évaluer le poids de chacun de ces facteurs dans l’évolution constatée, particulièrement en regard de la correction de la série. Néanmoins, le suivi des différents programmes s’adressant aux ménages, ainsi qu’une modélisation économétrique top-down, montrent qu’une partie non négligeable de cette baisse revient sans conteste aux programmes d’éco21.

Figure 1.3 – Évolution de la consommation totale électrique en MWh des ménages à Genève, source : OCSTAT ("R" = série révisée)

L’évaluation des programmes du portfolio éco21 est basée sur une approche as-cendante (ou approche bottom-up1). La plupart des programmes ont une composante d’évaluation ex-ante. Dans la mesure du possible, des analyses ex-post permettent de valider, ou éventuellement de corriger, l’estimation ex-ante des économies d’énergie.

L’ensemble des programmes d’éco21 s’adressant au secteur résidentiel ont permis d’économiser un peu plus de 26 GWh/an. Ceci représente près de 3% de la consom-mation du secteur en 2010, qui se trouvait proche de 780 GWh/an. Cependant, notons que chez les ménages qui ont bénéficié d’une intervention conséquente, comme celle qui est menée par éco-social, la réduction de la consommation est plutôt proche de 14%. Si les résultats d’éco-social peuvent s’extrapoler à l’ensemble des ménages genevois, il reste encore un intéressant potentiel d’économies à exploiter, cinq fois supérieur à celui qui a été déjà réalisé.

La discussion des programmes Activéco, DoublEco et kit-éco21, qui ont été arrêtés, ne figure pas dans cette partie et est renvoyée à l’annexe pour mémoire.

1. Voir la définition de ces termes dans le glossaire à la p. 117.

Figure 1.4 – Évolution de la consommation moyenne d’électricité en kWh par logement à Genève, source : OCSTAT ("R" = série révisée)

Chapitre 2

Éco-social

2.1 Introduction

Le programme éco-social s’adresse principalement aux ménages modestes, plus précisément aux ménages habitant des immeubles à logements subventionnés. Il bénéficie d’une étroite collaboration de quelques communes genevoises. Il a démarré fin 2009 et court toujours. Les actions mises en place consistent à réduire la consommation énergétique (principalement électrique mais aussi, depuis 2014, thermique) grâce à l’implantation de technologies efficientes dans les appartements, et le développement de comportements rationnels de la part des habitants. Ceci est principalement réalisé à travers des conseils, le remplacement de l’éclairage et du froid alimentaire, la réduction de la consommation en stand-by et de l’eau chaude sanitaire.

Le programme recrute des personnes en recherche de travail pour les former1 en tant que conseillers-énergie qui seront appelés par la suite "ambassadeurs". Les ambassadeurs sont formés pendant quelques jours sur différents aspects liés à la consommation d’énergie (en particulier l’électricité) dans les ménages. Une fois formés, les ambassadeurs prennent rendez-vous avec les ménages ciblés par une campagne donnée et vont ensuite visiter ceux qui ont accepté de participer.

Pendant la visite réalisée par les ambassadeurs dans les ménages, pratiquement toutes les ampoules incandescentes et halogènes sont remplacées par des ampoules CFL (compactes fluorescentes) et LED2. Les ménages reçoivent un bon cadeau pour chaque frigo/congélateur de plus de deux ans3 pour les remplacer par des nouveaux de type A++/A+++. Les ambassadeurs installent des multiprises avec interrup-teur déporté pour mieux gérer le stand-by, distribuent des bouilloires électriques permettant aux habitants de mieux gérer la consommation d’énergie pour bouillir l’eau, installent des réducteurs de débit et remplacent les pommeaux de douche pour réduire la consommation d’eau chaude sanitaire. Pendant la visite, les ambassadeurs identifient des sources potentiels de gaspillage d’énergie et prodiguent des conseils aux habitants pour le diminuer.

A fin 2018, 17’780 ménages ont participé à 31 campagnes menées par éco-social4. Le nombre total des ménages visés par ces campagnes était de 20’270 ce qui traduit un taux de participation de 88%. A l’exception de la première campagne, toutes les autres ont toujours atteint un taux de participation supérieur à 80% (voir Figure 2.1).

L’ensemble des ménages participants représente une consommation de 41.5 GWh/an,

1. Les formations ont eu lieu entre 2009 et 2018, à l’heure actuelle seul des ambassadeurs avec de l’expérience participent aux opérations.

2. Seul des LEDs sont installées à l’heure actuelle, les CFL ont été installées de 2009 à 2015.

3. Ce délai est passé progressivement de 3 à 5 ans

4. A fin 2018, 32 opérations ont été menées, mais l’équipe d’évaluation n’avait pas encore reçu les informations sur la dernière lors de la rédaction de ce rapport.

c’est-à-dire une consommation moyenne par ménage de 2330 kWh/an5.

Dix communes ont collaboré étroitement avec éco21 pour la mise en place des opérations. Vernier depuis 2009, Onex, Meyrin, Lancy, Carouge et Grand-Saconnex depuis 2011 et, à partir de 2018, Avully, Pregny-Chambésy, Bernex et Genève.

L’apport financier des communes représente entre un quart et un tiers des coûts du programme. Cet apport est certes important, mais il faut également mentionner leur forte implication dans la démarche (communication, prise de contact avec les ménages, mise à la disposition de locaux pour la gestion et le stockage du matériel, contribution au recrutement des ambassadeurs, etc.). Leur participation joue donc un rôle important pour la réussite du programme, le taux élevé de participation en est certainement un bon indicateur.

Figure 2.1 – Taux de participation pour l’ensemble des opérations éco-social en fonction de leur date de réalisation