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Dix ans du programme éco21 - Évaluation d’impact

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Dix ans du programme éco21 - Évaluation d'impact

CABRERA SANTELICES, Jose Daniel, BERTHOLET, Jean-Luc, PATEL, Martin

Abstract

Éco21 est un programme d'incitation aux économies d'électricité créé en 2008 et piloté par les Services Industriels de Genève (SIG). A l'époque, il paraissait incongru aux yeux de beaucoup d'observateurs qu'une entreprise chargée de vendre un produit promeuve simultanément sa consommation parcimonieuse... De fait, éco21 constituait une réponse originale à l'ouverture du marché de l'électricité : comme cette ouverture devait immanquablement se traduire par une concurrence sur le marché de l'électricité, entraînant une baisse des prix, les SIG optèrent pour une alternative originale en prodiguant des conseils afin de réduire plutôt la consommation électrique de leur clientèle en sorte que, même sans réduction de prix, les consommateurs voient leur facture baisser. L'avantage de cette politique devait se traduire par une diminution des achats de gros d'électricité : on faisait coup double dans la mesure où l'on évitait, d'une part, l'importation d'électricité - fortement chargée en CO2 aux heures de pointes - et que l'on sollicitait moins le réseau haute tension.

Dès 2009, l'Université [...]

CABRERA SANTELICES, Jose Daniel, BERTHOLET, Jean-Luc, PATEL, Martin. Dix ans du programme éco21 - Évaluation d'impact. 2019

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:136313

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(2)

Dix ans du programme éco21 Évaluation d’impact

version finale

Daniel Cabrera, Jean-Luc Bertholet, Martin Patel

Groupe d’Efficience Énergétique Groupe Systèmes Énergétiques

Département F.-A. Forel

Institut des sciences de l’environnement

Genève, décembre 2019

(3)

Table des matières

I Préambule 5

0.1 Le programme éco21 . . . 6

0.2 Comment évaluer une non consommation . . . 6

0.3 Bref bilan . . . 8

0.3.1 Durée de vie des actions . . . 10

II Secteur résidentiel 11 1 Introduction 12 2 Éco-social 15 2.1 Introduction . . . 15

2.2 Caractéristiques des ménages . . . 16

2.3 Économies ex-ante . . . 16

2.3.1 Statistiques des équipements . . . 17

2.3.2 Calcul ex-ante des économies . . . 18

2.3.3 Distribution ex-ante des économies . . . 18

2.4 Analyse éclairage . . . 18

2.5 Communes partenaires . . . 20

2.6 Analyse ex-post sur facture d’électricité . . . 21

2.7 Analyse de traitement . . . 27

2.8 Réduction des émissions de carbone . . . 27

2.9 Enquêtes qualitatives . . . 28

2.9.1 Propension à payer des participants . . . 28

2.9.2 Évaluation des programmes d’efficience énergétique auprès des ménages . . . 28

2.10 Conclusion . . . 29

3 Éco-logement 31 3.1 Introduction . . . 31

3.2 Économies ex-ante . . . 31

3.2.1 Statistiques des équipements . . . 32

3.2.2 Calcul ex-ante des économies . . . 32

3.2.3 Répartition des économies ex-ante . . . 33

3.3 Évaluation ex-post . . . 33

3.3.1 Analyse de l’évolution de la consommation . . . 33

3.3.2 Analyse de traitement . . . 38

3.4 Conclusion . . . 38

(4)

4 Chaleur Renouvelable 40

4.1 Introduction . . . 40

4.2 Réduction de la consommation électrique . . . 41

4.2.1 Economies ex-ante . . . 43

4.2.2 Economies ex-post . . . 43

4.3 Augmentation de la consommation électrique . . . 45

4.4 Conclusion . . . 46

5 Distributeur Efficace 47 5.1 Introduction . . . 47

5.2 Groupe témoin et additionalité . . . 47

5.3 Méthode de calcul des économies . . . 48

5.3.1 Temps d’utilisation . . . 49

5.3.2 Puissance des ampoules LED . . . 49

5.4 Entraînement dans d’autres cantons . . . 50

5.5 Distribution des ventes d’ampoules par type de technologie . . . 50

5.6 Pertinence de l’existence du programme dans le futur . . . 51

5.7 Conclusion . . . 52

6 Top Down pour le secteur résidentiel 53 III Petits et moyens consommateurs 55 7 Immeubles 56 7.1 Introduction . . . 56

7.1.1 Approche ex-ante . . . 57

7.1.2 Approche ex-post . . . 59

7.1.3 L’échantillon "témoin" . . . 61

7.2 Approche top-down . . . 63

7.2.1 Problème de données . . . 63

7.3 Enquête . . . 63

7.4 Conclusion . . . 68

8 Optiwatt éclairage 69 8.1 Introduction . . . 69

8.1.1 Approche ex-ante . . . 69

8.1.2 Approche ex-post . . . 70

8.2 Conclusion . . . 74

IV Grands consommateurs 76 9 Grands Consommateurs 77 9.1 Introduction . . . 77

9.2 Résultats à fin 2018 . . . 78

9.3 Historique . . . 78

9.3.1 Négawatt . . . 78

9.3.2 éco21-PME . . . 80

9.4 Lien avec NOE . . . 80

9.5 Méthodologie d’évaluation . . . 81

9.5.1 Rapport de Mesure et Vérification : M&V . . . 81

9.5.2 Déclaration d’économie d’énergie : DEE . . . 81

(5)

9.5.3 DEE + mesure . . . 81

9.5.4 Choix de la méthode . . . 81

9.5.5 Qualité des rapports . . . 82

9.6 Taille des projets Négawatt . . . 82

9.7 Temps d’exécution . . . 83

9.8 Formation . . . 83

9.9 Conclusion . . . 83

V Divers 84 10 Formation 85 10.1 Méthodologie du calcul des économies . . . 85

10.2 Résultats . . . 86

A Kit éco21 89 A.1 Questionnaire . . . 89

B DoublEco 92 B.1 Introduction . . . 92

B.2 Approche descriptive par les consommations annuelles moyennes . . 93

B.3 Économies évaluées au moyen de l’analyse de traitement . . . 94

C Activéco 98 C.1 Introduction . . . 98

C.2 Analyse ex-post . . . 99

C.2.1 Evolution de la consommation en fonction du niveau avant la participation à Activéco . . . 100

C.2.2 Analyse de traitement . . . 105

C.3 Conclusion . . . 105

D Bonus 107 E Incitations transitoires 2009 et 2011 108 E.1 Evaluation ex-post de quelque projets . . . 109

E.2 Remarques générales . . . 109

F Méthodologie d’évaluation du programme éco21 - Résumé 111 F.1 Méthodologie générale . . . 111

F.1.1 Données . . . 112

F.1.2 Approches et méthodes d’évaluation . . . 112

F.1.3 Effet d’aubaine, d’entraînement et d’additionnalité . . . 114

F.2 Application de ces méthodes aux différents plans d’action éco21 . . . 115

G Glossaire 117

(6)

Première partie

Préambule

(7)

Introduction

0.1 Le programme éco21

Éco21 est un programme d’incitation aux économies d’électricité créé en 2008 et piloté par les Services Industriels de Genève (SIG). A l’époque, il paraissait incongru aux yeux de beaucoup d’observateurs qu’une entreprise chargée de vendre un produit promeuve simultanément sa consommation parcimonieuse... De fait, éco21 constituait une réponse originale à l’ouverture du marché de l’électricité : comme cette ouverture devait immanquablement se traduire par une concurrence sur le marché de l’électricité, entraînant une baisse des prix, les SIG optèrent pour une alternative originale en prodiguant des conseils afin de réduire plutôt la consommation électrique de leur clientèle en sorte que, même sans réduction de prix, les consommateurs voient leur facture baisser. L’avantage de cette politique devait se traduire par une diminution des achats de gros d’électricité : on faisait coup double dans la mesure où l’on évitait, d’une part, l’importation d’électricité - fortement chargée en CO2 aux heures de pointes - et que l’on sollicitait moins le réseau haute tension. Dès 2009, l’Université de Genève fut associée à éco21 afin de procéder à son évaluation.

Les conditions dans lesquelles le programme a dû évoluer pendant ces onze années ont changé significativement. Les initiatives cantonales et fédérales en termes d’amélioration de l’efficacité énergétique ont créé un cadre plus contraignant. Les nouvelles normes d’efficience énergétique ont profondément modifié l’offre d’équi- pement ménager. Comme une des caractéristiques d’éco21 est qu’il cherche à être additionnel, il doit donc s’assurer que les actions qu’il déclenche n’auraient pas eu lieu s’il n’existait pas. Les actions mises en place doivent donc aller au-delà de ce que les normes et lois exigent.

0.2 Comment évaluer une non consommation

On différencie les programmes selon qu’ils s’adressent à de gros ou petits consommateurs, ou selon qu’ils concernent des équipements ou des comportements, cf. tableau 1. Le chiffrage d’une quantité économisée nécessite des méthodes adaptées à chacune de ces situations. Tout d’abord fixons le cadre idéal dans lequel nous définissons le concept d’économie d’énergie sur un site donné (ménage, communs d’immeuble, entreprise, voire tout un marché tel celui des ampoules vendues à Genève) ; ce site bénéficie d’une intervention quelconque1dont le but est de provoquer une baisse de la consommation électrique : on évalue alors l’économie d’énergie comme l’écart entre la consommation réelle après l’intervention et celle sans intervention, cf.

figure 1. Malheureusement la consommation que l’on aurait mesurée sur la période après la fin des interventions, en imaginant que les travaux n’aient pas eu lieu, est évidemment inconnue. Il faut donc se donner les moyens de l’estimer. Plusieurs méthodes2 existent selon le genre de programme (cf. tableau 1), mais aussi selon la typologie des sites assainis, leur nombre et le budget que l’on est disposé à allouer à cette opération. Voici quelques exemples :

— Lorsque la consommation est relativement stable au cours du temps (par exemple pour les communs d’immeuble), on peut envisager une comparaison de la consommation avant/après intervention.

1. par ex. renouvellement des équipements, incitation à des écogestes, réglages . . . 2. Un glossaire se trouve au chapitre G page 117.

(8)

Figure 1 – Définition théorique d’une économie d’énergie

Table 1 – Profil des publics cible et des types d’action des programmes d’efficience énergétique

Gros Consommateurs Petits consommateurs

Équipement IPMVP Décompte des variations

de consommations Calcul d’ingénieur Méthodes statistiques

Modèles économétriques

Comportement IMPVP Analyse de traitement

— Lorsque l’on a affaire à une grosse entreprise, il est envisageable de mesurer ou calculer la consommation de chaque appareil qui a été renouvelé et en tirer les économies d’énergie pour un volume d’activité donné3.

— Lorsque les sites sont nombreux et les économies relativement faibles, il faut s’appuyer sur des méthodes statistiques dans lesquelles on compare l’évolution de la consommation moyenne du groupe de ceux qui ont bénéficié de l’intervention avec un groupe témoin, qui n’en a pas bénéficié.

— Il existe encore des méthodes économétriques dont nous avons réservé l’usage à des approches globales synthétisant l’évolution de la consommation d’un très grand ensemble de consommateurs sur un groupe de programmes d’économies d’énergie.

Comme relevé à la section précédente, le déroulement des programmes éco21 a été simultané à l’introduction de nouvelles normes européennes reprises par la Suisse4, voir le tableau de la figure 2 sur l’efficience électrique des équipements. En d’autres termes, dans le même temps qu’éco21 procédait à des interventions visant au remplacement de matériel énergivore par de nouveaux équipements plus économiques, le marché offrait, pour sa part, des produits de plus en plus performants : par exemple la disparition des ampoules à incandescence (progressive dès 2009), puis celle des ampoules halogènes (2019). Dans le décompte des économies d’énergie à

3. Cette méthode analytique fondée sur un calcul d’ingénieur est réservée pour les installations où les économies d’énergie sont assez importantes pour justifier les dépenses entraînées par la démarche d’analyse. Une association internationale propose des normes (IPMVP) ainsi que des formations afin que les ingénieurs, dûment labellisés, appliquent des méthodes standardisées de décompte. Les SIG ont grandement contribué à l’extension de cette approche en Suisse puisque l’on est passé de 3 personnes formées en 2010 à plus de 100 en 2014.

4. Ordonnance sur les exigences relatives à l’efficacité énergétique d’installations, de véhicules et d’appareils fabriqués en série, dernière version du 17 novembre 2017, 730.02.

(9)

Figure 2 – Exemples de normes fédérales telles que parues en 2009

imputer à éco21, il ne faut inclure que l’apport d’éco21 et non pas les baisses de consommation induites par le changement de l’offre d’équipements infléchie par les exigences légales. C’est ce que l’on nomme l’addtionalité, qui consiste dans l’exigence de ne comptabiliser que les économies déclenchées par le programme, et non pas celles émargeant à d’autres causes.

Inversement, le mouvement induit par éco21 peut également s’amplifier par un effet d’entraînement ; autrement dit, des personnes modifient peu à peu leurs com- portements même sans avoir bénéficié directement d’un programme éco21, soit parce que des membres de leur entourage en ont parlé, soit par ce que la communication faite par éco21 les a influencées. La mesure d’un tel effet est assez difficile, mais nous avons utilisé des modèles économétriques, ainsi que des entretiens individuels pour tenter de cerner ce phénomène.

0.3 Bref bilan

En 2009, le programme s’était fixé un objectif d’économies d’énergie de 150 GWh/an pour fin 2013. Cet chiffre représentait près de 5% de la consommation totale du canton de l’époque. Cet objectif a été finalement atteint au cours de l’année 2017.

Ceci montre que le potentiel d’économies identifié à l’époque était tout à fait réaliste mais que le temps nécessaire était sous-estimé, car ce fut une tâche innovante de mettre en place les actions, convaincre les parties prenantes, former les partenaires, définir et inventer les outils de gestion et d’enregistrement des non-consommations chez les clients. Remarquons que cette démarche, à telle échelle, était pionnière en Suisse.

La deuxième partie (secteur résidentiel) de ce rapport est dédiée aux pro- grammes qui s’adressent aux petits consommateurs, caractérisés par une consomma- tion inférieure à 30 MWh/an. Leur grande majorité correspond au secteur résidentiel.

Cette première partie décrit les programme éco-social, éco-logement, chaleur renouve- lable et distributeur efficace. Elle contient également une tentative d’évaluer l’impact

(10)

de l’entraînement par une approche top-down.

Alors qu’avant 2008 on observait une augmentation de la consommation totale d’électricité des ménages genevois, celle-ci reste stable depuis, malgré l’augmentation du rythme de construction de logements ces dernières années. Plusieurs phéno- mènes ont indubitablement contribué à freiner la croissance de cette consommation (nouvelles normes d’efficience énergétique pour les ampoules et les appareils électro-

ménagers, prise de conscience environnementale, etc...). Néanmoins, le suivi des programmes s’adressant aux ménages nous permet d’affirmer qu’une partie significa- tive de ce changement revient sans conteste à éco21. L’ensemble de ses programmes ont réussi à économiser un peu plus de 26 GWh/an. Ceci représente plus de 3% de la consommation de ce secteur, qui se trouvait proche de 780 GWh/an en 2010.

Quelques chiffres intéressants : grâce à éco-social, plus de 17’000 ménages ont bénéficié d’une intervention directe ; deux communes, Carouge et Vernier, se démarquent avec plus de 3000 ménages et un million de kWh/an d’économies cha- cune ; le nombre total d’ampoules efficaces (lampes CFL et puis, surtout, les LEDs) introduites par trois programmes (Distributeur Efficace, éco-social et éco-logement) dans l’ensemble des ménages genevois est proche de un million.

La troisième partie (petits et moyens consommateurs) de ce rapport décrit les programmes qui s’adressent aux consommateurs de taille moyenne (en général ceux qui consomment moins de 500 MWh/an). Il s’agit en particulier du programme Optiwatt qui a démarré fin 2014. Nous avons décidé d’inclure dans cette partie aussi le programme destiné aux communs d’immeuble. La raison principale est que ce dernier possède plusieurs similitudes avec Optiwatt : les projets bénéficient d’un audit énergétique qui évalue le potentiel d’économies avant la mise en place des actions ; l’outil de simulation utilisé par les auditeurs des deux programmes est le même ; le protocole d’estimation des économies est similaire et, finalement, la gestion du programme est assurée par les mêmes personnes. A ce jour, plus de 4000 immeubles ont bénéficié d’au moins une action d’efficacité énergétique. Le programme Communs d’immeuble a permis d’économiser 41.4 GWh/an, ce qui représente prés de 13% de la consommation électrique de ce secteur (base 2010). Concernant Optiwatt, malgré sa jeunesse, il a réussi à réaliser à fin 2018 plus de mille projets qui représentent une économie proche de 12.4 GWh/an.

La quatrième partie (grands consommateurs)de ce rapport est consacrée aux programmes s’adressant aux gros consommateurs, en particulier Négawatt qui prend en charge ceux consommant plus de 1 GWh/an. Les consommateurs dans la fourchette 0.5 - 1 GWh ne sont pas encore traités en détail, car à ce jour ce programme est encore en phase de démarrage. Près de 600 projets ont été réalisés sous l’égide Grands Consommateurs, cumulant 54.8 GWh/an d’économies.

Finalement, la cinquième partie (Divers)de ce rapport traite des programmes transversaux, en l’occurrence la formation des prestataires de service impliqués dans les démarches du programme. Depuis plusieurs années, éco21 investit massivement dans la formation de professionnels à Genève afin qu’ils soient en mesure de proposer et installer des solutions innovantes portées par les différents programmes. En 2018, éco21 a organisé l’équivalent de 512 jours-hommes (4299 depuis le début des formations éco21). Nous attribuons pour cette année, selon la méthode française "kWh cumac", un volume d’économies de 3.6 GWh.

En outre, cette quatrième partie propose un bref descriptif d’anciens pro- grammes éco21 (Kit-éco21, DoublEco, Incitations transitoires) ainsi que de deux actions qui n’ont pas été élaborées par éco21 (Bonus et ActivEco).

(11)

0.3.1 Durée de vie des actions

Les projets mis en place par un programme pour réduire la consommation électrique ont en général une durée de vie limitée, au même titre qu’une installation photovoltaïque produira de l’électricité pendant une trentaine d’années et après plus rien du tout. On peut comprendre alors que l’effet de quelques actions menées par éco21 au début du programme a disparu avec le temps.

Si nous faisons une photo à fin 2018 pour évaluer l’effet du programme comme la différence de la consommation actuelle et celle qui aurait dû être si le programme n’existait pas, nos estimations dégagent 175 GWh/an (volume d’économies net). Par contre, si nous comptabilisons l’ensemble des actions produites par éco21 depuis son origine, sans prendre en compte le fait que certaines ont disparu, nous comptabilisons un volume qui se trouve entre 192 et 200 GWh/an (volume d’économies brut).

Nous pensons qu’il est important d’avoir présent à l’esprit ces deux chiffres car les économies nettes représente la trace du programme encore visible à l’heure actuelle, alors que les économies brutes tiennent compte de l’ensemble des kWh effacés par éco21 depuis son origine. Au fur et mesure qu’éco21 continuera à mettre en place de nouveaux projets d’économies d’énergie, et qu’en parallèle ceux réalisés auparavant arriveront à leur fin de vie, ces deux chiffres évolueront et leur différence se fera plus importante.

La figure 3 montre l’évolution des économies cumulées nettes entre 2009 et 2018.

Il faut soulever l’effort continu de l’équipe soutenue par une direction visionnaire. Les SIG ont ainsi montré la capacité à anticiper et à répondre aux exigences cantonales et fédérales en matière de stratégie énergétique et le rôle que les services industriels peuvent jouer dans la transition énergétique.

Figure3 – Économies nettes cumulées générées par éco21 entre 2009 et 2018

(12)

Deuxième partie

Secteur résidentiel

(13)

Chapitre 1

Introduction

Les programmes d’économies de consommation électrique qui se s’adressent exclusivement ou majoritairement aux ménages genevois sont : Éco-social, Éco- logement, Activéco, distributeur efficace, Doubléco, Kit éco21 et Bonus. Deux d’entre eux (Bonus et Activéco) ont été imaginés et lancés par d’autres services qu’éco21, le suivi ayant par la suite été confié à cette équipe. Ces programmes se chevauchent dans l’espace et le temps (voir Figures 1.1 et 1.2). Certains d’entre eux ne sont plus actifs depuis quelques années (kit éco21, Doubléco et récemment Activéco).

Figure1.1 – Les différents programmes des SIG s’adressant majoritairement aux ménages

Figure1.2 – Chronogramme d’implémentation des programmes destinés aux ménages De 2008 à 2013, la consommation totale des ménages reste stable (Figure 1.3) alors que le rythme de construction des nouveaux logements s’est quant à lui maintenu à un niveau plus élevé que précédemment. En 2015, la série publiée par

(14)

l’Office cantonal de la statistique (OCSTAT) a été révisée en sorte qu’il n’est pas possible d’interpréter le brusque rebroussement de la courbe comme une baisse de la consommation.

La consommation par logement (Figure 1.4), qui montrait jusqu’à 2008 une tendance à la hausse, se stabilise à partir de 2009 et commence ensuite à faiblir. Dès 2014, la chute est importante mais repose en partie, comme mentionné ci-dessus, sur une correction de la série. Pourtant, même si l’on fait abstraction du saut de 2014, on constate une nette accélération de la diminution de la consommation moyenne par ménage dès 2010.

Certes, plusieurs phénomènes ont indubitablement contribué à freiner la crois- sance de cette consommation (nouvelles normes d’efficience énergétique pour plusieurs appareils électriques vendus sur les marchés européen et suisse, prise de conscience environnementale, etc.). Il devient très difficile dès lors d’évaluer le poids de chacun de ces facteurs dans l’évolution constatée, particulièrement en regard de la correction de la série. Néanmoins, le suivi des différents programmes s’adressant aux ménages, ainsi qu’une modélisation économétrique top-down, montrent qu’une partie non négligeable de cette baisse revient sans conteste aux programmes d’éco21.

Figure 1.3 – Évolution de la consommation totale électrique en MWh des ménages à Genève, source : OCSTAT ("R" = série révisée)

L’évaluation des programmes du portfolio éco21 est basée sur une approche as- cendante (ou approche bottom-up1). La plupart des programmes ont une composante d’évaluation ex-ante. Dans la mesure du possible, des analyses ex-post permettent de valider, ou éventuellement de corriger, l’estimation ex-ante des économies d’énergie.

L’ensemble des programmes d’éco21 s’adressant au secteur résidentiel ont permis d’économiser un peu plus de 26 GWh/an. Ceci représente près de 3% de la consom- mation du secteur en 2010, qui se trouvait proche de 780 GWh/an. Cependant, notons que chez les ménages qui ont bénéficié d’une intervention conséquente, comme celle qui est menée par éco-social, la réduction de la consommation est plutôt proche de 14%. Si les résultats d’éco-social peuvent s’extrapoler à l’ensemble des ménages genevois, il reste encore un intéressant potentiel d’économies à exploiter, cinq fois supérieur à celui qui a été déjà réalisé.

La discussion des programmes Activéco, DoublEco et kit-éco21, qui ont été arrêtés, ne figure pas dans cette partie et est renvoyée à l’annexe pour mémoire.

1. Voir la définition de ces termes dans le glossaire à la p. 117.

(15)

Figure 1.4 – Évolution de la consommation moyenne d’électricité en kWh par logement à Genève, source : OCSTAT ("R" = série révisée)

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Chapitre 2

Éco-social

2.1 Introduction

Le programme éco-social s’adresse principalement aux ménages modestes, plus précisément aux ménages habitant des immeubles à logements subventionnés. Il bénéficie d’une étroite collaboration de quelques communes genevoises. Il a démarré fin 2009 et court toujours. Les actions mises en place consistent à réduire la consommation énergétique (principalement électrique mais aussi, depuis 2014, thermique) grâce à l’implantation de technologies efficientes dans les appartements, et le développement de comportements rationnels de la part des habitants. Ceci est principalement réalisé à travers des conseils, le remplacement de l’éclairage et du froid alimentaire, la réduction de la consommation en stand-by et de l’eau chaude sanitaire.

Le programme recrute des personnes en recherche de travail pour les former1 en tant que conseillers-énergie qui seront appelés par la suite "ambassadeurs". Les ambassadeurs sont formés pendant quelques jours sur différents aspects liés à la consommation d’énergie (en particulier l’électricité) dans les ménages. Une fois formés, les ambassadeurs prennent rendez-vous avec les ménages ciblés par une campagne donnée et vont ensuite visiter ceux qui ont accepté de participer.

Pendant la visite réalisée par les ambassadeurs dans les ménages, pratiquement toutes les ampoules incandescentes et halogènes sont remplacées par des ampoules CFL (compactes fluorescentes) et LED2. Les ménages reçoivent un bon cadeau pour chaque frigo/congélateur de plus de deux ans3 pour les remplacer par des nouveaux de type A++/A+++. Les ambassadeurs installent des multiprises avec interrup- teur déporté pour mieux gérer le stand-by, distribuent des bouilloires électriques permettant aux habitants de mieux gérer la consommation d’énergie pour bouillir l’eau, installent des réducteurs de débit et remplacent les pommeaux de douche pour réduire la consommation d’eau chaude sanitaire. Pendant la visite, les ambassadeurs identifient des sources potentiels de gaspillage d’énergie et prodiguent des conseils aux habitants pour le diminuer.

A fin 2018, 17’780 ménages ont participé à 31 campagnes menées par éco-social4. Le nombre total des ménages visés par ces campagnes était de 20’270 ce qui traduit un taux de participation de 88%. A l’exception de la première campagne, toutes les autres ont toujours atteint un taux de participation supérieur à 80% (voir Figure 2.1).

L’ensemble des ménages participants représente une consommation de 41.5 GWh/an,

1. Les formations ont eu lieu entre 2009 et 2018, à l’heure actuelle seul des ambassadeurs avec de l’expérience participent aux opérations.

2. Seul des LEDs sont installées à l’heure actuelle, les CFL ont été installées de 2009 à 2015.

3. Ce délai est passé progressivement de 3 à 5 ans

4. A fin 2018, 32 opérations ont été menées, mais l’équipe d’évaluation n’avait pas encore reçu les informations sur la dernière lors de la rédaction de ce rapport.

(17)

c’est-à-dire une consommation moyenne par ménage de 2330 kWh/an5.

Dix communes ont collaboré étroitement avec éco21 pour la mise en place des opérations. Vernier depuis 2009, Onex, Meyrin, Lancy, Carouge et Grand-Saconnex depuis 2011 et, à partir de 2018, Avully, Pregny-Chambésy, Bernex et Genève.

L’apport financier des communes représente entre un quart et un tiers des coûts du programme. Cet apport est certes important, mais il faut également mentionner leur forte implication dans la démarche (communication, prise de contact avec les ménages, mise à la disposition de locaux pour la gestion et le stockage du matériel, contribution au recrutement des ambassadeurs, etc.). Leur participation joue donc un rôle important pour la réussite du programme, le taux élevé de participation en est certainement un bon indicateur.

Figure 2.1 – Taux de participation pour l’ensemble des opérations éco-social en fonction de leur date de réalisation

2.2 Caractéristiques des ménages

Nous disposons de l’information concernant le nombre de pièces pour 4730 ménages, soit un quart de la totalité des ménages éco-social. La Figure 2.2 montre la distribution, sous forme d’histogramme, du nombre de pièces des logements. Ce nombre varie entre 1 et 7 pièces. La médiane est de 4 pièces par logement.

Le nombre d’habitants varie entre 1 et 13, avec une moyenne de 2.5 personnes par ménage, valeur un peu plus élevée que la moyenne cantonale qui se trouve à 2.2.

Notons cependant que le mode correspond à un habitant par logement. La Figure 2.3 montre la distribution, sous forme d’histogramme, du nombre de personnes par ménage (ceci pour un échantillon de 6760 ménages).

2.3 Économies ex-ante

Les économies d’énergie déclenchées par éco-social sont estimées dans un premier temps sur la base d’un calcul (estimation ex-ante). Celle-ci est corrigée éventuellement a posteriori lorsque le calcul des économies ex-post diffère significativement des

5. Estimation de la consommation réalisée pendant l’année précédant l’opération.

(18)

Figure 2.2 – Distribution du nombre de pièces pour les logements éco-social

Figure2.3 – Distribution du nombre d’habitants dans les ménages éco-social économies ex-ante. Un volume d’économie forfaitaire est attribué à chaque équipement remplacé. Nous décrivons donc dans cette section tout d’abord les équipements installés (ou remplacés) pendant les opérations éco-social et donnons ensuite les économies ex-ante relatives.

2.3.1 Statistiques des équipements

L’ensemble des 31 opérations ont permis de remplacer au total :

— 196’800 ampoules ;

— 3’970 lampadaires ;

— 4’200 frigos ;

— 8’480 pommeaux de douche ; et d’installer :

— 19’900 multiprises pour la gestion du stand-by ;

(19)

— 7’730 bouilloires électriques ;

— 21’590 réducteurs de débit d’eau dans les robinets ;

— 5’310 mètres de joints d’étanchéité dans les cadres des fenêtres.

2.3.2 Calcul ex-ante des économies

En mesure ex-ante, à ce jour, 5.95 GWh/an ont été économisés par le pro- gramme, dont 0.47 GWh/an en 2018. La Figure 2.4 montre l’évolution des économies réalisées par le programme depuis 2009. Les économies obtenues équivalent à une réduction de la consommation électrique d’environ 14% par ménage. Le coût total des opérations (coût du programme) avoisine les 7.4 millions de francs ; les frais des équipements représentent 62% de ce total. Le coût du kWh/an économisé est donc de 1.2 CHF.

Figure 2.4 – Economies ex-ante non cumulées réalisées par le programme depuis 2009 (en GWh/an)

2.3.3 Distribution ex-ante des économies

Nous présentons dans cette section des résultats succincts concernant la distri- bution des économies générées par les différentes actions proposées par le programme.

Les informations collectées par les ambassadeurs pendant leurs visites aux ménages et le suivi de la consommation d’électricité de ceux-ci permettent, à l’aide de modèles simples et de régressions multilinéaires, de déduire des paramètres pour estimer les économies des opérations qui ne disposent pas d’une mesure et vérification. Ces mêmes paramètres peuvent être utilisés pour estimer, de manière ex-ante rappelons-le, la contribution des différentes actions (éclairage, frigos, stand-by, etc.) menées lors des opérations éco-social. La Figure 2.5 montre la distribution des économies entre les actions les plus importantes : une grande partie provient de l’éclairage (63%) suivi de la réfrigération (20%).

2.4 Analyse éclairage

C’est le remplacement de l’éclairage qui est en grande partie responsable des économies engendrées par ce programme (entre 60 et 70%). Ceci est dû au nombre important d’ampoules remplacées dans chaque logement ainsi que de l’importante ré- duction de la puissance installée. En effet, le taux moyen de remplacement du matériel

(20)

Figure 2.5 – Distribution des économies

d’éclairage, toutes opérations comprises, est de 11.1 ampoules et 0.2 lampadaire par logement. L’année 2017 a provoqué quelques surprises à ce sujet : pendant l’opération d’octobre 2017, à peine 7.5 ampoules par logement ont été remplacées (le nombre le plus bas jamais réalisé) alors que l’opération suivante, celle des Avanchets de décembre 2017, 15.1 ampoules par logement (un nouveau record !) ont été remplacées en moyenne (voir Figure 2.6). En 2018, le taux moyen de remplacement est de 9.5 ampoules par logement, plus bas que les années précédentes. Ceci peut s’expliquer par la tendance générale d’utilisation des ampoules LED, tendance qui devient plus forte à Genève grâce au programme Distributeur Efficace (voir p. 47).

Figure2.6 – Nombre d’ampoules remplacées par logement (moyenne par opération) depuis 2009

Le nombre total d’ampoules remplacées dans les logements varie entre 0 et près de 50. Ceci dépend de plusieurs facteurs (nombre de pièces, part d’ampoules inefficaces, type de lampadaires etc.). La Figure 2.7 montre la distribution, sous

(21)

forme de boxplot, du nombre d’ampoules remplacées en fonction du nombre de pièces du logement. A l’exception des cas extrêmes (logements avec 1 et 7 pièces) pour lesquels l’échantillon est faible et donc peu représentatif, le nombre d’ampoules remplacés augmente en fonction du nombre de pièces à raison de 2.5 ampoules par pièce additionnelle.

Figure2.7 – Distribution du nombre d’ampoules remplacées par logement en fonction du nombre de pièces - échantillon de 2011 à 2017

Concernant la puissance des ampoules remplacées, la moyenne (toutes les opérations entre 2009 et 2018 comprises) est proche de 47 W alors que celle des ampoules efficaces installées est de 9W. La puissance totale des ampoules enlevées pour l’ensemble des ménages qui ont participé au programme est de 9.2 MW et celle des ampoules efficaces installées en remplacement de 1.8 MW. La puissance installée pour l’éclairage a donc diminué de 80%. La puissance moyenne des ampoules remplacées diminue très peu ces dernières années (voir Figure 2.8). Elle se situe entre 40 et 50 W.

L’offre technologique pour l’éclairage a évolué notablement au cours des années, en particulier avec l’introduction des lampes LED (Light Emitting Diode). Au début du programme, la presque totalité de l’offre des ampoules efficaces était composée d’ampoules CFL (Compact Fluorescent Lamps) alors que, maintenant, elle ne contient que des ampoules LED. La Figure 2.9 montre l’évolution de la puissance moyenne des ampoules installées lors des opérations éco-social menées entre fin 2010 et fin 2018. On constate que celle-ci a diminué subitement de près de 50% à partir de 2015.

Ceci montre qu’il existe un certain potentiel à exploiter en remplaçant les ampoules CFL par des ampoules LED. La puissance moyenne des ampoules installées à l’heure actuelle se situe entre 6 et 7 W.

2.5 Communes partenaires

La Table 2.1 présente la distribution par commune du nombre de ménages participants entre 2009 et 2017 et les économies générées (calcul ex-ante). A fin 2017, deux communes, Carouge et Vernier, ont dépassé 1 GWh/an d’économies. Dans chacune de ces deux communes, le nombre de ménages participants a dépassé les 3000.

(22)

Figure 2.8 – Évolution de la puissance moyenne des ampoules enlevées lors des opérations éco-social

Figure 2.9 – Évolution de la puissance moyenne des ampoules installées lors des opérations éco-social

Le démarrage des opérations en ville de Genève est prometteur, car le nombre de ménages qui peuvent potentiellement participer à ce programme est beaucoup plus important que celui des autres communes genevoises (voir la Table 2.2 qui montre le nombre total de logements par commune d’après les données OCSTAT 2017).

2.6 Analyse ex-post sur facture d’électricité

Cette année, nous avons pu tenter pour la cinquième fois une analyse ex-post à partir du fichier de facturation (cf. méthode 3 de la méthodologie [2]). Il faut

(23)

Table 2.1 – Communes partenaires éco-social - nombre de ménages qui ont participé au programme et économies réalisées entre 2009 et 2017

Commune Nb ménages Economies (GWh/an)

Carouge 3731 1.17

Gd-Saconnex 2357 0.84

Lancy 2331 0.75

Meyrin 2698 0.93

Onex 1663 0.50

Vernier 3089 1.09

Table 2.2 – Nombre de ménages pour quelques communes de Genève - source OCSTAT 2017

Commune Nb logements en 2017 Ville de Genève 108’020

Vernier 14’499

Lancy 13’968

Carouge 10’946

Meyrin 9’807

Onex 8’392

Thônex 6’270

Chêne-Bougeries 5’308

Versoix 5’298

Grand-Saconnex 4’928

Bernex 4’233

saluer l’effort de l’équipe en charge de ce projet qui nous a fourni un nouveau fichier contenant les années 2011 à 2017.

Comme le codage des données n’autorise pas un couplage 100% sûr avec le fichier de facturation, nous avons effectué un contrôle visuel sur les adresses, ce qui nous a poussé à éliminer quelques couplages douteux. Au final, nous avons réussi à récupérer 12’908 cas.

Les graphiques rassemblés sous la figure 2.10 montrent l’évolution de la consom- mation moyenne annuelle des ménages participant à éco-social. On constate, d’une part, une baisse très nette de la consommation lue au compteur au cours des deux années suivant la visite des ambassadeurs, et d’autre part, une pérennité manifeste de cette baisse puisqu’elle se maintient les années suivantes excepté pour les éco-social de 2009. Mais il s’agit là du cas particulier de Libellules où la plupart des ménages ont déménagé et ainsi disparu du suivi statistique. A cet égard, on repère 483 ménages en 2009 (année de l’opération) et l’on n’en retrouve que 16 en 2018.

Si les deux années suivant les opérations éco-sociales se traduisent par une diminution de la consommation moyenne de l’ordre de 255 kWh6, on constate un fort trend à la baisse auprès de tous les ménages concernés, même parfois avant l’opération, comme cela apparaît très visiblement auprès des ménages traités en 2016. Ce phénomène est très difficile à analyser car, si on sait que cela résulte de la composition de différents facteurs (effet d’entraînement éco-social dans les immeubles, effets de Doubleco/Bonus/Activéco/Distributeurs efficaces, effet des campagnes d’information et de l’amélioration réglementaire de nombre d’appareils électriques), il est malaisé de mesurer la contribution relative de chacun d’eux.

Les consommations moyennes des ménages avant éco-social sont d’ampleur

6. Ecart entre la consommation deux ans après l’action éco-sociale et une année auparavant, sauf pour les cas de 2017, où l’on doit utiliser la dernière observation disponible i.e. 2018.

(24)

Figure2.10 – Consommations moyennes annuelles des ménages selon l’année d’ins- cription (échantillon constant, en kWh/an), par année de l’opération (2009 à 2017)

(25)
(26)
(27)

Table 2.3 – Nb de ménages et petites entreprises selon l’action éco-social Année - Lieux Nb de cas Pour cent

2009 Libellules 26 0.2

2010 Mouille-Galant 455 3.5

2011 Meyrin 901 7.0

2011 Onex 671 5.2

2012 Carouge 895 6.9

2012 Lancy 702 5.4

2013 Carouge 1216 9.4

2013 Gd Saconnex 563 4.4

2014 Carouge 453 3.5

2014 Gd Saconnex 472 3.7

2014 Lancy 535 4.1

2014 Lignon 530 4.1

2014 Meyrin 517 4.0

2015 Carouge 498 3.9

2015 Gd Saconnex 404 3.1

2015 Meyrin 113 0.9

2015 Vernier 605 4.7

2016 Carouge 458 3.5

2016 Meyrin 734 5.7

2016 Vernier 531 4.1

2017 Carouge 559 4.3

2017 Gd Saconnex 579 4.5

2017 Onex 491 3.8

Total 12’908 100%

très différente : les ménages qui ont bénéficié d’éco-social en 2016 affichent des consommations initiales nettement plus élevées de ceux de 2017. Cela est probablement dû au genre d’immeubles traités abritant des appartements plus ou moins grands en moyenne.

Maintenant, si l’on compare la consommation des participants à éco-social aux non participants, nous sommes conduits au graphique 2.12. Ce graphique est élaboré à échantillon constant et en limitant la consommation des non participants à 10’000 kWh/an maximum afin de cerner mieux les ménages visés par éco-social.

Figure2.11 – Évolution de la consommation moyenne annuelle des participants et non participants à éco-social en kWh

On voit que les participants éco-social consomment moins que le reste des

(28)

ménages (ce qui était attendu). Leur consommation moyenne a baissé de 537 kWh de 2009 à 2018 alors que celle des non-participants enregistrent également une baisse significative de leur consommation (en moyenne 399 kWh entre 2009 et 2018).

2.7 Analyse de traitement

Comme les ménages éco-social sont potentiellement différents de l’ensemble du groupe témoin, nous avons effectué une analyse de traitement en recherchant, parmi le groupe témoin, les ménages les plus similaires en terme de consommations des années antérieures à celle de leur participation à éco-social et en terme de la couleur tarifaire.

C’est ainsi que pour chaque ménage participant à éco-social, on recherche un ménage dans la base de données de facturation qui lui soit aussi semblable que possible ; on effectue cet appariement individuellement pour chaque participant. Dans tous les cas, les analyses confirment que les ménages éco-social se distinguent des ménages appariés par une diminution supplémentaire de leur consommation comprises entre -204 kWh/an deux ans après l’opération à -172 kWh/an cinq années après l’opération.

Ces valeurs sont inférieures à celles que nous avons introduites à la section précédentes qui, quant à elles, comparaient l’effet d’éco-social sur la consommation d’un même ménage suivi au cours du temps. Dans l’approche par traitement, nous tenons compte du fait que l’ensemble des ménages "participants" ou "non participant"

ont vu leur consommation diminuer (cf. fin de la section précédente). Ainsi, l’analyse de traitement compare la variation de consommation des ménages, qui ont participé à éco-social, avec la même variation calculée pour des ménages similaires, mais qui n’y ont pas participé. Cette variation est calculée sur la même période. Appelons

pt−1,t+k la différence de consommation entre l’annéet+k ett−1 pour un ménage, oùp vaut 1 ou 0 selon que le ménage a ou n’a pas participé à éco-social ; l’annéet dénote l’année de participation à éco-social. L’analyse de traitement tente de coupler à chaque ménage participant (i.e.p= 1) un ménage non participant (p= 0) afin de comparer leurs variations respectives. Ce couplage est effectué en recherchant dans la base de données des ménages qui se ressemblent sur des critères définis à l’avance : par exemple les consommations ent−1,t−2 ett−3 sont le plus semblables possible, les deux ménages ont (ou n’ont pas) opté pour une couleur tarifaire verte. Dans le paragraphe précédent, nous avons choisi k= 2 etk= 5.

En d’autres termes, cette analyse donne des résultats moins importants que la seule comparaison des consommations avant/après car l’échantillon des ménages non participants évolue également à la baisse, certes plus lentement.

2.8 Réduction des émissions de carbone

Selon les estimations effectuées par l’équipe éco21 des SIG, les émissions de CO2 ont diminué de 19’000 tonnes (sur une période de 10 ans), soit un peu plus d’une tonne par ménage. Si c’est le cas, éco-social représente une façon très efficace de réduire les émissions. L’estimation de la réduction des émissions de CO2 dépend du combustible utilisé pour le chauffage et la production de l’eau chaude sanitaire. Les émissions de CO2 pour le gaz naturel sont de 198 g/kWh alors que, pour le mazout, elles sont de 265 g/kWh. Nous n’avons pas à l’heure actuelle l’information concernant le combustible utilisé dans les bâtiments où les opérations ont été réalisées, et ne pouvons donc pas vérifier l’estimation de la réduction des émissions de CO2.

Nous sommes d’avis qu’il n’est pas complètement correct de comptabiliser seulement l’effet de la réduction des émissions de CO2 dues à la diminution de la consommation de l’eau chaude sanitaire. Il faudrait réaliser un bilan plus complet

(29)

en intégrant aussi la diminution de la consommation électrique, et comptabiliser la réduction de ces apports internes qui doivent être compensés par une augmentation de la consommation du combustible utilisé pour le chauffage. Ceci dit, il sera aussi important de comptabiliser la réduction des émissions dues à la diminution des émissions pour la production d’électricité. Une méthodologie pour l’estimation de la réduction globale des émissions est en cours d’élaboration à l’Université.

2.9 Enquêtes qualitatives

2.9.1 Propension à payer des participants

Une première enquête qualitative a été menée par R. Badoux en 2018 dans le cadre d’un mémoire de master [1]. Ce travail essaie de mettre en évidence "la propension à payer de bénéficiaires d’un programme d’efficience énergétique dans le secteur résidentiel suisse, afin de montrer qu’en dépit de sa gratuité, la valeur perçue par les ménages mène à une possibilité non réalisée de co-financement de leur part."

(p.29)

"Nous souhaitions déterminer, au travers de l’évaluation économique de cer- tains équipements, l’éventuelle possibilité d’un co-financement futur de ce genre d’opération ainsi que son ampleur. Aussi, nous souhaitions relever des disparités dans l’évaluation économique entre les différents équipements étudiés, s’il s’avérait qu’elles existent. Enfin, nous avons voulu observer s’il existait un lien entre les évaluations économiques de nos répondants et deux variables : le prix auquel ces personnes estiment pouvoir trouver les équipements dans le commerce, ainsi que les économies financières pouvant être réalisées via leur utilisation – par rapport à l’utilisation de leurs anciens équipements." (p. 89)

"Les données agrégées ont montré que l’évaluation économique de nos répon- dants représente une grande partie, voire la totalité des coûts d’achat des équipements par SIG (61%-202%), ce qui confirme notre intuition première en ce qui concerne un éventuel co-financement de ce genre d’opérations par les bénéficiaires eux-mêmes".

(p.89)

2.9.2 Évaluation des programmes d’efficience énergétique auprès des ménages

Cette année, nous avons eu la chance de mener une enquête qualitative dans le cadre dune recherche financée par l’OFEN et la Conférence romande des délégués à l’énergie. La partie qualitative est conduite sous forme d’enquête par questionnaire électronique par deux collègues de l’Université : MM Cédric Lambert, sociologue, et Patrick Naef, anthropologue, (2020) [3].

Objectifs

L’objectif principal de ce questionnaire était de récolter des données afin d’analyser la pérennité des effets des opérations menées par les Services Industriels Genevois (SIG), certaines d’entre elles dans le cadre du programme éco21 et en partenariat avec les communes du canton de Genève. Si un focus a été porté sur l’opération "Éco-social", le questionnaire, guidé par une dynamique comparative, est également concerné par deux autres opérations du programme éco21 : "DoublEco" et

"Activéco". Contrairement à l’approche habituelle de l’évaluation des programmes éco21 dans laquelle nous essayons de mesurer l’économie moyenne produite par chaque programme individuellement (concept d’additionalité), nous sommes libres

(30)

ici de mêler les programmes afin d’évaluer de possibles effets conjoints (cf. section suivante).

Esquisse de résultats

Il ressort que beaucoup de participants de l’enquête, s’ils se souviennent avoir participé à un programme des SIG, ont de la peine identifier précisément le nom du programme. Cela dit, le souvenir laissé par ces programmes est positif : plus de 83% de ménages qui pensent avoir participé à Éco-social l’évalue positivement.

Ils sont par ailleurs beaucoup moins sensibles à la baisse de leur facture qu’aux valeurs écologiques de la démarche. C. Lambert écrit [3] "On peut donc dire que les participants à Éco-social se distinguent par une sensibilité proportionnellement plus écologique au bénéfice de l’opération, alors que cette sensibilité est davantage financière chez les participants à DoublEco et Activéco".

De même, ils ont une tendance plus forte à évoquer leur expérience avec leur entourage : "Les participants à Eco-social se distinguent des participants à DoublEco et Activéco par une propension nettement supérieure à parler de cette opération auprès de leur entourage puisqu’ils atteignent la proportion de 86.5%, alors qu’ils ne sont respectivement que 48.2% et 52% pour les participants aux deux autres opérations. Autour de 30% des participants à Éco-social en parle à la famille (30.4%) et aux amis (30.1%), et moins de la moitié aux voisins (14.5%) et aux collègues (11.4%)".

On remarque également que la participation à un programme des SIG accroît significativement l’utilisation d’ampoule LED : "La participation aux différents programmes proposés a un effet significatif sur le type d’ampoules utilisées puisque les participants sont entre 63.7% et 66.3% à utiliser des LED par différence aux non participants qui ne sont que 52.5% à utiliser les LED et recourent donc plus aux ampoules halogènes classiques (14.4%) ou à incandescence (6.3%)."

Nous avons finalement constaté des synergies entre programmes ; en particulier, Éco-social semble encore plus efficace s’il est couplé à une démarche de suivi telle que DoublEco ou Activeco. Comme illustration de ce phénomène, le graphique 2.12 tabule la variation entre la consommation de 2009 et des années successives (2010 jusqu’à 2018) pour l’ensemble de la population à qui le questionnaire a été envoyé : soit tous les participants Éco-social, DoublEco et Activeco, complétés de 1000 ménages qui sont restés hors éco21. On y voit que les ménage au bénéfice d’Éco-social et de l’un ou l’autre des deux autres programmes enregistrent une baisse de leur consommation nettement plus forte que ceux qui n’ont eu que Éco-social.

2.10 Conclusion

Grâce aux 31 opérations réalisées entre 2009 et 2018, le programme éco-social a généré 5.95 GWh/an dont 0.47 GWh/an en 2018.

(31)

Figure2.12 – Écarts moyens entre 2009 et les années 2010 à 2018 de la consommation annuelle électrique selon les programmes d’éco21, en kWh

(32)

Chapitre 3

Éco-logement

3.1 Introduction

Le programme éco-logement reprend les principes de la démarche "Éco-social", mais s’adressera à terme à l’ensemble des ménages genevois1. Le programme a mis en place trois projets pilotes en 2015 et a démarré officiellement les campagnes en 2016.

Lors des campagnes, qui durent quelques semaines, les ménages ciblés sont sensibilisés aux économies d’énergie grâce au relais in situ des éco-ambassadeurs.

Des évènements de sensibilisation sont mis en place dans les allées des immeubles et sont suivis d’une visite des logements par les ambassadeurs pendant une durée limitée à 15-20 minutes2. Un coffret comprenant du matériel d’optimisation de la consommation électrique et thermique est remis gratuitement aux habitants intéressés.

L’installation du matériel contenu dans le coffret est réalisée par les habitants et les éco-ambassadeurs. Par ailleurs, des bons de réduction pour le remplacement des équipements électroménagers (frigo, lave-vaisselle, lave-linge et sèche-linge) sont offerts aux participants.

Enfin, certains propriétaires de villas sont informés sur la possibilité d’installer une PAC, si l’état de leur système de chauffage offre une telle opportunité.

L’évaluation ex-post à fin 2018 de ce programme se base sur des données des actions menées en 2016 et 2017. Pendant cette période, 1113 ménages et 66 petites entreprises ont participé au programme, répartis entre 931 appartements de propriétés par étage (PPE) et 248 villas.

Table 3.1 – Effectifs des participants à Éco-logement selon l’année de l’opération (ménages et entreprises)

Année de l’opération Appartement Villa Total

2016 382 193 575

2017 579 55 604

Total 931 248 1179

3.2 Économies ex-ante

Sur la base du nombre d’équipements offerts aux ménages participants et d’un calcul des économies réalisé par nos soins, nous estimons les économies générées par le programme à 1.15 GWh/an. Ceci représente une économie de 135 kWh/an par

1. Pour le moment, seul les PPE et les villas sont visées.

2. Les visites "Éco-social" durent beaucoup plus longtemps, de une à deux heures.

(33)

Table 3.2 – Nombre d’équipements remplacés / installés lors des campagnes Éco- logement en 2016 et 2017

Equipements PPE Villas Total Brise-jets robinet 2054 800 2854 Brise-jets douche 1245 367 1612

Ampoules 4262 1150 5412

Frigo 11 160 171

Sèche-linge 1 20 21

Lave-linge 2 3 5

Lampadaire 0 68 68

Lave-vaisselle 0 19 19

Coupe-veille 687 199 886

Table 3.3 – Nombre d’équipements remplacés par ménage / installés lors des campagnes Éco-logement en 2016 et 2017

Equipements PPE Villas Total Brise-jets robinet 1.78 2.92 2.00 Brise-jets douche 1.08 1.34 1.13

Ampoules 3.69 4.20 3.79

Frigo 0.01 0.58 0.12

Sèche-linge 0.00 0.07 0.01

Lave-linge 0.00 0.01 0.00

Lampadaire - 0.25 0.05

Lave-vaisselle - 0.07 0.01

Coupe-veille 0.59 0.73 0.62

ménage. Il s’agit d’une première estimation proposée par l’Université de Genève, du type ex-ante et plutôt conservatrice et nettement inférieure à celle utilisée par éco21 (cf. section 3.2.2). Notons, par ailleurs, que les calculs que nous avons réalisés ne tiennent pas compte des économies d’énergie qui se matérialiseront dans le futur, pour les ménages qui décideront de remplacer les systèmes actuels de production de chaleur par des PAC.

3.2.1 Statistiques des équipements

La Table 3.2 présente un résumé du nombre d’équipements installés / remplacés lors des campagnes Eco-logement réalisées en 2016 et 2017 et la Table 3.3 le taux de remplacement par ménage.

Notons que, en général, le taux de substitution des équipements est plus important dans les villas que dans les PPE, en particulier en ce qui concerne les frigos, qui atteint 58% pour les villas alors qu’il est de 11% dans les PPE. Le taux de remplacement des frigos dans les villas est même plus élevé que celui des opérations Eco-social, pratiquement le double !

Le nombre d’ampoules remplacées par ménage est relativement bas : 3.8 en moyenne, 3.7 pour les PPE et 4.2 pour les villas. Dans les opérations Eco-social, environ 10 ampoules par ménage sont remplacées.

Le taux de remplacement des nouveaux équipements électroménagers (lave- vaisselle, lave-linge et sèche-linge) nous semble relativement bas.

3.2.2 Calcul ex-ante des économies

Au même titre que le programme Éco-social, les économies d’énergie déclen- chées par Éco-logement sont estimées dans un premier temps sur la base d’un calcul (estimation ex-ante). Un volume d’économie forfaitaire est attribué à chaque équipe-

ment remplacé. Les économies que nous avons décidé d’attribuer dans un premier temps aux différentes actions sont résumées dans la Table 3.4. Dans le cas des frigos

(34)

Table 3.4 – Économie forfaitaire par équipement remplacé / installé

Équipement Économie

( kWh/an)

Réfrigérateur 280

Congélateur 280

Lave-vaisselle 85

Lave-linge 96

Sèche-Linge 239

Ampoule LED 19

Lampadaire LED 160

Multiprise déportée 30

Proposition Unige

et des ampoules, il s’agit des économies que nous avons pu déduire des opérations Eco-social. Dans le cas des équipements électroménagers (lave-vaisselle, lave-linge et sèche-linge), il s’agit des valeurs forfaitaires utilisées dans les calculs pour l’estimation des économies du programme Distributeur Efficace. Ces dernières proviennent d’une étude interne réalisée dans le cadre du programme Activéco. En ce qui concerne l’éclairage et les réfrigérateurs, notons que les économies forfaitaires qui se trouvent dans cette table comprennent les éco-gestes que les habitants mettent en pratique.

Par exemple, l’économie générée par le remplacement du réfrigérateur comprend aussi les bonnes pratiques concernant l’ouverture des portes, le dégivrage et le réglage de la température de celui-ci.

3.2.3 Répartition des économies ex-ante

La Figure 3.1 montre la contribution des différents équipements aux économies générées par le programme. L’éclairage compte pour la moitié des économies malgré le faible taux de remplacement des ampoules. Les frigos représentent un quart des économies.

3.3 Évaluation ex-post

3.3.1 Analyse de l’évolution de la consommation

Comme nous le faisons systématiquement pour tous les programmes, nous examinons tout d’abord l’évolution de la consommation des participants une année avant l’opération puis une ou deux années après. Cet horizon est encore limité par le fait que les premiers ménages ont bénéficié du programme en 2016, ce qui laisse encore peu de recul pour analyser l’évolution de la consommation.

Malheureusement, le contenu des fichiers reçus pour analyser ce programme est assez fragile, car les variables n’ont pas été codées de manière uniforme. Par exemple, nous connaissons la date de la visite pour les ménages en appartement, mais pas chez les propriétaires de villas. Le matériel distribué est tantôt codé explicitement, tantôt sous formes de phrases. En outre, on ne sait pas qui, parmi ceux qui ont reçu des bons, les ont réellement utilisés.

Les participants de 2016 ont potentiellement deux années de consommations enregistrées après l’opération Éco-logement, et ceux de 2017 seulement une. Cela dit, nous avons constaté que le moment de l’opération est tombé, pour une grande majorité des cas, bien après le relevé initial de 20163. Le schéma 3.3.1 montre un

3. La consommation de l’année 2017 est mesurée par la différence du relevé du compteur lu en 2017 avec le relevé précédant. Or, ce relevé précédant tombe essentiellement en 2016, il faudrait alors que ce relevé initial tombe APRÈS l’opération Éco-logement afin de mesurer pleinement l’effet de celle-ci.

(35)

Figure3.1 – Distribution des économies électriques réalisées par Éco-logement

Figure3.2 – Schéma du calendrier de deux relevés successifs encadrant l’opération Éco-logement

ménage pour lequel le relevé annuel a lieu fin juin et Éco-logement en novembre, il y a donc cinq mois de recouvrement et nous ferions bien d’attendre suffisamment pour accroître nos chances d’observer la baisse ex-post de la consommation. Pour notre échantillon, ce recouvrement est particulièrement important et nous enjoint d’attendre une année encore avant d’évaluer avec une meilleure certitude les économies ex-post.

Le graphique 3.3.1 illustre ce problème, il contient l’histogramme des recouvrements des participants à Éco-logement de l’année 2016. Une valeur positive de 100 indique que l’opération s’est déroulée 100 joursaprès le relevé initial de l’année 2017 ; ainsi, près d’un tiers de la consommation de 2017 a été enregistrée avant l’assainissement des installations. Le graphique 3.3.1 fournit les mêmes informations pour l’année 2017, là aussi le recouvrement est très important et nous empêche de tirer des conclusions à partir de la seule année ex-post à disposition.

(36)

Figure3.3 – Histogrammes du nombre de jours s’écoulant entre le relevé initial de la consommation 2016 et la date d’Éco-logement. Une valeur positive signifie que l’opération s’est déroulée au cours de la période d’enregistrement de la consommation 2016

Figure3.4 – Histogrammes du nombre de jours s’écoulant entre le relevé initial de la consommation 2016 et la date d’Éco-logement. Une valeur positive signifie que l’opération s’est déroulée au cours de la période d’enregistrement de la consommation 2017

(37)

Figure3.5 – Évolution de la consommation annuelle moyenne des ménages partici- pants et non participants, sans les villas, en kWh)

Les tableaux 3.5 et 3.6 présentent les consommations annuelles moyennes des ménages et des entreprises4 visés par Éco-logement. Les graphiques 3.5 et 3.6 reprennent ces mêmes données.

Table3.5 – Consommations moyennes annuelles des ménages selon leur participation à Éco-Logement, échantillon constant sans les villas (participants 2016 et 2017 regroupés)

2014 2015 2016 2017 2018 Effectifs [kWh] Nombre Non Participant 2502 2474 2472 2446 2395 112’887

Participant 2575 2467 2482 2391 2311 587

Ensemble 2502 2474 2472 2446 2394 113’474

Table 3.6 – Consommations moyennes annuelles des entreprises selon leur participa- tion à Éco-Logement, échantillon constant, sans les villas

2014 2015 2016 2017 2018 Effectifs [kWh] Nombre Non Participant 9408 9076 8824 8647 8416 23’009

Participant 7576 7537 7468 7410 7005 72

Ensemble 9403 9071 8820 8643 8412 23’081

Aucun des participants n’a jamais pris part à Éco-social, en revanche ils sont 242 s’être inscrits à DoublEco. Nous avons éliminé les participants à Éco-social de l’échantillon témoin afin de ne pas le biaiser. En revanche, nous n’avons pas éliminé les Doubleco car cela ne changeait pas nos conclusions, tout en évitant de diminuer encore la taille de l’échantillon disponible. Enfin, dans le but de garantir un échantillon constant, nous ne conservons que les ménages ou entreprises présentes de 2015 à 2018. De même, nous éliminons les niveaux ou variations de consommations extrêmes.

4. Pour les entreprises, nous n’avons conservé dans de groupe des non participantes que celles pratiquant le même type d’activité que les participantes, ce couplage a été fait sur la base du code NOGA à deux positions.

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Figure 3.6 – Évolution de la consommation annuelle moyenne des entreprises participantes et non participantes sans les villas, en kWh)

Figure3.7 – Histogramme de la variation 2015/2018 de la consommation électrique des appartements, en kWh)

Finalement, nous avons constaté que les ménages habitant en villa montraient parfois un fort accroissement de leur consommation : ce phénomène, en apparence surprenant, trouve son explication dans le fait que plusieurs propriétaires de villa se sont vu proposer un financement pour le chauffage par pompe à chaleur, ce qui se traduit immanquablement par une hausse significative de la consommation électrique si la villa était chauffée aux combustibles fossiles jusque là. A titre d’illustration, les deux graphiques, 3.7 pour les appartements et 3.8 pour les villas, présentent l’histogramme de la variation de la consommation d’électricité entre 2015 et 2018 ("Delta_2"), respectivement pour les appartements puis les villas. Au vu des ces graphiques, il nous faut donc également éliminer les villas pour calculer de manière fiable les économies ex-post liée au seul programme Eco-logement.

Enfin, nous avons également soustrait les entreprises dans l’évaluation des économies car elles sont trop peu nombreuses (66 en tout).

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