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CHAPITRE IV: RESULTATS ET DISCUSSIONS 87

5. Dosage de la proline 104

D’après la figure 24, nous remarquons une nette augmentation de la teneur en proline chez les Phragmites australis située à l’entrée des trois bassins (R1, R2, R3) et ceci quelque

soit le roseau. Cette teneur va diminuer chez les roseaux de la sortie des trois bassins.

La teneur en proline chez Phragmites australis irriguée par l’eau potable est nettement inférieure.

Pour la figure 25, nous remarquons la même chose que pour la figure 24, il s’agit d’une répétition du dosage de la proline qui a été effectué six mois après le dosage de la figure 24.

La figure 25 nous montre qu’il y a une augmentation de la teneur en proline chez les roseaux de l’entrée des deux bassins (le troisième n’a pas été pris pour le dosage car les roseaux n'étaient plus exploitables), cette teneur de proline va diminuer chez les roseaux de sortie des deux bassins.

Chapitre V: Résultats et discussion

Figure 24: Variation de la teneur en proline chez Phragmites australis (trois bassins) : 03/01/2006 (C.V = 20% chez le R1, 49% chez le R2, 49% chez le R3 et 45% chez le témoin)

R1 : roseau pris en amont du bassin (à l'entrée) R2 : roseau pris à partir du milieu du bassin

R3 : roseau pris en aval (vers la sortie), c’est-à-dire l’autre extrémité du bassin.

T : roseau témoin (irrigué avec l’eau de puis, ce dernier est localisé à 100m de la station).

Figure 25: Variation de la teneur en proline chez Phragmites australis (B1 et B2 : 24/06/2006) (C.V = 31% chez les Phragmites du pilote et 18% chez les Phragmites témoins)

La comparaison des teneurs moyennes en proline entre l’entrée et la sortie de chaque bassin a été effectuée à l’aide du test t de Student. Il n’y a eu qu’une seule analyse (seulement les Phragmites des deux bassins 1 et 2 qui ont été pris car les Phragmites du troisième bassin n'étaient plus exploitables) aussi bien à l’entrée qu’à la sortie et de ce fait on n’a pas intégré les données à l’analyse statistique.

Les résultats obtenus par le logiciel MINITAB sont synthétisés dans le tableau 62 (voir annexe 7).

Chapitre V: Résultats et discussion

L’examen des résultats du tableau montre qu’il n’existe pas de différences significatives entre les teneurs moyennes en proline à l’entrée et à la sortie pour chacun des deux bassins.

Les teneurs moyennes en proline des deux bassins et du témoin on été comparées à l’entrée des bassins et à la sortie des bassins à l’aide de l’analyse de la variance à un critère de classification.

L’étude des résultats du tableau montre qu’il n’existe pas de différences significatives entre les analyses des bassins et celles du témoin aussi bien à l’entrée qu’à la sortie de chacun des deux bassins.

Conclusion

Les teneurs en proline accumulées chez Phragmites australis représentées graphiquement sur les figures, 24 et 25, indiquent que les plus fortes valeurs sont affichées à l'EB2 (entrée du bassin 2) pour la figure 24: première répétition des dosages et l'EB1 (entrée

du bassin 1) pour la figure 25, c'est-à-dire la deuxième répétition des dosages, où les contraintes spécifiques semblent améliorer sensiblement la tolérance au stress, contrairement à la SB1, SB2 et SB3 (sortie des trois bassins) concernant la figure 24 et SB1 et SB2 (sortie des

deux bassins) pour la figure 25, qui correspondent à des valeurs inférieurs certainement à celles de l'entrée des trois bassins, mais qui restent au dessus du témoin.

La résistance de Phragmites australis au stress par accumulation de la proline, pourrait s'expliquer par la nature de ses racines qui l'aident à préserver ses ressources hydriques interne comme forme de résistance aux contraintes de la pollution, en dépit des différents éléments de traces métalliques rejetées par le complexe sidérurgique El-Hadjar directement dans l'oued Meboudja sans aucun traitement préalable.

De nombreuses études confirment l'accumulation des teneurs élevées en proline, chez différentes espèces sous conditions de stress hydrique ou salin (Lewin et al, 1978; Tan et al, 1982; Dib et al, 1992, Maâlem, 2002; Nouri, 2002).

Pour certains auteurs, comme Stines et al, (1999) le rôle de la proline libre dans le développement et le fonctionnement des différents organes de la plante demeure inconnu. De façon similaire, la régulation temporelle de la biosynthèse de la proline et son accumulation au cours du développement normal de la plante, en absence d'un stress abiotique est encore non élucidé. Les teneurs élevées de la proline dans les tissus et organes de plusieurs plantes, en absence d'un stress abiotique, soulèvent la question si l'accumulation de la proline durant un développement normal de la plante a lieu par activation de la voie de biosynthèse ou

Chapitre V: Résultats et discussion

Selon Roosens et al, (1999), chez les plantes supérieures, l'enzyme ∆-pyrroline-5 carboxylate synthétase (∆- P5CS) qui joue un rôle primordial et critique dans la synthèse de la proline est stimulée sous conditions de stress hydrique ou salin.

Il a été également établi que sous conditions de non stress, la ∆-P5CS est inhibée par les concentrations même élevées de la proline. Ce qui n'est pas le cas pour notre approche. Nous pourrions conclure ainsi que l'activité de cette enzyme est inhibée au cours de la réaction du précurseur de la proline (le glutamate) favorisant alors la formation de la glutamine.

Pour notre présente étude, il s'agit d'une importante accumulation de la proline au niveau des feuilles de Phragmites australis qui est due sans doute à un stress intense, induit par l'eau d'irrigation du oued Meboudja chargé d’ éléments traces métalliques générés par le complexe sidérurgique El-Hadjar de Annaba. On enregistre aussi qu'il y a une réduction de la teneur en proline vers la sortie des différents bassins, par rapport à l'entrée des bassins et ceci est dû au rôle biopurificateur que joue Phragmites australis, autrement dit, les Phragmites vers la sortie des bassins sont moins stressés que ceux de l'entrée des bassins.