Chapitre 5 : Performances du lit granulaire arrosé
II. Évolution temporelle des performances
4- Colmatage longue durée d’un lit granulaire arrosé
4.2. Distributions granulométriques
Les distributions granulométriques en nombre mesurées par l’APS en amont et en aval de
la colonne ont été représentées en fonction de la taille des particules en Figure 5.5. Les
efficacités fractionnelles au cours du colmatage ont été calculées à partir de ces
distributions. Deux mesures ont été effectuées pour les 10
ème, 18
èmeet 26
èmeheures de
colmatage. En effet, ces heures correspondent aux interruptions de l’expérience pour
lesquelles des mesures d’efficacités ont été réalisées avant l’arrêt du pilote (a) et à son
redémarrage (b).
Les quantités de particules générées en amont ne sont pas parfaitement stables, en
particulier sur les 10 premières heures du colmatage. Cependant, ce sont majoritairement
les variations de distributions en aval qui seront à l’origine des possibles fluctuations
d’efficacités. Cela s’améliore par la suite et il peut être noté que les distributions ont été
particulièrement stables aussi bien en amont qu’en aval entre les 18
èmeet 26
èmeheures du
colmatage, ce qui devrait se remarquer sur les courbes d’efficacités.
Figure 5.5 : Distributions granulométriques en nombre au cours de l’essai de colmatage sur 30 heures
(collecteurs de 5 mm de diamètre sur 50 cm, débit d’eau de 12 L .min
-1, débit d’air de 20 m
3.h
-1,
La Figure 5.6 montre la distribution de concentrations (en pourcentage de la concentration
totale en nombre) en amont et en aval du lit au cours du colmatage complet (i.e. sur les 30
heures).
Cette figure montre que pour l’amont, en ce qui concerne la distribution granulométrique,
la génération des particules dans son ensemble est stable tout au long du colmatage. Les
fluctuations remarquées précédemment viennent donc uniquement de la quantité de
particules générées et non de leurs répartitions de taille. D’autre part, nous aurions pu
observer une évolution de la distribution en aval au cours du colmatage. En effet, dans le cas
d’un lit granulaire traditionnel le colmatage induit une variation de la porosité, et les fines
particules sont par exemple d’autant mieux captées que le colmatage est avancé. Ici, les
courbes des distributions en aval se superposent. Cela signifie que le captage des particules
en fonction de leur taille se fait de la même manière tout au long du colmatage et souligne
une fois de plus le fait que la présence de l’eau limite le colmatage.
Figure 5.6 : Distribution granulométriques sur l’ensemble de l’essai de colmatage sur 30 heures
(collecteurs de 5 mm de diamètre sur 50 cm, débit d’eau de 12 L.min
-1, débit d’air de 20 m
3.h
-1,
4.3. Évolution de l’efficacité
Les mesures d’efficacités fractionnelles en nombre ont été réalisées avec le granulomètre
APS par intervalles de 2 h tout le long de l’essai de colmatage. Les valeurs correspondant au
minimum d’efficacité (soit 1 µm) en fonction du temps sont présentées sur la Figure 5.7. Les
mesures en fonction de la taille des particules sont représentées sur la Figure 5.8 en 3
graphiques pour plus de lisibilité.
Lors du colmatage d’un lit granulaire traditionnel il faut s’attendre à ce que l’efficacité
augmente avec le colmatage du lit, car l’accumulation de particules collectées dans le lit
diminue sa porosité, entrainant une augmentation de l’efficacité. Dans le cas présent, tout
comme pour la perte de charge l’efficacité augmente légèrement puis se stabilise pour rester
globalement constante jusqu’à la fin de l’essai de colmatage du fait d’un réentrainement, par
le liquide en écoulement, des particules collectées (Figure 5.8). Ceci est aussi repérable sur
la Figure 5.7 où l’efficacité de collecte des particules de 1 µm est en moyenne de 44 % sur
les premières heures et augmente jusqu’à être en moyenne égale à 60 % pour le reste du
colmatage. Cette figure permet aussi de dire qu’une fois que l’évolution du colmatage est
stabilisée une efficacité en nombre de 60 % au minimum est assurée quelle que soit la taille
des particules filtrées.
Il faut également noter que pour les heures correspondant aux changements de jours
l’efficacité varie un peu. Par exemple pour la 10
èmeheure l’efficacité semble avoir
légèrement diminué. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’il y a un drainage du lit pendant la
nuit. Pour les mesures faites à 18 et 26 h il semble que le contraire se passe, à savoir que
l’efficacité augmente doucement. Il avait été noté précédemment que la génération des
particules était stable pendant cette période : elle n’est donc pas responsable de ces
augmentations. Il est possible qu’une partie des particules collectées ait migré, au cours de
l’égouttage de la colonne pendant la phase d’arrêt, colmatant ainsi certaines zones du lit.
Figure 5.7 : Minimum d’efficacité en nombre au cours de l’essai de colmatage sur 30 heures
(collecteurs de 5 mm de diamètre sur 50 cm, débit d’eau de 12 L.min
-1, débit d’air de 20 m
3.h
-1,
Figure 5.8 : Efficacité fractionnelle en nombre au cours de l’essai de colmatage sur 30 heures
(collecteurs de 5 mm de diamètre sur 50 cm, débit d’eau de 12 L.min
-1, débit d’air de 20 m
3.h
-1,
La Figure 5.9 montre quant à elle l’efficacité globale massique de la colonne calculée à partir
des prises d’échantillons sur filtres en entrée et sortie de colonne.
Comme cela a été observé pour l’efficacité fractionnelle, l’efficacité totale massique est
globalement constante pendant toute l’expérience de colmatage. Elle augmente légèrement
entre le début et la fin du colmatage, probablement en raison d’une légère accumulation de
particules dans le lit. L’efficacité massique a une valeur moyenne de 89 % (avec une
incertitude de mesure de 2 %), qui correspond à la même valeur que celle mesurée
précédemment lors de l’essai de colmatage sur 6 h.
Figure 5.9 : Efficacité globale massique au cours de l’essai de colmatage sur 6 et 30 heures (collecteurs
de 5 mm de diamètre sur 50 cm, débit d’eau de 12 L.min
-1, débit d’air de 20 m
3.h
-1, concentration en
particules de 4,5 g.m
-3)
Dans le document
Procédé alternatif pour l’épuration des fumées de hauts fourneaux
(Page 155-160)