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2.10 Distance du lointain

Distance établie par le producteur vis-à-vis représentation.

angle droit, ’oeil.

ANNEXE C EXPOSITIONS Solo et réalisations

1936

1937 1945 1947

1949,

51 1951 1952 1952-58 1954 1955 1957 1959

1966

1968 1975 1977 1979

1980

1982

1986

1989

Dallaire présente quelques toiles dans le magasin de monsieur Duford, marchand de matériaux artistiques à Ottawa.

L’été suivant, Dallaire va au monastère de Fall River, Massachusetts pour y faire une murale. Il fera plusieurs visites à la bibliothèque et au Musée d’art de Boston. Galerie Maison des beaux-arts, Paris.

Cercle universitaire de Montréal (dessins/gouaches). L’Atelier, galerie d’art René Lessieur, Québec.

Galerie de L’Étable, Montréal.

L’Industrielle, compagnie d’assurance de Sillery commande à Dallaire une murale (3 par 12 mètres ) pour son hall d’entrée. Le thème choisi est: Québec sous le régime français.

Foyer de l’art et du livre, Ottawa.

Réalisation de films pour L’ONF, Cadet Rousselle et une série sur 1’histoire du Canada.

Galerie Dominion, Montréal. (Dallaire présente 60 oeuvres).

Gallery Robertson, Ottawa.

Octobre, exécution d’un carton de tapisserie pour le hall d’entrée de l’hôtel Reine Elisabeth, Montréal. Le thème choisi est : 1’histoire de Montréal depuis Hochelaga. Galerie Les Mages, Vence, France.

Galerie Dominion, Montréal (exposition postmortem).

Jean Dallaire, Rétrospective, Musée d’art contemporain,

Montréal et Musée du Québec, Québec. (Catalogue Paul Dumas).

Exposition Dallaire, Maison du citoyen, Place du portage, Hull. (Catalogue de Guy Robert).

Pour le plaisir de voir, galerie Gérard Gorce, Montréal.

(20 oeuvres de collections particulières).

Jean Dallaire, Rétrospective, Musée d’art contemporain, Montréal et Musée du Québec, Québec. (Catalogue Anne- Marie Sioui).

Galerie Art Français, Montréal. (30 oeuvres de collections particulières).

34 dessins de J.P. Dallaire, galerie Treize,, Montréal

(oeuvres à l’encre sur bloc note, Mtl. 1957).

Dallaire, Musée Marc-Aurèle Fortin, Montréal. (Oeuvres de

collections particulières).

Jean Dallaire et la tradition Québécoise, Maison du

citoyen, Place du portage, Hull. (Catalogue de Jean-René Ostiguy).

165 Collectif 1937 1938 1948 1949,50 1950 1951 1952-54 1953 1957 1958 1959 1960, 62 1962-65 1965 1967

Exposition annuelle de 1’Ottawa Art association.

Le salon du Caveau, Ottawa (fusains et dessins d’atelier).

Collectif: Arbuckle, Faucher, Raymond, Muhlstock et Dallaire au Musée du Québec, Québec.

Participe aux concours artistiques de la province de Québec, Musée du Québec, Québec.

Canadien Painting at the National Gallery of art, Washington D.C.

Participe aux concours artistiques de la province de Québec, Musée du Québec, Québec. Gagne le quatrième prix

avec Nature morte aux poissons.

Salon du printemps, Musée des beaux-arts de Montréal, Montréal.

Biennale de Sao Paulo, Brésil. Festival de Montréal.

University of Toronto; Hart house, Toronto. Galerie Denise Delrue, Montréal. (réouverture)

35 peintres dans l’actualité, Musée des beaux-arts de

Montréal, Montréal.

Dallaire / Beaulieu, Musée des beaux-arts de Montréal, Montréal.

Duo Dallaire / Archambault, galerie l’Étable, Montréal. Galerie Dresdnère, Montréal (gouaches).

Galerie Dominion, Montréal (production récente).

Artistes de Montréal, Musée d’art contemporain, Montréal.

L’art du Canada, exposition universelle, cité du Havre,

NOTES BIOGRAPHIQUES

Jean-Philippe Dallaire (1916-1965 )

Jean-Philippe Dallaire naît le 9 juin 1916 avec sa soeur jumelle, Aline, à Hull. Ils sont les premiers d’une famille de 14 enfants. Très tôt, Dallaire s’implique dans le milieu artistique en fréquentant Le Caveau, lieu de rencontre des artistes de la région. Dallaire, jusqu’à son départ pour la France, occupera plusieurs emplois qui le maintient au prise entre son désir de peindre et la nécessité de travailler. A 1’automne 1958 il décide de quitter le Québec pour s’établir en France et de

consacrer tout son temps à la peinture. Jean-Philippe Dallaire meurt à Vence, Alpes Maritimes le 27 novembre 1965 à l’âge de 49 ans .

Sa formation artistique débute en 1932 et se poursuit jusqu’en 1939. Dallaire a recours à deux moyens de formation pour se doter des outils nécessaires à la poursuite de sa pratique artistique. D’une part, on retrouve un enseignement institutionnel acquis dans différentes écoles (stages de courte durée). Son tempérament individualiste et sa quête de modernité ne conviennent pas avec 1’enseignement classique des écoles et académies. D’autre part, il puise des outils, tout aussi nécessaire pour sa formation artistique, par ses lectures personnelles variées, ses visites des galeries et musées et ses rencontres et discussions.

Dallaire qui dessine sérieusement1 dès l’âge de onze ans suit ses premiers cours de dessin en 1932-33 à l’école technique de la ville de Hull avec François Clapin. A l’époque, selon Michel

1 Jean-Marie Gélinas, " Jean-Philippe Dallaire nous donne sa première entrevue", Le Droit, 2 septembre 1938.

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Chef f, on y enseignait le dessin mécanique et non le dessin artistique2. Un compagnon de Dallaire, Henri Heyendahl mentionne que Clapin était très systématique, il "procédait souvent par mise au carreau afin d’arriver au produit fini" et Dallaire travaillait selon ce procédé3 . Aux dires de son professeur et de ses anciens confrères de classe, "il excellait dans cette discipline ... il était fort habile dans l’art des lignes qui suggèrent et symbolisent."4

Dès l’âge de 16 ans, Dallaire maîtrise parfaitement le dessin et la ligne qui seront des éléments constants dans sa production. La formation académique du jeune Dallaire (il a 19 ans) se poursuit à 1’automne 1935 à Toronto au Central technical School sous Charles Goldhamer, Robert Ross, Deter Haworth et Elizabeth Why Wood 5 6. Ses études sont payées par de "généreux bienfaiteurs d’Hull"8 . En effet, le talent de Dallaire lui permet d’obtenir l’appui financier d’un petit groupe d’hullois, aide qui n’est pas à dédaigner à cette époque de crise économique. A Toronto, Dallaire se passionne pour les films westerns, particulièrement pour les effets visuels et le côté caricatural de ces films7. Ces deux éléments seront présents dans la production ultérieure de 1’artiste.

Dallaire

De retour à Hull après une année d’étude à Toronto, est sans ressources. Il rencontre sur la rue Sparks

2 Chef f, Op.cit, p.4.

3 Ibidem

4 Georges E. Carrière, " Jean Dallaire peintre canadien (1916- 65)", Asticou, Hull, 1971, p.18.

5 Sauf exceptions, les informations concernant la formation de Dallaire entre 1936-38 proviennent du mémoire de M. Cheff qui a fait toute la lumière sur le sujet. Cheff, Op.cit. , p.6.

1 6 Gélinas, Op.cit., p.7.

d’Ottawa le père Lévesque qui connaît son travail. La situation du jeune artiste à l’hiver 1936 est très difficile et Dallaire se rappelle de l’offre faite un an plus tôt par le père Lévesque. Ce dernier obtenant le consentement du père Prieur, installe 1’atelier de Jean-Philippe Dallaire au couvent des Dominicains, rue Empress, et lui loue une petite chambre à proximité8. Dallaire exécutera plusieurs oeuvres religieuses pour la communauté et quelques commandes pour des particuliers.

C’est à cette période entre mars 1936 et octobre 1938 qu’il écrit son journal personnel.9 Ce dernier nous renseigne sur ses activités et sa formation personnelle. Il note dans ce journal son emploi du temps réparti entre les périodes d’ateliers, les visites à la Galerie Nationale d’Ottawa et les activités sociales (lectures, voyages et discussions). On y retrouve certains traits de son caractère, et à 1’occasion, ceux de sa pensée artistique. En juin 1936, Dallaire a beaucoup d’activités culturelles et lit

Renaissance in Italy**. A la fin du mois, Dallaire fatigué, rejoint

le père Lévesque à Roberval qui est chez son frère, le notaire Léonce Lévesque. Dans 1’entrevue accordée Au Droit, Dallaire dit avoir laissé dans la région (au Lac Saint-Jean en 1936 ) une centaine d’huiles. On connaît plusieurs portraits représentant les membres de la famille Lévesque ainsi que deux paysages grand format ayant comme thème la Chine. A Roberval, le jeune Dallaire poursuit

8 Document CBF-AM, " Jean Dallaire: artiste peintre", série

radiophonique de Radio-Canada, Montréal,1980 (extrait père G. H. Lévesque).

3 L’original est conservé par le père Lévesque. Nos renseignements proviennent de

Cheff qui l’a recopié.

la consultation du mémoire de M.

10 Chef f , Op.cit., p. 19 . Nos recherches nous ont permis de faire 1’inventaire des livres de la bibliothèque de Dallaire dans lequel les titres mentionnés y figurent. A maintes reprises, 1’artiste a inscrit son nom et la date à laquelle il a lu et relu un ouvrage.

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son éducation musicale et littéraire. A Noël 1936, il reçoit Les

fleurs du mal11 de Baudelaire et L’art et son histoire. Il lit les

ouvrages Modem Painting, les poèmes de Verlaine, La divine comédie de Dante et des extraits des Confessions de Rousseau12 13 . Toutes ces lectures ainsi que ces discussions comblent 1’absence d’études avancées et témoignent d’un souci d’acquérir de nouvelles connaissances dont il sera toujours avide.

L’été suivant, 1937, les Dominicains envoient Jean Dallaire à leur monastère de Fall River au Massachusetts pour qu’il y réalise une murale. L’artiste profite de son séjour pour visiter Boston où il passera "des journées entières à étudier du Sargent, Albers et Puvis de Chavanne s à la Public Library."1'’

De retour au monastère d’Ottawa, Dallaire rencontre l’abbé André Lecouteny qui a étudié à Paris aux ateliers d’art sacré. Ce dernier incite Dallaire à poursuivre ses études à Paris en art religieux avec Denis et Desvallières. Dès ce moment, des démarches seront entreprises pour le financement du projet. Dallaire s’inscrit à l’Ecole des beaux-arts de Montréal afin d’être éligible au programme des bourses du gouvernement provincial. Son séjour à l’École des beaux-arts sera de trois mois entre février et mai 1938. Ses études sont payées par un mécène d’Ottawa, M. Southam, directeur du quotidien The Ottawa Citizen et grand collectionneur d’art moderne.

11 Dallaire possédait plusieurs éditions de ce livre qu’il a signé et daté. De plus nous avons relevé que des titres de Baudelaire ont été retenus par Dallaire pour des oeuvres faites en 1954-55, comme L’amour du mensonge, Le chat, et Le mangeur d’opium qui devient le Fumeur d’opium. D’ailleurs Cheff a lui aussi associé des dessins aux poèmes de Baudelaire et Verlaine.

12 Chef f , Op.cit. , p. 28

13 Ibidem, p.40. On peut supposer que 1’artiste a également

En septembre, Dallaire apprend qu’il est boursier du gouvernement de la province. Il part donc en compagnie de sa jeune épouse, Marie-Thérèse Ayotte, tout probablement au début d’octobre, pour Paris et s’installe rue Vaugirard où il fera la connaissance du docteur Paul Dumas qui est son voisin de palier.

Dans l’entrevue qu’il accorde à Gélinas avant son départ d’Ottawa, Dallaire fait part de ses projets. On apprend qu’il veut fréquenter les ateliers des artistes modernes de Denis et de Lhote, se définissant lui-même adepte de cette tendance. Il désire également renouveler le portrait. Dallaire souhaite exploiter le fusain par la création "de scènes populaires pleines d’humour, un peu comme autrefois Daumier"14. Le jeune Dallaire sait ce qu’il veut ainsi que l’avenue qu’il désire emprunter.

Dallaire, dès son arrivée à Paris, s’inscrit aux ateliers d’art sacré de Denis et de Desvallière qu’il quittera rapidement au profit d’une démarche personnelle. Peu après cette recherche en solitaire, qui ne semble pas donner les fruits escomptés, Jean- Philippe Dallaire s’inscrit à l’atelier de l’artiste moderne André Lhote où il restera jusqu’à sa rencontre avec Alfred Pellan. L’enseignement de Lhote (commenté dans cette étude) aura un impact tout aussi important sur la carrière de Dallaire que l’art et la pensée de Pellan. On se souviendra que c’est le docteur Paul Dumas, son voisin de palier qui introduira Dallaire à son autre ami peintre, Alfred Pellan. Son atelier se situe sur la rue de Grenelle, dont un édifice abrite les bureaux de la revue

Surréaliste.

Dans une entrevue de 1952, Dallaire témoignera de leur amitié, qui reste cependant obscure. "J’ai trop vécu dans son

Gélinas,

171

sillon (celui de Pellan) à Paris pour en avoir véritablement subit l’influence. Et puis, un ami devient difficilement un maître."15

En juin 1940, les Dallaire se font arrêter par les allemands. Dallaire est interné jusqu’en août 1944 au camp de Saint-Denis16, en banlieue parisienne, tandis que sa femme sera relâchée six mois après leur arrestation. Au camp, Dallaire cherchera à s’occuper intellectuellement, poursuivant sa quête d'une culture générale et il apprendra l’allemand et l’italien. A Saint-Denis, Jean Dallaire semble fréquenter quelques québécois. Georges Carrière, dans un article publié en 1957, parle de la présence des frères Claude et Paul V. Beaulieu17. Il mentionne aussi le nom d’un étudiant canadien-anglais de grande culture, versé en littérature et en histoire, Frank Pickersgill. Lorsque Dallaire retrouve sa liberté, c’est un autre homme que l’on retrouve, possédant sa propre vision du monde qu’il désire communiquer par ses toiles.

Après la guerre, Dallaire rentre malgré lui au pays et fait un court séjour à Londres. De janvier 1946 à mars 1952 Jean- Philippe Dallaire sera professeur à l’Ecole des beaux-arts de Québec. Il donne des cours de dessin, de peinture murale et de carton de tapisserie. Durant cette période, le Musée du Québec, situé sur les Plaines d’Abraham non loin de sa résidence, aide ce jeune professeur en lui offrant, un coin du sous-sol en guise d’atelier.

15 Roger, Mondoloni, "Une heure avec Jean Dallaire", Le Droit, 11 juin 1952.

16 Ce camp est réservé aux civils canadiens et britanniques. 17 Claude Beaulieu demeura un ami de l’artiste et sera l’auteur d’un article paru dans Vie des arts, revue, dont il sera le rédacteur en chef. Quant à Paul il est déjà un artiste connu.

En parallèle avec son enseignement, Dallaire désire se faire connaître et, en mai 1947, Paul Dumas organise au cercle Universitaire de Montréal, une exposition solo de ses oeuvres. Cette même année, le Musée du Québec présente des oeuvres de 1’artiste dans une exposition de groupe. Ces deux expositions sont les premières présentations importantes de son travail depuis son retour d’Europe.

Quelques années plus tard, Dallaire retourne en France à Aubusson pour étudier la tapisserie avec le grand maître de l’époque, Jean Lurçat. Ce séjour de quelques mois pendant l’été 1949 sera le dernier stage de formation de 1’artiste. Dallaire, toujours préoccupé par la superposition de couleur, aurait décidé d’approfondir le sujet par un stage à Aubusson au moment où il valorisait l’art mural.

En 1951, on note un changement dans l’art de Dallaire. Cette année-là, il remporte le quatrième prix de peinture aux

Concours artistiques de la Province de Québec avec la présentation

de Nature morte aux poissons.

A cette période, 1’artiste confiera dans une entrevue qu’il est pour un art figuratif :

"Je suis pour un art expressionniste par nécessité et je joue avec 1 ’ abstraction pour la liberté de la suggestion. Je tiens à garder contact avec le langage de la forme et celui de la couleur. L’art abstrait est une création composée pure, partant un art qui implique un métier complet.

Il réalise entre 1950 et 1955 la majorité de ses natures mortes selon les règles du cubisme, ce qui le conduira vers une

18 Roger Mondoloni, " Une Heure avec Jean Dallaire" Le droit, 11, juin 1952, p.10.

173

avenue de plus en plus abstraite. Dans une entrevue accordée à Claude Beaulieu l’artiste parle:

” J’ai toujours le souci du dessin et de la composition. Le constructivisme me pousse inconsciemment à chercher des formes ayant des rapports avec la géométrie."19

Pour sa part, Anne-Marie Sioui, qui a réalisé le catalogue de la rétrospective Dallaire en 1979, les qualifie d’oeuvres stéréotypées. Elle reprend certains points émis par l’artiste qui confirment son apprentissage par copie des grands maîtres et des grands styles. Ainsi elle dit:

" La table bascule vers l’avant, le dessin très précis souligne l’organisation rigide et géométrisante de la composition, les couleurs s’organisent en opposition de tons chauds et froids."20

L’année suivante en 1952, Dallaire perd son emploi de professeur et toute la famille (les Dallaire ont deux fils: Michel et François) déménage à Ottawa. L’Office national du film, l’ONF, l’engage à titre de dessinateur et d’illustrateur de films historiques et folkloriques. Il réalisera les dessins pour une série sur l’histoire du Canada et Cadet Rousselle, un court film d’animation. Dallaire conservera ce poste à l’ONF jusqu’en 1958. Malgré son éloignement du milieu artistique, il participe à quelques expositions importantes dont la biennale de Sao Paulo, Brésil (1953). Dallaire juxtapose depuis peu un art figuratif- expressionniste à un vocabulaire formel qu’il épurera au fil des ans, principalement entre 52 et 57 pour parvenir à une forme d’abstraction.

19 Claude Beaulieu, " Dialogue avec mon ami Dallaire" Vie des

arts, no.9, Noël 1957, p.17.

20 A. Marie Sioui,"Rétrospective Dallaire", ministère des Affaires Culturelles, service des expositions itinérantes, Montréal, 1979, p.12.

La famille déménage à nouveau en 1957 cette fois pour Montréal. En congé sans solde de l’ONF durant une bonne partie de l’année, Dallaire réalisera durant 1’automne ses oeuvres majeures : - sa peinture prend un nouveau souffle. Dallaire parle de ses mobiles flottants, de graphisme chinois et de vides qui prennent vie. Toutefois, il désire conserver un lien avec la réalité par un contact de la forme référentielle (forme fermée et ouverte sur la périphérie) et de la couleur. Son audace ira jusqu’à la limite de 1’acceptable plastiquement, soit une référence plus ou moins allusive de la figure humaine.

A 1’automne 1959 Dallaire, quitte seul le Québec pour s’installer en France. Il passe quelques mois à Paris puis choisit de vivre à Vence dans les Alpes Maritimes. Peu après son installation, le gouvernement du Canada lui accorde une bourse d ’ étude.

Dans les années soixante, Dallaire signera avec quelques galeries d’art montréalaises (l’art français, Dresdnère et Dominion) des contrats d’exclusivités. Bien qu’il y ait eu une correspondance assez régulière entre Jean-Philippe Dallaire et ces galeries, 1’artiste parle plus d’argent et de sa santé chancelante que de son art. Cependant, dans une toute dernière lettre au docteur Stern, datée de décembre 1964, 1’artiste commente ses toiles récentes : "Je vous envoie quatorze tableaux pleins d’anges et de poésie... je considère ces toiles comme représentatives de mon oeuvre."21 Cette dernière production rend compte à la fois de la puissance de son imagination et de l’idée même qu’a Dallaire de ce qu’il fait, soit des oeuvres poétiques.22 Cependant, on

21 Lettre citée par Michel Dallaire dans 1’émission Document:

Jean Dallaire, Société Radio-Canada, AM, Montréal, 1980.

22 Rappelons que pour Pellan l’art est l’égal de la liberté et que le surréalisme donne accès à un monde poétique illimité.

175

remarquera par le choix des titres Adieu, Ange dernier, etc. ainsi que par les motifs utilisés, l’ange, la charrette et la croix, que Dallaire privilégie le thème de la mort qu’il sent peut-être proche.

Il semble que ce thème revient à maintes occasions. Il faut cependant prendre ce thème de la mort dans un sens très large englobant des notions comme la guerre, la privation, 1’absence, 1’alcool ou encore l’ennui qui se traduisent dans la plastique de 1’artiste par la présence des ses thèmes et motifs récurrents à caractère hostile. Bien que ce thème capte, de toute évidence, 1’attention de 1’artiste, il n’en constitue pas pour autant un fil de trame aussi important que le surréalisme.

Dallaire meurt à Vence, Alpes Maritimes, France le 27 novembre 1965 à l’âge de 49 ans. On peut penser que Dallaire, homme très émotif, a voulu tout au long de sa vie rendre compte à sa manière, dans ses toiles, de sa vision du monde et des événements qu’il a vécu.

La galerie Dominion organise l’année suivant son décès une exposition. Il faudra attendre quelques années pour voir la première rétrospective des oeuvres de Dallaire. C’est en 1968 que le Musée d’Art Contemporain organise 1’événement. Le catalogue est signé par Paul Dumas. On y présente 107 oeuvres ; des huiles, des gouaches et des fusains de toutes les périodes provenant de collections des musées québécois et de collectionneurs privés. Une deuxième rétrospective sera organisée en 1979 par le service des expositions itinérantes et cette fois 1’événement propose une sélection de vingt oeuvres appartenant au Musée d’Art Contemporain et au Musée du Québec. Cette exposition, bien documentée, circulera

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