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C- Contexte

C.2- Dispositifs OEPRE

La carte ci-après répertorie tous les dispositifs OEPRE existants dans l'académie. On en dénombre 34 dont sept qui ont lieu dans les écoles, les 27 autres, des collèges.

Dans le cadre de notre recherche, nous nous sommes intéressés au département de l'Isère avec ses 248 099 élèves scolarisés dans 1 180 établissements. 18 dispositifs OEPRE y sont comptabilisés, dont 11 dans des collèges et 7 dans des écoles.

Figure 29 : Dispositifs OEPRE de l'académie de Grenoble, année scolaire 2019-2020, Source site CASNAV de Grenoble

Au niveau départemental, c'est un référent de la DSDEN qui gère les dispositifs OEPRE avec l'aide du CASNAV qui lui, intervient au niveau académique. "Le CASNAV vient donc en appui vraiment pédagogique et on va dire un peu logistique, de mise en place des dispositifs dans les différents départements en lien avec les DSDEN" (KL, TP14).

Le CASNAV tient un rôle très important au niveau académique. Nous proposons ci-après quelques lignes pour expliquer son fonctionnement.

C.2.1- CASNAV

Les centres académiques pour la scolarisation des nouveaux arrivants et des enfants du voyage ont remplacé en 2002, les centres de formation et d'information pour la scolarisation des enfants de migrants (CEFISEM) crées, eux, en 1975 (Delarue, 2004, p. 3). Il existe un CASNAV dans chaque académie. Celui de Grenoble a vu le jour en novembre 2007 (Académie de Grenoble, 2007). Les CASNAV, organisés en réseau sont pilotés au niveau national pour la mise en œuvre des orientations et des conditions de scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés (EANA) et des élèves issus de familles itinérantes et de voyageurs (EFIV) et au niveau académique.

"Le Casnav est une structure d’expertise auprès du recteur et des directeurs académiques sur le dossier des élèves allophones nouvellement arrivés en France et des élèves issus de familles itinérantes et de voyageurs. Cette expertise porte sur l’organisation de la scolarité des publics concernés, sur les ressources pédagogiques, sur la formation des enseignants et des cadres. Il participe également aux réflexions sur les politiques linguistiques."(MEN, 2012) Le CASNAV peut donc être une structure de formation pour les intervenants du dispositif OEPRE (MEN, 2017, p. 11). Il peut également être un lieu d'informations pour le public concerné par ces dispositifs comme le montre le schéma ci-après issu du guide méthodologique disponible sur le site Eduscol.58

Figure 30 : Lieux permettant d'informer le public

C.2.2- Dispositifs OEPRE de l'agglomération grenobloise

Vivant et travaillant dans l'agglomération grenobloise, nous avons décidé de nous focaliser sur les neuf dispositifs OEPRE implantés à Grenoble et dans sa banlieue proche. La carte ci- dessous montre leur localisation. L'un d'entre eux, qui a ouvert en janvier 2020, n'y figure pas encore.

Figure 31 : Dispositifs OEPRE dans l'agglomération grenobloise, année scolaire 2019-2020

C.2.2.1- Etablissements accueillant des dispositifs OEPRE

Huit collèges et une école élémentaire ont ouvert des dispositifs pour les parents allophones. Chacun de ces établissements a en son sein une unité pédagogique pour les élèves allophones arrivants (UPE2A). Quatre d'entre eux sont en réseau d'éducation prioritaire renforcée (désormais REP+) et font partie des 80 cités éducatives labellisées de France (MEN, MCTRCT, & MCVL, 2020, p. 20). Deux sont en réseau d'éducation prioritaire (désormais REP) et les trois derniers sont hors REP.

"Deux types de réseaux ont été identifiés : les REP+ qui concernent les quartiers ou les secteurs isolés connaissant les plus grandes concentrations de difficultés sociales ayant des incidences fortes sur la réussite scolaire et les REP plus mixtes socialement mais rencontrant

des difficultés sociales plus significatives que celles des collèges et écoles situés hors de l'éducation prioritaire." 59

Les cités éducatives ont pour priorité la réussite des jeunes issus de quartiers défavorisés généralement classés en REP+. Pour y contribuer, différents partenaires de la communauté éducative (écoles, collèges, associations, parents, collectivités locales, État,…) sont mobilisés.

C.2.2.1.1-Taille et effectifs des établissements

Les neuf établissements ont sensiblement la même structure pédagogique. Le nombre de classes varie entre 18 et 20 classes. Une différence existe pour deux d'entre eux : l'un compte 12 classes et l'autre 42. Les effectifs fluctuent entre 372 et 445 élèves. Trois établissements cette fois-ci, ont des effectifs différents : l'un comptabilise 319 élèves, un autre 586 et le dernier 1 072.

C.2.2.1.2- Facilité d'accès aux établissements

Dans chaque établissement observé, les parents devaient sonner ou au portail ou à la porte et indiquer parfois à l'interphone le motif de leur venue pour pouvoir y accéder. La plupart des établissements disposent d'une loge de gardien qui permet d'avoir une vue sur l'entrée.

C.2.2.2- Modalités des déroulements des ateliers

C.2.2.2.1- Début, fréquence et durée

Parmi les dispositifs de l'agglomération, l'un existe depuis plus de trois ans. Sa prise en charge était assurée par une association. Depuis 2017, l'Education nationale a décidé de le reprendre. La création d'un nouveau dispositif a également eu lieu en 2017, deux autres en 2018, le dernier en 2020. Il avait d'ailleurs ouvert trois semaines avant notre arrivée. Les cinq dispositifs n'ont pas le même mode de fonctionnement.

- Trois se tiennent pendant deux heures consécutives, l'un le matin et les deux autres, l'après-midi. Chacun fonctionne différemment. Celui du matin est animé par la même formatrice. Après avoir déposé leurs enfants dans leurs classes respectives, les parents s'y rendent directement. Cela semble favoriser la fréquentation de cet atelier par les parents. Pour ceux qui se tiennent l'après-midi, l'un est animé conjointement par deux personnes et le deuxième par deux personnes également mais qui se succèdent. Une organisation permettant la mutualisation des compétences des intervenants m'a semblé profitable à tous les participants.

- Un autre se déroule en deux fois une heure. Ces deux créneaux ont lieu à des jours différents et sont animés par l'une ou l'autre des deux enseignantes préposées de l'établissement.

- Le dernier est pris en charge par la même personne sur trois séances d'une heure réparties sur des après-midis de la semaine. Ce dispositif venait de démarrer et ce mode de fonctionnement qui aurait pu être contraignant pour certains parents, ne semblait pas poser de problèmes aux parents présents.

C.2.2.2.2- Lieu

Deux ateliers ont lieu dans la salle où exerce l'intervenante qui est enseignante dans l'établissement. Deux autres se déroulent dans la salle de réunions de l'établissement et un dernier, dans la salle de musique. Parfois, en fonction des thèmes abordés, l'atelier peut se tenir dans un espace spécifique de l'établissement (bibliothèque, CDI), ou à l'extérieur, à l'occasion d'une sortie, par exemple, pour visiter une exposition de photographies dans un lieu emblématique de la ville.

C.2.2.3.2- Equipement matériel

Les salles étaient dans la grande majorité bien équipées. Les intervenant.es avaient à leur disposition un tableau, un ordinateur, ainsi qu'un vidéoprojecteur. Des bureaux ainsi que des chaises étaient déjà installés à l'arrivée des parents. Dans un seul atelier, l'intervenante avait dans un placard, un carton contenant son petit matériel, c'est-à-dire, des craies et quelques feuilles. Les parents, dans ce même atelier devaient eux-mêmes, aménager les grandes tables et les chaises en espace de travail et tout remettre à leur place à leur départ. Dans tous les ateliers, les parents avaient leur propre matériel pour travailler : cahier, feuilles, stylos. Nous avons remarqué que parfois, les intervenant.es distribuaient des photocopies aux participants.

C.2.2.3- Intervenant.es

Il et elles ont entre trente et cinquante ans. Sur les cinq dispositifs observés, nous avons rencontré huit intervenants : sept femmes et un homme. Six exercent dans l'établissement où se tient le dispositif. Quatre sont professeures en UPE2A dans le second degré, deux d'entre elles sont contractuelles. L'une enseigne dans un établissement de l'agglomération grenobloise différent de celui où a lieu le dispositif OEPRE. Deux sont professeurs en histoire, géographie et éducation civique. Une autre est professeure d'anglais et la dernière est professeure des écoles à temps partiel dans un autre établissement privé. Parmi les huit intervenants, deux ont entrepris, à leur initiative, le projet d'ouvrir un dispositif OEPRE dans leur établissement après accord bien sûr de leur hiérarchie. Quatre formatrices mènent les ateliers depuis leur ouverture.

C.2.2.4- Parents allophones participant aux ateliers

C.2.2.4.1- Effectifs et parentalité

Sur les six ateliers observés, nous avons noté la présence de 26 parents. Un seul homme en faisait partie, il était accompagné de son épouse. 15 d'entre eux avaient au moins un enfant scolarisé dans l'établissement. Une grand-mère était également présente lors d'un atelier. Elle venait parfois accompagnée de sa fille qui était elle-même maman d'une fillette scolarisée en maternelle. Une jeune femme assistait à un atelier alors qu'elle n'avait pas encore eu d'enfant. C'est par l'entremise d'une de ses amies inscrite et du fait de la disponibilité de places dans l'atelier qu'elle avait pu y participer.

C.2.2.4.2- Origines des participants

Leur durée de présence sur le territoire français oscillait entre 6 mois et 19 ans. Leurs nationalités ainsi que leur pays d'origine étaient variés :

- quatre parents venaient des Etats-Unis dont une d'origine italienne; - deux venaient d'Espagne dont une d'origine marocaine;

- deux venaient de l'Italie en étant originaires du Maroc; - une d'origine russe venait de Jordanie;

- une d'origine allemande, des Emirats arabes unis; - une d'origine espagnole, de Suède;

- quatre d'Algérie;

- deux de Corée du sud; - deux du Maroc

- deux de Syrie; - deux d'Allemagne; - une de Turquie; - une d'Ukraine.

La plupart sont venus en France dans le cadre d'un regroupement familial, souvent pour suivre leur conjoint qui avait déjà un travail sur le territoire. Trois ont évoqué le statut de réfugié. Sur les 26 parents, 16 ont déclaré vouloir rester en France.

C.2.2.4.3- Expériences des participant.es

Trois parents ont déclaré ne jamais avoir fréquenté l'école dans leur pays d'origine, seize ont fait des études supérieures. Quatorze parents prennent d'autres cours pour perfectionner leur français. Des parents ont déclaré d'emblée qu'ils exerçaient un métier dans leur pays d'origine. Seuls deux personnes ont déclaré travailler sur le territoire français. L'une d'entre elles aidait son mari entrepreneur. Les participants à ces ateliers avaient entre trente et

D-Méthodologie-Analyses-Perspectives

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