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C- Contexte

C.1- Contexte institutionnel

Le ministère de l'Education nationale est représenté au niveau régional par 17 régions académiques et 30 académies et au niveau départemental par 97 directions des services départementaux de l'éducation nationale (désormais DSDEN).

C.1.1- Académie de Grenoble

L'académie de Grenoble fait partie de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes au même titre que les académies de Clermont-Ferrand et de Lyon. Actuellement, le recteur de l'académie de Lyon est celui de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes. C'est le Président de la République qui nomme la rectrice ou le recteur en charge de l'autorité de chaque académie.

L'académie de Grenoble est constituée de cinq départements : l'Ardèche, la Drôme, l'Isère, la Savoie et la Haute-Savoie. On y retrouve 3 280 établissements qui scolarisent 637 516 élèves du premier et du second degré (Académie de Grenoble, 2019). En 2016/2017, 3 751 élèves allophones y étaient recensés (MENJ, MESRI, & DEPP, 2019, p. 23).

Au niveau départemental, sous la double autorité du Recteur et du Préfet, un.e Inspecteur.trice d'académie, directeur.trice académique des services de l'éducation nationale (IA-DASEN) dirige la DSDEN.

C.1.2- L'Education prioritaire

C.1.2.1- Au niveau national

"À la rentrée 2017, l’éducation prioritaire (EP) regroupe 1 097 collèges publics dont 365 en réseaux d’éducation prioritaire renforcés (REP+) et 6 700 écoles.

Neuf collèges sur dix en REP+ accueillent plus de 60 % d’élèves d’origine sociale défavorisée."(MEN, 2018, p. 1)

C.1.2.2- Au niveau académique

"A la rentrée 2017, l’éducation prioritaire (EP) regroupe 29 collèges publics, dont 4 en réseaux d’éducation prioritaire renforcées (REP+) et 166 écoles publiques, dont 29 en REP+ (fig. 12). 3 collèges sur 4 en REP+ accueillent plus de 50% d’élèves d’origine sociale défavorisée. Les collégiens entrant en REP+ sont fragiles scolairement : plus d’un élève sur 8 est en retard à l’entrée en sixième. Leur maitrise des compétences du socle est moins solide. Par ailleurs, le taux de réussite au diplôme national du brevet (DNB) est en moyenne,

supérieur de plus de 5 points dans les collèges hors éducation prioritaire par rapport à ceux de l’EP." (MEN, 2018, p. 1).

L'Académie de Grenoble a scolarisé en 2016-2017 en REP+, 1 574 élèves dans les collèges et 4 146 dans les écoles. Avec ces chiffres, elle se place en troisième dans la région académique Auvergne-Rhône-Alpes après l'académie de Lyon et celui de Clermont Ferrand (MENJ et al., 2019, p. 59). En ce qui concerne, le réseau d'éducation prioritaire (REP), elle se place en deuxième position avec 14 760 collégiens et 24 604 écoliers (MENJ et al., 2019, p. 61). "Trois collégiens de REP+ sur cinq sont défavorisés socialement." L'académie de Grenoble compte 53 quartiers prioritaires avec 4,5% des élèves qui y habitent (MENJ et al., 2019, p. 63).

Figure 12 : Collèges public en REP et REP+ par département, année scolaire 2018-2019

C.1.2.3- Au niveau départemental

Dans le département de l'Isère, l'EP regroupe 13 collèges publics dont deux collèges en REP+, et 89 écoles publiques dont 14 en REP+. L'EP de l'agglomération grenobloise (Grenoble et banlieue proche), compte huit collèges publics dont deux en REP+, 55 écoles publiques dont 14 en REP+.52

C.1.3- Résultats scolaires dans l'académie qui nous

intéresse

Commençons par un constat des résultats scolaires des élèves dans l'académie qui nous intéresse, celle de Grenoble. Pour cela, nous nous basons sur les chiffres relevés lors des évaluations nationales et des examens nationaux.

C.1.3.1- Taux de scolarisation

C.1.3.1.1- Au niveau régional et académique

La région Auvergne-Rhône-Alpes comptabilise 1 855 198 élèves sur une population de 8 010 374 habitants ce qui correspond à un taux de scolarisation de 23,2 %. Au niveau de l'académique de Grenoble, le taux est de 22,2% avec 744 822 élèves et 3 359 777 habitants.

C.1.3.1.2- Au niveau départemental

En Isère, 318 528 élèves sont scolarisés et 1 262 979 habitants y vivent. Le taux de scolarisation représente 25,2%. Un habitant sur quatre est scolarisé. L'Isère, après le Rhône, est le deuxième département qui a le plus fort taux de scolarisation (28%) dans la région académique Auvergne-Rhône-Alpes (MENJ et al., 2019, p. 17).

Ces différents chiffres nous montrent combien la scolarisation occupe une place importante dans la population.

C.1.3.2- Scolarisation des élèves allophones

En 2017-2018, 64 350 élèves allophones ont été scolarisés en France dans 5700 écoles élémentaires, 2 500 collèges et 1 100 lycées (MENJ & DEPP, 2019, p. 4). La carte ci-après montre leur répartition dans l'hexagone.

La région Auvergne Rhône-Alpes a scolarisé en 2016/2017, 9 296 élèves allophones à l'école élémentaire et dans le second degré. L'Académie de Grenoble a, quant à elle recensé 3 751 élèves (MENJ et al., 2019, p. 23).

Le département de l'Isère comptait en 2017-2018, 8 à 10 élèves allophones pour 1 000 élèves scolarisés dans le 1er ou le 2nd degré.

Figure 13 : Proportion d'élèves allophones pour 1 000 élèves scolarisés dans le 1er ou 2nd degré

C.1.3.3- Evaluations nationales en sixième

C.1.3.3.1- Résultats nationaux

Les deux figures ci-après (fig. 14, fig. 15) montrent les résultats des évaluations en début de sixième sur support numérique de 820 000 élèves. Ces évaluations ont eu lieu en 2019. - En Français, 83,5% d'entre eux maîtrisent les connaissances et les compétences. Pour les collégiens du public hors éducation prioritaire, ce taux est de 84,7%. Pour ceux en REP, ce taux est de 72,9% et en REP+, il n'est que de 63% (fig. 14).

Nous remarquons donc un écart de 21,7 entre les taux de l'éducation prioritaire renforcé et les taux hors éducation prioritaire.

- En mathématiques, pour l'ensemble des élèves évalués, 69% maîtrisent les connaissances et les compétences, ce taux est de 70,8% pour les collégiens hors éducation prioritaire, de 52,6% pour ceux de REP et de 39,3% en REP+ (fig. 15).

L'écart, cette fois-ci est de 31,5 entre les taux de réussite en REP+ et ceux hors éducation prioritaire.

- Dans l'ensemble, les élèves en début de sixième ont mieux acquis les connaissances et les compétences en français qu'en mathématiques.

Figure 14 : Maîtrise des connaissances et des compétences en français, à l'entrée en 6ème

C.1.3.3.2- Résultats académiques

Les cartes ci-dessous permettent de comparer les résultats par académie à la rentrée 2019. En début d'année de sixième, les collégiens de l'académie de Grenoble s'en sortent plutôt bien. 86% à 88% des élèves maîtrisent les connaissances et les compétences en français et plus de 74% ceux de mathématiques.

Figure 16 : Proportion d'élèves de 6ème présentant une maîtrise satisfaisante ou très bonne en français et en mathématiques, rentrée 2019

Au niveau des performances et du profil social, le tableau ci-après (fig. 17) permet de comparer performance et niveau social par académie et au niveau national. L'indice de position sociale a été conçu par la DEPP53 en 2016 "à partir de données comportant une

description extrêmement fine du milieu familial : diplôme des parents, revenus, pratiques culturelles, conditions de logement, etc."(Académie de Nantes, 2018, p. 1). C'est cet indice qui permet de connaître le niveau social des collèges et donc des académies.

L'académie de Grenoble a un niveau social supérieur à la moyenne (108 contre 104). Elle affiche de meilleures performances que la moyenne : score de 259 en français et de 256 en mathématiques. On peut noter que les écarts des scores entre les élèves des collèges les plus favorisés socialement et ceux des collèges les moins favorisés sont de 31 en français et de 38 en mathématiques, bien inférieurs à la moyenne nationale (français 42, mathématiques 46).

53 Direction de l'Evaluation, de la Prospective et de la Performance. Elle a pour mission d'évaluer et de mesurer la performance dans l'éducation et la formation pour le compte du ministère de l'éducation nationale.

Figure 17 : Performance et niveau social

C.1.3.4- Examen en troisième : le diplôme national du brevet

Le diplôme national du brevet (DNB) évalue les compétences et les connaissances des élèves de troisième, En 2018, 87,2% de ces élèves ont obtenu leur diplôme. Le tableau ci- après montre qu'au niveau national, les collégiens issus de milieu social favorisé réussissent mieux que ceux de milieu social défavorisé. Un écart de plus de 23,8 existe entre le taux de réussite des enfants de cadres (96,8%) et ceux dont les parents sont sans travail (73%).

Figure 18 : Réussite au diplôme national du brevet selon l'origine sociale, en 2018

Le tableau ci-après montre les résultats dans l'académie de Grenoble en 2018. 87,5% des élèves de troisième ont obtenu leur diplôme national de brevet. Un écart de 17% existe entre

Figure 19 : Résultats du DNB par série et par origine sociale, session 2018, académie de Grenoble

Pour la session 2019, le taux de réussite au DNB était de 86,5 % au niveau national et de 86,3% au niveau académique.54

C.1.4- Migration

C.1.4.1- Effectifs et lieux de vie

En France, la population totale était de 67 millions de personnes, parmi lesquelles 6,5 millions d'immigrés et 4,8 millions d'étrangers (fig. 20).

Figure 20 : Répartition de la population en France, en 2018

En Auvergne-Rhône-Alpes, les immigrés représentent 9,2% de la population, comme le montre la carte ci-après (fig. 21). Elle est la deuxième région française qui accueille le plus d'immigrés en terme de volume.

Figure 21 : Volume et part de la population immigrée en France métropolitaine, 2015

Le graphique ci-après (fig. 22), nous montre que la région Auvergne-Rhône-Alpes comptait en 2015, 728 000 immigrés et 503 000 étrangers.

Figure 22 : Répartition de la population dans la région Auvergne Rhône Alpes, en 2015

"La population immigrée est davantage concentrée sur le territoire que celle des non- immigrés. Ainsi, huit immigrés sur dix résident dans des grands pôles urbains, contre six

non-immigrés sur dix". (Insee, 2016, p. 1) Grenoble est la neuvième aire urbaine où s'établissent les immigrés, comme le montre ce graphique.

Figure 23 : Concentration de la population immigrée présente en 2012 et de celle arrivée en 2009 et 2013, par aire urbaine

C.1.4.2- Professions et Catégories Socioprofessionnelles

Les Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS) sont souvent rassemblées en quatre groupes dont voici la liste :

"-Très favorisée : cadres et assimilés, chefs d’entreprise, professions intellectuelles supérieures, professeurs et assimilés

- Favorisée : professions intermédiaires, retraités cadres ou professions intermédiaires - Moyenne : employés, agriculteurs exploitants, artisans, commerçants

- Défavorisée : ouvriers, retraités ouvriers et employés, inactifs." (Académie de Nantes 2018:4)

Le tableau ci-après (fig. 24) nous montre qu'en 2018, en France, la population active se classe ainsi d'abord dans la catégorie moyenne, puis dans la catégorie favorisée ensuite dans la catégorie très favorisée et ensuite la catégorie défavorisée. Les catégories regroupent sensiblement le même nombre de personnes. Les étrangers et les immigrés actifs sont répartis différemment. Une très grande majorité se retrouve dans la catégorie défavorisée, le tableau nous montre d'ailleurs que beaucoup d'entre eux sont chômeurs ou ouvriers. Suit ensuite la catégorie très favorisée, beaucoup d'immigrés ou étrangers en effet sont artisans, commerçants ou chefs d'entreprise. La catégorie moyenne arrive en troisième position. La dernière catégorie, celle favorisée regroupe peu de personnes, elle ne représente que seulement 9,5% de la part des étrangers et des immigrés actifs.

Figure 24 : Part des étrangers et des immigrés au sein des actifs selon la catégorie socioprofessionnelle en 2018

En Isère, en 2016, la répartition se fait un peu différemment. Si on retrouve toujours la plus grande d'immigrés et de non immigrés55 actifs dans la catégorie PCS défavorisée, suivie de

la catégorie très favorisée. Les deux autres catégories sont un peu plus équilibrées avec même un léger avantage pour la catégorie favorisée.

Figure 25 : Population par situation quant à l'immigration et catégorie socioprofessionnelle, 2016, Isère

"En 2012, 357 900 immigrés (soit la moitié des immigrés) en Auvergne Rhône-Alpes se déclarent actifs (soit en emploi, soit au chômage). A Grenoble, la part d'immigrés dans la population active est de 10 %. Les hommes immigrés sont beaucoup plus souvent ouvriers que les non-immigrés et ils occupent principalement des emplois peu qualifiés dans l’industrie et le BTP. Les femmes immigrées, aujourd’hui plus nombreuses que les hommes, occupent, elles aussi, des emplois moins qualifiés que les non-immigrées et leur contrat de travail est plus souvent à temps partiel. Près de 20 % des immigrés actifs n’ont pas de CDI (contre 13 % chez les non-immigrés). Cependant, la part de cadres parmi les actifs immigrés culmine à 21 % dans la zone d'emploi de Grenoble car le territoire grenoblois accueille de nombreux cadres travaillant notamment dans la recherche."56

C.1.4.3- Diplômes

Plus de la moitié des immigrés et des non immigrés (étrangers et descendants d'immigrés) ont un diplôme. Sésame souvent indispensable en France pour obtenir un emploi. Plus de 20% ont un diplôme supérieur à Bac+2.

Figure 26 : Niveau de diplôme des immigrés par origine géographique en 2018

C.1.4.4- Maîtrise de la langue française

Le niveau de français des immigrés s'améliore lorsqu'ils occupent un emploi.

Figure 27 : Niveau de français, à l'arrivée en France au premier emploi et dans l'emploi occupé, 2014

"L'aisance en français" est la facilité à communiquer à l'oral et à l'écrit. (Le Quentrec-Creven, 2011, p. 1). Le niveau d'aisance en français des migrants varie selon la composition de la famille. Il est plus fluide si au moins l'un des membres est français de naissance, le locuteur ne rencontre aucune difficulté lors des échanges. Le niveau est plus faible si tous les membres de la famille sont français par acquisition ou tous étrangers. L'utilisation du français au sein de la sphère familiale améliore le niveau d'aisance en français.57 On peut également

rajouter en se référant au graphique précédent que le fait de travailler a un impact dans la maîtrise de la langue du pays de résidence. Les dispositifs mis en place dans les établissements scolaires créent des situations propices aux échanges en français. En y participant, les parents allophones pourront plus rapidement communiquer en français d'une manière aisée ce qui favoriserait leur insertion professionnelle.

Figure 28 : Niveau d'aisance en français des migrants selon la nationalité des membres de la famille, Source infos immigration n°69, juin 2014

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