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futur spe cialiste en me decine ge ne rale a Brest en 2014.

A. DISCUSSION SUR LA METHODE

1. Originalité et forces de l’étude.

Le but de cette étude était d’explorer l’adéquation de la formation médicale initiale vis-à-vis de la pratique quotidienne de la médecine générale. C’est-à-dire si les modalités pédagogiques théoriques ainsi que leur mise en place pratique parvenaient à atteindre l’objectif visé : celui de former des médecins généralistes compétents, aptes à assumer leurs responsabilités quotidiennes.

L‘aptitude à exercer de ces jeunes médecins était déjà certifiée depuis la fin de leur cursus universitaire. Etudier le sentiment qu’ils avaient de leurs compétences à exercer, le rôle de la formation initiale dans l’apparition de celui-ci ainsi que les lacunes qu’ils ressentaient dans leur pratique quotidienne permettraient alors de faire un retour de leur vécu aux enseignants du Département Universitaire de Médecine Générale. Ceci permettrait de modifier, d’améliorer les modalités pédagogiques pour les futures promotions à former.

Ces entretiens semi-directifs ont permis d’en savoir un peu plus sur le ressenti de ces jeunes généralistes vis-à-vis de leur cursus universitaire.

Mieux connaitre les points positifs et négatifs de cette formation médicale initiale est indispensable pour permettre de renforcer l’apprentissage afin de former des spécialistes en médecine générale de la manière la plus efficace possible.

2. Les limites et biais de l’étude.

Lors de l’analyse des données, plusieurs biais devant faire relativiser les résultats obtenus par cette étude ont été relevés. Ceux-ci étaient liés à la constitution de l’échantillon, à des erreurs

méthodologiques ou à des facteurs de confusion externes à l’étude.

a) Biais lié aux caractéristiques de l’échantillon

Lors de cette étude, l’échantillonnage visait à sélectionner des participants pouvant donner un large panel d’expériences et d’opinions possibles quant à l’adéquation entre la formation médicale initiale et la pratique quotidienne de la médecine générale. La représentativité statistique n’était alors pas recherchée. L’échantillon de cette étude représente qualitativement l’ensemble des possibles de la population sondée sans pouvoir hiérarchiser les éléments importants numériquement de ceux qui le sont moins.

b) Biais de sélection

Il a été relevé plusieurs biais de sélection lors de cette étude. Ceux-ci entrainaient que l’échantillon de l’étude pouvait différer de la population étudiée lors de celle-ci.

(1) Biais d’échantillonnage.

146 -Pour des raisons pratiques, les spécialistes sélectionnés avaient tous validés leur diplôme d’étude spécialisé à la Faculté de Médecine de Brest. Seulement deux d’entre eux avaient effectué leur premier et second cycle dans une autre ville.

-Pour des raisons méthodologiques, ces spécialistes ne faisaient partie que de deux promotions différentes.

(2) Biais de volontariat

Il existait, lors de cette étude, un biais lié au volontariat des participants. En effet, les caractéristiques des médecins ayant accepté de répondre à cette étude, pouvaient être différentes de ceux n’ayant pas répondu à la demande de participation. Il est possible de se demander si les personnes ayant accepté de participer à cette étude n’étaient pas celles qui avaient le plus de critiques à formuler sur leur formation médicale initiale.

c) Biais d’information ou de mesure

Lors de l’étude, plusieurs erreurs méthodologiques ont pu avoir pour conséquence de créer des biais d’informations pouvant remettre en question les résultats de celle-ci.

(1) Biais de mesure lié à la question de recherche

Lors de l’analyse, il est apparu que l’étude d’un sujet aussi vaste que celui de formation médicale initiale entraînait une quantité importante de données qui n’avaient pas de tendance à saturer. La modularité de la formation pratique et théorique de troisième cycle, notamment, avait pour conséquence que les différents interrogés ne pouvaient avoir eu une formation totalement comparable expliquant la difficulté ressentie d’obtenir une saturation des données. Cette non saturation des données n’avait alors pas permis d’obtenir des résultats exhaustifs ce qui peut remettre en cause l’ensemble des résultats de l’étude.

(2) Biais de mesure lié à la méthode des entretiens semi- dirigés

Les entretiens semi-dirigés donnent accès à des informations à un moment donné. Lors de l’analyse, il était apparu qu’il persistait des doutes sur l’interprétation à donner à quelques propos émis par les participants sans possibilité de les faire préciser.

(3) Biais lié à la subjectivité des interrogés.

Le chercheur et les interrogés faisaient partie de la même catégorie professionnelle, celle des spécialistes en Médecine Générale et pour certains d’un groupe amical plus ou moins proche. L’interviewer pouvait alors être considéré par les participants comme un pair, ou un ami, et non comme un chercheur. Les personnes interrogées pouvaient rechercher l’assentiment ou l’avis personnel du chercheur, ce qui a d’ailleurs était le cas de manière ouverte ou plus dissimulée dans plusieurs entretiens. La difficulté pour le chercheur fut de ne pas influencer les réponses lors des entretiens.

147 (4) Biais lié à la subjectivité du chercheur.

Le chercheur était novice en matière de recherche qualitative. Or, concevoir, conduire et interpréter des entretiens semi-directifs nécessitaient des compétences spécifiques. Le manque d’expérience du chercheur a ainsi pu avoir un impact sur la qualité des entretiens menés, en particulier pour les premiers. Il est possible de penser que l’ensemble des entretiens n’ait pas été mené de la même manière durant toute l’enquête et que les résultats en ont été modifiés.

(5) Biais de subjectivité liés à l’analyse des données.

L’analyse des données en recherche qualitative est basée sur une part de subjectivité. Le codage ouvert est issu de l’interprétation du chercheur, de sa subjectivité. Le double codage en aveugle, réalisé par deux chercheurs de manière indépendante, permettait de réduire ce biais.

Ce biais d’analyse des données fut majoré par une erreur méthodologique de la part des deux chercheurs. La mise en commun fut réalisée sous la forme d’un consensus sur le codage retenu. Lors de cette mise en commun, les codes semblant discordants entre les deux chercheurs firent l’objet d’une argumentation avant de retenir le code final. La conséquence de cette méthode de mise en commun fut de réintroduire de la subjectivité dans le codage.

d) Biais de confusion.

Plusieurs facteurs de confusion ont pu avoir une répercussion sur les données de l’étude.

(1) Biais lié à la proximité des interrogés et du chercheur

Etant issu de la même promotion qu’une grande partie des spécialistes interrogés, le chercheur connaissait personnellement les participants. Il a pu s’en suivre des répercussions sur les résultats recueillis. Ainsi, ces médecins ont-ils pu répondre moins spontanément, souhaitant donner les réponses que le chercheur attendait ou au contraire s’exprimer en toute confiance et donner des points de vue qu’ils n’auraient pas évoqués avec un étranger.

(2) Biais lié à l’appareil de recueil de données

Il semblerait que l’usage du dictaphone numérique ait pu stresser certains participants. Ceci a alors possiblement eu un retentissement sur la qualité des entretiens.