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L’analyse de la fréquence fondamentale (Fo) montre que celle-ci décroît chez les femmes âgées et s’accroît chez les hommes âgés. Cette observation rejoint les résultats rencontrés dans la littérature[22. 28. 57]. Elle peut s’expliquer par l’apparition d'œdème sous-muqueux au niveau des cordes vocales avec la ménopause chez les femmes et par l’atrophie du muscle vocal chez les hommes [22. 144].

La difficulté de distinguer à l’audition les voix âgées féminines des masculines est due au fait que le fondamental de l’homme rejoint celui de la femme.

La différence dans la hauteur tonale vocale entre les hommes et les femmes est réduite en relation avec la modification de Fo dû à l’altération physique de la source vocale avec l’âge.

Le pourcentage établi chez les personnes âgées pour chaque niveau de l’échelle montre que les hommes ont une qualité vocale supérieure à celles des femmes du même âge. En effet, 70 % d’entre eux présentent un graphique de niveau 3 alors que 47 % des femmes seulement se situent à ce niveau et 10 % des hommes obtiennent un tracé de voix normal alors qu’aucune femme n’atteint pas ce niveau. Nous avons comparé les mesures quantitatives des hommes âgés avec celles des femmes âgées. On constate que le vieillissement influence la capacité vitale à l’avantage des hommes. Cette différence s’observe déjà chez les sujets jeunes, la capacité vocale d’un homme jeune étant nettement supérieure à celle d’une femme jeune. Inglis et al [144] mesuraient 3479 ml, et 4930 ml ; et Taylor et al[317] observaient

25 Le test de Student rend compte de la pertinence d’une comparaison établie pour deux moyennes d’échantillons

respectivement 3376.2 ml et 4973 ml. On peut donc dire que malgré le vieillissement, la différence entre les sexes se maintient.

Les résultats du temps maximum phonatoire sont significativement meilleurs chez les hommes âgés comparés à ceux des femmes âgées. Ils sont la conséquence d’une plus grande capacité vitale chez les hommes âgés (médiane TMP=16 sec chez les hommes ; 12 sec chez les femmes). D’autre part, le quotient phonatoire ne révèle pas de différence significative selon le sexe (QP pour les hommes (médiane) = 154. pour les femmes = 153).

Nous observons un effondrement de 40 %, voire plus, de la capacité vitale et du temps maximum phonatoire chez les personnes âgées par rapport aux sujets jeunes. Cela peut s’expliquer par l’atrophie musculaire inhérente à l’âge.

Les femmes ont une capacité physique qui s’amenuise avec l’âge mais le rendement vocal reste bon par rapport aux jeunes femmes, même si ce résultat n’est pas significatif (QP moyen chez les femmes jeunes est de 157ml/sec, chez les femmes âgées de 154 ml/sec). Par contre les hommes âgés perdent 25% de leur rendement vocal par rapport aux sujets jeunes, et ceci de manière significative.

Entre les hommes jeunes et les hommes âgés, le débit expiratoire pour la tenue du [a] est constant avec l’âge alors que chez l’homme il y a proportionnellement une plus grande diminution de la capacité vitale par rapport à la tenue du a (la capacité vitale moyenne pour les hommes jeunes est de 4.9 litres tandis qu’elle est de 2.7 litres pour les hommes âgés ; la tenue maximale du [a] est de 24.8 sec. pour les hommes jeunes et de 19.5 sec. pour les hommes âgés). Aussi, une diminution du quotient phonatoire traduisant une dégradation du rendement vocal en découle.

Il convient cependant d’être prudent dans les conclusions relatives au quotient phonatoire. Il est tout à fait possible en effet que Inglis et al (1985)[144], et Taylor et al (1985)[317] dans leurs études aient utilisé des appareils différents des nôtres. Des changements dans le calibrage ou dans la réalisation du test pourraient modifier sensiblement les résultats, notamment le temps pris au chronomètre qui peut varier en fonction de la vitesse de déclenchement de l’expérimentateur.

Néanmoins, les mesures obtenues dans notre étude sont issues de la pratique journalière et sont facilement réalisées. Les appareils requis (spiromètre, chronomètre) ont dès lors une fiabilité à peine influencée par les critères de calibrage.

En ce qui concerne notre classification de l’analyse fréquentielle, déjà employée dans des études précédentes, cette méthode nous donne maintenant un bon équilibre entre la fiabilité souhaitée et la simplicité nécessaire dans la pratique clinique journalière. Cette classification est employée pour toutes les évaluations vocales (par exemple : la phono-chirurgie, les laryngectomies partielles ou totales, durant la rééducation logopédique). Des cas peuvent être inclus, de l’absence de son (classe 0) à une voix normale (classe 4). Cela pourra être considéré comme démodé quand et si une standardisation plus satisfaisante de ces types d’analyse sera proposée.

Les résultats de notre travail corroborent ceux que fournit la littérature. La fréquence fondamentale moyenne chez les femmes âgées diminue tandis que celle des hommes augmente. Aussi, la distinction entre la voix masculine et la voix féminine chez la personne âgée est dès lors moins évidente. Enfin, les hommes âgés ont un moins bon rendement vocal mais une meilleure qualité du vibrateur vocal que les femmes âgées. Le vieillissement influence la capacité vitale à l’avantage des hommes. Cette différence également observée entre les sujets jeunes des deux sexes, se maintient avec l’âge. Le temps phonatoire est également significativement supérieur chez les hommes. Nous constatons une nette diminution des performances des sujets âgés pour la capacité vitale et la tenue du [a] par rapport aux sujets jeunes. Bien que la capacité physique des femmes âgées soit réduite, leur rendement vocal reste fort bon par rapport aux femmes jeunes. Les hommes quant à eux montrent une dégradation du rendement vocal de 25%.

5.3. ÉTUDE 4 : APPLICATION DU M.D.V.P. A LA MESURE DU