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La dimension organisationnelle: les communautés et les pratiques communautaires de l'écriture en ligne.

3. Les grandes thématiques: écriture et communautés.

3.2. La dimension organisationnelle: les communautés et les pratiques communautaires de l'écriture en ligne.

L’écriture crée t –elle de la communauté? Telle est la question essentielle qui est posée par les auteurs de la seconde partie de ces actes . Comment définir au mieux ce terme de communauté ? À quels dispositifs et à quelles pratiques ces phénomènes communautaires se rattachent-ils? Quelles nouvelles formes organisationnelles émergent?

Pratiques communautaires de l’écriture en ligne.

Dans l’article « Écrits électroniques, arrangements sociétaires et communautaires: la notion de communauté est-elle pertinente? », les quatre auteurs86 ( F.Bailly, M.Blanc, Th

Dezelay, C.Peyrard) s'interrogent sur la modification des liens professionnels par l’usage des

écrits électroniques et posent comme hypothèse « des arrangements sociétaires », plutôt que communautaires, selon la distinction de Weber entre action communautaire et action sociétaire. Convaincus de l’idée que l’écriture a eu historiquement comme incidence une structuration forte de la société, ils s'appuient également sur les analyses de Giddens pour lequel les combinaisons de l'espace et du temps modifient la co-présence, et développent des processus de dé-localisation. Les terrains sur lesquels les recherches de l'équipe s’appuient relèvent de deux types d’organisation: deux laboratoires d'informatique et de physique chimie, et des services de radio pédiatrie et de neurologie d'un centre hospitalier universitaire (CHU ) de la région parisienne.

Pour les consultants comme pour les chercheurs, les écrits électroniques entraînent de nouveaux agencements de travail entre co-présence et travail à distance; les écrits électroniques renforceraient alors dans le travail des liens rationnels de type sociétaire et déplaceraient les modalités de l’interconnaissance.

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Fabienne Martin–Juchat87 rend compte d’une recherche menée sur le suivi d’un

réseau de santé RVHCM88 dans la mise en place d’un dossier médical unique par patient et

dont la composition se caractérise par la mixité des formes organisationnelles. Ce travail pose l’hypothèse de l’apparition de principes communautaires qui seraient des signes d’une mutation organisationnnelle en cours et des facteurs d’équilibre par la mise en place d’un lieu de confiance. Comme l’ensemble des réseaux santé, le RVHCM présente de nouvelles formes organisationnnelles avec des bouleversements du public/privé, du politique et du domestique,des frontières floues et mouvantes des coopérations institutionnelles, de la redistribution des pouvoirs, de la désorientation cognitive et des compétences relationnelles de certains acteurs du réseau. En reprenant la définition de Maffesoli de l’organisation communautaire comme une “nouvelle structure socio-anthropologique de l’ordre passionnel”, l’auteur affirme que l’apparition de conduites commmunautaires ne sont autres que celles qui instaurent du lien social entre les acteurs pour éviter la violence technologique et les perturbations organisationnnelles de ces changements d’organisation.

Valérie Lépine s’inscrit elle-ausssi dans le champ de la communication

organisationnelle et rend compte89 à partir de deux études de cas des dimensions

pragmatiques, symboliques et informationnelles du processus communicational de dispositifs de groupware: d’une part la nouvelle gestion électronique d’un standard au niveau local et d’autre part la capitalisation d’une banque de données au niveau de collaborations mondiales. Deux hypothèses sont posées sur les effets d’un logiciel de groupware outil de médiation comme « Lotus Notes »: celle positive de l’interface, et celle plus négative de l’interposition qui provoque une irruption artificielle « qui dénature la relation subjective ». Plusieurs observations ont été faites. Les secrétaires standardistes résistent à la messagerie et conservent un rôle de médiation orale car la saisie informatique des appels est peu probante. Ces réactions rejoignent l’hypothèse interactionniste de Goffmann sur la distinction entre la transmission d’information et la relation. Pour Valérie Lépine, ce dispositif technique ne peut être interrogé que dans le processus permanent de la définition des identités professionnelles et des compétences communicationnelles qui lui sont associées. Les bases de données sont alimentées par un nombre restreint de personnes, à l’exception des collaborateurs américains. Les savoirs qui sont associés à leur utilisation sont perçus comme des rappels du poids de la structure hiérarchique et de l’importance de la légitimité symbolique. On ne peut que

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Communautés dans le secteur santé : les réseaux ville-santé.

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Réseau Ville Hôpital Clinique du Maconnais qui fait partie de la réforme de 1996.

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constater une incompréhension du dispositif coopératif mis en place. Le sens de ces résultats spécifiques devrait être recherché « dans l’identification du projet social global au sein duquel les NTIC prennent place à un moment de notre histoire ».

Véronique Mattio90 s’attache à définir l’éthos communicationnel du web chat français

Caramail qui s’autodésigne comme une communauté.S’appuyant sur les théories interactionnistes et les modèles conversationnels, elle met en avant « un ordre de l’interaction cyberconversationnelle ». Dans une première partie l’auteur examine les codes sémiotiques utilisés par les participants pour pallier le face à face; elle souligne ainsi la quasi oralité de l’écriture.Dans une deuxième partie la relation interpersonnelle est examinée selon trois axes: la distance,le pouvoir,le consensus opposé au conflit. L’usage d’hypocoristiques et de procédés graphiques de substitution à la parole affectueuse ou tendre dénotent un ethos de proximité. On sent une tension constante entre intimité et anonymat.Un idéal interactionnel est présent dans ces échanges qui ne sont pas dénués d’affrontements et la norme devient le dernier rempart contre les offenses.La communauté Caramail dessine un profil « fondé sur un idéal de proximité et d’égalité malgré une forte propension à la confrontation ».Des études à la fois diachroniques et synchroniques permettraient de mieux comprendre cette cyberculture conversationnelle.

Patrick Rebollard91 voit dans le patrimoine littéraire, la création littéraire et la

littérature grise les trois domaines d’échanges littéraires sur Internet et il émet une réserve à l’égard de la notion de communautés pour les désigner. Il compare des sites littéraires de renommée et avance deux concepts pour « aider à l’observation et à l’analyse permanente

des réticulaires littéraires francophones dans l’Internet »:anonym@t et bénévol@t.

L’anonym@t recouvre toutes les formes qui peuvent cacher l’identité sur Internet. Le bénévol@t évoque l’implication et la participation gratuite au fonctionnement et au suivi des sites qui abritent ces échanges.Il interroge le statut social et financier du modérateur ainsi que la question de son identité.

Dispositifs communautaires d’apprentissage en ligne.

90 Pour une analyses descriptive de l’ethos communicationnel des communautés en ligne: l’exemple de dialogue

en direct de Caramail.

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Dans son texte intitulé « Ecrire en ligne :un long fleuve tranquille », Gisèle Tessier analyse les pratiques de travail d’étudiants en sciences de l’éducation de Rennes 2, en situation d’auto direction, ayant à leur disposition la plate forme « Webcourse Tools », avec messagerie et forum de discussion.L’auteur postule l’existence d’une capacité personnelle d’auto direction variable chez les sujets observés qui leur permettrait de s’inscrire ,pour reprendre les terminologies de Piaget, dans un processus « d’équilibration majorante » plutôt que dans un processsus « d’équilibration homéostatique ».Sous réserve d’un échantillon plus vaste, et en accord avec d’autres travaux étrangers, les résultats des observations sur deux ans montrent des résistances aux forums de discussion, car le conflit socio-cognitif de la cinquantaine d’étudiants observés s’avère trop aigu en regard des processus d’apprentissage encore dominants à l’Université et à l’école.

Christian Derrien92 a mené une recherche dans le cadre de l’INRP93 sur les

regroupements d’enseignants en ligne autour de listes de diffusion, ou de forums de discussion, d’un réseau rural de 25 écoles dans le cadre d’un projet de pays de la région centre Bretagne. Il rappelle la dynamique militante de la période du minitel.L’hypothèse forte qui étaye ce travail est que la mise à disposition d’une messagerie communautaire et d’un site Internet inciterait les enseignants à s’inscrire dans des démarches collaboratives et à intégrer ces nouveaux outils dans leur pédagogie.Les résultats de l’analyse de l’expérience montrent que les pratiques communautaires en ligne attendues ne se sont pas développées, mais que les dynamiques participatives à la façon « des tactiques » , « des détournements » et « des braconnages » selon de Certeau94 témoignent chez les enseignants d’une activité diversifiée en

marge du projet de territoire.

Jean Marc Turban95 s’interroge sur la minorité active (6 à 8%) des enseignants qui

appartiennent à des listes ouvertes de diffusion comme « Liste COLFR », « Liste Freinet », « Liste PMEV ». Quels types de liens se tissent dans l’utilisation de ces dispositifs sociotechniques? Ces listes sont-elles des communautés? Ces enseignants à forte majorité scientifique,qualifiés d’explorateurs des TICE trouvent dans cette pratique, des relations sociales, des lieux d’information, d’expression et d’échange, et des vecteurs de formation. Leur représentation de la communauté varie selon l’importance du rôle qu’il donne au lien social .Ce lien social d’un nouveau genre qui réunit ces abonnés ne peut se comparer à celui

92 Enseignants zone rurale : à la recherché de la communauté en ligne. 93

Institut National de recherche pédagogique

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L’invention du quotidien, Ed Gallimard, 1990.

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de listes fermées, comme la liste ICEM, qui réunit une communauté de praticiens militants rassemblés par des codes communs d’écriture.

Isabelle Rieusset-Lemarié part de l’hypothèse que la mimesis est un fondement

efficace pour l’émergence d’une communauté virtuelle. Sa contribution96 donne l’exemple des

“Simulations globales”, méthode pédagogique qui choisit la mimesis comme démarche d’apprentissage, en fournissant un scénario cadre et en entraînant des élèves à jouer un personnage. L’auteur indique que “le gestus” de Deleuze est une notion essentielle à la culture interactive. Dans cette expérience des “Simulations globales” l’oeuvre est moins le roman écrit par les élèves que l’expérience de cette communauté d’écriture. En regard d’un travail antérieur sur les avatars Isabelle Rieusset -Lemarié en déduit que c’est bien la communauté mimétique qui apparaît « comme la forme spécifique de communauté la plus adéquate à la formation d’une communauté virtuelle». En ce sens la culture des réseaux pourrait repousser des pratiques créatives fondées souvent sur l’individualisme, et susciter l’envie de construire des fictions comme des rites dramaturgiques « vecteurs de communauté ».

Joan-Elies Adell97 analyse l’enseignement de la littérature comparée, créé à

l’université Ouverte de Catalogne, où l’hypertexte a été utilisé comme « un instrument de communauté d’apprentissage ». En effet l’hypertexte et le travail en réseaux sont considérés comme une nouvelle forme de discours, et ils peuvent transformer la conception de l’enseignement et les modalités d’apprentissage de la littérature.Se référant à Backtine et à Landov l’auteur constate que la pratique hypertextuelle dialogique change la critique littéraire comme l’enseignement. L’hypertexte permet de mettre en évidence des lectures différentes et plurielles sous forme de discours ouverts en expansion perpétuelle.C’est donc bien une façon de lire qui s’enseigne en proposant des itinéraires de lecture libres ou guidés. Joan-Elies Adell nous propose une façon innovante de concevoir et de pratiquer l’étude de la littérature en s’attachant « au sujet interprétant et aux questions qui le constituent » davantage qu’au « texte interprété et à sa réalité historique».

Spécificités organisationnelles et culturelles des communautés en ligne.

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“ La mediation de la mimesis dans l’expérience éducative d’une communauté virtuelle”.

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Olivier Galibert 98 entreprend de mieux cerner le concept de communauté sans

l’associer dans un premier temps à la virtualité. La communauté est bien autre chose que la communion et le partage. Etymologiquement la communauté (cum munus) est basée sur un échange et un contre échange. Mauss introduit dans la notion de don un point de vue agonistique. L’agôn est une reconnaissance de l’adversaire en même temps qu’il demeure un rival. Une des caractéristiques des structures communautaires qu’il faudrait retenir serait l’agôn. En effet le don agonistique dans les peuples archaïques est un fait social total.En s’appuyant sur Caillé qui donne aux situations langagières dans les communautés une dimension agonistique, Olivier Galibert propose de reprendre celle-ci dans une approche communicationnelle des dispositifs socio-techniques de communication partagée sur Internet. « Etudier les manifestations du don ainsi que l’efficience dans les interactions intra-groupales d’une certaine éthique de la discussion » pourrait permettre selon l’auteur de mieux déterminer ce qu’est une communauté .

Alexandre Serres99 rappelle que la notion de communauté en ligne remonte au début

des années 60. Deux questions essentielles occupent son propos:comment a émergé la notion de communauté en ligne? L’imaginaire technique peut-il expliquer l’essor d’internet? L’auteur avance que le discours sur les communautés virtuelles au départ ne représentait qu’une partie de celui qui était tenu sur l’informatique interactive, et que la notion « d’hybride socio- technique » de Latour exprime mieux leur émergence que celle « d’imaginaire technique » de P.Flichy. Licklider écrit en 1963 un « Memorandum pour les membres et affiliés du réseau d’ordinateurs intergalactique » dans lequel il exprime l’idée de futures orientations de la recherche, comme la mise en réseau et le temps partagé des ordinateurs, mais aussi la vision des « on lines communautés ».Le projet Mac développe alors le time sharing, nouvelle représentation de l’ordinateur, qui s’est heurté pendant de longues années aux grandes firmes informatiques.En 1968 paraît un autre texte de Licklider « L’ordinateur comme dispositif de communication » qui insiste largement sur la notion de communauté en ligne. L’apparition d’Arpanet en 1969 marque le début de la matérialisation de ces idées.Il serait trop simpliste, selon A.Serres, d’expliquer cette innovation technique par l’imaginaire technique.La notion d’hybride socio-technique de Callon et Latour rend mieux compte de la complexité et de la difficulté du processus du cheminement de la mise en place des communautés virtuelles.L’application de ce modèle aux communautés actuelles garantit une analyse assez complète de tous les facteurs qui constituent ce type d’innovation.L’auteur évoque les trois

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« Quelques réflexions sur la nature agonistique du lien communautaire «

99 « Regard sur les origines des communautés virtuelles:les communautés en ligne et le temps partagé.Un

grandes grilles d’interprétation des phénomènes hybrides : la nature, la société et les jeux de pouvoir,les discours et les effets de langage.

Fabula.org, site fondé par Alexandre Gefen et René Audet en 1999, est une association de chercheurs (loi de 1901) qui fonctionne comme une équipe de recherche universitaire. Les membres sont des bénévoles. Fabula est devenu en quelques mois le site de référence dans le domaine des sciences de la littérature.Dans son texte intitulé « Endogènèse et exogènèse d’une communauté »,François Lermigeaux retrace le développement du site fabula.org. Par « endogenèse » terme venant de la critique génétique, il désigne le potentiel que le site porte en lui, et par « exogenèse » les éléments de l’extérieur qui vont permettre au site de s’enrichir. Fabula a été pensé comme un centre de recherches en ligne avec la volonté intellectuelle d’exploiter les technologies généralement réservées aux sites professionnels, mais dont les rédacteurs et les utilisateurs ne seraient pas des informaticiens. La communauté des visiteurs ne brille pas par les commentaires et les débats, ils sont principalement demandeurs d’actualité littéraire. François Lermigeaux définit Fabula comme un portail ouvert qui incite à la « cyberdécouverte », plus qu’à « l’enfermement protecteur dans un collectif ». Les utilisateurs appartiennent à une communauté déjà existante qui s'actualise dans l'utilisation des outils du virtuel dont ils connaissent la pertinence dans leurs activités scientifiques.

Béatrice Drot-Delange100 reprend à son compte la problématique des communautés

d’enseignants en en soulignant l’enjeu managérial. Dans une première partie l’auteur recherche les contextes d’émergence et les intentions dans la constitution des forums d’enseignants: des initiatives institutionnelles à des initiatives personnelle ou encore mixtes sont à l’origine de ces forums dont l’objectif commun et principal est bien la mutualisation des ressources. Dans une deuxième partie Béatrice Drot-Delange reprend les conceptions de Wengler, de B.Pudelko et de F.Henri, et les applique à la liste Ecogest dont l’analyse présente de nombreuses caractéristiques des communautés de pratique, mais aussi des communautés d’intérêt. Les apports et les retombées de cette communauté, les savoirs échangés ainsi que les outils techniques utilisés mériteraient d’être approfondis dans des recherches ultérieures.

Dans leur texte sur « L’appropriation communautaire des règles d’écriture en ligne: le cas des internautes français et marocains », H.Attifi et M.Marcoccia font une synthèse des

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règles de la netiquette, reflet de l’ethos communicationnel nord américain, et montrent comment des internautes français et marocains s’en approprient les règles à partir de l’analyse des corpus de messages de forums de discussions sociétaux. À l’analyse les français ne prennent en compte que certaines règles de l’éthos communicationnel et ne respectent pas les normes de concision et de pertinence.Les internautes marocains échappent à la logique anthropologique et culturelle nord américaine,et introduisent la dimension religieuse,écrivent des messages longs, souvent polémiques dans lesquels l’émotion est présente. Les auteurs en concluent que la communication médiatisée par Internet semble marquée par l’hybridation entre des pratiques universelles et des pratiques identitaires.

Emilie Moreau101 à partir des portails spécialisés réfléchit sur les enjeux identitaires

de la communauté homosexuelle. Ces portails montrent à la fois une réelle spécificité homosexuelle, mais ils se déclinent aussi comme des portails classiques. Une certaine culture gay émerge ,plutôt qu’une culture homosexuelle, à dominante masculine finalement assez proche de celle que véhicule la presse.

Michel Moati analyse le phénomène du site des secrets dans sa contribution “Ecrire

l’intime à la face du monde”. Il part du constat qu’Internet induit une subtile dialectique entre le montrer et le cacher. L’ambivalence du réseau réside dans le potentiel de secret et d’intimité qu’il révèle en même temps que celui d’un fort exhibitionnisme.Que penser de ce site des secrets initié par Nicolas Frespech, autrefois sur le site de la DRAC Languedoc Roussillon? Il s’agit pour l’internaute de déposer un secret. Outre les vrais secrets et les secrets de circonstance ,Michel Moati distingue les secrets douteux qui investissent les individus d’une autre personnalité, ou d’un nouveau poids.Internet développe chez ces dépositaires de secrets « une plue value fantasmatique » de notoriété comme chez certains internautes qui assurent des rôles de médiateurs (chats, forums, sites personnels…)qu’ils ne tiennent pas dans la vraie vie.

Pour l’auteur, l’écriture d’un secret permet de créer une reliance aux autres et de réinventer du lien social. La rumeur donne une valeur à celui qui l’énonce. Le site des secrets fait figure pour l’auteur de « communauté de convergence » redéfinition de la communauté d’intérêt au sens de Simmel, mais basée sur les affects, les désirs et les obsessions cachées.

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Lionel Dax dans un texte intitulé « Ironie:la communication par fragments et/ou la

communauté impossible », rappelle la position de Kierkegaard sur l’ironie qui lie le sujet à la communauté sans pour autant se plier à aucune communauté. « Ironie », à la fois cyberevue et revue papier, essentiellement libre et singulière, largement inspirée de Potlach une revue pré- situationniste, est basée sur le don et la gratuité . Mais surtout comme l’exprime son fondateur et rédacteur « Ironie a fait du fragment sa véritable identité. L’aphorisme, la pensée éclair, le