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Des dessins sur le voyage en bateau pour rejoindre l’Europe :

Dans le document 20 15 (Page 85-88)

Des pensées / récits de vie / etc.

Dessin ci-dessus : « Mère érythréenne attendant toujours la paix »

Dessin ci-dessus : « Quand j’étais jeune, je regardais dans le miroir et je voulais maudire ma couleur, noire. »

Le droit de manger à midi : Ce dessin représente le centre Jules ferry, la file d’attente, la police…

Dessin de A, Soudanais, le 7 juillet 2015

Le bonhomme rouge avec un béret représente un policier, avec la matraque dans sa main droite et une bouteille de gaz lacrymogène dans sa main gauche. Il s’adresse aux migrants en les considérant comme des animaux et les empêche de passer en Angleterre.

L’homme en rouge représente un policier armé d’une matraque et d’une bombe lacrymogène. Il s’adresse aux exilés comme à des animaux et les empêche de franchir la frontière jusqu’en Angleterre.

o Avec des représentations de la situation de crise dans le pays d’origine

 Des dessins sur le voyage en bateau pour rejoindre l’Europe :

Traduction : C'est cela notre situation Traduction : le voyage de la mortTraduction : Voyage de la mort

(101) http://www.conseil-etat.fr/Actualites/Communiques/Migrants-a-Calais

(102) http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/11/02/la-justice-ordonne-des-amenagements-sanitaires-et-la-collecte-des-ordures-dans-la-jungle-de-calais_4801704_1654200.html#QUZFJ8xrrm5hJjsZ.99

(103) http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2016/03/07/ouverture-a-grande-synthe-du-premier-camp-humanitaire-de-france_4877547_1654200.html

Le centre de santé de MdM a fermé mi-novembre 2015, l’État ayant fini par entendre en partie le plaidoyer des associations. En effet, suite au dépôt d’un référé-liberté par MdM et le Secours Catholique, l’État et la commune de Calais ont été visés le 23 novembre par une ordonnance101 du tribunal administratif de Lille dans laquelle le juge des référés rappelle qu’il « appartient aux autorités publiques de veiller à ce que les droits les plus élémentaires [des] personnes, constitutifs de libertés fondamentales, soient garantis »102. Le Conseil d’État a ainsi contraint l’État français à prendre des mesures sanitaires adaptées dans le bidonville.

DANS LE DUNKERQUOIS : L’IMPLICATION DES COLLECTIVITÉS LOCALES POUR UNE AMÉLIORATION DES CONDITIONS D’ACCUEIL

Malgré une amélioration des conditions de vie depuis 2012 dans le Dunkerquois, en partie grâce à l’implication des collectivités locales, les conditions dans lesquelles vivent les migrants restent très précaires. La population vivant sur le site de Grande-Synthe a fortement augmenté suite à l’expulsion et à la fermeture du camp de Téteghem en novembre 2015. Fin 2015, la population migrante estimée à Grande-Synthe atteignait 2 000 personnes.

Début 2016, la ville de Grande-Synthe a décidé de reloger plus de 1 300 migrants, qui campaient dans la boue depuis des mois, dans un « camp humanitaire » pensé, construit et financé par Médecins sans Frontières (MSF)103.

MdM a poursuivi et accentué ses activités sur ce site en doublant les consultations proposées par les équipes. Des activités de prévention ont été développées parallèlement, dans le but de rendre plus efficientes les activités, ainsi que des maraudes, afin d’aller à la rencontre des migrants.

Si MdM a pu noter des avancées relatives sur le plan humanitaire à Calais et Dunkerque, elle reste présente sur les sites pour s’assurer que les actions mises en œuvre par les pouvoirs publics appliquent les standards humanitaires internationaux et que l’offre de soins corresponde à la réalité des besoins. MdM sera vigilante également pour que la situation d’urgence à Calais ne se développe pas sur d’autres sites.

Lors de cette « crise migratoire » amorcée en 2015, nombre d’Etats européens ont vu affluer des milliers de réfugiés et ont fait prévaloir les mesures sécuritaires sur les mesures humanitaires. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, la construction de murs et l’installation de fils barbelés, la répression par la violence des populations exilé(e)s ont primé sur le respect des droits de l’homme.

À ce titre, MdM rappelle la nécessité d’ouvrir des voies d’accès légales et sécurisées pour toutes ces personnes avec la possibilité de demander le droit d’asile dans le pays de leur choix, en assurant tout au long du parcours migratoire une protection spécifique des femmes et des enfants qui représentent désormais une part significative des migrants et réfugiés.

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DES ENFANTS EN SITUATION DE DANGER AU QUOTIDIEN DANS LES CAMPEMENTS DU LITTORAL

En mars 2015, on estimait qu’environ 500 mineurs isolés étaient présents dans les « jungles » situées sur le littoral du Nord de la France et près de 2 000 auraient transité sur ces sites entre juin 2015 et mars 2016 [Unicef 2016].

La récente enquête de l’Unicef, à laquelle MdM a participé, dresse un portrait alarmant des conditions de vie de jeunes mineurs arrivant seuls dans les départements du littoral de la Manche. Certains de ces enfants ont perdu leurs parents pendant leur trajet migratoire, d’autres cherchent à rejoindre des membres de leur famille en Europe, d’autres encore ont été envoyés seuls, dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe. Le quotidien de ces mineurs est particulièrement difficile : les conditions de vie dans les camps sont déplorables, l’accès aux douches et aux repas est restreint et l’accès à la santé et à l’éducation est particulièrement difficile. La plupart des jeunes ont subi des blessures résultant des tentatives de passage, qu’ils réitèrent presque chaque nuit. Des états de stress posttraumatique et des troubles liés à l’anxiété sont courants chez ces enfants.

Du fait du durcissement des contrôles, la durée moyenne de vie dans ces conditions augmente continuellement104, et avec elle le risque d’être sous l’emprise de réseaux d’exploitation. En effet, les jeunes sans ressources et sans adulte protecteur se retrouvent souvent contraints d’accepter des tâches fastidieuses (faire le ménage, aller chercher de l’eau, etc.) ou criminelles pour se faire accepter, être protégé ou simplement obtenir leur « droit d’entrée »

sur les sites. De plus, nombre d’entre eux subissent des violences de la part de passeurs, mais aussi de milices ou encore des forces de l’ordre. Cette enquête met en particulier l’accent sur les violences sexuelles subies par ces jeunes. Une jeune femme érythréenne témoigne : « Chaque nuit, les passeurs changent, donc tu ne sais pas qui sera là.

Et chaque nuit, ils choisissent qui ils violent. » La crainte du viol est constante pour les filles comme pour les garçons.

La prostitution est également fréquente, certains jeunes se prostituant dans l’objectif de réunir les 5 000 à 7 000 euros nécessaires au passage en Angleterre.

Pourtant, un grand nombre de ces mineurs pourrait rejoindre un membre de sa famille en Europe de manière légale et sûre, par le biais de l’application de la procédure de réunification familiale permise par les textes européens.

L’État français tarde à mettre en place des procédures d’identification et de réunification familiale, forçant les mineurs à survivre dans les camps. MdM a accompagné récemment certains de ces mineurs dans leurs démarches pour faire valoir leurs droits. Plus de 150 mineurs identifiés par les associations à Calais pourraient ainsi rejoindre leur famille.

Tous ces jeunes sont en situation de danger du fait de leur isolement et de leurs conditions de vie. MdM, aux côtés de nombreuses associations, demande des ajustements de la protection de l’enfance de manière urgente afin de garantir aux mineurs isolés une protection efficace.

(Un chapitre spécifique est consacré aux mineurs isolés page 31).

(104) Cinq mois en moyenne selon les estimations.

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MAYOTTE :

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