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Chapitre 7 : Matériel et méthode spécifiques à chaque expérience

7.3 Description et mise en œuvre des scénarios (expérimentation 2)

L’expérience 2 comportait, en plus de la situation de conduite monotone, une situation de conduite urbaine dans laquelle étaient introduites des situations accidentogènes.

D’une façon générale, du fait des limitations actuelles de notre simulateur de conduite, le choix que nous avons effectué a exclu un certain nombre de situations répertoriées comme accidentogènes. Ainsi, dans la mesure où notre dispositif de simulation admet une limitation d’ouverture angulaire, les scénarios d’accidents se produisant en intersection n’ont pu être

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conservés. La reproduction d’une telle situation implique que le conducteur du simulateur puisse prendre une information visuelle à droite et à gauche avant de s’engager sur le carrefour, ce qui exige une ouverture angulaire plus importante que celle dont nous disposons.

Nous n’avons pas reproduits des situations climatiques particulières (par exemple : pluie, nuit, brouillard ou verglas…), ainsi que des situations qui impliquaient un facteur humain tel que la perte de contrôle du véhicule suite à la consommation excessive d’alcool ou à un malaise, et celles dans lesquelles un problème mécanique sur le véhicule s’était déclaré.

La sélection des scénarios utilisés s’est faite à partir des travaux de Blancher et al. (1998) [398] et de Brenac et collaborateurs [94, 95], et sont détaillés ci-dessous :

7.3.1 Le scénario du « Piéton masqué traversant » (PMT).

Ce scénario correspond à environ 19% des accidents corporels de piétons recensés en France [94]. Un véhicule circule en agglomération sur la voirie principale, de tracé rectiligne, généralement hors intersection. Le scénario est décrit comme suit par les auteurs : « Un piéton s’apprête à traverser la chaussée hors passage piéton. Ce piéton, initialement masqué à la vue du conducteur, généralement par un véhicule immobile, engage sa traversée alors que le conducteur survient. Ce dernier ne détecte pas le piéton, ou très tardivement. Le piéton ne voit pas le véhicule ». Dans notre simulation, le piéton est masqué par un bus stationné à droite de la chaussée, il traverse brusquement la chaussée devant le bus alors que le conducteur arrive de sa gauche (Figure 38).

Afin de mettre en œuvre ce scénario, nous avons repositionné le moment où le piéton apparaît dans le champ de vision du conducteur en partant de la situation de choc (Figure 15). Dans ce cas, le piéton est visible 2,4 secondes avant que le conducteur n’arrive à son niveau, soit un temps à l’obstacle de 2,4 secondes. Cette configuration ne reste effective que si le conducteur n’effectue aucune manœuvre pour l’éviter (freinage ou évitement par déport latéral).

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Figure 38 : Le piéton surgit de la droite 2,4 secondes avant que le conducteur ne croise sa trajectoire.

7.3.2 Le scénario du « Tourne-à-gauche d’un véhicule suivi » (TAG).

Le conducteur circule en ligne droite, la chaussée est composée de 2 voies séparées par un marquage axial. Devant lui (assez loin), un autre véhicule se prépare à tourner à gauche à une intersection ou à une voie privée non perceptible de loin (Figure 39). Il n’y a pas d’aménagement spécifique pour tourner à gauche et aucun véhicule n’arrive en sens inverse.

Afin de mettre en œuvre ce scénario, la vitesse du véhicule qui circule devant le sujet est, dans un premier temps, asservie à celle du sujet de manière à ce que la distance séparant les deux véhicules soit de 25 mètres. Cette période d’asservissement est longue, elle est dépendante de la vitesse du sujet. Le véhicule circulant devant le sujet commence alors à freiner et atteint une vitesse de 10 km/h au bout de 1,9 secondes, sa vitesse n’est plus asservie à celle du sujet. Il roule ensuite à 10 km/h pendant 4 secondes, puis met son clignotant et signale ainsi son intention de tourner à gauche. Ce n’est que 3 secondes après la mise en route du clignotant que le véhicule tourne effectivement à gauche pour se garer en épi sur le trottoir. Ceci fait un total d’environ 9 secondes entre le début du freinage et la manœuvre de tourner à gauche.

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Figure 39 : Le véhicule commence à tourner à gauche pour se garer en épi sur le trottoir.

7.3.3 Le scénario du « Véhicule dépassant et se rabattant sur la voie » (DPQ).

Le sujet circule sur la voie de droite d’une artère urbaine rectiligne à trois voies, deux voies sont attribuées à son sens de circulation (Figure 40). Un véhicule dépasse le sujet, sa vitesse est de 10 km/h supérieure à celle du sujet. Ce véhicule commence à se rabattre en ralentissant lorsqu’il est 20 mètres devant le sujet. Trois secondes plus tard, il est complètement inséré sur la voie du sujet et a adopté une vitesse de 30 km/h. Il tournera à droite à l’intersection suivante.

Figure 40 : Le véhicule commence à se rabattre devant le sujet.

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7.3.4 Le scénario du « Véhicule sortant de stationnement » (VQS).

Le conducteur vient d’effectuer un tournant à gauche à une intersection, il est en phase d’accélération. Des véhicules sont stationnés à sa droite et à sa gauche. Un véhicule garé à droite sort de son emplacement alors que le conducteur est à une distance de 20 mètres (Figure 41).

Figure 41 : Le véhicule s’engage sur la voie du sujet alors que celui-ci est à une distance de 20 m derrière lui.

7.3.5 Le scénario de l’« Arrêt brutal à un feu tricolore d’un véhicule suivi » (FEU).

Le conducteur circule en file sur une chaussée rectiligne, à deux voies et à double sens de circulation. Des véhicules et des poids lourds le précèdent ce qui masque l’arrivée sur un carrefour en T ainsi que sur le feu qui régule ce carrefour (Figure 42). C’est le premier feu rencontré sur l’itinéraire. Le feu passe au rouge, les véhicules de devant freinent sur une distance de 25 mètres environ afin de se retrouver à l’arrêt au niveau du feu.

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Figure 42 : L’arrivée au carrefour est masquée par le bus garé sur la droite de la chaussée.

Pour mettre en œuvre ce scénario, nous avons défini une file de trois véhicules dont le premier est un bus ce qui masque l’arrivée au carrefour réglementée par un feu. La vitesse de la file est asservie à celle du conducteur du simulateur de manière à ce que l’inter distance entre ce conducteur et le dernier véhicule de la file soit de 25 mètres sur une distance de 500 mètres environ. Le bus, suivi du second véhicule, tourne à gauche au carrefour. Le véhicule précédant le conducteur freine pendant 2,9 secondes afin de s’arrêter au feu.

7.3.6 Le scénario d’« un véhicule coupe brusquement la trajectoire » (ITG).

Le conducteur conduit sur une voie en ligne droite, lorsqu’un autre véhicule circulant en sens opposé, tourne à gauche, donc coupe sa voie de circulation, pour rentrer dans une station-service. Ce véhicule commence son changement de direction et coupe la voie lorsque le conducteur est à une distance de 25 m (Figure 43).

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Figure 43 : Un véhicule circulant sur la voie opposée coupe brusquement la trajectoire du conducteur lorsque celui-ci arrive à une distance de 25 mètres du véhicule opposé.