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Des modèles d’utilisation

3.5 Terrains applicatifs

4.1.4 Des modèles d’utilisation

Les modèles d’utilisation sont créés en associant des conseils aux modèles de tâches (cf. paragraphe 4.1.1). Plus précisément, il s’agit de permettre le posi-tionnement sur chaque arc de conseils. Rappelons que cette association est faite sur les arcs plutôt que sur les noeuds puisque les arcs représentent les actions de l’utilisateur : dans un hypermédia, les arcs d’un modèle de tâches représentent les liens hypertextes qui permettent de passer d’une page à une autre, ils modélisent donc les choix qui s’offrent aux utilisateurs (l’utilisateur peut passer de telle page à telle autre). Or, nous voulons être à même de proposer des conseils en fonction des actions de l’utilisateur, il est donc naturel d’associer arcs et conseils.

4.1.4.1 Création des conseils

Un conseil est une information proposée à l’utilisateur par le biais du sys-tème conseiller [PT99]. Nous avons choisi d’afficher le conseil dans une fenêtre adjacente à celle du site cible : il s’agit de proposer à l’utilisateur un environne-ment le plus clair possible lui permettant d’identifier rapideenvironne-ment ce qui provient du site cible et ce qui est de l’ordre du conseil. Dans ce but, nous proposons que deux pages soient proposées à l’utilisateur : d’un coté, une page contenant les in-formations envoyées par le site cible et de l’autre, celle produite par le système conseiller. Le système conseiller ne force en rien l’utilisateur : ce dernier peut ne pas tenir compte du conseil et fermer la fenêtre du système conseiller.

Les conseils proposés peuvent avoir plusieurs formes. Par exemple :

• Texte. Des recommandations, des explications sont proposées aux utilisa-teurs (expliquer une page, souligner l’existence d’une fonctionnalité, en ex-poser le fonctionnement, etc.). Des études sur l’utilisation des hypermédias (voir, par exemple, [TR04] ou [AT06]) ont montré que ce type de conseil

permet de limiter la charge cognitive que représente la lecture du site et ainsi d’aider l’utilisateur à se situer dans le site, à comprendre plus aisé-ment les pages qui lui sont présentées et à ne pas perdre de vue son but. • Liens. Des liens vers des pages du site Web considéré ou vers d’autres

sites Web sont proposés aux utilisateurs. Toujours selon la littérature (par exemple, [JH05]), ce type de conseil peut permettre à l’utilisateur de navi-guer plus facilement et/ou plus rapidement dans le site. Le but est de pro-poser à l’utilisateur une navigation moins redondante, permettant ainsi une accession plus rapide aux données recherchées.

• Fonctionnalités. Des fonctionnalités sont proposées aux utilisateurs. Il a été montré ([AT06], [HWOM06]) que ce type de conseil aide l’utilisateur en élargissant l’éventail des possibilités qui lui sont offertes. Il peut s’agir de nouvelles fonctionnalités embarquées avec le système conseiller ou de fonc-tionnalités déjà proposées par le site mais sur d’autres pages.

Ces différents types de conseils ne sont présentés qu’à titre d’exemple. Ils peuvent également être d’une tout autre forme selon les connaissances, les be-soins, les idées de l’expert qui construit le modèle d’utilisation et élabore les conseils.

La figure 4.9 présente un exemple de modèle d’utilisation créé pour le site Apache pour les utilisateurs désirant installer le serveur Web HTTPD. Ce graphe n’est pas présenté dans son ensemble car nous n’avons pu propo-ser le graphe complet tout en conpropo-servant une certaine lisibilité. Ce graphe illustre les difficultés de construction de tels graphes : lorsqu’on travaille sur des sites complexes, le nombre de pages et le nombre de liens entre ces pages deviennent rapidement importants, rendant difficile la représen-tation des modèles, mais également leur gestion.

4.1.4.2 Utilisation des modèles

Choix du modèle utilisé. Au paragraphe 4.1.3.2, plusieurs exemples de tâches

qu’un site complexe permet de réaliser ont été présentés. Ces tâches peuvent être représentées sous la forme de modèles d’utilisation proposés aux utilisateurs par le système conseiller. Le fait de proposer plusieurs modèles pose le problème de la sélection du modèle de référence. Deux approches sont possibles :

1. Déterminer automatiquement le modèle le plus pertinent par un diagnostic de la navigation de l’utilisateur.

• Avantages : l’utilisateur n’a pas à intervenir, à préciser la tâche qu’il compte accomplir sur le site. On sait que nombre d’utilisateurs, d’une part, répugnent à répondre à des questionnaires et, d’autre part, ont du mal à exprimer leurs besoins [Che05].

• Inconvénients : ce type d’approche est peu précis, l’utilisateur ayant parfois une navigation chaotique [Vas96]. Or, l’impact d’une erreur peut être lourd : une erreur dans l’appréciation du but de l’utilisateur amène le système conseiller à proposer des conseils qui ne corres-pondent pas aux besoins de l’utilisateur et donc à être abandonné. 2. Laisser l’utilisateur choisir le modèle le plus approprié.

• Avantages : En présentant clairement les modèles et les tâches qu’ils permettent de réaliser, le risque de choisir un modèle qui ne corres-ponde pas aux besoins de l’utilisateur est très limité puisque c’est l’uti-lisateur lui même qui choisit le modèle. Or, cet avantage est primordial puisqu’il permet (presque) de s’assurer de l’adéquation entre l’objectif de l’utilisateur et le modèle choisi.

• Inconvénients :

- L’utilisateur peut aborder le site sans une idée précise de son but. Cette approche l’oblige alors (s’il veut utiliser le système conseiller, ce qui n’est en rien obligatoire) à réfléchir à ses ob-jectifs, ce qui n’est pas forcément aisé, notamment pour les uti-lisateurs novices. Cet inconvénient peut cependant être atténué, par exemple, en créant un modèle correspondant à une navigation libre dans le site et en proposant une assistance générique de type visualisation de l’historique de la navigation, sauvegarde automa-tique des pages et offrant de multiples options pour un retour en cas de désorientation ou d’accès à des pages qui ne correspondent plus à l’objectif.

- La tâche de l’utilisateur peut changer au cours de sa navigation dans le site. Nous verrons par la suite qu’on peut pallier cet in-convénient, par exemple, en détectant des comportements qui ne correspondent plus aux parcours proposés par le modèle choisi. - Interroger l’utilisateur peut être mal perçu. Considérée comme

in-trusive, l’obligation de répondre à des questions peut rebuter l’uti-lisateur.

Dans les travaux menés au cours de cette thèse, nous avons choisi cette dernière approche : nous proposerons à l’utilisateur, en début de session, une liste présentant les modèles d’utilisation disponibles et leurs différentes caractéristiques (description de la tâche que le modèle permet de réaliser, utilisateurs ciblés, etc.). Notons que ce choix peut être remis en cause. Il n’a pas d’implication forte sur notre approche générale (c’est-à-dire sur l’archi-tecture générale ou sur les principes de base de l’approche) et d’autres choix pourraient être mis en oeuvre.

Mode d’utilisation des modèles. Le fonctionnement du système conseiller est

fondé sur les modèles d’utilisation. Le parcours de l’utilisateur est analysé en fonction du modèle que l’utilisateur a sélectionné : l’utilisateur est sur une page, il choisit d’en visionner une autre et pour cela clique sur un hyperlien ; le système conseiller va traduire cette action en termes d’arcs et de noeuds du modèle, puis va proposer à l’utilisateur les éventuels conseils associés à l’arc correspondant à l’hyperlien choisi par l’utilisateur. En d’autres termes, le système conseiller suit, à travers le modèle sélectionné, la navigation de l’utilisateur dans le site et propose, le cas échéant, des conseils.