• Aucun résultat trouvé

recommandations de bonnes pratiques professionnelles et les outils traitant de la bientraitance

Chapitre 1 Des informations concernant la bientraitance plus visibles

La seule existence de textes de loi et de recommandations de bonnes pratiques ne suffit pas à modifier les pratiques professionnelles au sein des établissements de santé. De nombreux

professionnels n’ont pas connaissance des publications récentes concernant la santé mentale, publications incluant les textes traitant de la bientraitance.

Ouvrir la structure sur l’extérieur en facilitant l’accès aux informations concernant la santé mentale ne peut être que bénéfique dans une démarche de réflexion éthique et d’encouragement à la formation personnelle et à la créativité. Cette ouverture peut s’exprimer à travers une mise en valeur de la plateforme documentaire de l’établissement : bibliothèque médicale et paramédicale ainsi que par un développement des informations accessibles directement à partir des sites intranet et internet de l’établissement.

D’autre part, même en ayant accès à ces textes, tous les professionnels ne disposent pas des moyens pour les comprendre et les appliquer. Organiser cet apprentissage en invitant des personnes « expertes » extérieures à l’établissement peut être utile pour aider les membres de tous les corps professionnels à s’approprier ces lois et ces recommandations.

                     

Voici quelques idées aisées à mettre en pratique et peu coûteuses allant dans ce sens. 1.1 Un accès facilité à l’information

Faciliter l’accès aux ressources contenant des informations dans le champ de la psychiatrie – lois, recommandations de bonnes pratiques professionnelles, articles et débats – constituerait une démarche institutionnelle intéressante. Des informations concernant des thèmes tels que la bientraitance, la maltraitance, la souffrance au travail ou encore la réorganisation du secteur psychiatrique pourraient ainsi devenir plus accessibles. Pour ce faire, développer l’intranet de l’établissement en mettant en valeur ces informations et en créant des liens hypertextes pour accéder rapidement aux dernières recommandations ou revues de la littérature serait une mesure concrète et nécessitant peu de moyens humains ou financiers.

Certains souligneront que ces informations sont aisément consultables sur les sites des différents organismes gestionnaires et organisateurs du soin en France : ANESM, HAS, FORAP… Mais, dans la pratique, il apparait clairement que de nombreux professionnels de santé se connectant à l’intranet de leur établissement ne recherchent pas des informations supplémentaires de leur côté. Le rôle de l’intranet de l’établissement peut ainsi être central dans

quotidienne du soin et devenir un outil apportant une valeur ajoutée à la formation initiale ou continue développée par ailleurs.

D’autre part, pour les professionnels et les usagers ne se connectant pas à l’intranet, une version papier mise à la disposition de tous pourrait former une alternative. Il appartiendrait à chaque service, tout en gardant à l’esprit les textes réglementaires, de s’approprier cette proposition et de choisir le format et le contenu de cet outil éducatif.

1.2 Améliorer la visibilité de la bibliothèque médicale de l’hôpital Paul Guiraud La bibliothèque médicale dispose déjà de nombreux ouvrages d’éthique (livres et revues) dont certains abordent le concept de bientraitance. Elle fait partie d’un réseau national de prêt de livres médicaux. Les bibliothécaires y travaillant sont très disponibles et enclines à aider les personnes le souhaitant à chercher des documents sur un sujet particulier. De plus, elles peuvent permettre à une personne recherchant un document spécifique absent de la bibliothèque mais disponible dans une autre bibliothèque de le consulter grâce au réseau de prêt interbibliothèques.

Ainsi, organiser des visites de manière systématique à l’embauche pourrait aider les professionnels de l’établissement à mieux se représenter la bibliothèque, les documents disponibles et les encourager à en franchir le seuil.

1.3 Accueillir régulièrement des intervenants extérieurs

Inviter des intervenants travaillant dans d’autres établissements psychiatriques ou du champ médico-social peut constituer une autre source de connaissance, plus ancrée dans la pratique, pour appréhender les démarches de sensibilisation et de promotion de la bientraitance existant à ce jour. Ces rencontres permettraient de recueillir leurs points de vue et la manière dont ils ont introduit une réflexion sur la bientraitance dans leur établissement, que ce soit en centre hospitalier universitaire, en centre hospitalier spécialisé en psychiatrie ou en EPHAD. Leur expérience pourrait être utilisée afin de stimuler la créativité et diversifier les approches de la bientraitance au sein de l’établissement.

Chapitre 2 : Une formation initiale ancrée dans l’éthique,

adaptée aux spécificités de la psychiatrie

Les deux plans consécutifs pour la santé mentale mettent l’accent sur la nécessité de mieux former le personnel soignant en psychiatrie :

                                                                                                           

       

Le Conseil supérieur du travail social (CSTS) va plus loin dans son rapport « Refonder le rapport aux personnes « merci de ne plus nous appeler usagers » ». Il affirme :

                                                                                                                                 

Evoquer la formation initiale sort un peu du cadre des propositions concrètes que nous souhaitions mettre en avant. Cependant, apporter quelques précisions sur la situation actuelle en France au niveau de la formation des professionnels de santé nous semble primordial pour mieux appréhender et comprendre certaines difficultés rencontrées pour modifier les pratiques. Le manque de connaissances en psychiatrie et, par conséquent, les besoins en formation continue chez un grand nombre de professionnels travaillant à l’hôpital psychiatrique sont partiellement liés à ce manque de formation initiale.

Développer les formations initiales ne relève pas directement du service ni de l’établissement hospitalier. Cependant, le groupe hospitalier PGV a une organisation institutionnelle se prêtant bien au développement de certaines mesures d’amélioration qui nous paraissent assez aisément transposables dans la pratique.

2.1 Formation du personnel médical

De nombreux auteurs soulignent que la formation médicale initiale des futurs psychiatres est souvent incomplète. Notons certaines lacunes fréquentes :

• Des bases théoriques privilégiant souvent un seul abord : biologique, psychologique ou social.

• Une absence de formation au management, alors que le rôle de meneur d’équipe du médecin est primordial afin d’organiser les prises en charge et d’aider les autres soignants à donner du sens au soin.

               

      

L’existence de cours hebdomadaires pour les internes inscrit au DES de psychiatrie ou de médecine générale travaillant dans l’établissement est une mesure mise en place par la direction depuis quelques années pour améliorer la formation initiale des internes. Cependant, le contenu de ces cours est souvent une redite par rapport au cours obligatoires proposés par la faculté aux étudiants de DES. Certains rappels sont toujours bienvenus. Toutefois, adapter le contenu des cours pour aborder des thématiques peu présentes dans le cursus général pourrait être utile afin d’élargir les horizons des futurs médecins : donner une culture psychiatrique, améliorer la connaissance des diverses formes de psychothérapies, aider à développer des capacités de management, favoriser les connaissances nécessaires pour développer les prises en charge en réseau, etc.

De plus, comme souligné par Jean Maisondieu, apprendre à respecter l’Autre en tenant compte de sa place en tant que sujet à part entière n’est pas inscrit au cursus obligatoire…

                               

       

Ces cours pourraient être plus riches et plus efficients en introduisant plus d’interactivité à travers des exercices pratiques (jeux de rôle) ou encore en reprenant et commentant des séquences de soin filmées ou pourquoi pas des extraits de films évoquant la psychiatrie. 2.2 Formation du personnel paramédical

Le « Plan d’actions pour le développement de la psychiatrie et la promotion de la santé mentale », rapport remis au gouvernement en 2003 par le Docteur Cléry-Melin mettait en avant le manque de connaissances théoriques et psychiatriques des infirmiers nouvellement diplômés.

                        

       

Le rapport de mission publié en juillet 2001 par les Docteurs Piel et Roelandt intitulé « De la psychiatrie vers la santé mentale » donnait quelques pistes de réflexion pour réformer la formation initiale des infirmiers, et plus spécifiquement ceux travaillant en psychiatrie :

                                                                                                               

      

Ce manque de formation initiale est aujourd’hui décrié par les associations d’usagers mais aussi par les autorités publiques responsables de l’organisation des soins en santé mentale :

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

Les formations initiales des autres professionnels travaillant à l’hôpital psychiatrique à l’exception des psychologues semblent encore plus pauvres en enseignements relatifs à la santé mentale que celle des infirmiers.

Ainsi, les aides-soignants, les assistants sociaux ou encore les ergothérapeutes manquent souvent de connaissances théoriques et pratiques pour s’adapter aux difficultés rencontrées en psychiatrie, d’autant plus en unité fermée de secteur. Ce manque de formation et de préparation des étudiants parait entrainer un risque majoré de stress et des possibles difficultés à gérer des affects parfois violents en lien avec les situations rencontrées en psychiatrie. Cette remarque rejoint notre constat sur le manque de formation concernant le contre-transfert en psychiatrie.

peuvent faire l’objet d’un travail psychique conscient par les professionnels car ils ignorent l’existence même de ces mouvements.

Chapitre 3 : Une formation continue diversifiée et ouverte à