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4. L’enquête qualitative dans une démarche compréhensive

4.5. De l’entretien semi-directif à l’entretien compréhensif

« retouches » de syntaxe comme par exemple l’ajout du ne qui disparait très souvent de

l’oral, corrections qui n’enlèvent rien à la valeur du message et rend sa lecture plus aisée.

4.5. De l’entretien semi-directif à l’entretien compréhensif

Les premiers entretiens ont été menés dans une posture semi-directive. Après le temps de présentation, l’entretien démarrait par une phrase introductive puis, prenant appui sur une grille qui nous servait de guide et reprenait les thèmes que nous souhaitions aborder, les phrases de relances ont été utilisées pour susciter la parole ou recentrer les propos des enquêtés si ils prenaient une direction qui nous semblait inopportune.

Cette semi-directivité a été rassurante dans les premiers temps, véritable compromis entre le « laisser aller » de l’entretien non-directif et le dirigisme de l’entretien directif. Il a cependant, au fil du temps, montré certaines limites. En nous bornant aux seules questions de relances prévues dans notre grille d’entretien, nous prenions le risque de déclencher cette attitude de retenue dénoncée par Kaufmann : « la personne interrogée évite de trop s’engager : à la non-personnalisation des questions fait écho la non personnalisation des

réponses »52. Les premiers entretiens semi-directifs ont permis de dépasser la crainte du

début de recherche de ne pas savoir gérer la distance, ils ont permis de réduire nos propres interprétations, de tendre vers une présence la plus faible possible en tant que soignant ayant ses idées sur la question.

Cette limite heuristique est pointée également par Anne Gotman qui avance que « pour gagner en extension, en standardisant les entretiens afin de réduire au minimum les

variations, on se condamne à perdre en relief »53.

Dans la conduite de l’entretien compréhensif, la posture est autre, « L’enquêteur s’engage

activement dans les questions, pour provoquer l’engagement de l’enquêté »54

. Cette posture s’est imposée tout naturellement au fil des entretiens où nous nous sommes éloignée un peu plus de la grille et de ses thèmes préétablis, rebondissant sur les paroles des enquêtés et cherchant à nourrir la recherche d’autres hypothèses, « la meilleure question n’est pas donnée par la grille : elle est à trouver à partir de ce qui vient d’être

52 KAUFMANN, Jean-Claude. L'entretien compréhensif. Coll. l'enquête et ses méthodes, 2e éd., Paris : Armand Colin, 2008, p. 19.

53 GOTMAN, Anne, citée par KAUFMANN, Jean-Claude. Ibid., p.19.

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dit»55. La question inaugurale a été conservée, énoncée lentement en ces termes :

« Racontez-moi comment s’est passé votre stage, la première fois où vous avez dû vous occuper de quelqu’un, qu’avez-vous ressenti ? ». Cette phrase a été rituellement formulée

à chaque début d’entretien, nous avons suivi la ficelle de Becker proposant de privilégier

le comment du pourquoi. La phrase présente le thème et donne le ton.

Nous avons également tenu compte des recommandations d’Alain Blanchet et Anne Gotman pour qui le recueil de traces verbales signifiantes et singulières demande « une

certaine souplesse » 56 . L’entretien est rencontre et comporte un certain nombre

d’inconnues et de risques. C’est « l’interaction interviewé-intervieweur qui va décider du

déroulement de l’entretien »57 et permet à l’enquêté de se sentir en confiance et sujet à part

entière de ses propos. Les auteurs conseillent d’accepter de « soumettre le questionnement

à la rencontre »58 et de ne pas anticiper la réponse apportée par l’interviewé. Cet exercice,

qui demande à l’enquêteur de « se placer mentalement dans un contexte de découverte »59

, n’a pas toujours été simple, il faut bien l’avouer.

La conduite des entretiens a souvent pris la forme d’une conversation balisée par un ensemble de pistes annoncées dans la phrase introductive, et non par une liste de questions formatées et enfermantes. Lorsque ce style conversationnel prenait réellement corps, les propos ont semblé plus authentiques. L’étudiant a pu lâcher prise pour se laisser aller à des révélations riches de sens ou à des anecdotes significatives, témoignant de son engagement.

L’entretien compréhensif permet l’implication de chacun, l’engagement de l’enquêteur provoque l’engagement de l’enquêté. Cet engagement, timide dans un premier temps, a été possible et recherché dans un second temps en adoptant une posture compréhensive et une attitude empathique décrites par Jean-Claude Kaufmann.

55 KAUFMANN, Jean-Claude. Op. Cit., p. 15.

56 BLANCHET, Alain, GOTMAN, Anne. L’entretien. L’enquête et ses méthodes. 2ème éd. coll. 128, Paris : Armand Colin, 2012, p. 11.

57

Ibid., p.18.

58 Ibid., p.18.

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4.5.1. Une posture compréhensive et une attitude empathique

Durant cette phase où « il est essentiel d’être ouvert à ce qui va se présenter, d’avoir un

esprit et une approche ouverte, disponible à l’accueil de l’imprévu »60, la difficulté s’est

logée dans la posture à prendre pour mener les entretiens. Nous avons essayé de tendre vers un état de disponibilité réceptive pour découvrir de nouvelles choses, accepter les inévitables décalages entre ce à quoi on peut s’attendre, et ce que l’on découvre au fil de l’enquête.

Nous avons veillé à établir une communication adaptée en nous synchronisant avec l’étudiant, en nous ajustant à son rythme de paroles, à son comportement, au vocabulaire utilisé pour ne pas le bloquer. Nous avons utilisé des termes similaires, évité un vocabulaire trop conceptuel qu’il ne comprendrait peut-être pas ou des termes trop crus risquant de provoquer la gêne. Nous avons porté également attention à la posture et à la gestualité. Certains gestes sont significatifs et sources de données à exploiter, mais également à observer pour les imiter et encourager l’explicitation.

« L’empathie permet d’entrer dans le monde de l’informateur »61 nous dit Kaufmann. Pour

parvenir à nous immiscer dans l’intimité affective de notre interlocuteur, nous devons suspendre nos propres opinions et catégories de pensée et ne penser qu’à une chose : il y a un monde à découvrir, plein de richesses inconnues. « Toute attitude de refus ou d’hostilité doit être évitée, quels que soient les idées et comportements de celui qui parle : il faut simplement chercher à comprendre, avec amour et considération, avec aussi une intense soif de savoir […] S’il veut vraiment comprendre, l’enquêteur doit parvenir à se

dépouiller de toute morale ; il reprendra ses idées une fois l’entretien terminé »62. Il nous a

été quelques fois difficile de rester à l’écoute et de ne pas interrompre l’étudiant lorsque ses propos nous ont surpris, et que nous étions tentée de lui proposer un autre point de vue que le sien.

L’attitude empathique a permis d’aborder certaines situations plus embarrassantes, questionner les domaines plus sensibles autour de la sexualité et de l’érotisme par

60 VAN DER MAREN, Jean-Marie. « Écrire en recherche qualitative et le conflit des paradigmes », Actes du colloque de l'Association pour la Recherche Qualitative, 10/09. Université du Québec à Trois-Rivières, p. 10.

61 KAUFMANN, Jean-Claude. Op. Cit., p.54.

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exemple. Mais dans ces situations plus sensibles, l’enquêté ne livre pas toujours totalement son ressenti, il cherche de nouveau à contrôler ses émotions lorsqu’il prend la mesure de certains phénomènes. Il cherche une cohérence dans son discours et en modifie le contenu.

4.5.2. Entretien d’explicitation

Pour permettre une description plus fine de certaines situations vécues, avoir accès à des données plus intimes et pour emmener les enquêtés dans la verbalisation de leur vécu

sensoriel, nous avons eu recours à l’entretien d’explicitation63.

Formée à cette technique au cours de notre formation de Cadre de Santé, nous avons mobilisé les habiletés acquises par l’expérience, pour accompagner les interviewés dans l’émergence à la conscience de leur vécu des situations évoquées. Cette technique permet d’accéder à des informations nouvelles, concernant la partie émergée de l’expérience, en se remémorant la situation. L’entretien permet la prise de conscience et la verbalisation à la première personne de ce qu’il a perçu, ressenti, fait, dit, comme s’il était à nouveau dans la situation.

Ainsi, l’expression de la mémoire concrète de l’étudiant et la verbalisation du vécu sensoriel ont été encouragées en posant des questions le mettant dans une posture

d’introspection, « Qu’est-ce que vous voyez ? Qu’est-ce que vous entendez ? Qu’est ce

vous vous dites ? ». L’interviewé retourne sur la scène qu’il décrit avec le plus de précisions possibles, il visualise « son film intérieur » pour en restituer le contenu en position « incarnée ».

4.5.3. Parler du corps avec son corps

Le corps est au centre de notre recherche, il est aussi média de la relation entre l’interviewé et le chercheur dans l’interaction de l’entretien. Le rapport au corps désigne tout à la fois le thème de notre étude mais aussi ce par quoi il est abordé. Tout en portant un intérêt au discours, la mise en mots de ce rapport au corps malade, le chercheur observe les traces laissées sur le corps de l’enquêté en train de se raconter.

63 Pierre Vermersch écrit que l’entretien d’explicitation est en partie fondé dans la phénoménologie, notamment sur le concept de monde vécu. Ce concept renvoie à la perspective selon laquelle les faits et leur interprétation sont liés inextricablement. Au cours de l’entretien, la personne donne accès au phénomène qu’elle vit simplement en décrivant la conscience qu’elle en a. Vermersch parle de mémoire concrète dans le sens de la reconstruction de l’évènement vécu à partir des traces sensibles présents dans le cerveau.

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Lors des premiers entretiens, ces signes corporels n’ont pas retenu notre attention, laissant une vague impression, tant nous étions concentrée sur le verbal. En prenant une certaine assurance, nous avons pu repérer le langage non-verbal, les gestes et autres manifestations corporelles, l’augmentation du volume de la voix ou encore le regard plus fuyant ou larmoyant venant trahir le trouble.

Certains étudiants ont imposé leur corps dans le cours de l’entretien, mimant le soin,

revivant de façon incarnée la situation qu’il relatait, « j’en ai encore la chair de poule »,

montrant ses poils hérissés sur ses avant-bras ou bien : « j’en ai encore les larmes aux

yeux ». Tous ces éléments significatifs sont consignés et vont constituer des éléments inclus dans l’analyse .Ces « petites choses » comme les nomment Alfred Shultz qui constituent un moyen d’accès à la compréhension.

4.5.4. Comment terminer l’entretien ?

Kaufmann nous met en garde de ne pas éteindre trop tôt l’enregistreur car il n’est pas rare que ce geste, appuyer sur le bouton d’arrêt de l’enregistrement, déclenche une nouvelle envie de parler, « […] parce qu’il se sent libre, et parce qu’il regrette de ne pas être

parvenu à exprimer tout ce qu’il aurait pu dire »64. L’étudiant garde la main sur la porte,

après s’être assuré que c’était bien fini : « vous avez ce qu’il vous faut ? », ou bien : « ça

vous a servi ? » ; l’enquêté livrant son avis sur l’intérêt porté à notre enquête et amenant une dernière donnée d’un grand intérêt.

Il nous est arrivé également de croiser un étudiant dans les couloirs de l’ISFI et qu’il poursuive l’entretien ou apporte une donnée supplémentaire revenu à sa conscience après l’entretien. Très régulièrement, les étudiants interviewés ont demandé où en était l’enquête

et ont donné le nom d’autres étudiants intéressés par le sujet et « qui ont des choses à vous

dire pour votre sujet ».

L’environnement joue un rôle important dans le bon déroulé des entretiens. Le bureau de formateur n’est pas neutre, les entretiens auraient pu être menés dans un autre IFSI, mais nous avons fait le choix de conserver le terrain où nous exerçons, choix qui nous a fait gagner énormément de temps. Habitués à nous voir comme faisant partie de l’équipe pédagogique, il a fallu redéfinir aux étudiants la posture et l’objectif de l’entretien pour limiter les biais déclaratifs.

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4.5.5. Les biais déclaratifs

Il nous est arrivé d’entendre certains étudiants déclarer n’avoir aucun problème avec le corps malade, confessant toutefois quelques difficultés à faire face à certaines situations plus « délicates », souvent en lien avec les excréments, mais en les minimisant et en ajoutant que c’était seulement en tout début de stage. L’enquêté joue le rôle d’élève modèle et s’applique à bien répondre aux questions de relance lorsqu’elles sont utilisées. Il est soucieux d’avoir un discours convenu et conventionnel, au plus près des attentes institutionnelles, du comportement et des attitudes soignantes attendues d’un professionnel.

La technique de l’entretien comporte ses limites. Certains étudiants ne semblent pas s’être autorisés à exprimer leurs difficultés et ont probablement enjolivé certaines scènes. Nous sommes consciente que le discours de l’étudiant est parfois le reflet d’un désir de mise en conformité avec ce qu’il suppose être des réponses acceptables.

Ce biais a certes été induit par notre posture de formatrice et peut se rapprocher des biais

déclaratifs liés au phénomène de désirabilité sociale. Les chercheurs en psychologie

sociale ont étudié ce biais où l’enquêté a tendance à ne déclarer que ce qui est socialement acceptable, il cherche à être en conformité avec les attentes sociales et à donner la meilleure image de lui-même. Il se présente sous un jour favorable pour plaire ou ne pas déplaire à l’enquêteur.

Afin de minimiser ce biais, j’ai cherché à gagner la confiance de l’interviewé en me présentant comme soignante ayant été également étudiante, afin de gommer le grade et tendre vers une homologie de position qui autorise « une relation de familiarité et de franchise sociale ». Cette nouvelle posture a présenté un autre biais, les réponses sont vidées d’une partie de leur contenu, les choses ne sont pas dites car elles vont de soi. Nous

avons dû faire attention aux phrases telles que « vous voyez bien ce que je veux dire »,

« vous voyez de quoi je parle, vous connaissez le service » et reformuler pour encourager l’étudiant à développer et à raconter sa situation.

4.6. Les traces écrites au retour du stage

Les analyses de pratique, réalisées au retour de stage des étudiants, représentent une base de données précieuse pour l’enquête. Chaque étudiant doit produire un texte portant sur le récit d’une expérience vécue en stage. La production narrative représente entre une et

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quatre pages, et les situations relatées portent le plus souvent sur un premier soin, sur leurs premiers contacts corporels. Ils décrivent la rencontre, la réalisation du soin, comment ils s’y sont pris, quelles ont été les difficultés rencontrées. Chaque étudiant est soit acteur de la situation racontée ou bien observateur, il est seul auteur de la traduction en mots qu’il en fait. L’étudiant doit mobiliser les concepts des sciences humaines abordés dans les premières semaines de formation pour théoriser sa pratique. Les données retrouvées dans ces écrits sont généralement conformes à ce que l’on attend d’un soignant, exprimées au regard des valeurs soignantes auxquelles il souhaite adhérer.

Derrière cette conformité d’apparence se cache des « perles », certains passages nous rappellent Giono décrivant les corps en décomposition des pestiférés ou bien les textes de Zola dont le génie des descriptifs olfactifs n’a pas d’égal à nos yeux. La dimension sensible reste implicite mais les descriptifs des situations sont explicites. Le vocabulaire utilisé est encore profane, issu du « dictionnaire personnel », l’étudiant n’ayant pas encore intégré les termes professionnels. Nous avons retenu pour l’analyse les unités de texte qui nous paraissaient les plus pertinentes.

L’observation est complémentaire de l’entretien, elle permet de recueillir un troisième niveau de données, celles relatives à l’expression de l’émotion, aux postures et attitudes révélatrices de malaise.

4.7. L’observation

L’observation est une attitude qui rappelle l’attention flottante prescrite par Freud aux psychanalystes : observer sans présupposés et rester dans un état de disponibilité réceptive.

Nous avons profité des temps d’encadrement clinique pour observer les étudiants en activité. Nous accompagnions l’étudiant dans la chambre des patients, dans une posture de formateur venant encadrer un apprenant dans la réalisation d’un soin, et non pas d’un chercheur. L’étudiant se savait observé, notre seule présence étant source de perturbations, mais ignorait ce que nous observions vraiment. Notre attention portait sur les paroles échangées, les gestes et attitudes, tous les comportements révélateurs d’une émotion dans l’instant du corps à corps et non pas sur la concrétude de la réalisation du soin.

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Munie d’un carnet, toutes les informations utiles à la recherche ont été consignées sous forme de mot clés ou de courtes phrases reprenant le contexte et la description brève de ce qui nous était donné à voir.

4.8. La netnographie

C’est au hasard de nos lectures sur internet que nous avons croisé la page d’une étudiante en soins infirmiers qui s’exprimait sur un forum. La lecture de son témoignage, écrit dans une logique d’écriture-confession, a été révélatrice d’une possible source de données car elle était riche en données factuelles et émotionnelles. C’est ainsi que nous avons découvert la netnographie, méthode d’enquête qualitative récente, utilisée par certains chercheurs en sciences humaines et qui exploite le canal Internet. Un seul forum a été

visité pour ne pas multiplier les données, sur le site infirmier.com, référent de la

population de notre recherche.

Selon Yohan Bernard, « elle se rapproche de l’ethnographie dont elle adapte les

techniques de collecte des données au contexte d’Internet »65. L’auteur explique l’intérêt

de cette méthode par l’anonymat des participants et permet aux plus timides de s’exprimer. L’écriture de soi est plus décomplexée et moins engageante que l’entretien en face à face. Le média électronique désinhibe l’utilisateur et les données peuvent sembler plus authentiques.

Cet anonymat pose des questions d’ordre déontologique quant à la véracité des propos et à leur authenticité. Quoiqu’il en soit, les contenus des messages sont cohérents et ne semblent pas désadaptés, ils sont représentatifs d’un grand nombre d’étudiants et sont dans la même veine que ceux des étudiants de l’IFSI. Ils ne font que renforcer les choses. Les données extraites des commentaires des blogueurs ont été ajoutées à celles des discours des interviewés et soumises au même traitement d’analyse. Après avoir repéré le sens global du message posté, les réponses et réactions au message initial, nous avons cherché à mettre en évidence les convergences et les divergences entre les différents éléments. Limitant notre intérêt aux seules données spontanément postées en ligne, nous n’avons jamais pris part à la discussion ni cherché à envoyer un message privé à un internaute.

65 BERNARD, Yohan. « La netnographie : une nouvelle méthode d’enquête qualitative basée sur les communautés virtuelles de consommation », Décisions Marketing, n°36, 2004/10-12, pp. 49-62.

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4.9. Les données informelles

Outre le dispositif « officiel », la recherche a été enrichie par des rencontres informelles, en des lieux et à des moments où nous n’étions pas identifiée comme enquêteur. Enquêter

sur et dans son milieu professionnel entraîne de nombreux avantages. Durant toutes ces

années66, nous avons su saisir toutes les opportunités d’échanger avec les étudiants,

improviser des entretiens, capter tous les moments propices aux échanges et aux confidences, en dehors des chemins balisés de la recherche. Nous avons recueilli ainsi de nombreuses données consignées à la volée dans un carnet de recherche, fragments de discours recueillis au cours des temps pédagogiques avec les étudiants, que ce soit lors des travaux pratiques ou travaux dirigés, lors des encadrements cliniques dans les unités de soins. En immersion complète sur le terrain, les occasions d’aborder le problème du corps malade ont été nombreuses.

Nous nous sommes demandée quelle place accorder à tous ces échanges et observations informels, à tout ce matériau non officiel et non enregistré ? Faut-il en faire fi ou, au

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