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Dalkia est une entreprise spécialisée dans les services à l’énergie. Ses domaines d’intervention comprennent les réseaux de chaleur et de froid, les services énergétiques aux industriels et les services énergétiques aux bâtiments. Anciennement filiale de Veolia Environnement et d’EDF, Dalkia a été scindée en deux (France et international). La partie française fait maintenant partie à 100 % du groupe EDF depuis le 25 juillet 2014.

L’offre de Dalkia en matière de services énergétiques à destination des industriels se décompose principalement selon deux types de prestations :

• L‘optimisation de la gestion des usages énergétiques industriels, qui comprennent à la fois les utilités et les procédés en apportant une expertise externe ;

• La proposition de solutions de pilotage de la performance énergétique.

Contexte économique et concurrentiel Situation économique du segment

Depuis 2009 l’investissement des industriels dans la maintenance plutôt que dans le renouvellement de leur parc de machines a porté le marché du segment. Cependant, la tendance à l’externalisation par les industriels des prestations de pilotage, de maintenance et de réparation des équipements semble avoir atteint un palier. En effet, la production industrielle n’ayant pas repris son niveau d’avant la crise de 2008, le taux d’utilisation des capacités de production reste bas et les équipements nécessitent moins de maintenance. Cette baisse de la demande s’est accrue avec la hausse des délocalisations. Ce développement peu dynamique est également ralenti par les récentes améliorations des capacités d’investissement des industriels et le vieillissement du parc d’équipements qui favorisent maintenant le renouvellement et non pas la maintenance.

Enjeux à l’export

L’export est globalement très faible au niveau de ce segment (moins de 5 %44). Ce taux s’explique par la nécessité d’une grande flexibilité, d’une rapidité et du transport de matériel d’intervention adapté. Il faut également noter que la France a un taux élevé d’externalisation des prestations de pilotage et de maintenance par rapport à ses voisins européens (environ 35 %)45. En Allemagne, par exemple, les industriels préfèrent réaliser ces opérations en interne.

Toutefois, le taux d’export est plus élevé pour les entreprises avec un chiffre d’affaires supérieur à 5 millions d’euros. Certaines filiales de grands groupes situées en France réalisent ainsi plus de prestations à l’international. Par exemple, Siemens Transmission & Distribution, société qui propose des solutions complètes de services et qui est spécialisée dans la maintenance et la réhabilitation des équipements électriques, réalise 50 % de son chiffre d’affaires à l’export.

Dynamiques de développement

Le principal enjeu de développement pour le segment des opérateurs est lié au développement progressif du numérique et à l’avènement de l’Industrie du futur.

Actuellement, le numérique et les systèmes de contrôle embarqués permettent d’identifier les situations potentiellement anormales ou pouvant s’aggraver et facilitent la maintenance prédictive et la capacité d’autodiagnostic. Ceci a plutôt tendance à renforcer la volonté des industriels à internaliser les opérations de maintenance.

Il est apparu lors des entretiens menés que les mutations dues à l’intégration de systèmes automatiques voire électromécaniques ainsi que l’augmentation des contraintes réglementaires pour l’environnement doivent être perçues comme des opportunités de développement et de renouvellement des offres. En effet, le développement du numérique et de l’Internet des objets génère de nouvelles offres de pilotage à distance des installations. Ainsi, pour Cofely, le numérique et l’intelligence artificielle auront un impact nettement positif sur l’optimisation et le pilotage des processus, la maintenance et la réduction des consommations énergétiques.

Auditeurs et contrôleurs/sociétés de services, d’études et de conseil en efficacité énergétique

Dans la segmentation de l’offre proposée en Figure 4, il a paru pertinent de distinguer les auditeurs et contrôleurs des sociétés de services, d’études et de conseil en efficacité énergétique, car cela correspond à des métiers différents. Cependant une large part des acteurs recensés dans le cadre de cette étude proposent les deux types d’offres et sont souvent analysés conjointement dans la littérature ; une partie de notre analyse sera donc commune aux deux segments.

44 La réparation et la maintenance d’équipements électriques, Xerfi, 2016.

45 La réparation et la maintenance d’équipements électriques, Xerfi, 2016.

Auditeurs et contrôleurs - Quelques points clés :

Identification des acteurs de l’efficacité énergétique : les audits énergétiques et mises en place de l’ISO 50001 sont clairement identifiés comme des offres d’efficacité énergétique.

Dans le domaine des audits, de nouvelles contraintes réglementaires tendent à accroître fortement la demande.

Principaux enjeux : les audits énergétiques, obligatoires pour une certaine catégorie d’entreprises, créent des opportunités mais font également apparaître le risque d’avoir des audits à moins forte valeur ajoutée. Il s’agit donc de conserver des propositions d’actions et d’améliorations de l’efficacité énergétique, en cherchant à toujours améliorer les conclusions des audits, pour que soit prise la pleine mesure de leur utilité.

Sociétés de services, d’études et de conseil en efficacité énergétique - Quelques points clés :

Identification des acteurs de l’efficacité énergétique :on observe une forte dualité du marché, composé à la fois de grands groupes et de sociétés de moindre taille.

Principaux enjeux : forte pression sur les prix des prestations et guerre des prix entre les acteurs.

Dans certains cas (durcissement de la réglementation, enjeux d’image de marque), les industriels sont incités à externaliser une partie de leurs services et faire appel à des experts.

Présentation des offres de solutions en efficacité énergétique du segment Auditeurs et contrôleurs

Le marché de l’audit et du contrôle en efficacité énergétique peut être schématiquement découpé en plusieurs types d’offres:

• Réalisation d’audits énergétiques

Les audits énergétiques visent la réalisation d’un bilan des consommations et des usages énergétiques et l’identification d’actions d’économie d’énergie. La réalisation de ces audits s’appuie sur les normes disponibles à l’échelle internationale : normes EN 16247-1 (exigences générales des audits) et EN 16247-3 (audits sur les procédés dans l’industrie). La demande en services de type audit énergétique s’est fortement développée, notamment du fait de l’obligation d’audit énergétique tous les quatre ans dans les grandes entreprises issue de la Directive efficacité énergétique46.

En plus des obligations réglementaires, certains audits peuvent être effectués en vue de déployer un système de management de l’énergie (SME).

Ces offres peuvent être réalisées en interne au sein des industries ou confiées à des prestataires tiers.

• Mise en œuvre de l’ISO 50001 (système de management de l’énergie)

Depuis juin 2011, la norme internationale ISO 50001 permet de guider les entreprises dans la mise en place d’un système de management de l’énergie (cf. Encadré 5). Plusieurs incitations publiques ont récemment encouragé les industriels à se tourner vers la certification ISO 50001. Ainsi, les industriels certifiés sont exemptés de la réalisation d’audits énergétique obligatoire tous les quatre ans (Article L233-2 du Code de l’Énergie). En outre, la réduction du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (Turpe) pour les industries électro-intensives est en premier lieu soumise à la mise en œuvre d’un système de management de l’énergie conforme à la norme ISO 50001 (décret n° 2016-141 du 11 février 2016).

Ces démarches de qualification et de certification doivent être réalisées par des entreprises ou des auditeurs ayant été préalablement accrédités par le Comité français d’accréditation (Cofrac) (exemple : OPQIBI, LNE, Afnor Certification, Icert).

46 Le principe de l’audit énergétique obligatoire prévu par la Directive efficacité énergétique 2012/27/UE, a été transposé en droit français par la loi n° 2013-619 du 16/07/2013. L’article 40 de la loi insère dans le titre III du livre II du cCode de l’éÉnergie un nouveau chapitre consacré à la performance énergétique des entreprises avec quatre articles (L233-1 à L233-4) qui constitue la base législative de l’audit énergétique obligatoire et qui fixe le régime de sanctions.

Encadré 5 : norme ISO 50001 « Systèmes de management de l’énergie : exigences et