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Afin de développer la compétence lire /écrire chez les apprenants de français langue étrangère, il n’est pas inutile de parler de la motivation des apprenants, qui a fait l’objet de beaucoup de débats entre chercheurs et pédagogues.

Sachant que la progression en langue vivante des apprenants en milieu scolaire obéit à plusieurs contraintes matérielles (horaires, locaux, matériel disponible…etc.), mais aussi à des contraintes d’ordre psychologique. Nous savons aujourd’hui que sans motivation, il n’y a pas d’apprentissage possible ce qui fait d’elle une contrainte. Elle est l’ensemble des mécanismes internes « poussant » l’individu à apprendre. Nous pouvons la comparer à une force, à une pulsion, à une tension car elle permet le déclenchement de l’action et son orientation vers des situations satisfaisantes et procure l’énergie qu’il faut pour réaliser un projet comme elle peut maintenir l’esprit en éveil malgré les difficultés cognitives qui surgissent. 61

Les recherches en psychologie de l’éducation sur la motivation distinguent entre motivation intrinsèque (interne à l’individu et en relation avec son identité et son sentiment de bien-être) ou extrinsèque (externe à l’individu) c'est-à-dire lorsque l’objectif visé est d’obtenir des notes ou des récompenses. Mais il semble que la motivation intrinsèque, c'est-à-dire lorsque l’apprentissage est un objectif par lui- même, soit plus efficace que la motivation extrinsèque. 62 Il a aussi été admis que tout

60-Jean Pierre Cuq et Isabelle Gruca, cours de didactique du français langue étrangère et seconde , op.cit., p182. 61

- Giordan A, Apprendre ,Ed Belin ,1999,Paris, p100.

apprenant possède en lui la motivation donc le désir d’apprendre, de découvrir, d’élargir ses connaissances et son champ d’expérience, auquel il faut faire confiance et qui peut être libéré si certaines conditions favorables sont remplies.

Mais la motivation n’est rien sans l’environnement. Elle est sorte de réponse à des besoins, des intérêts, des désirs, des attentes, des aspirations. Il ya aussi d’autres besoins importants pouvant entrer en jeu: les besoins de sécurité, de se réaliser, d’augmenter ses compétences, les besoins d’estime, d’appartenance, etc.Donc tous sont à l’origine d’une forte motivation qui pousse à apprendre sur des plans différents

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Un élément essentiel de la motivation a été attribué par les psychologues est celui du sens de responsabilité chez l’apprenant concernant son apprentissage ce qui va lui permettre de persévérer devant n’importe quelle difficulté.

Les problèmes liés à la motivation et aux aspects émotionnels ne doivent pas être traités à la légère ; ils proviennent la plupart du temps du manque d'authenticité des situations d'enseignement. lesquelles sont en général le fruit des contenus de l’enseignement et non des questions des apprenants. En outre : « le sentiment d’être

dans un environnement étranger a un effet embarrassant même s’il est bien dissimulé. » 64

Le défi pour tout enseignant, consiste à atteindre, toucher, ces élèves peu motivés pour trouver les moyens de dépasser les pensées, sentiments et comportements négatifs pour : « réveiller leur équilibre mental et leur motivation interne et de constater en

eux l’existence de l’équilibre mental et retrouver leur motivation innée d’apprendre. »65

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André Giordan , Apprendre ,op.cit., p101.

64- Andrea Bertschi-Kaufmann ,Lire ,écrire ,nouveaux médias,comment les TIC peuvent-elles être

judicieusement associés à l’encouragement des langues?,revue publiée sur le site ttp://webcache.googleusercontent.com/en 15/04/2010.

65- Barbara L, Mc.Combs et James E. Pope, Motiver ses élèves, Donner le goût d’apprendre, traduction et adaptation par Marianne Aussanaire-Garcia, Ed DeBoeck ,Campin ,Belgique, 2000, p 32.

La présentation d’images, la réalisation d’expériences, l’utilisation d’interactifs peuvent être un facteur déclenchant pour l’enfant, mais cet intérêt reste limité et inefficace s’il n’est pas relayé par un intérêt plus profond. 66

Les recherches sur la motivation ont démontré que les apprenants sont motivés dans des situations d’apprentissage où ils s’investissent et opèrent des choix personnels et que les tâches sont d’un niveau approprié aussi lorsqu’ils sont épanouis, rassurés, sécurisés et encouragés par de bonnes relations avec les autres , des supports et des contenus d’apprentissage qui s’adaptent à leurs besoins et surtout en leur donnant la possibilité de prendre le risque sans avoir à craindre l’échec. 67

Comment développer la compétence de lire ?

Un point reste cependant à considérer c’est le fait de motiver l’apprenant pour qu’il développe une véritable compétence lectorale , pour cela il faut lui faire lire des textes variés qui proviennent de diverses sources en introduisant très tôt des unités textuelles qui forment un tout et dont la longueur correspond à son niveau. Cette pratique favorise une approche textuelle permettant à l’apprenant de percevoir le texte non comme un morceau de langue isolé mais comme un texte qui véhicule un message et interpelle ses centres d’intérêt. 68

…Les exercices proposés font perdre à celle-ci (la lecture)son caractère linéaire, avec des opérations variées (chercher, comparer, prélever…), étant entendu que lire en L2 impose une réorganisation des schèmes acquis pour la lecture de L1. Par exemple le sens de la lecture, selon qu’il a été de gauche à droite ou le contraire (l’arabe, l’hébreu ) ou de haut en bas (mangol) .

Donner des stratégies de lecture sur des types de textes (publicitaires, journalistiques, etc.) avec des outils tels que des grilles lexicales, permettant le repérage de marques

66 -André Giordan , Apprendre , op.cit,p99.

67 - Barbara L, Mc.Combs et James E. Pope, Motiver ses élèves, Donner le goût d’apprendre, traduction et adaptation par Marianne Aussanaire-Garcia, op.cit, pp44-45.

de l’énonciation, les marques du discours (le point de vue inscrit dans le texte), la cohérence textuelle. 69

Le texte littéraire peut être très motivant car le lecteur réagit par rapport à la forme et au contenu c’est ce qu’affirme S.Moirand :

« Le texte est, en effet, un tissu de formes signifiantes, et la lecture est une activité d’interprétation motivée »70

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Stern démontre que le texte littéraire est adapté à la situation de communication puisqu’il met en contact avec un locuteur natif ayant message à transmettre ce qui le rend très motivant.

Comment développer la compétence d’écriture ?

L’apprenant peut avoir au préalable une certaine motivation à l’écriture dans ce cas il est important de la prendre en considération car elle pourra développer sa compétence scripturale.

Les besoins d’expression et de créativité sont réels et peuvent intervenir au cours de l’acquisition d’une langue étrangère (comme en langue maternelle ou dans d’autres domaines), à l’écrit comme à l’oral. Pourtant pour des raisons psychologiques (timidité, éducation sociale, bagage culturel, habitudes de prises de parole…), nous trouvons des apprenants qui s’expriment mieux dans l’ordre scriptural que dans l’ordre oral. Cependant ,il faut favoriser dans le cours de langue la motivation à l’écriture en offrant l’occasion aux apprenants de s’exprimer avec liberté sans avoir peur d’être réprimandé ou ridiculisé , en banalisant les fautes.

Nous pouvons proposer de jouer avec l’écrit, inventer des jeux et des légendes, fabriquer des « poèmes » ; ou raconter des contes ou d’imaginer des énigmes ;

S. Moirand propose un programme destiné à développer la compétence d’écrire chez les apprenants qui consiste à Créer dans la classe Créer « un bain d’écrit »par des affiches, de publicités, de consignes écrites, ,demander aux apprenants de dicter à l’enseignant des consignes de jeux, des devinettes, des légendes de photos, leur donner du matériel écrit (journaux par exemple) dans lequel ils découpent des mots et des

69- Pierre Martinez, La didactique des langues étrangères , op.cit., p97. 70 -Pierre Martinez, La didactique des langues étrangères , op.cit., p97.

phrases pour illustrer (par des collages) des photos ou des dessins et Les laisser griffonner ou écrire ce qu’ils veulent là où ils veulent ; surtout toujours les encourager et être plus exigeants sur la« communicabilité » du message que sur la norme formelle.

Ce modèle montre que le savoir écrire s’acquière par l’expérience et s’enrichi par les pratiques et qu’il est important de mettre l’apprenant dans des situations qui le rendent comme un ouvrier de la langue, ce qu’affirme la citation de Célestin Freinet :

« C’est vraiment en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en écrivant qu’on apprend à écrire ». 71

Du point de vue pédagogique, il faut développer les compétence : lire /écrire sans forcément installer des coupures entre elles, au contraire , « favoriser l’interaction

entre plusieurs compétences conduit à placer l’apprenant dans des situations proches de la vie courantes et l’amener à gérer simultanément plusieurs opérations . ». 72

71

- André Giordan ,Apprendre ,op.cit.,p113.

Conclusion :

Les compétences de lire /écrire ne peuvent se développer que dans des conditions favorables qui réclament la participation active de l’apprenant et supposent donc, en premier lieu, son désir d’écouter, de lire, donc de comprendre, ou son besoin de dire et d’écrire : «on n’apprend pas pour apprendre, mais pour exprimer et dire quelque chose et les propositions méthodologiques doivent donc s’efforcer d’initier et de motiver une communication réelle en langue étrangère. » 73

Cependant Les mutations matérielles, avec notamment la banalisation des nouvelles technologies, ont généré de nouveaux types d’écrit, des écrits sur écrans qui ont redéfini les compétences de lire /écrire et qui vont certainement transformer certaines pratiques dans un proche avenir.

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Chapitre 2 :

L’apport du multimédia et de l’internet