En fait les réseaux sociaux peuvent être utiles à l’enseignement/apprentissage puisque l’information est échangée et la collaboration est facilement permise ce qui pousse à changer la façon d’apprendre et d’enseigner Contrairement aux cours magistraux où l’information est descendante du professeur vers les élèves. 140
Selon Jean-Paul Pinte, maître de conférences au laboratoire d’ingénierie pédagogique à l’université catholique de Lille:« les réseaux sociaux permettent
l’apparition de réseaux de connaissances. Dans cet espace, chaque étudiant comme chaque enseignant devient acteur, vecteur d’information, mais aussi créateur de nouveaux espaces, maillages ou développements. Les étudiants peuvent converser, échanger sur les problématiques de cours, voire s’entraider sur des travaux à mener
en commun (Yahoo ! Groups, Google Groups, etc.)». 141
Donc les réseaux sociaux sont perçus comme un espace qui favorise l’échange des informations et l’entraide entre les apprenants désirant réaliser des travaux en collaboration.
En association avec le e-Learning et les environnements numériques de travail (ENT), les réseaux sociaux permettent la discussion, les question/réponses entre apprenants et tuteurs, mais surtout l’échange d’informations entre les apprenants eux- mêmes. Et avec tweettabs.com et search-tweettabs.com, Twitterly, outils de veille à partir de Twitter,142 les étudiants ont la possibilité de mener une veille en temps réel tout en trouvant des informations concernant un événement précis.
140 - Balagué C et Fayon D, Person, Facebook, twetter et les autres…,Education France ,2010,p64. 141- Balagué C et Fayon D, Person , Facebook, twetter et les autres…,op.cit.,p64.
Grâce au réseau social d’Internet les contacts entre amis sont maintenus, des personnes perdues de vue retrouvées, de nouvelles connaissances se font selon des intérêts communs, et même ce que nos contacts font sur le web peut être vu (via les news-feed). Le partage des données (informations, photos, vidéos, etc.) constitue aussi un moyen (réseaux de rencontres) ou une fin (réseaux dans lesquels l’internaute est actif) dans un esprit de partage. Les réseaux sociaux personnels offrent la possibilité de mieux se connaitre soi même par les interactions avec les différents contacts. Par exemple pour Facebook, le mur (wall) représente le lieu public où sont publiés les messages.
Bien que les réseaux aient des avantages il ne faut pas fermer les yeux sur ce qui pourraient être les enjeux des réseaux sociaux.
En parlant des jeunes, ils ne savent pas quels peuvent être les impacts de leur utilisation des réseaux sociaux. Pour Josh Freed, éditorialiste canadien : « les réseaux
sociaux constituent la plus importante fracture générationnelle depuis des décennies.». Il indique que d’un côté, nous avons la « génération des parents », de
l’autre, la « génération des transparents ». La première cherche à protéger sa vie
privée, l’autre sait à peine ce qu’est la vie privée. La génération des transparents
adore partager ses expériences avec la terre entière via les réseaux sociaux.». 143
Il faut dire que les jeunes ne savent pas quels sont les enjeux des réseaux sociaux et cela parce qu’ils n’ont eu aucune éducation ou apprentissage au préalable à l’emploi de l’Internet ; comme il est nécessaire de dresser une barrière entre vie réelle et vie en ligne par un pseudonyme, c'est-à-dire avoir une identité numérique.
Mais l’arrivée de Facebook a bouleversé les pratiques usuelles du Web chez les
jeunes et une sorte de« voyeurisme » autorisé s’installe marquant ainsi la fin pseudonymat et de l’anonymat. Certaines informations mises en ligne peuvent avoir des répercussions pour les jeunes dans l’avenir par exemple dans la vie professionnelle.
Aziz Ridouane , chargé du numérique sur LCP, la chaine parlementaire , et membre fondateur du site nonfiction.fr dit :« Je suis persuadé que les gens vont petit à petit
diminuer leur utilisation de Facebook, parce que finalement c’est impersonnel, qu’on
s’adresse vite à beaucoup de monde, et que ce n’est pas du tout intime. » 144
.il est très important de protéger son identité numérique avec les réseaux sociaux et les outils Web 2.0 en particulier le domaine professionnel car c’est facile avec les moteurs de recherche ou via les réseaux sociaux de se faire repérer ou de se renseigner sur une personne, avant même de la rencontrer (par exemple pour un entretien professionnel). Nous pouvons tout savoir sur son activité professionnelle, ses études, ses loisirs, ses goûts. Nous percevons son identité selon ce qui est publié et selon le contexte d’utilisation des données. L’identité numérique regroupe quatre « P » : personnelle, professionnelle, privée, publique.
Ensuite, il faut faire attention aux publications sur le réseau. L’adage « Les paroles
s’envolent mais les écrits restent » caractérise le Web.145
Mais quels conseils donner aux jeunes pour un bon usage des réseaux sociaux ?
D’abord, avoir son réseau de références, une sorte de CV, dans l’objectif d’être visible sur Internet et faire attention à ce qui est publié à son propos (écrits, photos, etc.)pour protéger sa réputation.
Ensuite, l’anonymat et le pseudonymat sont préférables. En revanche, agir en tant que professionnel sur Internet, oblige à s’identifier avec son nom et son prénom. Pour se faire reconnaître (promotion de son identité professionnelle).
D’après Danah Boyd, docteur à l’université de Berkeley : « il y a une confusion entre
espace public et espace privé par la présence de quatre facteurs : la persistance (ce que vous dites à 15 ans sera encore accessible quand vous en aurez 30), la capacité à être retrouvé, la reproductibilité (les informations peuvent être recopiées et mises dans un cadre différent, dénaturant le message) et les « audiences invisibles » (la majorité
des destinataires est absente au moment de la publication du message) ». 146
144 - Ibid. P48
145- Balagué C et Fayon D, Person , Facebook, twetter et les autres…,op.cit.,p54. 146 - IbidP60 .
Bien utiliser les réseaux sociaux consiste à publier du contenu pour le développer et rester maitre de soi. Cependant nous distinguons quelques recommandations pour un meilleur usage des réseaux :
Il faut savoir quel est l’objectif de notre présence sur le réseau social considéré ;(« Pour quoi faire ? », « Quel est le bénéfice escompté ? ») ;
Bien lire la charte d’utilisation avant de s’inscrire à un réseau social pour décider quelles sont les informations que nous souhaitons afficher ;
Sélectionner une liste d’amis et de contacts via le réseau social ;
Créer des groupes sélectifs dans différentes sphères : travail, famille, amis…etc.;
Doter son profil des renseignements nécessaires afin de retrouver par exemple d’anciens camarades ;
Avoir des liens depuis son site/blog vers ses réseaux sociaux ;
Faire très attention aux informations relatives à la vie privée ;
Pour séparer entre privé et professionnel, il est préférable d’avoir plusieurs profils;
Participer à des groupes de discussion ayant ses intérêts et ses objectifs et maintenir son statut à jour. 147
Notons que ce qui est sur les réseaux demeurera assez longtemps grâce aux moteurs de recherche et aux outils développés. Le Net offre la possibilité de retrouver avec une URL et une date passée l’état d’un site à un moment donné. C'est-à-dire ce qui est sur Internet le restera pour toujours.
Mais actuellement grâce aux réseaux sociaux « les jeunes deviennent une cible
convoitée qu’il faut savoir séduire, attirer et surtout garder. »148
. Les adolescents et les jeunes en général sont attirés par le réseau social Facebook.
Qu’est ce que Facebook et quelles sont les raisons de son succès auprès des jeunes étudiant ?
147
- Balagué C et Fayon D, Person , Facebook, twetter et les autres…,op.cit.,pp66-67 .
Facebook et les autres- comptent leurs utilisateurs en dizaines de millions.