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III. La diversification alimentaire

4. Déroulement de la diversification alimentaire

Nous nous appuierons sur les données de l’ouvrage Enfant et Nutrition, Guide à l’usage des professionnels, édité par l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance), organisme créé par le Ministère de la Santé belge. Les données seront corrélées avec celles de l’Organisation Mondiale de la Santé, et celles du Ministère de la Santé français (www.manger-bouger.fr).

La période de diversification alimentaire s’étale de 5-6 mois aux 18 mois de l’enfant environ, âge où il mange théoriquement comme l’adulte. Il s’agit de respecter le déroulement en plusieurs étapes :

4.1. Première étape : la phase d’initiation (autour de 5 ou 6 mois)

Il s’agit du premier contact de l’enfant avec des aliments autres que le lait. L’enfant découvre alors de nouvelles saveurs, de nouvelles odeurs, de nouvelles textures, et se familiarise avec de nouveaux aliments. C’est un moment de plaisir et d’échange avec ses parents, qu’il faut encourager.

Il est important de ne tester qu’un seul aliment à la fois pendant plusieurs jours, d’une part pour en tester la tolérance (d’un point de vue médical), et d’autre part pour n’introduire qu’un changement à la fois.

Il est d’usage de commencer la diversification par les fruits et les légumes, et de préférence un aliment connu de l’enfant (visuellement, olfactivement…) et consommé par la famille. Les légumes conseillés lors de cette première étape d’initiation sont les carottes, les haricots verts, les épinards… Il faut éviter les légumes riches en fibres, trop difficiles à digérer pour le bébé. Les légumes sont proposés cuits et mixés, sans apports de sel supplémentaire.

La présentation des légumes se fait soit à la cuillère, soit au biberon : ils seront alors mélangés au lait donné à l’enfant, ou alors présentés en soupe très liquide.

De la même façon, les fruits conseillés sont la pomme, la poire, ou la banane, cuits ou crus, et mixés ou écrasés en purée, sans apport de sucre supplémentaire.

Il est important de préciser que lors de cette période, l’essentiel des nutriments est encore apporté par le lait, principale alimentation de l’enfant. Ce peut être le lait maternel, ou du lait premier âge, adapté aux besoins de l’enfant.

4.2. Seconde étape : la phase de familiarisation (autour des 7 mois)

Cette étape commence lorsque l’enfant prend un repas entier à la cuillère. On lui proposera alors un second repas pris de la même manière dans la journée.

C’est également le moment de changer de lait, en remplaçant le lait premier âge par du lait de suite, plus adapté aux besoins du bébé qui change petit à petit la composition de

ses repas. Cependant, le lait maternel reste le mieux adapté jusqu’aux deux ans de l’enfant.

Autour de 8 mois, l’idéal est que, sur les cinq à six repas recommandés par jour, deux soient des repas diversifiés, et les autres continuent à être des tétées (ou des biberons de lait).

Comme nous l’avons vu, l’ajout de sucre ou de sel aux aliments est très fortement déconseillé, en raison de l’immaturité de l’organisme de l’enfant. Cependant, il est tout à fait recommandé de rajouter des herbes aromatiques et des épices non piquantes. Les besoins en graisse étant plus importants chez l’enfant que chez l’adulte, il est important d’ajouter deux ou trois cuillères à café d’huile crue dans la préparation destinée à l’enfant. 4.3. Troisième étape : vers la variété des aliments (de 8 à 12 mois

environ)

La viande et le poisson peuvent être introduits dès le 5ème ou 6ème mois, contrairement aux œufs qui ne doivent pas être proposés avant le 7ème mois au moins, et consommés cuits uniquement. Ces protéines, importantes pour le bon développement de l’organisme, doivent être proposés en petite quantité, mixés et mélangés aux légumes. Toutes les viandes peuvent être ingérées, en évitant la charcuterie et les abats. Les poissons gras, maigres, frais ou surgelés sont recommandés, en évitant les poissons panés.

Les féculents permettent de donner une texture plus épaisse aux plats, et peuvent être introduits dès 7 mois révolus. Les farines infantiles (céréales pour bébé, qui donnent des bouillies) ne sont plus obligatoires avant 6 mois, comme elles l’étaient auparavant. Cependant, elles sont recommandées si l’enfant mange trop peu, car permettent de fournir de l’énergie sous peu de volume.

Vers 9 ou 10 mois, le bébé aime mâchonner des aliments plus solides : on peut alors lui proposer un morceau de pain avec la croûte. Il est important d’éviter de lui donner des biscuits, trop riches en sucres et en acides gras saturés. L’éducation alimentaire commence dès le plus jeune âge, et les bonnes habitudes nutritionnelles doivent être mises en place par les parents dès la diversification alimentaire.

Concernant les boissons, l’eau est la seule boisson indispensable au bébé. L’être humain étant naturellement prédisposé à s’orienter vers des saveurs sucrées, il est préférable d’habituer l’enfant au goût de l’eau pure.

4.4. Une alimentation de plus en plus proche de celle de l’adulte (après 12 mois)

Après un an, les besoins de l’enfant se modifient petit à petit : les féculents deviennent la base de chaque repas. Si l’enfant n’est plus allaité, 500 ml de lait de suite ou de lait de croissance suffisent, en comprenant les autres produits laitiers (yaourts, fromages…).

Progressivement, il est important de présenter les aliments séparément dans l’assiette, afin qu’il s’habitue au goût propre et à la texture de chacun. Cette texture est d’ailleurs adaptée au fur et à mesure du développement de l’enfant : liquide, mixé lisse, haché, petits morceaux, texture normale.