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Dénitions et propriétés

Dans le document E. mail : lesfariahmed@yahoo.fr (Page 2-10)

Soient n, k N etU Rn un ouvert. Soit

ω = X

1≤i1<...<ik≤n

fi1,...,ikdxi1 ∧...∧dxik,

une k-forme diérentielle sur U. Les fi1,...,ik (1 i1 < ... < ik n) sont des fonctions de U dans R (ou C), de classe C.

On dénit le produit extérieur deω etλ(une l-forme diérentielle dansU) en posant

ω∧λ= X

1≤i1,...,ik,j1,...,jl≤n

fi1,...,ikgj1,...,jldxi1 ∧...∧dxik ∧dxj1 ∧...∧dxjl. C'est une (k+l)-forme diérentielle dans U. On vérie aisément que :

k+l > n = ω∧λ= 0, (ω∧λ)∧η = ω∧∧η), (ω+η)∧λ = (ω∧λ) + (η∧λ),

ω∧λ = (−1)kl∧ω).

On dénit la diérentielle extérieure de ω en posant

= X

1≤i1,...,ik≤n

dfi1,...,ik ∧dxi1 ∧...∧dxik.

C'est une (k+ 1)-forme diérentielle dans U. Dans le cas d'une 1-forme ω =

Xn

i=1

fidx, on a

= X

1≤i,k≤n

µ∂fj

∂xi ∂fi

∂xj

dxi∧dxj. On vérie les formules suivantes :

d(aω+bλ) = adω+bdλ, (a, bR)

d(ω∧λ) = (dω∧λ) + (−1)k∧dλ), k =deg ω d(dω) = 0.

On dit que ω est fermée (ou un cocycle) si = 0.

En particulier, une1-forme

ω = Xn

i=1

fidx, est fermée si et seulement si

∂fi

∂xj

= ∂fj

∂xi

, ∀1≤i, j ≤n.

On dit queω est exacte (ou cohomologue à 0) s'il existe une(k1)-forme diérentielleλ dans U telle que :

ω =dλ.

En particulier, une1-forme diérentielle ω =

Xn

i=1

fidx,

est exacte s'il existe une application h:U R (de classe C1) telle que : fi = ∂h

∂xi

.

Toute forme diérentielle exacte est fermée. La réciproque est fausse en gé-néral et elle est vraie en degré1si l'ouvertU est étoilé (lemme de Poincaré).

Soient Ωk(M) l'espace vectoriel réel des k-formes diérentielles de classe C sur une variété diérentiable M et

d: Ωk(M)−→k+1(M),

la diérentielle extérieure. On appelle groupe de cohomologie de la variétéM, l'espace vectoriel réel

Hk(M,R) = ker£

d: Ωk(M)−→k+1(M)¤ Im[d: Ωk−1(M)−→k(M)] ,

= {k−formes diérentielles fermées surM} {k−formes diérentielles exactes surM}.

C'est le groupe de cohomologie de De Rham que l'on désigne aussi parHDRk (M,R). Un élément de ce groupe est une classe d'équivalence de formes fermées dié-rent l'une de l'autre par une diédié-rentielle :

ω1 ∼ω2 si ω1−ω2 =dλ.

Exemple 1 H0(M,R)est un espace vectoriel de dimension nie égal au nombre de composantes connexes de M. En eet, nous n'avons ici que des 0-formes diérentielles, i.e., des fonctions f(x) sur M. Il n'y a pas de formes diéren-tielles exactes. Dès lors,

H0(M,R) ={f :f est fermée}.

Comme df(x) = 0, alors dans toute carte (U, x1, ..., xn) de M, on a

∂f

∂x1 = ∂f

∂x2 =...= ∂f

∂xn = 0.

Par conséquent,f(x) =constante localement, i.e.,f(x) =constante sur chaque composante connexe de M. Donc le nombre de composantes connexes de M est la dimension en question.

Le lemme de Poincaré peut-être vu comme un théorème d'annulation de la cohomologie :

Hk(U,R) = 0, k 1 oùU Rn est un ouvert étoilé.

Soit I = [0,1],Ik =I×...×I (k-fois). Un k-simplexe (de classe Cr, r≥1) dans U est une application

ϕ:Ik −→U,

qui est de classe Cr sur Ik. Comme Ik est le volume formé par k vecteurs indépendants dansU, l'application ϕest donc une déformation de Ik.

Par exemple,

- un 0-simplexe est un point.

- un 1-simplexe dansR3 est une courbe dans R3.

- un 2-simplexe dans R3 est une surface dans R3 homéomorphe à I2 (un triangle).

- un 3-simplexe dansR3 est une boule.

- un cube, un volume dans R3 homéomorphe à I3 (un tétraèdre).

Rappelons que pour intégrer unek-forme diérentielle sur une variétéM, il faut que celle-ci soit orientable. Cela signie queM vérie l'une des conditions équivalentes suivantes :

(i)M est munie d'une forme volume, i.e., unek-forme diérentielle qui ne s'annule nulle part.

(ii)Il existe surM un atlas tel que le jacobien de tout changement de carte soit strictement positif.

Par exemple,

- Rn est orientée par la forme volumedx1∧...∧dxn. - le cercle S1 est orienté par.

- le tore T2 =S1 ×S1 est orienté par la forme volume dθ∧dϕ. -toutes les variétés holomorphes sont orientables.

-la sphèreS2, l'espace projectif RPn (n paire), la bande de Möbius ne sont pas orientables.

Soient ω une k-forme diérentielleU ⊂M (orientable) etϕunk-simplexe dans U de classe C1. L'intégrale de ω sur ϕest dénie par

Z

ϕ

ω = Z

Ik

ω(ϕ).

On suppose que k 2 et soient π une permutation de (1, ..., k), ϕ:Ik −→U,(u1, ..., uk)7−→ϕ(u1, ..., uk),

unk-simplexe dansU, et

ϕπ :Ik −→U,(u1, ..., uk)7−→ϕπ(u1, ..., uk) =ϕ(uπ(1), ..., uπ(1)), unk-simplexe dansU. Pour toute k-forme diérentielle ω dans M, on a

Z

ϕπ

ω =sign π Z

ϕ

ω, où signπ désigne la signature de la permutationπ.

La relation ci-dessus, montre que l'ensemble des ϕπ lorsque π parcourt les permutations de (1,2, ..., k) peut être divisé en deux classes : La première correspond au cas oùπest paire (sign π = 1) ;ϕπ etϕont même orientation et on posera dans ce cas ϕπ =ϕ. La seconde correspond au cas où π est impaire (sign π=−1) ; ϕπ etϕont des orientations opposées et on posera dans ce cas ϕπ =ϕ. Pour cette seconde classe,πest une transposition, i.e., deux éléments seulement sont permutés. Par exemple, sik = 2 etn = 3, on a

ϕ(u1, u2) = ϕ(u2, u1).

Nous avons supposé quek 2. Dans le cas oùk = 1, alorsϕ s'obtient par la formule

ϕ(u) = ϕ(1−u).

Un k-complexe (de classe Cr, r 1) dans U est une famille nie Φ = (ϕ1, ..., ϕm) dek-simplexes ϕj, 1≤j ≤m, dans U (de classe Cr, r 1). Géo-métriquement, un complexe peut se visualiser comme une réunion de surfaces, celles dénies par les simplexes le composant.

SiΦ = (ϕ1, ..., ϕm)est unk-complexe (de classeC1) dans U et siω est une k-forme diérentielle dans U, alors l'intégrale deω surΦ est dénie par

Z

Φ

ω = Xm

j=1

Z

ϕj

ω.

En particulier, unk-complexeΦ = (ϕ1, ..., ϕm) dans U tel que : ϕj(1) =ϕj+1(0), 1≤j ≤m−1,

est un chemin dans U par morceaux. Si en outre ϕm(1) = ϕ1(0), alors Φ est un cycle ou chemin fermé.

Soient ω une 1-forme diérentielle exacte dans U, Φ = (ϕ1, ..., ϕm) etΨ = (ψ1, ..., ψm)deux chemins dans U. Si ω=df, alors

Z

Φ

=fm(1))−f1(0)). Siϕ1(0) =ψ1(0) et ϕm(1) =ψm(1), alors

Z

Φ

ω = Z

Ψ

ω.

Enn siΦ est un chemin fermé, alors Z

Φ

ω = 0.

Le bord d'un k-simplexe

ϕ:Ik −→U, k 2, est le(k1)-complexe, noté ∂ϕ, déni par

∂ϕ=

³

ϕj,αsign(−1)j+α : 1≤j ≤k, α= 0,1

´ ,

ϕj,α+ ≡ϕj,α :Ik−1 −→ U,

(u1, ..., uk−1) 7−→ ϕj,α(u1, ..., uk−1) =ϕ(u1, ..., uj−1, α, uj, ..., uk−1), et

ϕj,α+ϕj,α¢

.

Lors de la détermination du bord d'un simplexe ϕ, les notations suivantes peuvent être utiles pour préciser l'image de ϕ ainsi que l'orientation. Soient x0, x1, ..., xk ∈U, k+ 1 points et

ϕ:Ik −→U, u7−→ϕ(u) = x0+ Xk

j=1

uj(xj−x0).

L'applicationϕdénit unk-simplexe dansU et Im ϕest un parallélipipède (à k dimensions) construit sur lesk segments joignantx0 àxj,1≤j ≤k. Cesk -simplexes sont appelésk-parallélotopes orientés et seront notés :[x0, x1, ..., xk]. On a x0 = ϕ(0) et xj = ϕ(ej), 1 j k, où ej désigne le jième vecteur de base deRk. Pourk = 1, on note [x0, x1] etx0 −→

orientation x1.

Exemple 2 Soit

ϕ:I2 −→R2,(u1, u2)7−→(u1, u2), le2-simplexe identité (injection canonique). On a

∂ϕ =

³

ϕj,αsign(−1)j+α : 1≤j 2, α= 0,1

´ ,

= ¡

ϕ1,0 , ϕ1,1, ϕ2,0, ϕ2,1 ¢ ,

ϕ1,0 (u) = ¡ ϕ1,0¢

(u),

= ϕ1,0(1−u),

= ϕ(0,1−u),

= (0,1−u),

= [(0,1),(0,0)](u),

= [e2,0](u), ϕ1,1(u) = ϕ(1, u),

= (1, u),

= [(1,0),(1,1)](u),

= [e1, e1 +e2](u), ϕ2,0(u) = ϕ(u,0),

= (u,0),

= [(0,0),(1,0)](u),

= [0, e1](u), ϕ2,1 (u) = ¡

ϕ2,1¢

(u),

= ϕ2,1(1−u),

= (1−u,1),

= [(1,1),(0,1)](u),

= [e1+e2, e2](u).

Comme I2 = [0,1]×[0,1], alors ϕ(I2) est le carré construit sur les segments joignant 0 à e1, e1 à e1+e2, e1+e2 à e2 et e2 à 0. On obtient

(∂ϕ)(I2) = [

1≤j≤2

α=0,1

³

ϕj,αsign(−1)j+α(I)

´

=fr (ϕ(I2)).

Le bord d'un k-complexe Φ = (ϕ1, ..., ϕm) est le (k1)-complexe déni par

Φ = (∂ϕ1, ..., ∂ϕm),

=

³

ϕj,l,αsign(−1)l+α : 1≤j ≤m,1≤l≤k, α= 0,1

´ .

Soient M1,M2 des variétés diérentiables de dimension m1,m2 respective-ment et U1 M1, U2 M2 des ouverts. Pour toute application diérentiable g : U1 −→ U2, et toute k-forme diérentielle dans U2, on peut dénir une k-forme diérentielle dans U1 (appelée le pull-back par g ou image inverse ou encore transposée deω par g) en posant

gω = X

1≤i1,...,ik≤m2

(fi1,...,ik ◦g)dgi1∧...∧dgik,

dgil =

m1

X

j=1

∂gil

∂yjdyj, sont des1-formes dans U1.

Notons que g est un opérateur linéaire de l'espace des k-formes sur M2 dans l'espace des k-formes sur U1 (l'astérisque indique que g opère dans le sens inverse deg).

Soit ω est une k-forme diérentielle dans U2 etλ une l-forme diérentielle dans U2. Alors sik =l,

g(ω+λ) =gω+gλ, et

g∧λ) =gω∧gλ.

Sih:U2 R est une application continue, g(hω) = (h◦g)gω.

Siω est de classe C1 dan U2 etg de classe C2 dans U1, g(dω) = d(gω).

SiM3 est une autre variété diérentiable, U3 M3 un ouvert et h: U3 U1

une application de classe C1, alors

(g◦h)ω =h(gω).

On déduit de ces propriétés que si g :U1 −→U2 est une application diéren-tiable, alors il y a des applications linéaires induites

g :Hk(U2,R)−→Hk(U1,R), telles que :

g([ω][λ]) =g[ω]∧g[λ].

En outre, si g est un diéomorphisme local, alors g est un isomorphisme d'algèbres (les groupes de cohomologie donnent donc des invariants diéren-tiables).

On montre que siϕest un k-simplexe dansM de classe C1, ω une k-forme diérentielle dansM,

τk:Ik −→Rk, u7−→τk(u) =u,

unk-simplexe identité dansIk Rk (injection canonique de classe C), alors Z

ϕ

ω = Z

τk

ϕω.

On en déduit que siω est une (k1)-forme diérentielle de classe C1 dans M (orientable) et Φ = (ϕ1, ..., ϕm) un k-complexe dans M de classe C2, alors on a la formule de Stokes-Cartan

Z

∂Φ

ω = Z

Φ

dω.

Soit A un anneau unitaire. On notera Ck le A-module libre engendré par tous les k-simplexes dans un complexe Φ. Un élément de Ck est appelé une k-chaîne dans le complexe Φ. C'est une somme nie formelle de la forme

ck =X

k

αkσk,

σk est un k-simplexe et αk∈A. Le bord ∂ck d'une k-chaîne est dénie par

∂ck =X

k

αk∂σk.

Un cycle est une chaîne ck telle que : ∂ck = 0. Un bord est une chaîne ck telle qu'il existe une chaîneck+1 avec ∂ck+1 =ck. Par analogie avec les formes diérentielles, on peut dire qu'un cycle est une chaîne fermée et qu'un bord est une chaîne exacte. On montre que pour toutek-chaîneck, le bord∂ck est une (k 1)-chaîne et que (∂ck) = 0. En outre, les k-chaînes forment un groupe abélien en introduisant une loi d'addition sur les chaînes comme suit : si

ck =X

k

αkσk, c0k =X

k

α0kσk, alors

ck+c0k =X

k

k+α0kk. Les cycles forment un groupe noté

Zk = ker(∂ :Ck −→Ck−1).

Deux cyclesc0k etc00k sont équivalents ou homologues si et seulement si c0k−c00k=∂ck+1.

De même, les bords forment aussi un groupe noté Bk =Im(∂ :Ck+1 −→Ck).

On poseB0 = 0. On a les inclusions :

Bk⊂Zk ⊂Ck.

On appelle groupe d'homologie, noté Hk, le quotientZk/Bk.

Il est clair qu'un bord est un cycle. Mais tout cycle n'est pas un bord.

Exemple 3 Soient a et b deux cycles indépendants dans H1(T). Ces cycles forment une base d'homologie du tore T. On a

H1(T)(1)=Z1(T)/B1(T)(2)= Z/2Z.

Les deux groupes (1) et (2) ont même structures ; ils sont engendrés par deux éléments a et b.

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