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La démarche d’analyse est constituée de trois étapes qui constituent la trame de notre recherche :

1. Analyse des interactions (opportunités et contraintes) entre le dispositif de conservation et les activités agricoles (chapitre 4) qui se décompose en deux sous-étapes :

- 1a) analyse des modalités de mise en œuvre du dispositif de conservation - 1b) élaboration d’une typologie spatialisée de la sensibilité des EA

2. Analyse de la constitution des capacités d’adaptation (chapitre 5) qui se décompose en trois sous-étapes :

- 2a) Analyse des stratégies d’adaptation par type d’exploitation, identification des déterminants des capacités d’adaptation et des leviers d’action pour un aménagement intégré des territoires,

- 2b) Caractérisation des processus de réorganisation des activités agricoles qui découlent des stratégies d’adaptation à l’échelle du territoire local

- 2c) Validation du modèle d’ancrage territorial des capacités d’adaptation,

3. Validation des résultats avec les acteurs et exploration de leur utilisation pour aider à l’élaboration d’un aménagement intégré des territoires aux échelles locale et régionale (chapitre 6).

Elles sont synthétisées par la Figure 19 ci-dessous :

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Dispositifs de conservation territorialisés qui entrent dans le cadre des approches de gestion communautaire des forêts et des approches de « gestion de terroir » (cf chapitre 1) GCF : gestion contractualisée des forêts, Gelose : Gestion locale sécurisée

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Figure 19: Etapes de la démarche d’analyse de l’ancrage territorial des capacités d’adaptation (flèches pleines : démarche inductive et/ou déductive ; flèches en pointillé : rétroaction)

1.

Analyse des interactions entre dispositif de conservation et activités

agricoles

1.1. Modalités de mise en œuvre des dispositifs de conservation à l’échelle locale

Afin d’étudier les interactions entre dispositifs de conservation et activités agricoles, il est nécessaire dans un premier temps de connaitre les caractéristiques de ces dispositifs et leurs modalités de mise en œuvre. Il s’agit d’identifier, au niveau des populations locales concernées, les actions concrètes menées par les acteurs institutionnels lors de la mise en œuvre des dispositifs et lors de leur suivi. Autrement dit, ce ne sont pas tant les normes de gestion qui nous intéressent ici que leur gestion effective.

La connaissance du fonctionnement des institutions impliquées et de leur positionnement dans la politique environnementale malgache peut aider à comprendre les modalités de mise en œuvre et les critères utilisés pour l’élaboration des zonages de conservation et des règles de gestion. La confrontation de ces informations avec les perceptions qu’en ont les ménages paysans est indispensable pour comprendre les contraintes et opportunités que ces nouveaux dispositifs représentent pour eux.

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Les dysfonctionnements du dispositif observés ou décrits par les agriculteurs me serviront d’indicateurs de blocages des processus d’adaptation. Par exemple, un village où de nombreuses infractions sont commises me laissera penser que certains ménages sont très sensibles aux mesures de conservation.

La mise en relation de ces dysfonctionnements avec les capacités d’adaptation des exploitations offrira, dans un second niveau d’analyse, la possibilité de donner une lecture critique des modalités de mise en œuvre du dispositif de conservation et des actions d’aide à l’agriculture qui l’ont accompagné.

1.2. Analyse de l’organisation et du fonctionnement des activités agricoles avant conservation

C'est au niveau de l'exploitation agricole que l'on peut cerner la transformation des activités de production et comprendre leur impact sur l'espace (Osty et al., 1998). C'est donc ce niveau que nous avons choisi de privilégier. Cependant, comme l’a montré l’analyse bibliographique, i) il existe encore peu de méthodes opérantes pour introduire la dimension spatiale dans une typologie de fonctionnement des exploitations, ii) l’approche rétrospective du fonctionnement des exploitations (avant conservation) reste à formaliser.

Pour rendre compte des liens entre le fonctionnement des exploitations et leurs inscriptions spatiales, la méthode élaborée mobilise plusieurs outils de l’agronomie et de la géographie : typologies d’exploitation, partitions de l’espace (découpage en unités agrophysionomiques), analyses spatiales à l’aide d’un système d’information géographique (SIG), modélisation graphique à l’aide de chorèmes.

1.2.1. Aspects spatiaux du fonctionnement des activités agricoles au niveau du territoire local

Pour relier des processus au niveau des exploitations à des entités spatiales plus englobantes significatives pour l’activité agricole et les enjeux de conservation, j’ai choisi de m’appuyer sur la méthode des unités agrophysionomiques (UAP) définies par Thinon et Deffontaines (1999).

La première étape consiste donc à construire des unités spatiales intermédiaires ou « sous- zones », au sein du territoire de la communauté locale concernée par le dispositif de conservation. Au sein de ces unités, les caractéristiques des ressources, leur utilisation et les difficultés rencontrées par les exploitations agricoles doivent constituer une problématique « homogène » dont la variabilité est minime à l’échelle du territoire local.

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Les critères utilisés sont des critères agronomiques, paysagers et fonciers. La méthode de construction repose sur l’enchainement de plusieurs phases alternant des approches au niveau du territoire local et au niveau des exploitations ; elles comprennent un va-et-vient entre des études de terrain (analyses paysagères, entretiens) et des analyses de documents cartographiques et photographiques traités avec un système d’information géographique (SIG).

Le croisement des sous-zones avec le territoire des exploitations permet d’introduire la répartition des sous-zones comme critère de typologie des exploitations. Ainsi en reliant une typologie de l’espace rural (sous forme de zonages) à une typologie spatialisée du fonctionnement des exploitations agricoles, il sera possible d’une part de prévoir les effets sur le territoire local d’une modification des systèmes de culture et, d’autre part, de prévoir les conséquences sur les divers systèmes de culture d’une transformation du territoire liée à la mise en œuvre du dispositif de conservation.

1.2.2. Construction de la typologie spatialisée du fonctionnement des exploitations avant conservation et de leur sensibilité aux contraintes de la conservation

La typologie des exploitations vise à caractériser la diversité du fonctionnement des exploitations avant la mise en place du dispositif de conservation, au regard de leurs caractéristiques intrinsèques potentiellement déterminantes des capacités d’adaptation et de leur mode d’utilisation des ressources forestières. L’objectif est de pouvoir analyser les stratégies d’adaptation au sein de groupes homogènes au regard de leur sensibilité aux mesures de conservation.

La démarche est à la fois inductive et déductive puis itérative. Elle se déroule en deux temps : - Sur la base d’un premier échantillon représentant a priori la diversité du

fonctionnement des exploitations contraintes par les mesures de conservation, des analyses détaillées au cas par cas sont menées pour dégager les types sur la base de variables discriminantes (approche inductive)

- D’autres études menées sur la configuration spatiale des exploitations permettent de retenir certains traits d’organisation spatiale (approche déductive)

- Un second échantillon dans un autre site d’étude permet de tester la robustesse de la typologie, en la complétant (élargissement du jeu de variables discriminantes si nécessaire) puis en la validant (approche itérative). Les écarts au modèle sont analysés.

Dans une étape suivante, l’analyse des stratégies d’adaptation et des déterminants mobilisés par chaque type d’exploitation a permis d’affiner les critères de la typologie (variables discriminantes).

130 1.2.2.1. Critères utilisés

Les caractéristiques intrinsèques du système famille-exploitation qui peuvent a priori représenter des marges de manœuvre pour s’adapter aux contraintes de la conservation sont présentées Figure 20.

Ces marges de manœuvre peuvent relever des domaines suivants : - Capital et force de travail

- Système d’activités - Système de production

- Organisation spatiale de l’exploitation - Composition du ménage

Figure 20: Caractéristiques intrinsèques du système famille-exploitation (adapté de Gibon, 1999) et marges de manœuvre potentielles pour s’adapter aux mesures de conservation (ce sont les éléments soulignés)

J’ai choisi de définir le ménage comme l’ensemble de personnes d’une même famille qui partagent leur repas, cultivent les mêmes champs ensemble et gardent les récoltes dans un grenier commun.

Les caractéristiques structurelles (taille du ménage, force de travail, capitaux : terres, animaux, caractéristiques socioculturelles) sont déterminantes dans les objectifs de production et de reproduction et évoluent au cours des étapes du cycle familial. Ces objectifs expliquent l’utilisation du territoire de l’exploitation et les systèmes de production et système d’activités mis en place. L’analyse bibliographique a montré que les paysans peuvent jouer par exemple sur l’allocation de la main d’œuvre, la décapitalisation ou l’entraide entre familles pour modifier leur système d’activité, de production ou leurs systèmes de culture.

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1.2.2.2. Méthode d’analyse du fonctionnement spatialisé des exploitations avant/après conservation.

Aspects temporels

La construction d’une typologie de fonctionnement d’exploitation à une date antérieure à celle de l’enquête nécessite une approche rétrospective par enquête historique.

Pour pouvoir différencier les changements qui ont eu lieu en lien direct avec les mesures de conservation, des changements liés à l’évolution « normale » de l’exploitation, j’ai choisi de reconstruire la trajectoire d’évolution des exploitations, de leur date d’installation jusqu’à celle du jour de l’enquête (Figure 21).

La trajectoire d’évolution est constituée de phase successives « qui marquent le cycle de vie » (Landais, 1996), au cours desquelles on peut parler de « cohérence » (Moulin et al., 2008) dans le fonctionnement de l’exploitation.

On distingue les changements « continus » qui résultent d’ajustements mineurs des changements « exceptionnels » liés au changement du contexte ou à un événement particulier et qui peuvent conduire à l’entrée dans une nouvelle phase « cohérente ».

Les processus de changement d’une étape à une autre sont souvent très similaires d’une exploitation à l’autre, ce que l’on peut facilement analyser par une approche synchronique des changements décrits par les différentes exploitations au moment du passage d’une étape à une autre (voir éléments cerclés de pointillés de la Figure 21). Cela permet de les différencier de changements liés à un changement du contexte environnant l’exploitation (nouvelles aides techniques, construction d’un barrage, …).

Les changements s’opèrent toujours au sein d’un groupe, ce qui nécessite de replacer les changements observés dans une exploitation au sein de l’unité sociale qui a du sens pour elle et de faire des allers-retours entre analyse de cas et études transversales (en pointillés Figure 21 ci-dessous).

La reconstitution du passé est toujours délicate, surtout quand on s’appuie sur les dires d’acteurs. La connaissance de l’histoire politique, économique, sociale de la zone d’étude permet d’identifier les dates auxquelles ont eu lieu les principaux changements du contexte et de construire ainsi un référentiel chronologique.

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Figure 21: Méthode de reconstitution des trajectoires d’évolution des exploitations, pour aider à la constitution des types avant conservation et à l’identification des changements liés aux mesures de conservation (adapté de Toillier, 2002 et Moulin et al.., 2008).

La sensibilité des exploitations est déduite de l’analyse du fonctionnement spatial de l’exploitation avant conservation, mis en regard des nouvelles règles d’utilisation de l’espace et des ressources imposées par le dispositif de conservation. Un ensemble de contraintes est ainsi identifié pour chaque type d’exploitation. Il est recoupé et validé grâce à un entretien ouvert auprès du chef d’exploitation sur ses propres perceptions des avantages et contraintes issus du dispositif de conservation.

Aspects spatiaux

Les modes d’organisation spatiale des exploitations sont décrits en fonction de la répartition des champs entre les sous-zones et de leur utilisation. Le champ, unité spatiale de base choisie, est une surface d’un seul tenant qui constitue une unité de gestion pour l’agriculteur. Des chorèmes sont construits pour représenter les configurations spatiales de chaque type d’exploitation. Pour cela, deux méthodes conjointes ont été mobilisées :

- l’intégration des territoires d’exploitation et de leur utilisation dans le SIG pour aider à identifier des formes d’organisation récurrentes, les structures élémentaires et leurs différentes combinaisons. A chaque champ est rattaché un ensemble d’attributs thématiques avant/après conservation, organisés dans une base de données

- L’identification de traits de structure élémentaires identifiés dans des travaux antérieurs portant sur le même type de problématique, comme ceux d’Albaladejo et al. (1990) ou Bonin (2003).

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L’objectif est d’identifier s’il existe une configuration spatiale spécifique des types d’exploitation. On pourra alors définir un type d’exploitation dans une configuration spatiale donnée, avec un certain fonctionnement et présentant un certain niveau de sensibilité aux mesures de conservation.

En conclusion, pour chaque domaine d’étude du fonctionnement de l’exploitation, je me base sur un ensemble de critères. Selon le nombre de critères à prendre en compte et selon la structure de l’échantillon d’exploitations vis-à-vis de ces critères, l’analyse sera automatisée avec un recours aux méthodes d’analyses de données multivariées (ACP, AFC…) suivie de classifications automatiques hiérarchiques (CAH), ou «manuelles ».

La Figure 22 synthétise le déroulement de l’étape 1b de la démarche d’analyse.

Figure 22: Détail de l’étape 1b de la démarche d’analyse (les zones en pointillés indiquent des éléments obtenus à d’autres étapes de la démarche d’analyse qui sont remobilisés pour cette étape)

Les résultats obtenus dans l’étape suivante (stratégies d’adaptation et déterminants mobilisés) ont permis de revenir affiner les critères de la typologie.

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2.

Analyse de la constitution des capacités d’adaptation

L’objectif est de caractériser les déterminants qui contribuent à la constitution des capacités d’adaptation et d’identifier ceux qui peuvent devenir des leviers d’action dans le cadre d’un aménagement intégré des territoires visant à mieux concilier conservation et développement aux échelles locale et régionale.

2.1. Stratégies d’adaptation, déterminants des capacités d’adaptation et leviers d’action pour un aménagement intégré

Pour chaque type d’exploitation, la stratégie d’adaptation est déduite des changements effectués après la mise en œuvre du dispositif de conservation, lors de l’analyse des trajectoires d’évolution construites dans l’étape précédente. Elle est recoupée avec les discours des agriculteurs sur les adaptations effectuées.

Les déterminants des capacités d’adaptation sont déduits des stratégies d’adaptation. On distingue ceux qui relèvent des caractéristiques intrinsèques de l’exploitation et constituent des marges de manoeuvre (réallocation de main d’œuvre, changement de la hiérarchie des cultures, etc.), de ceux qui relèvent des opportunités externes à l’exploitation (accès à un marché pour vendre du rhum, des bananes, accès à des aides techniques pour intensifier les cultures, etc.). Chaque stratégie d’adaptation peut résulter de la mobilisation d’un ensemble de déterminants.

L’objectif est de spécifier les déterminants qui peuvent relever d’actions d’aménagement du territoire : aménagements du territoire local (barrages, autres modalités de zonages de conservation, etc.), aménagements régionaux (écotourisme, marchés et filières, aires de production, accès à des bassins d’emploi, axes de communication, etc.).

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2.2. Inscription spatiale des stratégies d’adaptation et réorganisation des activités agricoles au niveau du territoire local

En réponse aux contraintes et/ou avantages de la conservation, certains types d’exploitation ont mis en œuvre de nouvelles pratiques agricoles et aménagements du milieu qui se traduisent par des évolutions paysagères.

Les chorèmes des types d’exploitations sont alors reconstruits pour représenter les changements d’organisation spatiale qui ont eu lieu. L’objectif méthodologique est d’identifier les éléments paysagers qui témoignent des stratégies d’adaptation mises en œuvre au niveau des exploitations agricoles, et ainsi d’affiner les critères de typologie des sous-zones homogènes d’usage des ressources. Il s’agit donc de mettre en relation les dynamiques paysagères observées au sein des sous-zones avec les changements d’usage du sol mis en œuvre par les exploitations qui possèdent des champs dans la sous zone considérée.

L’identification des changements paysagers en lien avec les pratiques agricoles permet dans un second temps, une lecture critique des effets du dispositif de conservation.

Il s’agit d’identifier les exploitations:

- qui possèdent des capacités d’adaptation, c'est-à-dire qui maintiennent ou développent leurs fonctions et projets préexistants à la conservation ; ou qui tirent avantage des opportunités pour développer de nouvelles fonctions ou de nouveaux projets,

- et dont la configuration spatiale et les activités sont compatibles avec les objectifs de conservation de la forêt.

On peut alors envisager la compatibilité ou non des changements au niveau des exploitations avec les enjeux de conservation à l’échelle du territoire local au niveau de chaque sous-zone. Dans un second temps une lecture critique du dispositif de conservation peut être faite, dans la perspective d’une meilleure prise en compte des dynamiques de développement des exploitations.

A l’issue des étapes 2a et 2b, il est possible de proposer un modèle de l’ancrage territorial des capacités d’adaptation. Le modèle relie :

- Un type d’exploitation dans une configuration spatiale spécifique correspondant à un niveau de sensibilité ; la sensibilité constitue un indicateur permettant de comparer les capacités d’adaptation des exploitations au sein d’un territoire et entre territoire; - Une stratégie d’adaptation mobilisant un ensemble de déterminants aux niveaux de

l’exploitation (marges de manœuvre), du territoire local ou de l’espace régional (opportunités externes). La stratégie d’adaptation explique certains processus de réorganisation des activités agricoles au niveau du territoire local par le biais des sous- zones.

- Une capacité d’adaptation qui témoigne du maintien ou de l’intégration de nouvelles fonctions par l’exploitation.

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2.3. Validation du modèle d’ancrage territorial des capacités d’adaptation Cette troisième étape vise à :

- valider le modèle d’ancrage territorial des capacités d’adaptation en le testant sur d’autres sites d’étude présentant des caractéristiques territoriales différentes, c'est-à- dire en faisant varier « les opportunités externes » constitutives des capacités d’adaptation.

Le développement d’une démarche comparative en testant le modèle dans plusieurs sous-zones régionales nous semble essentiel pour tenter une généralisation. La vertu heuristique des démarches comparatives a été soulignée dans les travaux des géographes (Bonnamour, 1997).

- vérifier la possibilité de diagnostiquer des actions d’aménagement pouvant accroitre les capacités d’adaptation des exploitations à partir d’une démarche de modélisation spatiale (validation de la correspondance entre forme et fonctionnement).

2.3.1. Zonage de l’espace régional de référence et identification d’une diversité de modèle d’organisation des activités agricoles au niveau des territoires locaux

Sur le même principe que la méthode des UAP mais à une échelle plus petite, il s’agit d’identifier des zones au niveau régional selon des critères identifiés a priori comme déterminants des capacités (opportunités externes) et facteurs de variabilité dans l’organisation spatiale des territoires locaux.

Les critères retenus a priori sont : - La densité de population,

- l’enclavement, la présence de réseaux urbains et ruraux (infrastructures, marchés, équipements, services, interventions d’aide au développement),

- Les dynamiques de déforestation liées aux modes d’utilisation des ressources forestières par les exploitations.

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Ces critères seront complétés ou modifiés de deux façons :

- A partir des résultats sur les déterminants des capacités d’adaptation identifiés sur les premiers sites d’étude pour la mise au point des modèles ;

- A partir d’entretiens auprès de personne-ressources, c'est-à-dire des acteurs régionaux qui interviennent sur le terrain et peuvent constituer des « experts » en matière de conservation et de développement. Ils seront à même de définir des situations contrastées au sein de l’espace régional et de donner des facteurs de différenciation qui leur semble discriminant.

La modélisation graphique est à nouveau utilisée pour représenter les principales structures et dynamiques spatiales expliquant la différenciation de zones au niveau régional.

Au sein des zones identifiées, un territoire local soumis à un dispositif de conservation sera choisi pour appliquer le modèle reliant {un type spatialisé d’exploitation, un ensemble de contraintes, et une capacité d’adaptation}. On fait l’hypothèse qu’on pourra généraliser le modèle d’organisation du territoire à tout autre territoire au sein de la sous-zone considérée.

2.3.2. Application de la typologie spatialisée des exploitations

Une fois un territoire local choisi au sein d’une sous-zone régionale, la validation se décompose en trois étapes :

- Identifier des sous-zones au sein du territoire local, à partir des éléments paysagers qui peuvent témoigner des stratégies d’adaptation mises en œuvre au niveau des exploitations agricoles,

- Identifier l’ensemble de contraintes issues du dispositif de conservation par sous-zone, et faire des hypothèses sur la distribution des types d’exploitation, leurs capacités d’adaptation et les différents déterminants mobilisés à partir du modèle élaboré dans l’étape 2,

- Vérifier en effectuant quelques enquêtes approfondies au niveau des exploitations agricoles dans les différentes sous-zones du territoire ; analyser les écarts au modèle.

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La nature des opportunités externes mobilisées par les exploitations pour s’adapter permet en retour de questionner les critères choisis pour le découpage de l’espace régional et les affiner. L’enjeu est de montrer qu’on peut avoir une approche de modélisation spatiale par sous-zones