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Introduction générale

B. Défnition et principes

L'approche écosystémique de la gestion de la biodiversité émerge principalement dans les années 1970, suite notamment à la conférence de Stockholm de 1972. L'objectif est alors de développer des approches plus intégrées de la gestion de l'environnement, basées notamment sur les avancées de l'écologie scientifique. Mais ce n'est qu'en 2003 que la FAO propose la définition la plus répandue de la gestion écosystémique des pêcheries, ou

ecosystem-based fisheries management (EBFM) : "l'approche écosystémique des pêcheries

vise à trouver un équilibre entre divers objectifs sociaux, en prenant en compte les connaissances et les incertitudes sur les composantes biotique, abiotique et humaine des écosystèmes et leur interactions, ainsi qu'en appliquant une approche intégrée des pêcheries dans le cadre de limites ayant un sens écologique" (FAO 2003). En d'autres mots, la gestion

écosystémique des pêches cherche à réconcilier la gestion des pêches - c'est-à-dire la satisfaction des besoins de la société - et la gestion des écosystèmes - c'est-à-dire la préservation de la diversité et du fonctionnement des écosystèmes.

1. Premier principe : intégration de la complexité écosystémique

La gestion écosystémique des pêches vise en premier lieu à prendre en compte la complexité écosystémique des pêcheries dans les modèles de gestion. Cela suppose d'abord d'intégrer des paramètres biophysiques tels que la température ou les concentrations en nutriments dans les modèles utilisés. Les points de référence obtenus dépendent ainsi des déterminants environnementaux pris en compte. Des variables biophysiques ont notamment été intégrées aux plans de gestion de différentes espèces de grands pélagiques ; par exemple, dans le Pacifique sud-est, le modèle de gestion de l'espadon (Xiphias gladius) intègre des variables climatiques, hydrographiques, et liées à la production primaire (Skern-Mauritzen et al. 2016).

Prendre en compte la complexité écosystémique des pêches suppose également de replacer chaque espèce pêchée dans le réseau écologique dont elle fait partie. Cela nécessite des informations sur les interactions (prédation, etc.) entre les espèces pêchées ou non. Par exemple, le plan de gestion des stocks d'aiglefin (Melanogrammus aeglefinus) dans la mer de Barents intègre la prédation de cette espèce par les populations de cabillaud (Skern-Mauritzen et al. 2016). La prise en compte des interactions écologiques peut également favoriser les rendements de certains stocks. Par exemple, dans la mer Baltique, le quota optimal de cabillaud calculé à partir d'un modèle multi-spécifique est supérieur au quota mono-spécifique (Norrström et al. 2016).

Plusieurs approches de modélisation ont été développées afin d'intégrer la complexité écosystémique dans la gestion des pêches (Plagányi 2007). Ces modèles diffèrent principalement par leur niveau de complexité et de réalisme. Une première catégorie de

modèles cherche à décrire l'ensemble des organismes d'un réseau trophique, du producteur primaire au top prédateur. Le plus célèbre est certainement Ecopath (Christensen & Pauly 1992), qui décrit les flux de biomasse à l'équilibre, et sa version dynamique, Ecopath with

Ecosim, ou EwE (Christensen & Walters 2004). Le modèle Atlantis permet quant à lui

d'inclure les rétroactions entre les dynamiques écologiques et les décisions de gestion (Fulton et al. 2011). De nombreux autres types de modèles s'intéressent avant tout aux niveaux trophiques supérieurs ; citons par exemple les modèles individu-centrés, tels qu'OSMOSE (Shin & Cury 2001), ou les modèles bio-énergétiques, dont les paramètres sont basés sur des relations dépendantes de la taille des espèces exploitées (Yodzis 1998). Enfin, certains modèles ont été développés afin d'étudier des pêcheries spécifiques, comme le krill-predator-

fishery model (Plagányi 2007).

L'intégration d'une complexité écosystémique dans des plans de gestion reste cependant marginale. Une méta-analyse récente conclut en effet que sur 1200 stocks étudiés, seuls 24 intègrent des paramètres biophysiques ou des interactions écologiques (Skern- Mauritzen et al. 2016). Parmi ces 24 modèles de gestion, 15 intègrent un déterminant environnemental (température, etc.) et 11 prennent en compte l'interaction de prédation entre le stock étudié et un autre stock. Cette étude ne recense cependant pas de modèle de gestion prenant en compte l'interaction du stock pêché avec plusieurs autres espèces, soulignant ainsi le faible développement des modèles de réseaux trophiques dans la gestion des pêcheries mondiales.

Notons enfin que les pêcheries multi-espèces sont généralement caractérisées par la présence de multiples flottilles de pêches, possédant des profils de pêche et des dynamiques variés. Comme le montre Burgess (2015), une diversité de flottilles complémentaires permet d'assurer des rendements élevés et de préserver les stocks fragiles. Mais plusieurs flottilles peuvent également être en compétition pour une même ressource (Ulrich et al. 2001). Ainsi la gestion des pêches implique-t-elle de définir la façon dont ces différentes flottilles partagent

les licences de pêche ou les quotas (Guillen et al. 2013). En particulier, il importe de définir les répartitions d'efforts ou de quotas répondant aux objectifs économiques et écologiques des pêcheries multi-espèces.

2. Second principe : intégration de multiples objectifs de gestion

L'approche écosystémique de la gestion des pêches est souvent réduite à la prise en compte de la seule complexité écosystémique des pêcheries (Pikitch et al. 2004). Mais selon la définition de la FAO, cette approche vise d'abord à "trouver un équilibre entre divers objectifs sociaux". L'approche écosystémique des pêches requiert donc l'intégration de multiples objectifs de gestion, écologiques comme économiques. Les nombreux services écosystémiques prodigués par les écosystèmes marins font partie de ces objectifs de gestion potentiels.

Dans un cadre multi-critères, la définition de politiques durables de gestion requiert des méthodes spécifiques, partiellement résumées par Mardle & Pascoe (1999). Une première série de méthodes cherche à maximiser une somme pondérée d'objectifs, les pondérations étant définies auparavant par le gestionnaire de la ressource. Dans une deuxième série de méthodes (multi-objective programming), les pondérations ne sont pas définies à l'avance, et l'optimisation multi-critères donne ainsi l'ensemble des solutions possibles ; il revient ensuite au gestionnaire de décider laquelle il favorisera. Dans ces deux cas, la définition opérationnelle des politiques de gestion nécessite de sonder les préférences des acteurs de terrain pour l'un ou l'autre des objectifs (Mardle & Pascoe 1999; Kempf et al. 2016). Une méthode récente, l'éco-viabilité, cherche à contrôler les pêcheries de manière à vérifier à tout moment un ensemble de contraintes, économiques comme écologiques (Béné et al. 2001; Doyen et al. 2017). L'éco-viabilité a été appliquée à un ensemble de pêcheries, artisanales comme industrielles, montrant la possibilité d'améliorer conjointement les performances écologiques et économiques d'une pêcherie (Doyen et al. 2017).

En pratique, les politiques de gestion des pêches intègrent souvent plusieurs objectifs, écologiques et économiques. C'est le cas de la politique américaine de gestion des pêches (NOAA 2007), basée sur le concept d'optimum yield (Larkin 1977). En effet, l'optimum yield est défini comme la "quantité de poisson apportant les plus grands bénéfices à la Nation" et est estimé "sur la base du MSY, réduit par tout facteur économique, social, ou économique" (Patrick & Link 2015). Le MSY n'est donc plus un objectif de gestion, mais un plafond au- dessous duquel doivent se situer les stratégies de gestion optimales. Hilborn (2010) suggère ainsi qu'une faible pression de pêche permet des rendements proches de ceux du MSY, tout en maintenant des biomasses élevées. En Europe, la politique commune des pêches ne fait pas mention du concept d'OY, mais elle se donne pour objectifs à la fois la durabilité écologique des pêcheries, et le maintien de bénéfices économiques et sociaux (European Union 2013). La plupart des politiques de gestion des pêches font donc explicitement mention de plusieurs objectifs de gestion, ouvrant ainsi la voie à une gestion écosystémique des pêches (Patrick & Link 2015).

La gestion écosystémique des pêches est un paradigme relativement récent, visant une gestion intégrée des pêcheries en tant que socio-écosystèmes complexes. Ceci implique de prendre en compte la complexité écosystémique des pêcheries, ainsi que l'ensemble des services écosystémiques qui en dépendent. Cependant, l'existence d'interactions entre espèces pêchées et de compromis entre objectifs de gestion compliquent la mise en œuvre d'une gestion écosystémique. L'enjeu de cette thèse est ainsi d'élaborer et d'évaluer des stratégies de gestion multi-spécifiques (premier principe de la gestion écosystémique des pêches), permettant de répondre à de multiples objectifs de gestion (second principe de la gestion écosystémique des pêches).

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