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Chapitre 1 : Ancrages historiques et conceptuels du SASEC

1.2 Définition des principaux concepts

1.2.3 Définir l’approche centrée sur l’action (ACA)

À l’intérieur du Cadre ministériel (2005, p. 21), le MELS compare le SASEC à un laboratoire de vie pour mettre en évidence que la transmission des apprentissages se fait dans des activités centrées sur l’action. L’approche centrée sur l’action comporte trois phases : agir, relire et réinvestir.

1.2.3.1 L’agir

Dans le Cadre ministériel, « Cette phase consiste à vivre concrètement différentes facettes de la vie spirituelle et de l’engagement communautaire, à travers des actions et des réflexions diverses, adaptées à la réalité des élèves et de l’école. » (MELS, 2005, p. 21) Durant cette étape, le souci premier de l’AVSEC est de faire vivre, d’éveiller, de susciter ou de sensibiliser dans l’action. L’animatrice ou l’animateur doit s’assurer de préparer les élèves adéquatement pour qu’ils et elles en comprennent bien les motivations.

Quand les élèves entrent à l’école, ils sont déjà chargés d’expériences. Les uns ont accru leur estime de soi, certains ont sapé l’image valorisante qu’ils pouvaient se faire d’eux- mêmes et d’autres encore ont cultivé ou déçu la confiance qu’ils ont placée dans les

autres. Leur vie est rayonnante ou décevante, au gré du cumul de leur vécu. (Laprée, 2004, p. 118)

L’AVSEC se doit d’accueillir les élèves tels qu’ils sont avec leurs expériences, et à œuvrer à l’intégration de leur bagage de vie grâce à des activités supplémentaires, surtout si elles sont porteuses de dimensions absentes de ce bagage.

1.2.3.2 Le relire

Le Cadre ministériel présente le relire en ces mots :

Cette phase consiste à faire un retour sur ce qui a été vécu au sujet de la vie spirituelle et de l’engagement communautaire. Il s’agit en fait d’une évaluation qui porte d’abord et avant tout sur le fond de l’apprentissage effectué au moment de l’agir […]. Elle permet d’explorer de façon organisée des aspects de la vie spirituelle et de l’engagement communautaire qui sont présents dans cet agir […] pour en dégager le sens et la portée, pour soi, les autres et la société. Elle permet aussi de faire des liens entre les deux volets du service. Chaque relecture devient ainsi une contribution possible au travail qu’effectuent les élèves pour unifier leur être et développer leur conscience sociale. (MELS, 2005, p. 21)

Le rôle de l’AVSEC consiste donc à offrir aux élèves l’opportunité de réfléchir et de se remettre en question. À cette phase, l’AVSEC doit aider les jeunes à approfondir ce qui a été expérimenté lors de l’agir et leur permettre de faire le point sur leurs actions.

Pour Laprée, le relire est important, car :

Accumuler des expériences n’est pas garantir la réalisation d’une « vie bonne », ni subjectivement ni objectivement. Il faut trouver l’étalon qui la mesure, non seulement de l’extérieur (point de vue objectif), mais aussi de l’intérieur (point de vue subjectif). Le laboratoire de vie est d’abord un lieu de prise de parole par celui ou celle qui agit, une parole sentie, ressentie, libre. (Laprée, 2004, p. 118)

La relecture des diverses activités vécues avec l’AVSEC est une part importante du développement spirituel du jeune. L’élève accomplit cette réflexion d’une façon personnelle, à l’oral, par écrit ou en introspection. Le relire est fondamental, car il va toucher l’élève dans sa construction de sens.

En fait, concrètement, ce qui est demandé par l’AVSEC, c’est que l’élève effectue rationnellement une réflexion sur ce qu’il vient de vivre et qu’il en dégage logiquement une nouvelle manière d’agir dans le monde. Pour l’AVSEC, cette relecture fait partie de la vie spirituelle du jeune […] (Cherblanc, 2005)

Dans les tâches que les AVSEC ont à réaliser au quotidien, ils reconnaissent la relecture comme indispensable au développement spirituel du jeune. C’est pour cette raison qu’ils déplorent ne pas être en mesure d’accorder tout le temps qui devrait être alloué à cette phase du relire. Mais la lourdeur de leur tâche est telle qu’ils se retrouvent dans l’obligation d’écourter cette étape, voire de l’omettre. Étant sans arrêt propulsés dans l’action avec l’agir, il arrive même que des AVSEC accomplissent la relecture sans s’en rendre compte, pour réaliser l’avoir fait seulement après coup.

1.2.3.3 Le réinvestir

Toujours selon le Cadre ministériel, « Cette phase permet de poursuivre, dans un agir renouvelé, la recherche et l’expérimentation dans l’univers de la vie spirituelle et de l’engagement communautaire. D’une certaine manière, c’est la phase de l’agir qui se prolonge, mais avec une “valeur ajoutée”. » (MELS, 2005, p. 22) Lors de la phase du réinvestir, l’AVSEC se doit de stimuler les élèves à se doter d’une vie spirituelle de plus en plus autonome et à s’engager de façon solidaire dans la société. Elle ou il se doit aussi d’apporter du soutien en organisant des activités favorisant la continuité d’un agir toujours plus signifiant. Cela dans le but d’offrir aux jeunes la possibilité de relancer leur expérimentation et l’opportunité de s’améliorer.

Laprée (2004, p. 119) explique le rôle du réinvestir, en mentionnant que les élèves peuvent avoir mal vécu certaines expériences, en trouver les raisons au moment du relire, et se demander comment faire mieux la fois suivante. Mais si des expériences réussissent et que les jeunes en saisissent les raisons, ils pourront désirer recommencer pour éprouver le succès et consolider leurs choix. Bien entendu, la modification de certains facteurs est toujours possible afin d’améliorer la situation ou de maintenir une constance dans les résultats obtenus. N’oublions pas les jeunes évoluent dans un laboratoire de vie.

Selon nous, l’ACA est comme le cycle de la vie, c’est une recherche conduisant à l’obtention d’une vie bonne. Dans le cadre du présent travail, nous la qualifions de cycle de spiritualité responsable. L’AVSEC choisit d’accompagner les élèves dans cette démarche intérieure qui prendra toujours la forme d’un laboratoire de vie se fixant pour objectif un devenir de plus en plus humain.

1.2.4 Le lien étroit entre « engagement communautaire » et « vie