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Deuxième chapitre : Les pratiques de la coordination de la Résistance parisienne

B- Débat politique permanent

Conséquence de son statut hybride et de sa proximité avec l'épicentre du pouvoir résistant, le CPL est un lieu d'échange autour de la gouvernance de la Résistance parisienne, et sur des sujets très variés. Les thématiques et mécanismes de cette discussion révèlent la propension du CPL à élargir le cadre de son action, en situant au cœur de celle-ci la question du pouvoir.

La situation nationale et internationale

Le plus souvent, la discussion est provoquée par l'exposé inaugural que fait le président en début de séance, sur la situation nationale et internationale. Ce tour d'horizon n'est pas détaillé dans chaque procès-verbal, mais est un passage obligé de la réunion. L'écoute de la radio de Londres et d'Alger, la diffusion de bulletins d'information par la plupart des mouvements de résistance et par un organisme dédié, le Bureau d'information et de presse

469 Ainsi, c'est la commission du CNR pour les CDL qui donne des directives sur les rapports des CDL avec les FFI (31 mars 1944) et avec le NAP (2 mai 1944)

(BIP) forment la matière de ce tour d'horizon. Le CPL a lui aussi tenté, très certainement par sa commission de presse, de publier un bulletin d'information : le Bulletin intérieur du

Comité parisien de la libération470, au mois de janvier 1944. L'unique exemplaire de ce

bulletin retrouvé dans les archives consultées, reprend des extraits des discours à l'Assemblée consultative ou de communiqués à la radio ayant pour auteurs des membres communistes de l'Assemblée. Pour les questions de politique intérieure, la plupart des discours de De Gaulle ont un écho dans les réunions du CPL. Exemple, celui du 12 décembre 1943 « annonçant une extension des droits des citoyens à certaines couches d'indigènes » qui est « favorablement accueilli »471. Jacques Bingen précise que le souci du comité de confronter les vues de chacun

sur les questions internationales occupe un temps important :

Le tour d'horizon des grands problèmes politiques internationaux (…) occupe, avec les interventions des Membres, une grande partie des quatre heures de séance : Moscou, Téhéran, Washington, Le Caire... Tous ces sommets de la négociation internationale sont passés en revue.472

À six reprises, le procès-verbal mentionne la tenue d'une discussion, ou au moins d'une information sur la situation internationale, sans qu'il y ait obligatoirement la rédaction d'un texte pour sanctionner le débat. C'est le président qui mène cette discussion. Jacques Bingen sous-entend que cela influe sur l'ordre du jour, avec la priorité accordée notamment à l'avancée de l'armée russe473. Cinq fois sur six, la situation sur le front de l'Est est évoquée et

les progrès de l'armée rouge sont mis en avant, en particulier à partir de la 10e séance, en

décembre 1943. Jusqu'au printemps 1944, ces mentions sont très régulières, notamment fin mars, début avril, où la question est évoquée trois séances de suite (de la 18e à la 20e), ce qui

correspond à l'avance rapide de l'armée rouge en Ukraine et en Crimée, offensive qui dure de décembre 1943 jusqu'en mai 1944, le président du CPL insistant particulièrement au cours de le 20e séance sur l'« investissement d'Odessa par l'armée rouge »474.

D'une façon générale, jusqu'au débarquement, les événements internationaux

470 MRN, 1/6, Bulletin intérieur du Comité parisien de la libération, [janvier 1944]

471 MRN, 14/ATOL/1 Procès-verbal de la 8e séance, s.d.

472 AN, F1a/3728 Rapport de Cléante, janvier 1944 473 AN, F1a/3728 Ibid.

474 MRN, 85AJ1/14/ATOL 1, Procès-verbal de la 20e séance. Il faut ici insister sur ce que les informations

internationales ont d'imprécis. La date officielle de la prise d'Odessa est le 10 avril, mentionnée dans les journées parisiens du lendemain (Le Matin, n°21764 du 11 avril 1944), tandis que la 20e séance du CPL a

lieu le 5 avril, si on tient compte de la date d'une déclaration du Comité votée au cours de cette séance (85AJ1/14/ATOL 1), tandis que le Procès-verbal de ladite séance est daté du 7 avril.

mentionnés dans le procès-verbal sont le plus souvent des événements intéressants l'URSS, et quasiment à chaque fois introduit par le président. Confirmation de cette tendance, l'adoption par le bureau de motions se référant à la politique internationale. Au cours d'une des premières réunions, le 29 octobre 1943, le Comité adresse un salut au peuple de Moscou et à l'URSS, pour le 26e anniversaire de la Révolution d'octobre, sur la proposition d'André Tollet.

Enfin, au cours des 21e et 22e séances, le représentant du parti communiste propose deux

résolutions, une pour saluer la signature d'une alliance entre l'URSS et le gouvernement tchécoslovaque d’Édouard Benes475, garantissant à celui-ci la souveraineté du pays après la

libération et une autre pour demander la signature de traités bilatéraux entre la France et l'ensemble des Alliés. Ces deux résolutions sont fondues en un texte commun, fin avril ou début mai 1944. Enfin, le dernier texte portant sur le déroulement du conflit (hormis les nombreux textes produits après le débarquement et évoquant le nouveau front) est proposé le 21 juillet, à nouveau par le président, sur l'entrée de l'armée rouge en Prusse Orientale. Le tropisme d'André Tollet et d'Albert Rigal les poussent à l'évidence à saluer les victoires soviétiques. De plus, la guerre à l'Est fait l'objet d'une couverture médiatique qui frise au printemps 1944 le bourrage de crâne476, mais l'évolution du front italien fait également les

gros titres de la presse.

L'intérêt du CPL pour la situation nationale et internationale est lié à ses propres objectifs, car l'évolution du conflit mondial a évidemment des conséquences pour la Résistance parisienne, à plus ou moins long terme. De même, l'horizon d'une redéfinition des grands équilibres internationaux est une préoccupation pour certains membres du CPL, attentifs à ce que la France conserve une position forte.

Soutien critique au CFLN

L'autre grande thématique internationale évoquée est liée à la question de la reconnaissance par les alliés du CFLN et la place de la France dans l'Europe d'après guerre. Des messages de soutien sans équivoque sont envoyés quand l'indépendance de la France est en jeu. Ainsi en décembre 1943, au cours de la 7e séance, le discours du général Smuts477 fait

475 Ce traité date du mois de décembre 1943.

476 Le journal Le Matin, un des plus forts tirages de l'époque, diffuse au cours du mois de mars 1944 (date à laquelle le CPL évoque très fréquemment la guerre à l'est), 23 fois en une le communiqué du « Grand quartier général du Führer », le plus souvent illustré de plans ou photos.

477 Jan Christiaan Smuts et le Premier ministre sud-africain et préside par intérim le cabinet de guerre britannique. Le 25 nov 1943, dans un discours public, publié par la suite dans une brochure intitulée « Pensées sur le monde nouveau », il estime : « La France s'est effondrée, elle le demeurera de nos jours et

l'objet d'une motion critique, d'ailleurs adressée au CNR, et affirme ne reconnaître « que le CFLN comme seule autorité légitime représentant le peuple de France et l’État ».

Pour autant, les discussions que le CPL a autour du CFLN et du général de Gaulle sont souvent assorties de sous-entendus critiques. La plupart du temps, les textes produits par le Comité parisien et qui s'adressent ou font référence au général de Gaulle et au CFLN reflètent une ambivalence du CPL. Le CPL rappelle systématiquement le caractère indiscutable de l'autorité du Comité français de la Libération nationale. Presque toujours, il assortit cette révérence de critiques de fond. Le CPL s'adresse souvent au gouvernement et à de Gaulle pour se faire l'écho de plaintes ou de demandes de la population parisienne. On sent fréquemment la patte des membres communistes du CPL, comme pour les discussions déjà évoquées, sur la participation du PC au CFLN et l'affaire du visa de Maurice Thorez, ou encore au sujet de la relative tergiversation du CFLN quant au sort réservé à Pierre Pucheu. L'autorité de De Gaulle n'est jamais discutée sur le principe, mais l'action du gouvernement d'Alger ou la personnalité de ses ministres peut faire l'objet de réserves et de critiques. Ainsi cet épisode relevé par Jacques Bingen :

Géronte [Émile Bollaert] a assisté à une séance pendant son dernier passage et a reçu communication d'une motion de méfiance et d'hostilité contre [André Le Trocquer], que vous trouverez si j'en ai le temps dans le courrier. Son ton est inadmissible et j'estime quant à moi que ce genre de motion ne doit pas être acceptée par la Délégation. Tout au plus si nous voulons éviter un conflit, il doit être dirigé sur le bureau du CNF [CNR] lequel mieux équilibré en empêcherait la transmission.478

Les mouvements de résistance non-communistes ont plus tendance à défendre et à faire confiance au CFLN et à l'Assemblée consultative. Cependant, un projet d'organisation politique de la France à la Libération est accueilli avec désapprobation par l'ensemble de la Résistance, y compris au CPL. Au cours de la 10e séance, une forte émotion de l'ensemble du

bureau suite à l'annonce suivante :

Le CFLN aurait l'intention de procéder à des élections au second degré, après la libération. Ils considèrent unanimement que si de telles informations étaient exactes elles auraient sur la population parisienne une répercussion fâcheuse et constitueraient un

peut-être pour bien des jours à venir ». Ces mots sont largement repris par Radio-Paris et la presse légale, tout autant que par la presse clandestine.

recul politique considérable.479

À la réunion suivante, le bureau revient sur les projets d'assemblée pour la libération. Trois solutions sont évoquées à Alger, d'après leurs informations :

Des élections au second degré par les Conseils municipaux ou les Conseils généraux, ou bien la désignation d'une chambre composé d'anciens députés et de personnalités.

Le CPL rejette les trois propositions et demande au CNR de faire un contre-projet. Une des demandes est ainsi que ne doivent être réhabilités aucun élu qui a voté pour Pétain ou qui a « été au service de Vichy ».480

À partir du débarquement, le terrain politique se confond avec le terrain militaire et l'action de la résistance sur le territoire national, et la solidarité avec le CFLN est plus unanime quand il s'agit de s'opposer aux desseins américains : maintien de la municipalité vichyste à Bayeux, émission de billets par les Alliés, notamment481. Elle l'est beaucoup moins

quand le CFLN, qui est désormais le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) entend jouer à plein son rôle gouvernemental, fut-ce en réduisant celui des institutions de la Résistance, CPL en tête482.

L'« interprète qualifié de la population parisienne »483

Le CPL veut jouer pleinement son rôle d'assemblée politique, « Seule autorité française légale dans la Région Parisienne »484. Il se présente tout autant comme l'« interprète qualifié

de la population parisienne »485 en étant une courroie de transmission de la base vers la tête,

pour des revendications, souvent très concrètes. De très nombreuse adresses au CFLN, rédigées par des organisations ouvrières comme les Comités populaires, des sections de la CGT ou des regroupements d'employés, transitent par le CPL, en particulier par André Tollet et le représentant FN, et ce, dès la création du Comité. Jacques Bingen en fait mention en

479 MRN, 14/ATOL/1 Procès-verbal de la 10e séance, [31 décembre 1943]

480 MRN, 14/ATOL/1 Procès-verbal de la 11e séance, [7 janvier 1944]

481 MRN, 14/ATOL/1 Procès-verbal de la 27e séance, 16 juin 1944

482 Voir la question de la nomination des préfets de la Seine et de Police 483 MRN, 14/ATOL/1 Tract, 16 juin 1944

484 MRN, 14/ATOL/1 Tract aux cheminots de Montrouge, 20 juin 1944. 485 MRN, 14/ATOL/1 Tract, 16 juin 194

janvier et en envoie « une enveloppe spécimen »486 à Londres. Leurs thématiques varient avec

l'actualité sans différer sur la forme et Jacques Bingen les juge « d'une grande monotonie car, bien que spontanées, elles sont toutes identiques »487. Les demandes et griefs présents dans

ces motions sont souvent proches de ceux proposées par certains représentants du Comité parisien de la libération. À la fin de l'année 1943, les motions souhaitent « que la BBC fasse une place à la voix de la Russie comme elle a fait une place à la voix de l'Amérique », ou « que le bassin de Briey soit bombardé »488. Plus tard, après le débarquement, elles

demandent la reconnaissance du CFLN par les Alliés, un visa pour Maurice Thorez, s'insurgent contre le maintien des maires nommés vichystes par les Alliés en Normandie ou contre l'émission de monnaie par ces mêmes alliés. Un texte émanant des Comités populaires de Seine-et-Marne, pour regretter qu'ils ne soient pas reconnus comme mouvement de résistance par le CNR489, est un des rares documents portant une demande particulière, du

ressort du CPL et du CNR. Si ces résolutions agacent leurs récipiendaires, force est de constater que la délégation du CFLN fait son travail en transmettant une partie d'entre elles à Londres, plus exactement à Georges Boris, délégué à Londres du commissariat à l'Intérieur.

Communistes et non-communistes en concurrence

Nonobstant ces efforts, on ne saurait nier les divergences plus ou moins exacerbées entre deux tendances de la Résistance. C'est un fait qu'il est difficile de contester. Le rapport de force qui sous-tendait déjà les équilibres au moment de la création du CPL demeure et s'exprime souvent au sein du bureau. Les termes restent les mêmes : quelle doit être la place des mouvements communistes dans la Résistance et dans la France libérée ?

On a vu précédemment qu'au bureau du CPL, l'opposition de fait entre les communistes et les non-communistes était renforcée par l'organisation départementale du PC, de la CGT et du FN en un comité de direction commun où sont représentés deux délégués du CPL, le responsable direct d'un troisième, et le représentant des FTP, qui fait partie, à partir du mois de mars 1944, de la commission militaire. Les organisations de masse dominées par les

486 F1a/3728 Rapport de Cléante, janvier 1944 487 F1a/3728 Ibid.

488 F1a/3728 Ibid..

489 Centre d'Histoire de Sciences Po, Fonds Alexandre Parodi, PA6. Les résolutions demandant un visa pour Thorez sont les plus nombreuses. Elles se ressemblent beaucoup dans la forme et émanent à la fois de regroupements d'employés dans une usine bien déterminée (« la CPDE, section Saint Ambroise »), de regroupements professionnels (« les boulangers de la région parisienne »), ou encore de résidents d'une même commune (« ouvriers, employés, artisans, commerçants, intellectuels de Nanterre »)

communistes font également preuve d'une activité qui les légitiment au sein du comité de coordination490, d'autant plus à partir du moment où les commissions sont mises en place.

Ainsi, l'ordre du jour des séances est très en phase avec les préoccupations qui des mouvements proches du PC et du parti lui-même. Le CPL devient de fait une tribune pour porter ces revendications, au même titre que les autres organismes de coordination, à la différence qu'ici trois membres sur six, dont le président, maître de l'ordre du jour, peuvent les appuyer. Cela s'exprime parfaitement dans l'affaire du refus de visa pour Alger à Maurice Thorez, au sujet duquel le groupe communiste réussit à faire voter une motion unanime du bureau. Pour Léo Hamon, c'est un moyen maladroit pour le PC d'affirmer sa force.

En face, il a été démontré que la même solidarité n'existe pas toujours entre les représentants des autres organisations, même si les attaques dont a été l'objet la Délégation générale au printemps 1944 crée un front commun et, par la même, une opposition encore plus nette entre les deux blocs, « révolutionnaire » contre « classique » comme les a appelés Henri Denis, « nous » et « les autres » comme le dit Rigal dans ses rapports491, « les Cocs » et

les « non-Cocs » abrège Léo Hamon dans son journal492.

La césure existe donc, puisque les acteurs eux-mêmes la mettent en avant. Comment peut-elle être surmontée dans les comités censés définir une vision commune ? On a esquissé d'ores et déjà quelques éléments de réponse. La pratique démocratique particulière à la Résistance permet dans certains cas de faire taire les oppositions. La commission du CNR pour les CDL se soucie régulièrement de la bonne entente au sein des CDL, au nom de l'efficacité493. La nécessité de donner un seul message, sous peine de le brouiller aux yeux de

la population, oblige également à la modération. La cordialité rapportée des débats pose également question.

Reste à savoir sur quoi se fonde cette opposition, cette rivalité. Est-elle déterminée exclusivement par deux visions des moyens et des objectifs de la Résistance ? On peut le penser quand on voit combien les questions de l'insurrection et de la préparation de la prise du pouvoir mettent de façon presque systématique nos deux groupes face à face494.

490 l'Union des femmes françaises et l'Assistance française ont ainsi écrit au bureau du CPL pour faire part de leurs actions et en proposer.

491 MRN, 14/ALEG/4 Rapport de Poncet, 27 octobre 1943 492 AN, 72AJ/42 Journal de Léo Hamon, p. 188

493 AN, 397AP/10 Commission du CNR pour les CDL, Note à tous les membres des CDL et en particulier aux membres des noyaux actifs, 13 mai 1944

Au travers de l'étude des pratiques du Comité parisien de la libération, on peut mettre en avant trois différents niveaux de relations, et trois façons d'envisager la Résistance dans le territoire parisien. Premièrement, la coordination des pratiques, mais également les oppositions politiques, donnent à voir les relations entre organisations de résistance. La volonté de dépasser les oppositions est manifeste, notamment par la pratique de l'unanimité des décisions, mais ressemble souvent à la recherche d'équilibres, de juste milieu, entre deux camps jouant un jeu de stratégie. Deuxièmement, le CPL, en tant qu'organisme au discours unique, noue une relation d'autorité avec la population parisienne, puis, nous le verrons, avec les comités locaux de libération. Enfin, le CPL est un des rouages de cet État clandestin en construction perpétuelle, dans lequel il cherche une place, dont l'importance ne peut être que proportionnelle à celle qu'il doit acquérir en tant que lieu de coordination et voix de la Résistance parisienne.

Conclusion de la première partie

Le CPL réussit en partie à atténuer la distance qui existe entre les organisations de résistance parisienne, en particulier entre les organisations dominées par les communistes et les autres. Cependant, des oppositions de fonds liées à la prise du pouvoir ne sont jamais dépassées. Léo Hamon, dans son journal, se fait le porte-parole des organisations non- communistes, qui craignent fortement le « rush »495communiste, non pas tant pour lui même

que pour ses conséquences sur une population qui pourrait ainsi avoir une réaction de rejet contre la Résistance dans son ensemble. La crainte conjointe de chacun de voir l'autre camp s'adjuger la meilleure place dans la victoire façonne en grande partie les attitudes des membres du CPL et au delà. Ce n'est certes pas rendre justice au patriotisme sincère dont tous les résistants font preuve, mais c'est le propre des organisations qui développent un programme politique, au moins de principe, de veiller à ce que leurs idées, et donc leurs hommes, ne soient pas exclus des institutions amenées à jouer les appliquer.

L'attitude du parti communiste, foncièrement méfiant vis-à-vis du gouvernement d'Alger alors même que ses propres représentants en font partie et vis-à-vis de l'organigramme mis en place est aussi l'attitude logique d'un parti habitué à se situer dans l'opposition. La participation des mouvements communistes à toutes ces institutions aux côtés de « bourgeois » est une première, et ne se fait évidemment pas sans regimber, au moins