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Anatomo-politique du corps : Premier élément constituant du bio-pouvoir, l’anatomo-

politique du corps s’adresse au corps des individus en tant que machine. Il inculque des rudiments à des multiplicités diverses selon la nature même de cette multiplicité (le délinquant, le fou, l’écolier, le détenu) dans le but de l’assujettir.

Assujettissement : Le concept d’assujettissement se décline en deux temps. D’une part, il y a

l’assujettissement issu des dispositifs disciplinaires. Celui-ci consiste exactement dans l’obtention de la docilité du corps par l’entremise d’exercice en vue d’inculquer une obéissance plus qu’un résultat comportemental sur la base de cet exercice. Elle est la soumission de ses forces à autrui. D’autre part, l’assujettissement issu des processus de subjectivation réside dans la soumission de ses propres forces à soi-même, être en contrôle de soi, être maître de soi dans toutes les situations.

Bio-politique de la population : Deuxième élément constituant du bio-pouvoir, la bio-

politique de la population est associée aux dispositifs de sécurité et prend en compte l’être humain en tant qu’espèce. Elle engendre des contrôles régulateurs qui prennent appui sur la mécanique du vivant : « la prolifération, les naissances et la mortalité, le niveau de santé, la durée de vie, la longévité » (1976 : 183).

Bio-pouvoir : Le bio-pouvoir s’avère une catégorie globale d’encadrement de la réalité qui

comprend les dispositifs de discipline et de sécurité. Il se compose par l’agencement des modes caractéristiques des dispositifs qu’il définit, soit l’anatomo-politique du corps pour les dispositifs de discipline et la bio-politique de la population pour les dispositifs de sécurité.

Configuration : La configuration est un concept employé par le sociologue allemand Norbert

Elias. Il comprend l’interdépendance des joueurs et l’interpénétration de leurs actions pour une situation donnée. Il faut entendre le mot joueur au sens de celui de protagonistes d’un jeu dans lequel il y a du pouvoir. Concrètement, Elias définit la configuration comme « la figure globale toujours changeante que forment les joueurs; elle inclut non seulement leur intellect, mais toute leur personne, les actions et réactions réciproques » (1970 : 157).

Dispositifs de pouvoir : Les dispositifs de pouvoir s’inscrivent au sein d’un paradigme du

pouvoir. Ils mettent en place les modalités représentatives du paradigme dans lequel ils se situent. Par exemple, les dispositifs de sexualité et de panoptique sont principalement situés dans le paradigme de discipline.

Gouvernementalité : La gouvernementalité est un concept qui se définit d’après deux moments

théoriques. Le premier moment, issu du cours au Collège de France de 1978 Sécurité, territoire,

population se définit d’après trois types processuels d’un pouvoir institutionnalisé. Le premier type

consiste à agir sur la population à l’aide de dispositifs de sécurité dont la forme du savoir arbore celle de l’économie politique (2004 : 111). Le second type caractérise le mouvement historique qui a mené l’Occident vers la prédominance d’un pouvoir du « gouvernement » sur les autres types de pouvoir (souveraineté, discipline); Foucault parle littéralement d’une « ligne de force » (2004 : 111). Le troisième type doit être compris comme l’emprise du gouvernement sur l’État; une sorte de marche progressive de la « gouvernementalisation » de l’État administratif à partir du XVe siècle (2004 : 112). Le second moment théorique déterminant le concept de gouvernementalité correspond à la définition que l’on retrouve dans le cours au Collège de France de 1979, Naissance de la biopolitique, et consiste dans le fait de conduire les conduites. À ce moment, le concept acquiert en généralité.

Illégalisme : Le concept d’illégalisme a été développé dans le livre Surveiller et punir. Il est assimilé

à un aménagement de la loi en fonction d’une certaine tolérance à la criminalité. On pourrait dire que c’est une sorte de légalité de l’illégalité. Par exemple, un aménagement de la loi pour les grandes sociétés sur le plan financier dans le but de favoriser le transfert de capitaux d’un État vers un autre État, soit la légalisation des paradis fiscaux.

Méthode généalogique : La généalogie est un concept que Foucault a emprunté à Nietzsche.

La généalogie s’oppose à une conception supra-historique : elle conçoit l’histoire de manière anti-platonicienne. À la recherche d’une origine, elle substitue la provenance et l’émergence d’un événement. La provenance correspond à l’hétérogénéité d’une chose que l’on croyait unique : il n’y a jamais de provenance qui ne soit qu’unitaire. L’émergence correspond à l’avènement des forces sur la scène de l’histoire, le rapport de force qui s’institue entre des acteurs au moment de l’émergence d’une occurrence historique.

Normation : La normation est un concept qui ne s’applique qu’au paradigme disciplinaire du

pouvoir. Elle se présente comme l’établissement de la normalité par techniques de normalisation. Cela signifie que dans la discipline le normal est défini par la norme, alors que dans le paradigme sécuritaire du pouvoir c’est l’inverse.

Paradigmes de pouvoir : Les paradigmes du pouvoir sont aux titres de trois. Ils définissent le

mode d’être prépondérant de l’exercice du pouvoir à une époque donnée. Le paradigme de la

souveraineté concerne la gouvernance par les lois, celui de discipline concerne l’assujettissement du

corps par des exercices pour inculquer la normation et celui de sécurité concerne un aménagement tacite de la réalité qui établit le normal en vue de définir une norme comportementale.

Pouvoir : Foucault conçoit le pouvoir de manière non substantielle, c’est-à-dire comme quelque

chose qui s’exerce à travers une relation plutôt que quelque chose que l’on détient. Le pouvoir est toujours un rapport de force qui s’exerce entre des protagonistes : chacun exerce du pouvoir qu’importe la situation de supériorité ou d’infériorité dans laquelle il se trouve.

Pouvoir-savoir : Le pouvoir produit du savoir, mais les deux s’impliquent, se côtoient et

s’arriment dans le jeu qui est le leur : « il n’y a pas de relation de pouvoir sans constitution corrélative d’un champ de savoir, ni de savoir qui ne suppose et ne constitue en même temps des relations de pouvoir » (1975 : 36).