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A CTEURS & G OUVERNANCE

Dans le document RECHERCHE 7 : POLITIQUE DE LA VILLE – (Page 185-193)

Volet 3 : Benchmark et recommandations

5. RECOMMANDATIONS

5.4 A CTEURS & G OUVERNANCE

L’instauration de la Politique wallonne de la ville implique évidemment de gérer et d’accompagner les mises en œuvre locales mais aussi d’établir les liens avec les autres politiques régionales concernées par la problématique.

Recommandation n°3.1 : Mettre en place au niveau de la Région d’un « Centre de ressources et de compétences », recommandation déjà émise lors des deux recherches PWV précédentes et retenue dans la Note du Gouvernement wallon de novembre 2015.

L’objectif principal de cette structure serait de fédérer et d’encourager les échanges entre les acteurs locaux des deux principaux axes des politiques urbaines (aménagement et cohésion) : les « pilotes de quartier », les conseillers en rénovation urbaine ainsi que les acteurs des politiques de cohésion sociale. Ce réseautage ne doit pas être fermé et pourrait intégrer également des représentants de différents secteurs plus spécifiques (commerce, économie, sécurité, logement,…). Une analogie peut être faite avec le réseau wallon des conseillers en mobilité (CEM) qui a déjà largement fait ses preuves, y compris hors de nos frontières.

En plus de ce réseautage horizontal (favorisant les contacts entre villes), il s’agit de faire le lien entre les acteurs locaux et la Région (réseautage « vertical »). La création de ce centre de ressources et de compétences permet de générer une dynamique d’échange, à la fois top-down et bottom-up, afin de disposer d’un socle de connaissance clairement identifié relatif à la Politique de la ville.

Recommandation n°3.2 : Créer un Département spécifique au sein du SPW - DGO4 dédicacé à la Politique de la ville. Ce Département devrait, d’une part, assurer l’accompagnement du processus de co-construction souhaitable pour ce type de projet ainsi que la gestion administrative de la mise en œuvre des PDU et des budgets y afférant, et d’autre part, construire une dynamique collaborative d’échange de connaissances relatives à la thématique « Politique de la ville ».

À l’échelle des villes et des quartiers

Il existe une foultitude d’opérateurs susceptibles de contribuer à la dynamique économique des quartiers urbains, outre les autorités communales : Intercommunale de Développement économique (IDE), Gestion de Centre-Ville (GCV), Invest local, Maison/Relais de l’Emploi, Agence Locale pour l’Emploi (ALE), Missions Régionales pour l’Emploi (MIRE), Structures d’Accompagnement à l’AutoCréation d’Emploi (SAACE), Centres d’Insertion Socio-Professionnelle (CISP), etc. Chacun présente ses propres spécificités et cadres de fonctionnement. Il apparaît, dès lors, indispensable d’établir des liens et partenariats entre ceux-ci.

Recommandation n°3.3 : Renforcer la présence et la visibilité de ces opérateurs au cœur des quartiers prioritaires de la Politique de la ville au travers de permanences/relais et de contacts privilégiés. Cela implique d’une part, l’identification d’un lieu unique et fédérateur et, d’autre part, d’organiser des espaces et moments de rencontres et d’échanges entre acteurs concernés.

Recommandation n°3.4 : Renforcer les moyens financiers et valoriser, voire amplifier le rôle des Régies de quartier dans les quartiers prioritaires de la PWV et peut-être leur donner davantage un rôle d’animation pour soutenir les dynamiques et actions collectives d’amélioration de la qualité du cadre de vie, un peu à la manière des GCV dans les quartiers urbains centraux (rôle et opérateur qui n’existent pas et donc à développer pour les quartiers en difficulté).

Recommandation n°3.5 : Valoriser le plan stratégique des cellules de GCV tout en lui donnant un caractère plus transversal. En effet, ce document nous paraît, d’une part, devoir être davantage partagé et diffusé et, d’autre part, intégré aux autres documents stratégiques locaux, y compris le futur PDU, afin de favoriser la coordination verticale des actions et des subsides.

Régies communales autonomes

L’examen de différentes situations montre que les Régies communales autonomes (RCA) constituent des structures particulièrement adaptées aux opérations de régénération des tissus urbains centraux. Pour rappel, la régie communale autonome permet de gérer, avec une personnalité juridique propre, un service public à caractère économique choisi parmi une série d’activités prédéfinies dans une liste fermée. La RCA est donc une émanation directe de la commune vis-à-vis de laquelle, toutefois, elle jouit d’une réelle autonomie.

Recommandation n°3.6 : Encourager les Villes à recourir à un opérateur de type RCA pour la réalisation de projets urbains structurants. L’expérience (cf. Eriges à Seraing, Urbeo à Herstal, Mons-Capitale, etc.) montre que tout en restant un outil au service de la Ville, leur autonomie et leur plus grande flexibilité dans le mode de fonctionnement permettent une mise en œuvre plus efficace et plus rapide des projets urbains.

Recommandation n°3.7 : Encourager ces opérateurs à amplifier leur action en matière de rénovation du stock bâti (et remise sur le marché résidentiel, économique et commercial).

Ces opérateurs développent en effet au cours du temps une expertise en matière de rénovation lourde (intervenant notamment là où le privé n’irait pas), mais manquent cruellement de moyens pour jouer un rôle véritablement décisif dans le recyclage urbain, tant la tâche est immense dans les villes wallonnes.

Branding et communication locale

L’image que l’on a d’un centre-ville ou d’un quartier urbain (dynamisme ou au contraire déclin) dépend sans aucun doute de l’image qui en est véhiculée via différents médias : par exemple, les guides « shopping » dans les magazines féminins, les reportages télévisuels sur l’un ou l’autre créatif implanté dans un « quartier d’artistes », les guides « touristiques » alternatifs sur le web (par exemple https://www.fromliegewithlove.be) et autres blogs « lifestyle » capables de présenter des villes généralement vues comme en déliquescence sous un jour nouveau, parfois provoquant mais en tout cas toujours plus enthousiasmant (lieux underground ou insolites, commerces éthiques ou faisant la promotion des produits locaux, restos dépaysants, etc.).

Différents types d’actions peuvent dès lors être encouragées voire soutenues financièrement, par exemple :

 Les démarches collectives ou privées (bloggers, etc.) de nature à revaloriser symbo-liquement les villes wallonnes ;

 Les reportages de type « success stories » mettant en lumière des entrepreneurs urbains dynamiques (par exemple micro-brasseries urbaines, coopératives urbaines, commerces indépendants originaux, etc.), qu’ils soient relayés dans les médias ou via des réseaux d’entrepreneurs ;

 Les démarches de « branding » à l’échelle d’une rue ou d’un quartier en difficulté : voir par exemple le travail d’Atrium sur la définition des quartiers commerçants de Bruxelles (http://www.shopinbrussels.be/FR) ou encore le travail de la Ville de Liège sur l’identité de ses quartiers commerçants

(http://place2shop.liege.be/fr/pages/investisseurs-identites-quartiers.aspx).

Recommandation n°3.8 : Stimuler les démarches originales de « branding » et communication contribuant à revaloriser l’image d’une rue ou d’un quartier, qu’elles émanent d’acteurs publics, privés ou associatifs, à travers des appels à projets spécifiques par exemple.

Empowerment local

Différentes stratégies peuvent être mobilisées pour susciter l’entrepreneuriat en ville et sensibiliser autour de thématiques et enjeux typiquement urbains :

5.4.5.1 Empowerment des jeunes

Recommandation n°3.9 : Améliorer les connexions entre le milieu de l’enseignement et de la formation (universités, hautes écoles, centres de formation) et les acteurs de l’économie urbaine (entrepreneurs, secteur associatif, grands acteurs culturels, pouvoirs publics, etc.), par exemple via la co-définition de travaux d’étudiants comme les ateliers de projets, les mémoires, etc. de manière à ce que les enjeux sociétaux et urbains y soient mieux pris en compte. Citons à titre d’exemple le « Liège-LABVILLE », laboratoire réflexif mis en place par la Ville de Liège et son Université.

Recommandation n°3.10 : Organiser des appels à idées/projets adressés aux jeunes et étudiants par les acteurs de l’économie locale et/ou les pouvoirs publics, et spécifiquement destinés à soutenir l’économie circulaire, le secteur culturel, la transition énergétique, etc. L’objectif est quadruple : mettre en contact les étudiants et le monde du travail (effet tremplin), susciter des vocations et soutenir l’esprit d’entreprise, trouver des solutions innovantes et efficaces aux défis urbains contemporains, donner au territoire concerné une image dynamique (objectif parallèle de branding).

Recommandation n°3.11 : Accompagner et former les jeunes dans les quartiers en difficulté (empowerment au sens de développement personnel dans ce cas) afin d’éveiller les talents et d’aider les jeunes de ces quartiers à renforcer et diversifier leurs compétences mais aussi à développer leur réseau social (leur problème est bien souvent qu’ils n’ont pas le capital social nécessaire pour réussir, que ce soit pour entreprendre ou pour décrocher un job). Pour cela, mobiliser et collaborer avec le secteur privé et en particulier encourager le volontariat au sein des entreprises, comme le font déjà certaines grandes entreprises dans le cadre de leur politique de responsabilité sociale et sociétale (voir par exemple l’initiative Be-face à Bruxelles qui s’implante également peu à peu en Wallonie: http://www.beface.be) 5.4.5.2 Empowerment des citoyens et acteurs locaux de l’économie

Recommandation n°3.12 : Susciter et soutenir les initiatives citoyennes collectives dans les domaines qui constituent des enjeux pour l’avenir de la ville via la mise en place d’appels à projets, de subsides, de mesures fiscales, par exemple dans le domaine de la transition énergétique, pour soutenir les coopératives citoyennes de production d’énergie renouvelable, les démarches destinées à collectiviser les ressources (par exemple les toitures pour y implanter des panneaux photovoltaïques), les entreprises dans le domaine de la rénovation énergétique des logements, etc.

Recommandation n°3.13 : Soutenir en particulier les entreprises de l’économie sociale s’attelant à fournir des réponses aux grands enjeux sociétaux typiquement urbains tout en créant de l’emploi, y compris pour une main d’œuvre peu qualifiée.

Recommandation n°3.14 : Encourager et accompagner les échanges et le réseautage à l’échelle d’un quartier et les dynamiques collectives susceptibles de « booster » l’économie locale, comme par exemple la mise en réseau des commerçants, des entrepreneurs, des artistes, par exemple au travers de démarches de type « hub créatif ».

Priorisation des recommandations

Établir une hiérarchie au sein des 42 recommandations n’est guère chose aisée car cela dépend notamment des critères retenus pour définir les priorités. Dès lors, afin de faciliter la lecture et l’orientation des choix, nous proposons un tableau de synthèse avec, pour chaque recommandation, une « évaluation » à trois niveaux (1 = faible ; 2 = moyen ; 3 = fort), selon trois critères :

 la facilité de mise en œuvre,

 la facilité budgétaire (qui est l’inverse de la contrainte, directement liée à la charge),

 l’impact sur la Politique wallonne de la ville.

Bien évidemment, d’une part, il ne s’agit là que de notre propre point de vue et, d’autre part, il existe des méthodes d’évaluation et de choix bien plus pertinentes.

Tableau 19. Priorisation des recommandations.

1.7 Revi - Amplifier au niveau des quartiers

prioritaires 2 2 3 7

1.8 Zones franches - Périmètre à revoir 2 2 3 7

1.9 Zones franches - Inclure quartiers prioritaires 1 1 3 5 1.10 Principe transversal de fiscalité positive 2 3 3 8 1.11 Mesures de redéploiement économique à

renforcer 2 2 2 6

1.12 Plan commerce 2 2 2 6

1.13 Amplifier le soutien à la création et développe-ment d’entreprises au niveau des quartiers prioritaires

3 3 2 8

1.14 Lab sur l’entrepreneuriat urbain 3 2 2 7

1.15 Taxe régionale sur les emplacements de

stationnement 2 3 2 7

2.1 Qualité des espaces publics urbains via le PDU 2 1 3 6

2.2 Lab sur la logistique urbaine 2 2 2 6

2.3 Boîtes logistiques 2 3 2 7

2.4 Favoriser la création d’activités et d’emplois dans les quartiers prioritaires via nouveau Décret infrastructures du 2/2/2017

3 2 3 8

2.5 Simplifier les procédures pour les sites au sein

d'une RU (Décret du 2/2/2017) 3 3 3 9

2.6 Majorer les subsides (Décret du 2/2/2017) pour

les sites localisés en RU et SAR urbains 3 2 3 8

2.7 Associer GCV et RU 3 3 3 9

2.8 Activer le droit de préemption au niveau de la RU 3 3 2 8 2.9 Soutenir l'utilisation temporaire des

bâti-ments/espaces urbains vides ou sous-utilisés 2 3 2 7 2.10 Identifier des zones à vocation mixte (PDU) 3 3 3 9 2.11 Possibilité de développer des logements au sein

des ZAE sous certaines conditions (Décret du 2/2/2017)

3 2 2 7

2.12 Soutenir les projets mixtes en zone urbaine (IDE

notamment) 3 2 3 8

2.13 Appel à projets îlots mixtes 2 2 3 7

3.1 Instaurer un centre de ressources et de

compétences sur la politique de la ville 3 2 3 8 3.2 Département spécifique au sein du SPW - DGO4 3 2 3 8 3.3 Renforcer la présence et visibilité des opérateurs

au sein des quartiers 2 2 2 6

3.4 Amplifier le rôle des Régies de quartier 2 2 2 6 3.5 Valoriser le plan stratégique des cellules de GCV 3 3 2 8

3.6 Encourager les RCA 3 2 2 7

3.7 Encourager la rénovation du stock bâti via RCA 2 1 3 6 3.8 Stimuler les démarches de « branding » via

appels à projets 2 2 2 6

3.9 Améliorer les connexions entre milieu de l’enseignement et formation et acteurs de l’économie urbaine

2 3 2 7

3.10 Appels à projets spécifiques (économie circulaire,

secteur culturel, transition énergétique …) 2 2 2 6 3.11 Accompagner les jeunes dans les quartiers en

difficulté avec le secteur privé 2 2 2 6

3.12 Soutenir les initiatives citoyennes collectives 2 2 1 5 3.13 Soutenir les entreprises de l'économie sociale 2 2 1 5 3.14 Encourager les échanges et réseautages locaux

(hub) 2 2 3 7

En fonction de cette grille, cinq recommandations apparaissent avec une valeur maximale :

 1.2. RU - Projet de quartier,

 1.3. RU - Simplification et contractualisation,

 2.5. Simplifier les procédures pour les sites au sein d'une RU (Décret du 2/2/2017),

 2.7. Associer GCV et RU,

 2.10. Identifier des zones à vocation mixte (PDU).

De manière générale, il ressort de notre propre examen, mais aussi des échanges avec les différents acteurs concernés, que les priorités doivent être mises au niveau de :

l’élaboration du PDU : car celui doit permettre aux villes de disposer d’une vision territorialisée transversale et fédératrice de leurs perspectives concrètes de développement ;

la valorisation de la Rénovation urbaine : car elle apparait comme l’outil par excellence d’implémentation du PDU à condition d’en simplifier le processus et la gestion ;

le lien avec le nouveau Décret parc d’activités du 2/2/2017 : car celui-ci, moyennant quelques modifications, devrait permettre d’intégrer davantage développement territorial urbain et animation économique ;

le décloisonnement des politiques et des acteurs : car la dynamisation des villes apparait multi-échelles, multi-secteurs et multi-acteurs.

Vers une vision intégrée du développement économique au niveau de la dynamisation des villes

La figure ci-après propose une vision schématique de l’intégration du développement économique au niveau de la Politique wallonne de la ville et, plus particulièrement, du PDU.

6. CONCLUSIONS

Dans le document RECHERCHE 7 : POLITIQUE DE LA VILLE – (Page 185-193)