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4-Critères diagnostiques :

Le diagnostic de la DA est clinique sans besoin d’examens complémentaires.

Différents critères ont été développés pour être utilisés dans les investigations et les études de population. Hanifin et Rajka ont introduit les premiers critères de diagnostic de la

DA (Tableau VIII) qui ont été largement utilisés depuis plus de 20 ans [105] [106]. Le groupe UK Working Party’s for diagnostic criteria for atopic dermatitis, dirigé parWilliams [107],a établi des critères simplifiés utilisant des traits discriminatifs par rapport aux critères de définition Hanifin et Rajka sous forme d’un questionnaire. Autotal, cinq critères validés sur six sont des critères d’interrogatoire.

Sur le plan pratique, il est possible de se référer aux critères diagnostiques définis par le groupe UK Working Party’s (Tableau IX ) pour quelques cas atypiques.

Tableau X : Critères diagnostiques de la dermatite atopique, d’après Hanifin et Rajka.

Critères majeurs Prurit

Aspect et topographie typiques Lichénification des plis chez l’enfant

Atteinte du visage et des faces d’extension des membres chez le nourrisson Évolution chronique et récidivante Antécédents familiaux ou personnels d’atopie

Critères mineurs Xérose

Trois sont nécessaires Ichtyose, kératosepilaire

Réactions cutanées immédiates positives IgE totales sériques élevées Âge précoce de survenue

Tendance aux infections cutanées Dermite des mains et des pieds Eczéma des mamelons

Chéilite

Conjonctivites récidivantes Signe de Dennie-Morgan Kératocône

Cataracte sous-capsulaire antérieure Pigmentation périoculaire

Pâleur et érythème faciaux Pityriasis alba

Plis antérieurs du cou Prurit à la transpiration

Intolérance à la laine et aux solvants lipidiques Renforcement périfolliculaire, surtout en peau noire Intolérance alimentaire

Aggravation par les émotions Dermographisme blanc

Tableau XI : Critères de diagnostic de la dermatite atopique de l’United Kingdom WorkingParty.

Critère obligatoire : dermatose prurigineuse Trois ou plus des critères suivants

Antécédents personnels d’eczéma des plis de flexion (fosses antécubitales, creux poplités, face antérieure des chevilles, cou) et/ou des joues chez les enfants de moins de 10 ans

Antécédents personnels d’asthme ou de rhume des foins (ou antécédents d’asthme, de dermatite atopique, ou de rhinite allergique chez un parent au premier degré chez l’enfant de moins de 4 ans) Antécédents de peau sèche généralisée (xérose) au cours de la dernière année

Eczéma des grands plis ou eczéma des joues, du front et des convexités des membres chez l’enfant au-dessous de 4 ans

Début des signes cutanés avant l’âge de 2 ans (critère utilisable chez les plus de 4 ans seulement)

IV. La dermatite séborrhéique :

La dermatite séborrhéique (DS) est une maladie bénigne mais récidivante. Elle se caractérise par des lésions érythémato-squameuses inflammatoires chroniques. Ceci correspond à l’apparition de plaques rouges, recouvertes de pellicules grasses blanches ou jaunâtres, localisées préférentiellement au niveau des zones riches en glandes sébacées. Ces lésions apparaissent par poussées et régressent souvent sans laisser de séquelles. On observera une alternance de phases actives et inactives de la pathologie. Par exemple, la fréquence des lésions augmente en hiver et au début du printemps, alors que les rémissions sont fréquentes en été. Il est intéressant de noter que cette dermatose survient plus souvent en présence de certaines pathologies chroniques. La DS peut se retrouver sur plusieurs parties du corps : visage, cuir chevelu ou tronc. Une personne atteinte de cette pathologie peut être touchée au niveau d’une ou plusieurs zones. Par exemple, la présence de lésions au niveau du visage ne signifie pas forcément que le cuir chevelu est aussi touché. Le diagnostic repose sur le simple examen clinique. En général, aucun prélèvement biopsique ou autres examens biologiques ne sont nécessaires. Une biopsie cutanée peut être demandée chez les personnes présentant des lésions atypiques.

1-Epidémiologie :

La prévalence de la dermite séborrhéique est variable selon l’âge, elle est de 3% dans la population générale occidentale. Elle est évaluée à 70% chez les enfants de moins de 3 mois, 10% chez des enfants de moins de 5 ans, et elle devient ensuite inférieure à 1% jusqu’à l’âge de 12 ans. Les garçons sont plus touchés par cette dermatose, en effet, la sex-ratio est 6/1. L’atteinte du cuir chevelu est la plus fréquente (95% des cas), l’atteinte du visage touche deux tiers des patients, et l’atteinte du tronc un tiers [109].

2-Physiopathologie :

La physiopathologie de la dermatite séborrhéique reste encore à l’heure actuelle mal connue et sujette à polémique [110]. Les deux facteurs principaux qui s’intriquent sont la séborrhée et la présence de Malassezia mais les arguments concernant l’implication de ces deux facteurs font plutôt état d’associations que d’un lien de causalité.

 Séborrhée :

L’implication de la séborrhée dans la physiopathologiede la dermatite séborrhéique repose d’une part sur des arguments chronologiques ; en effet, cette dermatose survient aux âges où l’activité sébacée est maximale : chez le nouveau-né et l’adulte jeune. Un autre argument est d’ordre topographique: en effet, cette dermatose se localise dans les régions où l’activité sébacée est la plus élevée : la zone médiofaciale, le cuir chevelu et la région préstenale. Cependant, même si certaines études observent des taux accrus de séborrhée chez les malades, [110] d’autres à l’inverse ne constatent pas de différence de séborrhée [112]. Il est par ailleurs troublant de constater que les sujets acnéiques avec une forte séborrhée ne présentent que rarement une dermatite séborrhéique.

D’autre part, une étude originale a objectivé que les régions préférentiellement atteintes par la dermatite séborrhéique avaient une température supérieure aux autres régions de la face [113]. Cela peut être lié au fait que la température cutanée varie en fonction de la composition lipidique sur la surface cutanée.

 Rôle de Malassezia :

Depuis fort longtemps, les levures Malassezia sont suspectées de jouer un rôle dans la survenue de la dermatite séborrhéique [114]. Il existe sept levures du genre Malassezia, qui sont M. furfur, M. obtusa, M. globosa, M. sloffiea, M. sympodialis, M. pachydermatis et M.

restricta. Dans les lésions faciales de dermatite séborrhéique, M. globosa et M. furfuront été

isolées [115] et dans les cuirs chevelus pityriasiques, M. globosa et M. restricta.[116]

Le rôle de Malassezia dans la survenue d’une dermatite séborrhéique est à l’heure actuelle encore très discuté. L’un des arguments en faveur de cette hypothèse est que les zones atteintes par la dermatite séborrhéique sont les régions où la levure est la plus abondante. En revanche, cette levure est saprophyte et présente chez tous les sujets [117] , alors que seuls 3 % des patients présentent une dermatite séborrhéique. Le lien entre l’intensité de la dermatite séborrhéique et la densité de levures est très discuté : en effet, plusieurs études n’ont pas objectivé une concentration plus importante de Malassezia chez les sujets atteints de dermatite séborrhéique par rapport à une population témoin[111].À l’inverse, certains ont montré une proportion plus grande de Malassezia au sein de la flore chez les patients atteints de dermatite séborrhéique par rapport à des témoins,[118]ou une corrélation entre l’intensité de la dermatite séborrhéique et la densité des levures.[119]

Un autre argument plaidant en faveur du rôle de Malassezia est d’ordre thérapeutique. En effet, les traitements antifongiques sont efficaces dans la dermatite séborrhéique et les travaux de Shuster [121] tendent à montrer que l’amélioration des signes est contemporaine de la diminution du portage de Malassezia sous l’effet des antifongiques. Mais ces traitements sont également efficaces par leur activité anti-inflammatoire.

Le rôle de Malassezia est probablement plutôt immunogène, pro-inflammatoire plus qu’infectieux. [122]

3-Clinique :

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