ω
−2 2 /a
= vk
k
π /a π
Fig. 2.3 – Relation de dispersion pour un cristal photonique unidimensionnel. Les limites de la
premi`ere zone de Brillouin sont indiqu´ees par les deux traits verticaux, et les droites de dispersion
d’un mat´eriau uniforme sont en pointill´es.
milieu forme alors un r´eflecteur parfait. Bien entendu, le r´eflecteur ne serait parfait que dans le
cas id´eal d’un mat´eriau non absorbant r´ep´et´e `a l’infini, ce qui n’est jamais le cas en pratique.
Un autre fa¸con de voir les choses est de consid´erer le champ associ´e aux deux modesω
+et
ω
−. On peut montrer que le mode de haute fr´equence poss`ede des maxima de champ ´electrique
localis´es dans le mat´eriau de bas indice, tandis que le mode basse fr´equence est plutˆot localis´e
dans les zones o`u la constante di´electrique est importante. Ces deux distributions de champ de
sym´etries oppos´ees ne pouvant exister simultan´ement `a la mˆeme fr´equence, elles sont s´epar´ees
par une bande interdite (voir par exemple [Joannopouloset al. 95]).
2.2 Cristaux photoniques 2D
Afin d’obtenir une bande interdite compl`ete, c’est-`a-dire un domaine spectral interdisant
la propagation des photons dans les trois directions de l’espace, un cristal photonique 3D est
n´ecessaire. Pourtant, dans le domaine optique, les cristaux photoniques bidimensionnels restent
les plus r´ealis´es et ´etudi´es en pratique. En effet, mˆeme si de grands progr`es ont ´et´e r´ealis´es ces
derni`eres ann´ees, la fabrication de cristaux 3D reste un d´efi technologique que peu de laboratoires
sont encore en mesure d’affronter. De plus, la fabrication des cristaux 2D sur semi-conducteurs
III-V ou silicium tire profit des techniques issues de la micro´electronique, permettant l’obtention
de structures de taille submicronique avec une bonne fiabilit´e.
2.2.1 Diagramme de bandes
Commen¸cons par consid´erer le cas imaginaire d’un cristal v´eritablement 2D (c’est-`a-dire
poss´edant une extension infinie dans la troisi`eme direction de l’espace), comme par exemple le
Cristaux photoniques 2D 33
Fig.2.4 –Structure de bandes pour un cristal bidimensionnel constitu´e d’un r´eseau triangulaire
de trous d’air dans une matrice di´electrique (ε = 12) avec un facteur de remplissage en air de
63% (r/a= 0,43). Les bandes pour la polarisation TE sont en traits pleins et en pointill´es pour
la polarisation TM.λest la longueur d’onde dans le vide, r le rayon des trous etale param`etre
de maille du r´eseau (d’apr`es [Zelsmann 03]).
r´eseau de trous d’air de la Fig. 2.1a. Dans ce cas, on peut d´ecomposer le champ ´electrique en
deux polarisations ind´ependantes, TE (le champ ´electrique est perpendiculaire aux cylindres
d’air) et TM (le champ ´electrique est parall`ele `a l’axe des cylindres). Le r´esultat du calcul de la
structure de bandes obtenu par la m´ethode des ondes planes
1est report´e sur la Fig. 2.4.
On voit apparaˆıtre une bande interdite assez large pour la lumi`ere polaris´ee TE, tandis
que la bande interdite se r´eduit fortement pour les modes polaris´es TM. Par cons´equent, la
bande interdite compl`ete du cristal, qui correspond `a l’intersection des bandes interdites pour
les deux polarisations, est ´etroite. C’est pourquoi bien souvent les cristaux photoniques r´ealis´es
en pratique ne poss`edent pas de bande interdite compl`ete, mais une bande interdite valable pour
une seule polarisation.
2.2.2 Le probl`eme de la troisi`eme direction
En pratique, pour r´ealiser un cristal 2D, le premier probl`eme auquel il faut r´epondre est
celui de la troisi`eme direction de l’espace : il faut trouver un moyen d’empˆecher les photons
de fuir hors du plan du cristal photonique. Pour cela, la r´eponse g´en´eralement employ´ee est le
cristal photonique en g´eom´etrie de guide d’onde : la lumi`ere est confin´ee dans le plan du cristal
photonique par guidage r´efractif. En d’autres termes, le cristal est inscrit dans une couche d’un
1
La m´ethode des ondes planes est un mod`ele num´erique bas´e sur un d´eveloppement de Fourier du champ magn´etique et de la constante di´electrique dans l’eq. (2.6). C’est le mod`ele le plus employ´e pour calculer les