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3.4. Estimation actualisée des ressources

3.4.3. Création du modèle de bloc

Pour prendre en compte au mieux la grande variabilité locale des teneurs et affiner l’interpolation, un modèle de bloc a été réalisé. L’enveloppe des corps minéralisés a été subdivisée en cubes élémentaires dont les attributs sont identiques au sein de chaque bloc (Fig. 87). C’est à partir de ce modèle que seront réestimées les ressources. Ses paramètres ont été définis afin de représenter au mieux le volume de l’enveloppe minéralisée : Z = 4 m, Y = 2 m, X = 4 m. Les cubes ainsi créés sont éventuellement redécoupés automatiquement en sous bloc afin de mieux tenir compte de la géométrie de l’enveloppe. Il a aussi été choisi de ne pas prendre en compte les blocs qui ne sont pas entièrement contenus dans l’enveloppe minéralisée afin de ne pas surestimer le volume minéralisé.

Le volume du corps minéralisé modélisé dans le modèle solide (interpolation des coupes sériées) est de 394 805 m3. Celui approché par le modèle de bloc est de 395 453 m3. Le volume

167 estimé ainsi que la géométrie suivant les 2 méthodes sont proches (Fig. 87) et valident les paramètres du modèle de bloc, utilisés pour la réestimation des ressources.

Figure 87 : Comparaison de la géométrie entre le modèle solide (A) et le modèle de blocs (B). La flèche verte notée Y symbolise la direction du Nord, la rouge notée X celle de l’Est.

3.4.4. Nouvelle estimation des ressources

L’ellipsoïde ainsi que le modèle de variogramme définis ont été utilisés pour l’interpolation des teneurs en % Sb dans chaque bloc, afin de rendre compte de l’évolution de la teneur en 3D et

168 réévaluer les ressources (Fig. 88). Le rayon de recherche maximal a été paramétré à 200 m en horizontal et 150 m en vertical.

Le long de la structure filonienne, la minéralisation se répartit en colonnes de minerai moyen à riche (> 1,5 % Sb) entrecoupées de zones pauvres (< 1,5 % Sb) ou stériles. 9 colonnes ont ainsi pu être mises en évidence, dont les plus riches sont situées sur la branche principale (Fig. 88). La dimension des colonnes varie entre 25 m de longueur pour la colonne C et 120 m pour la colonne D, avec une continuité verticale sur plus ou moins 50 m de profondeur. La modélisation ne met pas en évidence d’indice sur la possible présence de colonnes minéralisées dans la continuité directe de celles déjà connues et notamment dans la partie nord de la structure principale. La coupe réalisée dans la zone la plus riche du gisement, entre la colonne A et la colonne B (Fig. 88), indique que les zones riches ont tendance à se pincer en profondeur autour de 60 m à l’aplomb de celles-ci. Néanmoins, il apparait qu’elles ne sont pas contenues dans le même plan mais possèdent un angle de plongement (pitch) différent du pendage de la structure filonienne. Le plongement en profondeur des colonnes riches suit donc un angle compris entre 50 et 80°SW (Fig. 88). Cela signifie que pour suivre leurs extensions en profondeur, il conviendrait de les rechercher suivant la direction de ce pitch et non directement à l’aplomb de celles-ci. Les 9 colonnes demeurent ouvertes en aval-pendage, augmentant le potentiel de découverte de nouvelles colonnes minéralisées et donc de ressources additionnelles.

Deux méthodes d’interpolation ont été utilisées pour estimer la teneur dans chaque bloc, i) krigeage ordinaire (KO), et ii) inverse de la distance au carré (IDW) afin de définir la meilleure méthode à appliquer. Du point de vue de l’interpolation des teneurs, les géométries sont sensiblement similaires. Les 9 colonnes minéralisées sont correctement modélisées, le pitch vers le SW est néanmoins moins prononcé avec la méthode de l’IDW qui a tendance à modéliser des géométries plus arrondies que le KO. Pour l’estimation des ressources, les valeurs obtenues par les 2 méthodes se situent dans les mêmes gammes de valeurs (Table. 9), et confirme la méthodologie employée. Toutefois, le KO est une méthode réputée plus robuste que l’IDW car ses paramètres sont mieux contraints grâce à l’étude variographique. Cette méthode est donc retenue pour la réestimation des ressources.

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Figure 88 : Représentation 3D des teneurs en % Sb interpolées par krigeage ordinaire dans le modèle de bloc avec visualisation des colonnes minéralisés et d’une coupe au sein de la colonne A-B. La flèche verte notée Y symbolise la direction du Nord, la rouge notée X celle de l’Est.

Le rapport de ressource permet de synthétiser les paramètres issus de l’interpolation des teneurs dans les volumes des corps minéralisés modélisés. Les volumes estimés sont de 278 907 m3 pour la branche principale et de 115 898 m3 pour la banche SE. L’enveloppe ainsi créée prend en compte l’ensemble du minerai riche et pauvre. Pour le calcul du tonnage de minerai une densité de 2,8 a été appliquée à l’ensemble du volume en accord avec les mesures de densité du minerai réalisées lors des travaux souterrains (Vazquez-Lopez et Blouin, 1991). Le tonnage total de minerai réestimé sans cut-off (la teneur de coupure) est de 1 107 269 t de minerai @ 1,95 % Sb, ce qui représente 21 575 t Sb métal en prenant en compte la totalité de la gamme des teneurs.

La courbe tonnage / teneur déduite de la modélisation (Fig. 89 ; Table. 9) renseigne sur l’influence du cut-off sur le tonnage de minerai exploitable, ainsi que sa teneur associée qui est fixée en fonction des paramètres économiques. En reprenant les paramètres de l’estimation historique définis par Vazquez-Lopez et Blouin (1991), à savoir un cut-off à 2 % Sb, l’estimation actuelle prévoit un tonnage minerai de 338 866 t @ 5,35 % Sb soit 18 144 t de Sb métal. Cette nouvelle estimation est nettement supérieure à l’estimation historique qui prévoyait 138 000 t @ 6,7 % Sb de minerai (9 246 t Sb métal) dans la branche principale, auxquels s’ajoutaient 13 587 t @ 4,6 % Sb (625 t Sb métal) dans la branche SE, soit au total 9 871 t Sb métal (Vazquez-Lopez et Blouin, 1991). Le choix du cut-off est déterminant pour de future étude de préfaisabilité, car la prise en compte ou non du minerai de faible teneur (0-2 % Sb) rajoute ou enlève des réserves d’antimoine significatives (plus ou moins 3 431 t Sb métal).

Tableau 9 : Synthèse des valeurs ayant servis à la réalisation de la courbe tonnage/teneur. Cut off (%Sb) Tonnage minerai (t) Teneur moyenne (% Sb) Tonnage Sb métal (t)

interpolation par KO

Tonnage Sb métal (t) interpolation par IDW

Différence tonnage métal Sb entre KO et IDW 0 1 107 269 1.95 21 575 21 332 -243 1 465 834 4.30 20 035 19 839 -197 2 338 866 5.35 18 144 17 972 -172 3 248 964 6.41 15 950 15 956 6 4 204 830 7.05 14 432 14 083 -349 5 170 363 7.56 12 881 12 591 -290 6 127 013 8.25 10 484 10 900 417 7 93 470 8.89 8 307 8 959 652 8 56 274 9.80 5 517 5 867 350 9 33 648 10.73 3 610 4 018 409 10 20 754 11.49 2 385 2 949 564

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Figure 89 : Courbe tonnage/teneur du gisement des Brouzils obtenue d’après la réestimation des ressources.