• Aucun résultat trouvé

Jamais Rarement Occasionnellement Assez souvent Très souvent

0 0 5 20 15

Degré de mélange entre arabe et français dans le parler avec les cousins et les cousines.

Cette fois-ci, avec les cousins et cousines, (20) enquêtés affirment qu’ils mélangent assez souvent entre arabe et français lorsqu’ils sont en contact avec les cousins et cousine. (15) enquêtés déclarent que dans leur parler, il y a une fréquence élevée du mélange et seulement (5) parents enquêtés déclarent que le recours au mélange est réalisé dans des situations occasionnelles avec leur cousins et cousines.

0 5 10 15 20 25

Avec vos cousins et cousines

Il est important de souligner, au niveau du discours des enquêtés, un certain nombre d’influences dû aux forces sociaux et aux habitudes langagières transmises par les générations précédentes. Aussi la fréquence de l’emploi de l’arabe dialectal et du français a la caractéristique d’être lié aux profils langagiers des enquêtés ainsi qu’à leur niveau socioéconomique.

Les différentes déclarations faites par les enquêtés montrent bien l’articulation et la coexistence de deux langues lors des conversations quotidiennes. Les enquêtés déclarent qu’ils mélangent français et arabe. Pour eux, ce phénomène reste bien lié aux réseaux sociaux comme la famille, les cousins, les parents, les enfants, les amis, etc. Ils estiment adapter une seule langue selon les circonstances. Les entretiens faits avec nos informateurs montrent bien l’existence du mélange entre arabe et français dans leur parler et montrent les différentes attitudes et représentations des enquêtés face à ce mélange. Certains estiment que cela résulte d’incompétences langagières dans les deux langues. Ce qui les pousse à mélanger d’autres trouvent que cela fait partie de leur parler quotidien et c’est une nature ils déclarent que :

Extrait 33 :

L’algérien en général wéla (ou) les maghrébins / fina tbi3a (on a une habitude) / je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise habitude / on parle souvent / une phrase moitié arabe moitié français /c’est une nature / c’est une seconde nature chez nous / exprès ou pas / mais la majorité du temps c’est une seconde nature / voila/le mélange qu’on fait lors ce qu’on parle en famille je le trouve comme un frein / ça peut être un frein / parfois les adultes / héna (nous) / on fais des erreurs / on les induis (les enfants) en erreurs avec ce mélange / on parle tout une phrase en français wéla (ou bien) toute une phrase en arabe / donc parfois sans faire attention / on peut ne pas être bon / ni en français ni en arabe / en faisant ça / on peut ne pas excellé / quand on discute par exemple / sans faire attention on introduit ou l’arabe ou le français f la même phrase / donc chehal men merra (pas mal de fois) c’est pas évident / par exemple maintenant on fais une interviews en français on dois parler qu’en français / mais là on parle même

arabe / wahadha (tout seul) c’est une seconde nature chez nous

(E.3.F3.M.N ).

Une enquêtrice déclare qu’elle mélange souvent arabe et français avec ses enfants quand elle est en colère. Pour elle, parler en arabe signifie être agressive mais en français c’est le contraire. Elle voit que le mélange n’est pas assez éducatif pour les enfants. Elle déclare que :

Extrait 34 :

Quand je parle à mes enfants je mélange arabe et français /

kiyénarviwni (quand ils m’énervent) / quand je suis énervée je

m’exprime en arabe / en français j’adoucis les mots / bessah

ki nhoub ne3ayer (mais quand je veux insulter) / je trouve

qu’il y a une certaine agressivité felhadrata3na ( dans notre parler) / on est plus adoucis quand on parle français / alors maintenant mes enfants sont adultes / alors quand je m’exprime

me3ahoum bel 3arbiya (avec eux en arabe) ça veut dire que je

suis en colère / ce mélange je le trouve pas très bien / je suis pas très fière de ce mélange / à vrai dire je trouve même que c’est aberrant parce qu’il faut pas que el insan (l’être humain) / il perd son contrôle / je trouve que c’est pas assez éducatif / c’est pas assez ferme pour l’éducation des enfants / mais ça va on s’en sort (E.4.F4.M.H).

Extrait 35 :

Le mélange est un petit peu perturbant dans l’apprentissage de n’importe quelle langue / il faut savoir guider nos enfants / et ne pas les laisser se perdre dans ce mélange qui existe dans notre société / on est un pays bilingue / c’est l’une des caractéristiques principales qu’on trouve au sein de notre société mais il faut savoir gérer ça / gérer ce mélange entre arabe et français / moi il m’arrive de mélanger entre ces deux langues quand je parle à mes enfants ou plutôt quand on est en famille / je ne sais pas je trouve que même si on veut éviter ça / on pourra pas le faire durant longtemps / on revient toujours à l’arabe / parfois pour expliquer ou pour argumenter

il y a une présence mutuelle des deux langues c’est plus fort que nous (E.6.F6.P.S).

Les déclarations suivantes sont faites par une jeune fille qui a 21 ans. Elle trouve que, dans leur parler, il y a beaucoup de mélange entre arabe et français et c’est un défaut qu’il faut corriger. Elle estime que le fait de mélanger est dû à la non-maîtrise des deux langues. Elle dit que :

Extrait 36 :

je trouve que mélanger arabe et français / c’est un défaut / c’est un défaut de parler arabe et français / moi je le fais et je suis pas fière de ça / mais disons que dans notre société ça se passe comme ça / je pense qu’il faut qu’on trouve une solution à ça / à ce problème de mélange / il faut être correct quand on parle / c’est-à-dire soit on parle français / soit on parle arabe / il faut choisir sa langue de communication / il se trouve que héna (nous) normalement on parle arabe alors qu’on la maîtrise vraiment pas bien / surtout lougha

lé3arabiya( (l’arabe classique) / et puis c’est ce qui nous a

poussé à mélanger entre deux langues / ma3andénache (on a pas) même pas el 3arbiya (l’arabe classique) /3andéna daridja(on a le dialecte) / et c’est la même chose pour le français / on le maitrise pas à cent pour cent donc on mélange tout / et finalement on ne maitrisera aucune langue / manmétrisiw hata

wahda f (on ne maîtrise finalement aucune)les deux langues

quand on mélange (E.9.F.2.F.T).

Ils se trouve que le français est très souvent alterné avec l’arabe dialectal dans le parler des locuteurs algériens qui ne semblent pas être fiers de ce mélange. Malgré cela, nous trouvons son emploi dans les entretiens. Les discours projetés montrent bien l’asymétrie croisée entre les déclarations faites par les enquêtés avec leurs pratiques réelles. Pour nous ce mélange peut être un atout quant au développement de compétences bilingues. Les parents peuvent être transmetteurs quant à l’existence et la maîtrise de deux langues et notamment le français lors des conversations quotidiennes. C’est ce qu’un enquêté déclare.

Il voit que ce mélange peut être positif dans la mesure où il peut participer à un développement à l’une ou l’autre langue. Il déclare que :

Extrait 37 :

Je vois que le français est concurrencé / le mélanges des langues pour moi il est favorable / il est important / et cela ne veut pas dire qu’il n’est pas bon éwa (donc) à mon avis ce mélange entre arabe et français dans notre parler est bien / car parfois il participe à l’apprentissage de l’une ou l’autre langue / ça dépend 3awéd (et puis) il faut le prendre du bon côté, il faut garder et entretenir sa langue maternelle et la langue arabe/ la langue de ses parents / et la compléter ensuite avec le français / il faut faire un choix (E.2.F2.P.C).

11. Politique linguistique familiale

Souhaitez-vous que votre enfant apprenne le français ?

Oui Non

40 0

Apprentissage du français de la part des enfants.

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 oui non

souhaitez-vous que votre enfant