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En se basant sur les résultats tirés de l’analyse quantitative des questionnaires distribués à la population d’enquête, nous pourrons aborder la problématique de la conscience linguistique des enquêtés (parents/enfant). Nous tenterons, par la suite, de soumettre cela aux données relatives aux attitudes et aux représentations. Nous exposons dès lors, quelques définitions sur les notions d’attitudes et de représentations. Nous essayerons de définir encore ce qu’on appelle, dans le domaine de la sociolinguistique, la conscience linguistique pour, ainsi, pouvoir la traiter par rapport aux situations observées lors de l’enquête et aussi par apport aux entretiens réalisés auprès des informateurs.

La notion de représentation sociale est symbolisée, désormais, par le sigle RS. Sa théorie n’existe cependant que depuis une quarantaine d’années : elle a été formulée pour la première fois par Moscovici en 1959. Nous la retrouvons dans toutes les sciences

humaines y compris la linguistique. Nous pouvons trouver alors beaucoup de définitions concernant ce concept. Ce terme qui est devenu polysémique se trouve confronté à beaucoup d’études notamment l’étude dans le domaine de la linguistique en particulier à travers les notions de « discours » et « d’interaction verbale » (PY, 2004 :6,7).

Le discours représente le milieu naturel où nous pouvons trouver les représentations sociales. Les spécialistes se sont mis d’accord sur ce point. Ils avancent que : « c’est par le

discours que les représentations existent et se diffusent dans le tissu social » (PY, 2004 : 6).

Cela s’explique par le fait que le discours est le lieu où se constituent les représentations sociales qui se façonnent, se modifient et évoluent. Nous pouvons dire, dès lors, à propos du langage qu’il a un statut important dans la vie de chaque individu voire dans chaque communauté car il peut lui-même être objet de représentations sociales.

Au sein de n’importe quelle société il existe des espaces de significations communs, composés de croyances, de certitudes, et d’opinions qui dépassent parfois l’individualité pour accéder à la sphère sociale. Ainsi, selon Cécile PETITJEAN « la notion de représentation sociale repose avant tout sur les relations qui s’établissent entre un pôle nommé « pôle individuel » et un autre nommé « pôle social » (2009 :20) : « la représentation est alors sociale parce que son élaboration repose sur des processus d’échanges et d’interactions qui aboutissent à la construction d’un savoir commun, propre à une collectivité, à un groupe social ou à une société toute entière » (Pascal MOLINER, 2001: 8). Il faut insister sur le fait que les représentations sociales sont des représentations collectives et en même temps individuelles. elles sont simultanées pour cela. (Jean-Claude ABRIC, 1994 : 29) précise que « Les représentations sociales sont à la fois consensuelles et marquées par des différences individuelles ».

Nous comprenons, dès lors, que toute représentation est avant tout sociale, c'est-à-dire qu’elle est construite et élaborer dans la sphère sociale et à partir des caractères qui sont propres et spécifiques à chaque individu. Ce dernier sera partagé par la suite par le groupe social. Les individus composant le groupe savent disposer de connaissances vis-à-vis leur environnement, sans pour autant avoir la possibilité de gérer et de maîtriser la dimension représentationnelle de ces savoirs partagés.

Si les représentations construisent un espace de savoir partagé entre les individus, membres d’un même groupe, nous ne pouvons donc pas les évaluer indépendamment des

pratiques sociales qui se définissent selon (Denise JODELET et Pierre MOSCOVICI, 1990 : 287) par : « des systèmes d’actions socialement structurés et institués en relation avec des rôles ». Il s’agit donc d’un système de comportement social reconnu et respecté par les membres de la société (usages, coutumes, etc.)

D’autre part, Denise JODELET (1989 : 53) précise à son tour que les représentations sont « […] une forme de connaissance, socialement élaborées et partagées, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social.».

Il reste à savoir que la psychologie sociale et la sociolinguistique, qui sont deux sciences différentes, ne distinguent pas dans leur études entre les deux concepts qui suivent : représentations / attitudes. Nous apportons quelques précisions projetées par BILLIEZ et Agnès MILLET (2001 : 36) concernant l’attitude qui est définie comme suit :

« […] elle est comme une sorte d’insistance anticipatrice des comportements, une disposition à répondre de manière consistante à l’égard d’un projet donné ; ce qui n’exclut pas, d’ailleurs, que l’on puisse considérer aussi l’attitude comme conséquence du comportement. L’attitude pourrait donc représenter un élément charnière et dynamique entre les représentations sociales et le comportement, régulant en quelque sorte leur rapport. Si les chercheurs en psychologie sociale ont, pendant un certain temps, considéré leurs relations sous le mode de l’interaction, d’autres ont proposé, plus récemment, un modèle où les attitudes constituent la dimension évaluative des représentations sociales».

La recherche sur les attitudes et les représentations élargira son champ d’observation et d’étude afin d’apporter de nouveaux regards sur le rapport entre ce qui est déclaré « représentation » par les enquêtés et ou informateurs et ce qui est pratiqué réellement « pratiques langagières », dans les conversations ordinaires. C’est pour cette raison que les chercheurs tendent à étudier les indicateurs dans et à travers les pratiques réelles des langues, à partir des interactions ordinaires (DABENE, 1987 et (Louise DABENE & Jacqueline BILLIEZ, 1988). La prise en compte du quantitatif est du qualitatif pour analyser les représentations, selon le modèle « mutifocal » (BILLIEZ & MILLET, 2001 : 44) et le fait d’avoir les bonnes conditions dans la collecte des données aident à éviter les incidences et le flou sur le bon déroulement de l’enquête et les effets qui en résultent (Philippe BLANCHET, 1996 et Lorenza MONDADA, 1996). Aussi, la bonne conduite de l’enquête où le chercheur est mêlé par l’observation de près les comportements et les réactions des enquêtés au moment des interactions, aide à avoir des résultats plus fiables et plus surs.