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Corrélations entre les caractéristiques mécaniques

Les évolutions linéaires du module élastique et de la résistance à la compression avec la masse

volumique (Figure VI-9 et Figure VI-15) induisent une relation linéaire entre le module élastique et la

résistance à la compression. Cette relation est mise en évidence à la Figure VI-18 avec une très bonne

corrélation, associant les données obtenues pour tous les types de composites. De tels résultats ont

également été observés sur d’autres bétons de chanvre [Chamoin, 2013].

Figure VI-18 : Module élastique en fonction de la résistance en compression

Pour chaque type de formulation, on a pu remarquer que la résistance en compression évolue

de façon coordonnée avec la résistance en traction. En associant les données de tous les composites,

(Figure VI-19), aucun caractère linéaire universel ne semble s’appliquer. Par contre, un ajustement

logarithmique semble présenter une très bonne corrélation ((Eq. VI-7, R² = 0.9827).

𝜎

𝑐

= 0.3327 × log(𝜎

𝑡

) + 1.6759 Eq. VI-7

L’interprétation de l’évolution entre la résistance en compression et la contrainte R30% est

également intéressante à analyser (Figure VI-20). Ce graphique permet une lecture directe. Si le point

caractéristique d’un composite est situé au-dessus de la bissectrice, le comportement en compression

est de type compactant. Au contraire, pour un point situé sous la bissectrice, le comportement est plus

fragile.

Une augmentation de C/L déplace le point caractéristique d’un composite vers le domaine

compactant. Les courbes de tendance de chaque famille permettent d’identifier quelles seraient les

valeurs de C/L nécessaire pour passer d’un domaine compactant, vers le domaine de rupture plus

fragile.

Figure VI-20 : Contrainte à 30% de déformation (R 30%) en fonction de la résistance en

compression

Les résistances en compression des composites peuvent être comparées à celles des pâtes de

liants dont la caractérisation des performances est présentée dans le chapitre III. Rappelons qu’un

objectif de résistance en compression de 1 MPa sur les fines stabilisées a été évalué pour garantir une

résistance du composite de minimum de 0.2 MPa, minimum requis par les règles professionnelles de

Construire en Chanvre [CenC, 2010].

La Figure VI-21 permet de comparer les résultats obtenus sur les composites et les pâtes

correspondantes. Le tout est placé dans un repère semi logarithmique.

Dans le cas du liant ThermO

®

, on peut constater que le passage de la pâte au composite se

traduit par une réduction de la contrainte de compression dans un rapport de 10.

Dans le cas des fines stabilisées, le passage de la pâte au composite se traduit par une

réduction de la contrainte de compression dans un rapport de 2 alors que dans le cas des fines le

rapport est proche de 1.

La nature de la matrice minérale du composite influence donc largement le résultat. Fixer une

résistance de pâte de 1 MPa, estimée à partir des résultats obtenus sur le liant Tradical PF70 était donc

largement pénalisant.

Les résultats présentés sont toutefois insuffisants pour aller plus loin dans l’analyse d’un tel

rapport de contrainte. Ce sujet reste à envisager dans des travaux ultérieurs.

Figure VI-21 : Résistance en compression des composites et des pâtes associées en fonction de la

masse volumique

VI.7 Conclusion

Les différents essais mécaniques permettent différents constats :

- Les composites à base de ThermO

sont caractérisés par des niveaux de résistance en

compression importants. En fonction de C/L, leur comportement est compactant ou plus

ou moins fragile.

- Les composites à base de mélange argileux, ASC, AC et CC présentent un comportement

en compression essentiellement compactant.

- La résistance en compression est une fonction décroissante de C/L et croissante de la

masse volumique. Ces résultats attendus permettent toutefois de constater que les

formulations ASC ont de meilleures propriétés mécaniques que les formulations AC. Ce

qui montre l’effet positif de stabilisation des fines.

- La contrainte R10%, généralement utilisée comme valeur de résistance en compression

dans l’industrie du bois en présence de milieux compactants, s’avère assez voisine de la

résistance en compression associée au point d’inflexion sur les courbes contrainte–

déformation.

- L’analyse de l’évolution de R30% en fonction de la résistance en compression permet

d’évaluer quel sera le comportement (compactant ou fragile) du composite en fonction de

C/L.

- L’évolution de la résistance en traction est assez coordonnée à celle de la résistance en

compression. Une évolution de type logarithmique s’affranchissant de la nature du liant

semble acceptable.

- Le module apparent des composites reste assez peu élevé et son évolution en fonction de

C/L ou de la masse volumique reste difficile à interpréter.

- Les modules élastiques présentent des évolutions beaucoup plus cohérentes avec C/L et la

masse volumique. De plus, la corrélation entre ces modules élastiques et la résistance en

compression est linéaire et identique pour tous les composites testés.

Vis-à-vis de l'exigence des règles professionnelles françaises pour les constructions en béton

de chanvre, il apparaît que les minima sont respectés du point de vue de la résistance en compression

mais que les minima de modules apparents ne sont pas atteints pour les formulations de type mur. Si

l’on considère les modules élastiques, ces minima sont largement dépassés.

Chapitre VII Comportements hygrique et thermique des

composites bio-sourcés

Ce chapitre est consacré à l’étude des propriétés hygrique et thermique des composites

produits.

La caractérisation hygrique se base sur la mesure des isothermes de sorption et sur la mesure

de la valeur tampon hygrique (MBV) à 23°C. Les isothermes de sorption sont mesurées selon la

méthode discontinue par paliers successifs d’humidité relative croissante. Ensuite, le modèle GAB est

ajustée sur les points expérimentaux. La valeur tampon hygrique est mesurée selon le protocole du

NORDTEST project [Rode et al., 2005].

La caractérisation thermique se base sur la mesure de la conductivité thermique selon le

protocole décrit dans le chapitre II. Dans un premier temps, l’influence du rapport C/L et du type de

liant sur la conductivité thermique est étudié au point sec. Ensuite, l’effet de l’humidité sur la

conductivité thermique des composites est étudié. Les résultats expérimentaux sont complétés par une

modélisation par homogénéisation autocohérente.