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PARTIE III : ANALYSE DES PRODUCTIONS ECRITES DES ELEVES :

1. ANALYSE PRAGMATIQUE :

1.1 La situation d’énonciation :

1.1.1 Corpus N°01 :

1.1.1.1 Exemple « A / bon » :

Les productions des trois trimestres de Khadidja, dont la mère est institutrice de français, nous montrent que cette élève s’est appropriée de la compétence de mettre en exergue une situation d’énonciation, pour introduire son texte. Ceci est prouvé non seulement au moyen de traces grammaticales et lexicales, mais aussi par l’adaptation de son introduction, par l’insertion de séquences explicatives, descriptives et/ou narratives, qui puisent dans les différentes situations rencontrées dans sa vie quotidienne. Le point positif majeur, constaté au niveau des trois productions écrites de cette élève, réside dans son aptitude à donner à son texte une richesse linguistique,

en ayant recours à l’hétérogénéité séquentielle, qu’elle mène de telle sorte qu’elle contribue à en nouer une progression sémantique du texte.

Au premier trimestre, pour donner son point de vue sur les devoirs à la maison, Khadidja a introduit son texte, en s’appuyant sur le prototype séquentiel explicatif, afin d’éclaircir le jugement de valeur défavorable, que portent la plupart des élèves, sur les devoirs à la maison, comme le montre l’extrait suivant :

Cette séquence explicative, à visée argumentative, qui ne constitue qu’un moment dans son texte argumentatif, est introduite par une proposition percutante exprimant l’opposition, permettent de préciser le comportement, qu’adoptent la plus part des élèves, vis-à-vis des devoirs à la maison. Ce procédé d’opposition pousse le lecteur à comprendre, que l’énonciateur adopte une opinion, autre que celle de ces élèves. Cette proposition est suivie d’une autre exprimant la cause, qui permet de présenter une justification de l’opinion présentée. La mise en exergue de la situation d’énonciation de telle manière offre au lecteur l’occasion de passer de l’opérateur « pourquoi », qui pose le problème (la thèse), à l’opérateur « parce que », qui apporte une réponse (un argument). Pour marquer la transition de la thèse vers l’antithèse, Khadidja a annoncé directement son jugement de valeur, qu’elle porte sur les devoirs à la maison d’une part à travers l’emploi d’une marque de subjectivité « pour moi ». Et d’autre part, par le recours au vocabulaire mélioratif, qui se révèle dans l’emploi de l’adjectif « indispensables », montrant en un premier lieu, l’opinion valorisante, qu’elle adopte sur le thème évoqué dans la situation d’énonciation rédigée.

Au deuxième trimestre, l’introduction du texte argumentatif consiste en un cheminement entre trois prototypes séquentiels : descriptif, narratif et explicatif, car voulant rendre compte du jugement de valeur qu’adopte son camarade vis-à-vis de la langue française, Khadidja s’est mise à raconter son expérience personnelle en classe,

Malgré l’importance des devoirs à la maison, beaucoup d’élèves ne les font pas, car

ils voient que ces devoirs ne sêrent à rien.

tout en décrivant le comportement dévalorisant, que manifeste son camarde vis-à-vis de cette langue, en disant :

La séquence explicative commence quand Khadidja a introduit le coordonnant « car » en vue de présenter un certain nombre de raisons, permettant de justifier la prise de position dévalorisante de son camarade quant à la langue française. Après avoir présenté sa motivation, Khadidja a marqué sa transition vers son opinion (l’antithèse) par l’emploi d’une conjonction exprimant la conséquence : « C’est pour cela que », qui constitue un moyen lexical permettant de préciser la visée du texte écrit. Celle-ci se révèle clairement dans la phrase suivante : « j’ai essayé de le convaincre ». L’avis favorable de l’énonciateur est évoqué aussi par l’emploi du superlatif « meilleur » comme c’est illustré dans l’extrait retiré de son texte. Au niveau du choix du système temporel, les verbes employés dans le texte sont conjugués au présent de l’indicatif.

Au troisième trimestre, nous remarquons la prédominance du prototype séquentiel narratif, dans la situation d’énonciation. En premier lieu, dans l’ancrage spatio-temporel, où l’élève a utilisé une expression de lieu : « en dehors de l’école », et une expression de temps : « pour quelques heures ». En second lieu, dans le choix des temps verbaux : l’élève a utilisé le présent de la narration, employé avec la première personne du singulier « je », afin de mettre en relief sa présence et son opinion. La transition vers l’opinion de l’argumentateur est introduite par une expression de cause, qui comporte le pronom indéfini « on », et qui se conclut par un procédé d’exemplification, introduit par « comme », pour lister un ensemble de loisirs. Ce procédé d’exemplification évoque implicitement la prise de position adoptée par cette élève, comme c’est monter ci-dessous:

En dehors de l’école, j’aime faire plein de choses pour passer le temps, pour s’amuser et afin d’oublier au moins

pour quelques heurs- les études- .Grace à la technologie, on a plein de bon choix comme : l’internet, la télé.

J’ai un camarade qui devient un fou quand il écoute le mot français. Il n’aime ni

l’apprendre ni qu’une personne lui parle en français car il voit qu’il est très dificile et

compliqué à l’apprendre et qu’il ne sert à rien. C’est pour cela que j’ai essayer de le

convaincre en lui disant que le français est l’une des meilleurs langues du monde (…)

Nous pourrons affirmer, que cette élève maitrise parfaitement les compétences argumentatives, parce qu’elle est en permanente adaptation de ses connaissances acquises en classe, en fonction de la situation sélectionnée par le maître, dans le sujet d’examen : ainsi, elle a bien cerné le sujet en racontant, en décrivant et en expliquant. Sa prise de position est clairement identifiable, perpétuellement introduite par une expression de subjectivité, qui montre sa présence, entant qu’argumentatrice, avec une souplesse linguistique de mettre ces trois typologies textuelles : le narratif, le descriptif et l’explicatif au service de l’argumentation.