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Bien  que  le  principe  de  fonctionnement  des  OPVs  soit  l’inverse  de  celui  des  OLEDs,  les  différentes  étapes  de  la  conversion  photovoltaïque  dans  les  OPVs  ressemblent  à  celles  de  l’électroluminescence. La formation des excitons, leurs types, leurs mécanismes de transport  et  leurs  principes  de  désexcitation  sont  les  mêmes.  Les  mécanismes  qui  se  présentent  à  travers les barrières existantes aux différentes interfaces le sont également. 

Beaucoup  des  lois  exposées  précédemment  pour  les  OLEDs  restent  valables  ici.  Ainsi  la  description des parties communes est exposée brièvement. 

La conversion photovoltaïque passe par les étapes principales suivantes (voir figure 15) :   absorption des photons du rayonnement solaire incident par les couches organiques, et

génération d’excitons ;

 diffusion des excitons et dissociation à l’interface donneur-accepteur ;  transport des électrons et des trous dans les matériaux accepteur et donneur ;  collecte des électrons à la cathode, et des trous à l’anode.

      Verre ITO Cathode métallique θc couche(s) organique(s)

 

 

Figure 15. Illustration des mécanismes de la conversion photovoltaïque organique : (1) absorption du photon et création de l’exciton, (2) diffusion de l’exciton, (3) dissociation de l’exciton à l’interface donneur-

accepteur, (4) transport des charges dans les matériaux, (5) collecte des charges aux électrodes.

5.1. Absorption des photons et création d’excitons

La  première  étape  du  processus  photovoltaïque  est  l’absorption  du  rayonnement  lumineux.  Les photons incidents susceptibles d’être absorbés par le semi‐conducteur doivent posséder  une énergie au moins égale à la largeur de la bande interdite du matériau. Si cette condition  est  remplie,  l’énergie  apportée  par  l’excitation  lumineuse  va  provoquer  la  transition  d’un  électron  d’une  orbitale  moléculaire  occupée  de  la  bande  de  valence  vers  une  orbitale  inoccupée  de  la  bande  de  conduction.  Cette  transition  électronique  s’accompagne  de  la  création  d’un  trou  dans  la  bande  de  valence,  qui  reste  lié  à  l’électron  de  la  bande  de  conduction  pour  former  une  paire  de  charges  électriquement  neutre  appelé  exciton.  Ces  excitons comme dans le cas des OLEDs sont des excitons de type Frenkel [CIS08]. 

5.2. La diffusion et la dissociation des excitons

Pour que l’exciton électriquement neutre produise un courant électrique, il doit être dissocié  en  porteurs  de  charges  libres.  Il  doit  donc  diffuser  vers  des  sites  où  cette  dissociation  est  possible.  Ces  sites  peuvent  être  une  interface  (organique‐organique  ou  organique‐métal 

[BOU81]), une impureté ou un dopant présent dans le matériau [GAO95], ou encore le point  de collision entre deux excitons [CHA83]. Il est démontré [HAL95, PEU03] que la dissociation  des excitons est plus efficace à l’interface entre un matériau donneur d’électron avec un faible  potentiel  d’ionisation  (IP)  et  un  matériau  accepteur  d’électron  avec  une  forte  affinité 

électronique (χA).  

Ceci conduit à l’utilisation d’une structure bicouche constituée d’un matériau donneur et d’un  matériau accepteur ; le tout est pris en sandwich entre deux électrodes dont l’une au moins  est transparente. L’ITO est souvent utilisé comme anode transparente tandis que l’aluminium,  l’argent, ou l’or sont souvent choisis comme cathode.  

Cependant,  le  principal  handicap  de  ces  structures  est  que  les  excitons  créés  "loin"  de  la  jonction  donneur‐accepteur  peuvent  se  recombiner  avant  d’arriver  à  cette  interface.  En  général  on  évite  cette  situation  en  choisissant  l’épaisseur  maximale  du  film  donneur  (respectivement accepteur) de sorte qu’elle soit égale à la longueur de diffusion des excitons  dans le matériau [HEU04]; ainsi, tous les excitons créés peuvent arriver à l’interface donneur‐ accepteur  et  se  dissocier  en  charges  libres.  Cependant,  comme  la  longueur  de  diffusion  des  excitons dans les matériaux organiques est faible (15 à 20nm), les épaisseurs des films utilisés  le  sont  également.  Pour  que  la  densité  des  excitons  générés  dans  les  matériaux  soit  suffisamment  grande,  les  films  organiques  utilisés  doivent  donc  être  en  mesure  d'absorber  une importante quantité de lumière sur une faible épaisseur. 

Une fois l’exciton arrivé à la jonction donneur‐accepteur, il peut être dissocié si son énergie   satisfait la relation : 

  (2.18) 

où IpD est le potentiel d’ionisation du matériau donneur et χA est l’affinité électronique du matériau

Dans  ces  conditions,  la  position  des  niveaux  d’énergie  à  l’interface  donneur‐accepteur  est  d’autant  plus  favorable  pour  la  dissociation  des  excitons  que  le  potentiel  d’ionisation  du  donneur est faible et l’affinité électronique de l’accepteur est élevée. 

Notons  toutefois  que  ce  transfert  de  charges  peut  créer  des  dipôles  à  l’interface  donneur‐ accepteur [ISH98]. Ceux‐ci modifient la position des niveaux d’énergie [VAN01], ce qui peut  rendre moins efficace la dissociation des autres excitons. Les dipôles peuvent également être  générés par une densité d’impuretés élevée à la jonction donneur‐accepteur [HIL00], d’où la  nécessité d’utiliser des matériaux organiques d’une grande pureté. 

Lorsque  l’exciton  est  dissocié  en  charges  libres,  le  trou  est  transporté  dans  le  matériau  donneur  puis  collecté  à  l’anode,  tandis  que  l’électron  est  transporté  dans  le  matériau  accepteur puis collecté à la cathode. 

5.3. Transport des charges libres dans les semi-conducteurs

organiques

La  mobilité  des  charges  constitue  un  paramètre  fondamental  pour  la  performance  des  photopiles organiques. Puisque sa valeur est faible, les porteurs de charges générés peuvent  facilement être piégés dans les matériaux ou se recombiner à l’interface donneur‐accepteur,  ce qui réduit l’efficacité de la conversion. Pour améliorer le rendement de conversion, il est  donc nécessaire d’augmenter la valeur de ce paramètre. Pour cela différentes stratégies ont  été mises en œuvre, qui tendent toutes à réduire le désordre moléculaire et qui peuvent être  un traitement thermique du matériau [YAN05], un meilleur contrôle du processus de dépôt  des matériaux [CHE99], une organisation des molécules [CRA99], ou encore la purification des  matériaux [JUR04]. 

5.4. Paramètres caractéristiques des cellules photovoltaïques

Dans cette partie, nous présentons les paramètres caractéristiques qui permettent de calculer  le rendement de conversion des cellules photovoltaïques.  

Les  tracés  de  la  caractéristique  courant‐tension  I(V)  d’une  cellule  photovoltaïque  dans  l’obscurité et sous éclairement sont présentés sur la figure 16. L’analyse de la caractéristique  sous éclairement permet de définir les paramètres fondamentaux des composants. 

Figure 16 Caractéristiques courant-tension d’une cellule photovoltaïque dans l’obscurité et sous éclairement.

Lorsqu’on  relie  les  deux  bornes  de  la  cellule  par  une  charge  d’impédance  nulle,  un  courant  électrique Icc dit courant de court‐circuit circule dans le circuit. Dans le cas idéal, Icc représente 

le courant maximal que peut débiter la photopile. Il est directement proportionnel au courant  photo‐généré  Iph.  et  dépend  donc  de  l’intensité  du  flux  lumineux  incident,  du  coefficient 

d’absorption  du  matériau  donneur,  de  la longueur d’onde  du  rayonnement  incident,  de  la  surface  éclairée,  de  la  longueur  de  diffusion  des  excitons,  de  la  mobilité  des  porteurs  de  charge et de la température. 

Lorsque  la  cellule  est  en  circuit  ouvert,  les  charges  accumulées  à  ses  bornes  induisent  une  différence  de  potentiel  Vco  dite  tension  en  circuit  ouvert.  Cette  tension  Vco  représente  la 

tension maximale qui peut apparaître aux bornes de la cellule. Elle est limitée par la tension  de  bandes  plates  ( )  telle  que  ( ).  En  d'autres  termes,  ( ),  où    est  dite  "tension interne générée". 

Si  nous  considérons  la  configuration  dans  laquelle  la  cellule  est  reliée  à  une  charge  d’impédance  finie  mais  non  nulle,  le  courant  débité  par  la  photopile tout comme la tension disponible à ses bornes sont inférieures, respectivement, à Icc et à Vco. La puissance électrique 

maximale  Pque  peut  délivrer  la  photopile  est  disponible  lorsqu’on  se  place  à  un  point  de 

fonctionnement optimal (Im, Vm). Cette puissance donnée par Pm = Im× Vm est inférieure à la 

puissance maximale dans le cas idéal donnée par PM = Icc× Vco. 

On définit alors le facteur de forme (ou fill factor)   comme étant le rapport de la puissance  maximale disponible sur la puissance maximale dans le cas idéal. Son expression est donnée  par la relation suivante : 

  (2.19) 

Le facteur de forme   constitue avec le courant de court‐circuit Icc et la tension en circuit 

ouvert  Vco  les  paramètres  caractéristiques  permettant  de  mesurer  la  performance  d’une 

cellule photovoltaïque. Pour améliorer les performances d’une cellule photovoltaïque il faut  rechercher une augmentation de  et  ; par conséquent, augmenter  car cette tension est  la valeur maximale que peut atteindre  . 

6. La tension de bandes plates dans les semi-conducteurs organiques