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conventionnelles à visée thérapeutique (PNCAVT) au sein de l’hôpital

Au cours des dernières années, les médecines complémentaires ont pris une place croissante au sein de notre système de santé. Il n’est pas rare de trouver des hôpitaux ou des unités de long séjour ayant recours à des médecines complémentaires, telles que l’hypnose 21 ou l’acupuncture 22, dans le but d’améliorer le confort, d’atténuer les effets secondaires de traitements lourds ou d’aider au prolongement de l’autonomie chez les personnes âgées. Mises en œuvre et encadrées par un personnel médical, voire intégrées dans le protocole de soins, ces méthodes répondent à un besoin clairement identifié. Elles ne posent évidemment pas de difficultés sur le plan des dérives sectaires.

En revanche, profitant de ce mouvement en faveur des médecines complémentaires, certains tenants de méthodes alternatives, véritables pratiques non-conventionnelles à visée thérapeutique (PNCAVT), non validées et non éprouvées scientifiquement, tentent d’introduire leur traitement miracle dans l’enceinte de l’hôpital.

Ces tentatives d’infiltration sont initiées le plus souvent par de véritables charlatans de la santé. Mais elles peuvent être également quelquefois le fait de médecins trompés ou déviants, faussement convaincus ou opportunément persuadés que ces pratiques peuvent constituer une alternative dans certains cas. Elles peuvent aussi être proposées par des directeurs de soins préoccupés par le « bien-être » des patients ou par des membres du personnel recrutés sur la base

21. Créé en 2001, le diplôme universitaire d’hypnose médicale a permis le retour de l’hypnose dans un cursus officiel de la médecine. L’enseignement se passe à l’hôpital de La Pitié Salpêtrière, à Paris, et à la faculté de médecine PARIS VI.

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de diplômes obtenus dans des centres ou des écoles non reconnus par les pouvoirs publics.

De nombreux chefs d’établissement interrogent régulièrement la Miviludes afin de connaître l’attitude à adopter face à de telles pra-tiques (tel ce directeur d’hôpital dans lequel un médecin a souhaité introduire le Qi Gong 23 pour des malades atteints d’Alzheimer).

Le but des pseudo thérapeutes est d’approcher un public fragilisé par la maladie, avec des promesses de guérison et de bien-être qui s’avèrent très vite porteuses de risques de manipulation mentale.

Le fonctionnement d’un hôpital ne peut se fonder sur des initia-tives individuelles. Il est donc essentiel que l’adoption de protocoles de soins se fasse en toute transparence et en totale concertation avec l’ensemble des professionnels et des instances hospitalières.

D’une manière générale, la Miviludes propose aux chefs d’éta-blissement la conduite suivante :

Le directeur informé d’un projet d’introduction ou de la mise en œuvre effective d’une PNCAVT au sein d’un service, pourra s’il le souhaite ouvrir le débat au sein de :

•  La Commission médicale d’établissement prévue par l’article R 6144-1 du Code de la santé publique

La commission médicale d’établissement est notamment consul-tée sur :

– le projet médical de l’établissement ; – le projet d’établissement.

Cette commission devra également être informée, conformé-ment aux dispositions de l’article R. 6144-1-1 du Code de la santé publique sur le projet de soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques et l’organisation interne de l’établissement. Son implication en matière de PNCAVT pourra s’inscrire dans le cadre de la réflexion sur l’éthique liée à l’accueil et à la prise en charge médicale.

23. Qi Gong (se prononce tchi koung) fait partie de la médecine chinoise. Il s’agit de mouvements lents associés à des exercices de respirations pour la maîtrise de l’énergie vitale. Certains pseudos thérapeutes font la promotion de cette technique pour soigner le cancer. Cela peut conduire certains patients à arrêter leur traitement conventionnel, ce qui entraîne une perte de chance.

Métiers de la santé

•  La Commission des soins infirmiers, de rééducation  et médico-techniques

La commission des soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques prévue par l’article L. 6146-9 du Code de la santé publique est notamment consultée pour avis sur :

– le projet de soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques élaboré par le coordonnateur général des soins ;

– l’organisation générale des soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques ainsi que l’accompagnement des malades ; – la politique d’amélioration continue de la qualité, de la sécurité

des soins et de la gestion des risques liés aux soins ;

– les conditions générales d’accueil et de prise en charge des usagers ; – la recherche et l’innovation dans le domaine des soins infirmiers,

de rééducation et médico-techniques.

La Miviludes a été interrogée à de nombreuses reprises par des directeurs d’hôpitaux qui se sont vus proposer par leur directeur des soins, l’introduction de méthodes telle que le reiki 24 au sein des services maternité et pédiatrie.

•  Le comité technique d’établissement prévu par l’article R. 6144-40 du Code de la santé publique est notamment consulté sur : – les conditions et l’organisation du travail dans l’établissement,

notamment les programmes de modernisation des méthodes et techniques de travail et leurs incidences sur la situation du personnel ;

– la politique générale de formation du personnel, et notamment le plan de formation ainsi que le plan de développement profes-sionnel continu ;

– la politique d’amélioration continue de la qualité, de la sécurité des soins et de la gestion des risques, ainsi que les conditions d’accueil et de prise en charge des usagers.

Cette instance doit être un être lieu d’échanges sur toute action ou pratique visant à prendre en charge la douleur.

Avant l’accomplissement de ces démarches, il peut être utile d’interroger la Miviludes sur la dangerosité des pratiques envisagées au regard d’un risque de dérives sectaires, afin que les instances consultées statuent en toute connaissance de cause.

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