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CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE)

4. ÉTAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT DU PROJET

4.3.4 Contexte socio-économique et culturel du Tchologo

4.3.4.1 Situation administrative de la zone d’influence du projet

La région du Tchologo est une circonscription administrative placée sous l’Autorité d’un Préfet de région et une collectivité territoriale dirigée par un Conseil régional. Le Chef-lieu de Région est la ville de Ferkessédougou. Cette région regroupe trois départements dont Ferkessédougou, Kong et Ouangolodougou qui sont constitués de douze (12) sous- préfectures notamment Ferkessedougou, Koumbala, Togoniere, Bilimono, Kong, Sikolo, Nafana, Diawala, Nielle, Toumoukro, Kouara et Ouangolodougou.

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Source : Conseil Général du Tchologo, 2019 Elle possède :

• 187 villages

• 137 campements.

• 3 départements (Ferkessédougou, Ouagolodougou et Kong)

• 9 Sous-préfectures (Koumbala, Togoniéré, Sikolo, Bilimono, Nafana, Niellé, Kaouara, Diawalla, Toumoukoro)

• 6 Communes (Ferkessédougou, Ouangolodougou, Kong, Niellé, Diawalla, Koumbala)

• 1 Conseil Régional

4.3.4.2 Peuplement

A l’origine, Les habitants de la région se rattachaient aux groupes Sénoufo et Koulango. Ils étaient sans unité éthique et sans chefferie bien organisés. Par la suite, d’autres populations notamment, les populations Mossis et Mandingues arrivèrent d’empires guerriers du nord et réussissent à s’emparer du pouvoir, apportant avec eux leur tradition de chefferie. Les Mandingues, à la différence des Mossis, apportent avec eux l’Islam.

Aujourd’hui les Lobis et les Peulhs constituent un groupe très important dans la région, car ces groupes ont alimenté des courants migratoires très significatifs : la recherche d’une plus grande sécurité de travail pour les Lobis et le pâturage des bovins et caprins pour les Peulhs.

A côté de ces principales populations, vivent des communautés d’origines étrangères, composées essentiellement de Maliens, Burkina (Voltaïque) en général des éleveurs, de Ghanéens (pêcheur), de Mauritaniens et de Nigériens (commerçants).

La population de la région du Tchologo est essentiellement composée de groupes aux caractéristiques fortement contrastées.

■ Les Sénoufos

Les Sénoufo sont composés en majorité animistes. Leur habitat est constitué de petits hameaux et leur organisation sociopolitique traditionnelle ne dépasse guère l’échelon du village. Ils sont principalement agriculteurs et secondairement des artisans. L’organisation de la société Sénoufo est basée sur le matrilignage et le Poro qui est une organisation d’hommes en classe d’âge.

Cette organisation basée sur le matrilignage commence à changer chez certains sous-groupes des Sénoufo avec le brassage multiculturel actuel. Dans la grande famille sénoufo peuplant la région, on distingue des sous-groupes tels que le Niarafolo, les Palaka, les Longoh, les Gbin et les Krim (ou Kom’beélé).

■ Les Malinkés

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moyenne importance et l’organisation sociopolitique traditionnelle est très hiérarchisée. En pays malinké, les malinkés sont principalement des agriculteurs et secondairement des artisans et commerçants tandis qu’en pays senoufo, les malinkés sont principalement commerçants ou artisans. L’organisation de la société malinké est basée sur le patrilignage et il n’y a pas d’organisation en classe d’âge sauf pour les groupes de jeunes (TON).

■ Les Lobis

On constate depuis quelques années une forte migration de lobi dans la région. Ils s’installent généralement en brousse le long des voies de communication, dans les campements, pour cultiver les terres cédées par les autochtones. L’organisation sociale des lobi est très peu organisée et tourne autour d’un chef de village, responsable religieux. Le village lobi est composé d’habitations dispersées mais, parfois l’habitat est semi-groupé composé de grande soukala en terre battue : c’est dit-on la phase la plus poussée de l’organisation du village lobi.

4.3.4.3 Religion

A côté de l’animisme qui compte le plus d’adeptes, les religions révélées telles que l’Islam et le Christianisme sont fortement implantés dans la région. En dehors du département de Kong, les musulmans sont majoritairement implantés dans les chefs-lieux des départements de Ferkessédougou et de Ouangolodougou. En ce qui concerne le Christianisme, l’Eglise Catholique est plus implantée que les Eglises Evangéliques.

■ Religion traditionnelle

A l’origine, les populations de la région étaient tous animistes. Malgré leur appartenance à l’Islam, certains Malinké continuent les pratiques religieuses ancestrales avec l’adoration des rivières ou marigots, forets et reliefs. Les Senoufo et les Lobi sont en majorité animistes. Les Sénoufo, malgré leur appartenance au christianisme ou à la religion musulmane, continuent d’adorer les forêts sacrées et d’utiliser les pratiques initiatiques ancestrales.

■ L’islam

L’islam occupe une place très importante dans le pays malinké. L’islam a été introduit dans la région par les relations commerciales entre les mandingues et les arabo-berbères musulmans venus du nord, d’une part, et par la colonisation mandingue d’autre part. Les Dioulas musulmans très sociaux n’ont pas voulu imposer aux populations sénoufo leurs religions. Ces derniers ont donc continué leurs religions traditionnelles bien que certains soient devenus musulmans.

■ La religion chrétienne

Elle est représentée par le catholicisme, le protestantisme et certains cultes dérivés tels que les Témoins de Jéhovah et les Célestes.

4.3.4.4 Activités économiques

L’économie de la région repose essentiellement sur l’agriculture, l’élevage, le commerce et le transport. Les productions agricoles. Elles portent sur les cultures de rente, cultures vivrières et les maraîchers.

Les cultures de rente concernent l’anacarde, la canne à sucre, le coton et la mangue. Les cultures vivrières qui sont pratiquées sont le mil, le maïs, l’arachide, le sorgho, l’igname, le manioc. Au niveau du maraîcher, le chou, la tomate, le concombre, l’aubergine et le piment sont pratiqués.

Le commerce

A côté des sociétés comme CDCI, KING CASH, et BON PRIX, le commerce est tenu par les détaillants.

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L’agriculture constitue l’activité économique principale de la zone traversée par le projet, avec pour culture dominante le coton et les cultures pérennes telles que l’anacarde, la mangue et quelques agrumes dont la commercialisation fournit environ 90% des revenus des populations.

La pratique des cultures est favorisée par un climat qui comporte deux (2) principales saisons, dont une saison pluvieuse qui s’étend de Mai à Octobre avec un minimum de précipitations en septembre, même si l’on assiste à une perturbation profonde des saisons du fait du réchauffement de la planète.

Une variété de produits agricoles se cultive dans la zone du projet que l’on peut classer en deux (2) catégories : les cultures modernes et les cultures traditionnelles.

Les cultures modernes

Elles sont au nombre de quatre (4) : la canne à sucre, le coton, le manguier et l’anacardier. Les plantations industrielles de canne à sucre de la SUCAF dans la Commune de Ferkessédougou se trouvent dans la zone du projet. Dans la zone du projet, le coton vient au premier rang des cultures. Ils se pratiquent sous forme de polycultures c'est-à-dire en association avec les cultures vivrières comme le maïs, le mil, le sorgho, etc. Les planteurs fortement organisés en groupement à vocation coopérative (G.V.C) et encadrés par ailleurs par la C.I.D.T constituent une force dans la zone.

Le manguier constitue la troisième culture moderne pratiquée en de nombreux endroits du parcours du pipeline, notamment entre Ferkessédougou et Katiola. Il s’agit généralement de plantations individuelles ne couvrant que quelques hectares.

L’anacardier est aussi rencontré partout dans la zone traversée par le projet de construction du pipeline. Sa production couvre 40.000 ha et se situe entre 60.000 et 80.000 tonnes/an de noix brutes soit 4% de la production mondiale

.

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Tableau 4-6 : Estimatif de la production des cultures de rente dans le Tchologo

Département Spéculations

Rappel superficie global estimée

avant l’année 2018 (ha)

Superficie mis en place pendant

2018 (ha)

Superficie totale à la fin de l’année

2018 (ha)

Superficie en production 2018

(ha)

Production (t)

2017 2018

PV PI PV PI PV PI PV PI PV PI PV PI

Ferké

Canne à

sucre 832,09 6547,8 200 1660 801,5 6606,2 557 6071,5 28382,59 476025,06 18381 491184,35

Coton 23385 0 25838 0 25838 0 25838 0 25723,5 0 29713,7

Mangue 9613 1093,5 11 0 9624 1093,5 9604 1083,5 48065 5417,5 38416 4334

Anacarde 19167,5 0 168 0 19335,5 19046 0 8625,37 0 8951,62 0

Ouangolo

Coton 54099 0 58 416 0 58 416 0 58 416 0 59508,9 0 67178,4 0

Mangue 1157 0 2 0 1159 1146 0 5785 0 4584 0

Anacarde 9834 0 107 0 9941 9813 0 4425,3 0 4612,5 0

Kong

Coton 6300 0 8139 0 8139 0 8139 0 6930 0 9359,85 0

Mangue 1624 0 5 0 1629 1614 0 8120 0 6456 0

Anacarde 27585,75 0 143 0 27728,75 27531 0 12413,59 0 12664,26 0

TOTAL